Des ponts plutôt que des murs

De l’intérêt de mettre la macroéconomie en regard avec l’économie immobilière.

La macroéconomie, par définition, s’intéresse à l’économie dans son ensemble et laisse de côté les évolutions microéconomiques de moindre ampleur à l’échelle des entreprises ou des secteurs. En 2007, Edward Leamer, professeur d’économie à l’Université de Californie à Los Angeles, a attiré l’attention sur le fait que cette lacune avait un coût élevé, avançant qu’il était inutile de tenter d’analyser les cycles économiques sans prêter attention au secteur du logement.

Comme il l’explique dans « Housing IS the Business Cycle », article désormais célèbre, le marché du logement est crucial pour comprendre pourquoi les économies connaissent des périodes ’’d’expansion et de récession. Il fait remarquer que presque toutes les récessions survenues aux États-Unis depuis la seconde guerre mondiale ont été précédées de difficultés dans ce secteur. En d’autres termes, nous aurions tout intérêt à jeter des ponts entre la macroéconomie et l’économie immobilière plutôt que de les cloisonner.

Après tout, l’incidence du logement sur la macroéconomie est évidente partout dans le monde. Les villes sont parmi les endroits les plus productifs de la planète : elles regorgent de créativité et d’idées innovantes, et sont les moteurs de la croissance économique. Pourtant, dans nombre d’entre elles, le coût du logement est prohibitif, même pour les cadres qui gagnent relativement bien leur vie, et encore plus pour les travailleurs essentiels moins bien rémunérés qui assurent la sécurité, la propreté et le bon fonctionnement des centres urbains. Beaucoup de ces travailleurs agents de police, enseignants, infirmiers, livreurs — exercent une activité en présentiel. Ils ne peuvent donc pas tirer parti de l’essor du télétravail pour trouver un lieu de vie plus abordable pour eux et leur famille.

 

Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui sont en majorité des pays riches, les prix de l’immobilier ont augmenté de près de 40 % en termes réels au cours des dix dernières années. Aux États-Unis, cette hausse est d’environ 50 %. Stimulée par la croissance démographique et la hausse des revenus, la demande de logements a été extrêmement forte au cours des dernières années. Toutefois, l’offre n’a pas suivi le même rythme, en partie en raison des règles d’occupation des sols (destinées, par exemple, à empêcher la construction de logements collectifs dans des quartiers où l’on trouve des maisons individuelles), limitant le nombre de logements pouvant être construits sur une parcelle donnée. Entre autres conséquences, cela risque d’exacerber les inégalités intergénérationnelles : 60 % des 18–29 ans se déclarent modérément ou fortement préoccupés par la recherche d’un logement adéquat. L’accessibilité financière du logement est une source d’inquiétude croissante pour les entreprises également. Celles-ci déclarent être obligées d’augmenter le salaire de leurs employés et d’allouer un budget accru au coût de la main-d’œuvre.

Et ce problème ne concerne pas uniquement les pays riches. Les logements à un coût abordable sont rares, particulièrement pour les plus pauvres. Par exemple, l’OCDE estime qu’en Colombie, 82 % des locataires du quintile de rémunération le plus bas versent plus de 40 % de leurs revenus à des propriétaires privés.

Les prix élevés des biens immobiliers et des loyers peuvent pousser à l’endettement excessif. Comme l’a montré le FMI, l’emprunt des ménages peut stimuler la croissance économique à court terme, mais il a de graves répercussions à long terme : les consommateurs limitent leurs dépenses pour rembourser leur dette, l’économie ralentit et le chômage augmente. En Chine, par exemple, la dégradation du marché du logement a eu une incidence majeure sur la consommation. Un choc économique soudain — tel qu’une chute des prix de l’immobilier — pourrait déclencher une spirale de défaut de paiement qui ébranlerait tout le système financier.

Si des ponts avaient été établis entre la macroéconomie et l’économie immobilière, nous aurions sans doute mieux anticipé les évolutions constatées lors de la crise financière mondiale de 2008–09. Nous aurions sans doute aussi mieux compris les récentes problématiques liées aux politiques, comme le montrent les articles du dossier spécial de ce numéro.

Si des ponts avaient été établis entre la macroéconomie et l’économie immobilière, nous aurions sans doute mieux anticipé les évolutions constatées lors de la crise financière mondiale de 2008–09.

Cette année, les macroéconomistes ont dû relever deux grands défis : déterminer les causes et la durée probable du regain d’inflation en 2021–22 et établir un moyen de favoriser un « atterrissage en douceur » en ralentissant l’économie afin de contenir l’inflation sans basculer dans la récession. Ils auraient mieux répondu à ces questions de politique générale essentielles s’ils avaient eu une compréhension plus approfondie des évolutions du marché immobilier.

Le taux d’inflation obstinément élevé aux États-Unis était le résultat de facteurs complexes et mouvants liés à la demande et à l’offre. Le rôle du logement a toutefois été une surprise, poussant d’éminents macroéconomistes à se démener pour comprendre précisément comment les prix de l’immobilier et des loyers participaient de la mesure du coût de la vie. En effet, la hausse du coût de l’emprunt immobilier a contribué au pessimisme déconcertant des consommateurs dans leur perception de la situation économique et a suscité de nombreuses interrogations chez les économistes déterminés à expliquer l’absence de lien avec l’indice des prix à la consommation.

