La République Démocratique du Congo (RDC) prend note de la présentation déformée faite par le Rwanda concernant le déroulement de la dernière réunion ministérielle du Processus de Luanda, tenue le 14 décembre 2024, dans la capitale angolaise. Afin de rétablir les faits et contextualiser ces événements, la RDC se fait le devoir de répondre point par point aux mensonges avancés par le Rwanda dans sa récidive manipulatrice notoire :
1. ‘‘La question du M23 a été introduite dans le processus de Luanda, non pas par le Rwanda, mais par le Facilitateur angolais.’’
Le Facilitateur angolais a inclus la question du M23 dans les discussions, mais cela visait uniquement à examiner les engagements politiques globaux et non à établir un dialogue direct entre la RDC et le M23. Le Rwanda déforme cette inclusion pour justifier une condition qu’il tente d’imposer unilatéralement, montrant une incompréhension fondamentale des objectifs du processus de Luanda. Le Rwanda n’a pas hésité à saper les efforts inlassables de la facilitation jusqu’à refuser de participer au Sommet de la tripartite, refusant ainsi de donner une perspective de paix dans la région des Grands Lacs et de normalisation des relations bilatérales.
2. ‘‘La Facilitation angolaise a invité une délégation du M23 pour discuter de leurs revendications.’’
Le Rwanda déforme l’action de la facilitation concernant le M23 en méprisant la méthodologie du Facilitateur qui, dans ses démarches, a consulté plusieurs acteurs dans le but de récolter des informations. Cette consultation de récolte d’information ne constitue nullement une reconnaissance politique du M23, encore moins une tentative prétendue d’un quelconque dialogue.
3. ‘‘Lors de la réunion du 14 septembre 2024, le Rwanda a exprimé le besoin d’un dialogue politique avec le M23, et cela a été consigné.’’
Il est exact que le Rwanda a exprimé cette position lors de la réunion. Cependant, la consignation d’un point de vue ne signifie ni acceptation ni accord. La RDC a toujours rejeté cette proposition, insistant sur le fait que le M23 relève exclusivement du processus de Nairobi, qui inclut tous les groupes armés congolais sans exception, sous la facilitation de Son Excellence Uhuru Kenyatta.
4. ‘‘Lors de la réunion virtuelle du 26 novembre 2024, la question du dialogue avec le M23 a été discutée à nouveau.’’
La recherche de la clarification des positions divergentes ne constitue nullement une validation de la posture rwandaise de parrainage du M23 en cherchant à imposer un dialogue direct entre le Gouvernement congolais et le M23.
5. ‘‘Le Rwanda a envoyé une proposition écrite incluant un dialogue direct entre la RDC et le M23.’’
Cette proposition écrite illustre la tentative continue du Rwanda d’imposer ses conditions. Toutefois, à 1 heure du matin, voyant que sa demande initiale n’aboutissait à rien, le Rwanda a modifié sa posture, exigeant que ce dialogue direct soit accepté et qu’il précède la tenue de tout sommet et de signature d’accord. Cette exigence absurde visait à faire du M23 une condition sine qua non à toute avancée. Ni la facilitation, ni la RDC n’a cédé à cette absurdité.
6. ‘‘Le Facilitateur angolais a souligné que le paragraphe sur le M23 était une question de substance à résoudre.’’
Le Facilitateur angolais a effectivement mentionné la nécessité de résoudre la question du M23. Cependant, cela n’a jamais été présenté comme une condition préalable à la tenue du sommet ou à la signature de l’accord. En déformant les propos du Facilitateur, le Rwanda cherche à justifier son obstruction.
7. ‘‘Le Rwanda a réitéré que sans ce paragraphe, il ne signerait pas l’accord.’’
Cette déclaration montre que le Rwanda cherchait à saboter le processus. En conditionnant la signature de l’accord à l’acceptation de ses termes, le Rwanda a démontré sa volonté de privilégier ses intérêts – à savoir le M23 – au détriment des efforts pour une paix durable.
8. ‘‘La RDC a donné son accord pour traiter la question du M23 dans le cadre du processus de Nairobi.’’
La RDC a effectivement référé la question du M23 dans le cadre du processus de Nairobi, un cadre conçu pour inclure TOUS les groupes armés congolais. Cela ne signifie en aucun cas un dialogue direct ou une reconnaissance politique du M23. Ni un traitement particulier du M23. En insistant sur un dialogue direct, le Rwanda montre un mépris flagrant pour les principes du processus de Nairobi, auxquels il a pourtant adhéré lors de toutes les réunions de haut niveau. Le Processus de Luanda engage la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous la facilitation de l’Angola.
Face à l’obstruction persistante du Rwanda, la facilitation angolaise a proposé que la question restante – à savoir l’insistance du Rwanda sur un dialogue direct entre la RDC et le M23 – soit examinée directement par les Chefs d’État lors du sommet. La RDC a accepté cette proposition, curieuse d’entendre le président Kagame expliquer à ses pairs, les Présidents Tshisekedi et Lourenço, pourquoi il était si déterminé à imposer à un État souverain un dialogue direct avec un groupe terroriste. Cependant, à 1 heure du matin, le Rwanda a rejeté cette proposition, annulé la participation de son président et s’est empressé de quitter les lieux, empêchant même la rédaction d’un compte rendu.
Ce dernier acte du Rwanda a révélé le véritable visage de son gouvernement, caractérisé par :
• des mensonges perpétuels sur le processus – mensonges qui ne surprennent guère de la part d’un pays qui qualifie « de mesures défensives » le meurtre, le viol et le pillage des civils congolais, tout en maintenant sa propre population dans l’ignorance d’une guerre qu’il mène dans l’ombre, refusant même à ses citoyens le droit de pleurer ses soldats tombés, laissés sans nom ni reconnaissance ;
• une lâcheté incarnée par la fuite du Président Kagame, refusant d’assumer ses positions devant ses pairs et le monde ; et
• un mépris flagrant pour les dirigeants de la région, qui, avec sincérité et engagement, cherchent une paix durable.
Une fois de plus, tandis que le Rwanda se perd dans des soliloques délirants, ses actions parlent d’elles-mêmes.
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