Les banques centrales ont dû relever le défi de déterminer dans quelle mesure le relèvement des taux d’intérêt qu’elles avaient appliqué pour contenir l’inflation affecterait le secteur du logement et l’économie dans son ensemble. Ce n’est pas une tâche facile. Les canaux par lesquels les taux d’intérêt influent sur le marché du logement sont complexes et évoluent dans le temps. Un économiste qui chercherait à les comprendre devrait étudier les marchés immobiliers et disposer de connaissances approfondies qu’on ne trouve pas dans les manuels de macroéconomie en général, comme le faisait remarquer Edward Leamer il y a près de 20 ans, lorsqu’il déplorait de ne pouvoir trouver ne serait-ce qu’un seul manuel qui accorderait à l’immobilier toute la place qu’il mérite.

L’un des canaux susceptibles de faire varier l’effet des taux d’intérêt sur le logement est la part des prêts hypothécaires à taux fixe, qui est presque nulle en Afrique du Sud, alors qu’elle est supérieure à 95 % aux États-Unis et au Mexique, par exemple. Les autres facteurs déterminants de la puissance de la politique monétaire sont notamment le niveau d’endettement des propriétaires, l’ampleur des restrictions imposées à l’offre, et l’appréciation des prix immobiliers et leur possible surévaluation, autant de facteurs qui peuvent être difficiles à mesurer.

Si la situation n’était pas déjà suffisamment complexe, la force de ces canaux évolue avec le temps. La part des prêts hypothécaires à taux fixe a, par exemple, récemment augmenté dans de nombreux pays. Par ailleurs, l’accès au refinancement varie selon les pays et selon les périodes. Pour ajuster la politique monétaire, il est indispensable d’avoir une compréhension fine du marché immobilier d’un pays.

Se nourrir, se vêtir et se loger sont considérés comme des besoins humains fondamentaux. De fait, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et plusieurs autres traités internationaux relatifs aux droits humains ont reconnu le droit à un logement convenable. L’élimination de la faim est l’un des objectifs de développement durable phares de l’ONU (objectif 2). Des organismes des Nations Unies, comme le Programme alimentaire mondial, passent à l’action lorsque les prix alimentaires flambent, et même le FMI lance de nouveaux programmes de prêt pour aider les populations et les pays à faire face en cas de chocs sur les prix des denrées alimentaires. Le logement est le parent pauvre des objectifs de développement durable, dans lesquels il est à peine mentionné, alors que son accessibilité est un problème omniprésent dans nombre, si ce n’est dans la majorité, des principales puissances économiques de la planète. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été au cœur de plusieurs campagnes électorales nationales et locales.

PRAKASH LOUNGANI dirige le master d’économie appliquée à l’Université Johns Hopkins.




L’avantage comparatif de l’espèce humaine

Les êtres humains ont dominé la planète grâce à leurs récits ; pour Yuval Noah Harari, il est possible qu’ils n’en soient plus les auteurs pour très longtemps.

Contrairement à l’Homo economicus, un modèle hyperrationnel créé pour expliquer nos choix financiers, les décisions d’Homo sapiens ont toujours été fortement tributaires des paramètres sociaux et des émotions que suscitent les récits.

Éternel curieux, Yuval Noah Harari s’intéresse à l’évolution humaine en tant que philosophe et historien. Sapiens : Une brève histoire de l’humanité, publié en 2014 et traduit dans près de 40 langues, s’est imposé comme un phénomène international. Son dernier livre, Nexus : Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA, examine l’évolution des réseaux de communication humains et comment l’intelligence artificielle pourrait à terme nous battre à notre propre jeu.

Yuval Harari est actuellement professeur d’histoire à l’Université hébraïque de Jérusalem et chercheur émérite au Centre for the Study of Existential Risk de l’Université de Cambridge. Il s’est entretenu avec Bruce Edwards, de F&D, sur les thèmes du récit, de la confiance et de l’IA.

F&D : L’une des grandes idées sur lesquelles vous fondez votre histoire d’Homo sapiens est sa capacité sans égale à imaginer l’avenir. Comment nos récits nous ont-ils permis de triompher des autres espèces qui évoluaient à nos côtés ?

YNH : Notre pouvoir c’est la coopération. Les chimpanzés, par exemple, ne peuvent coopérer que lorsqu’ils sont très peu nombreux, mais Homo sapiens peut coopérer avec d’innombrables individus. Il y a aujourd’hui 8 milliards de personnes dans le monde qui — malgré les nombreuses divergences et les nombreux conflits qui les opposent — font pratiquement toutes partie des mêmes réseaux commerciaux. La nourriture que nous mangeons, les vêtements que nous portons, l’énergie que nous consommons proviennent souvent d’une autre partie du monde, créés par des personnes que nous n’avons jamais rencontrées. Ces vastes réseaux de coopération sont notre superpouvoir et reposent sur la confiance. Et comment établir la confiance entre inconnus ? À travers le récit.

Nous bâtissons la confiance en inventant des histoires auxquelles croient de nombreux individus. C’est particulièrement évident dans le cas de la religion ; des millions de personnes peuvent s’unir pour des projets caritatifs comme la construction d’hôpitaux ou pour mener des guerres saintes, parce que ces millions d’étrangers souscrivent à la même mythologie. Mais cela vaut aussi dans le cas de l’économie et du système financier, car l’histoire la plus populaire de tous les temps est celle de l’argent. C’est en fait la seule histoire à laquelle nous croyons tous.

Vous avez pourtant affirmé que l’argent n’est rien de plus qu’un artefact culturel.

Oui. L’argent est un récit, une fiction — il n’a pas de valeur objective. Vous ne pouvez pas manger ou boire des billets et des pièces. Mais vous pouvez remettre un bout de papier qui n’a aucune valeur intrinsèque à un inconnu en échange de pain que vous pourrez manger. Ce système repose sur la croyance collective des mêmes récits sur l’argent ; lorsque l’on cesse d’y croire, tout s’effondre. Nous l’avons constaté plusieurs fois au long de l’histoire, et on le voit aujourd’hui aussi, avec l’avènement de nouvelles formes de monnaies. Que sont le Bitcoin, l’Ethereum et les cryptomonnaies ? Ce sont des récits. La valeur de ces monnaies dépend des histoires que l’on raconte et que l’on croit à leur propos. Les fluctuations de la valeur du bitcoin ne font que refléter le gain et la perte de confiance des gens dans le récit qui l’entoure.

Dans votre dernier ouvrage, Nexus, vous dites que nous nous éloignons de l’économie fondée sur l’argent au profit d’une économie fondée non plus sur les monnaies, mais sur l’échange d’informations. À quoi ressemble cette économie de l’information ?

Commençons par un exemple : l’une des entreprises les plus présentes dans ma vie, c’est Google. Je l’utilise tous les jours, tout au long de la journée. Mais vous ne le devineriez jamais en regardant mon compte en banque, parce qu’il n’y a aucun échange monétaire. Je ne verse aucune somme à Google et vice versa. Je ne fais qu’obtenir des informations auprès de Google.

Et Google obtient de vous des informations.

Exactement. Google obtient de moi beaucoup d’informations sur ce que j’aime, ce que je n’aime pas, mes opinions — toutes sortes de choses — et s’en sert par la suite. Un nombre croissant de transactions dans le monde consistent en cet échange d’informations et non plus en un échange d’un bien contre de l’argent. Le pouvoir, la richesse, la définition même de la richesse dépendent de moins en moins des dollars que l’on possède et de plus en plus des pétaoctets d’informations dont on dispose. Que se passe-t-il lorsque les personnes et les entreprises les plus puissantes possèdent des quantités énormes d’informations qu’elles ne prennent même pas la peine de monétiser, d’échanger contre de l’argent, parce qu’elles peuvent obtenir tout ce qu’elles veulent en échange d’informations ? Pourquoi aurait-on besoin d’argent ? Si on peut acheter des services et des biens avec des informations, on n’a pas besoin d’argent.

La prémisse de Nexus est que les structures de pouvoir et les systèmes de croyances qui ont vu le jour au cours de l’évolution humaine résultent de récits ; cette idée est placée dans le contexte des technologies d’aujourd’hui. Que nous dit ce livre sur les périls de ces réseaux d’information de plus en plus complexes ?

Le premier message, presque philosophique, c’est que l’information n’est pas la vérité. La plupart des informations sont fictives, imaginaires, trompeuses. La vérité est coûteuse : il faut effectuer des recherches, recueillir des preuves, consacrer du temps, des efforts, de l’argent à la production de la vérité. Et la vérité est souvent douloureuse, elle constitue donc un très petit sous-ensemble d’informations.

L’autre message est que nous sommes en train de larguer sur le monde la technologie la plus puissante que nous ayons jamais créée : l’IA. L’IA diffère radicalement des presses d’imprimerie, des bombes atomiques — de tout ce que nous avons inventé jusqu’ici. C’est la première technologie de l’histoire capable de prendre des décisions et de formuler de nouvelles idées toute seule. Une bombe atomique ne pourrait pas décider qui bombarder ; l’IA le peut. L’IA peut prendre des décisions financières et inventer de nouveaux dispositifs financiers. Et l’IA que nous connaissons aujourd’hui, en 2024, ce n’est que les prémices de la révolution que représente l’IA. Nous n’avons encore rien vu.

Il y a un autre aspect important, surtout pour le FMI, c’est qu’un très petit nombre de pays conduisent cette révolution. La plupart des pays sont très loin derrière et si nous n’y prenons pas garde, nous assisterons à une répétition de la Révolution industrielle, puissance dix. Au XIXe siècle, quelques pays — la Grande-Bretagne, puis les États-Unis, le Japon et la Russie — ont été les premiers à s’industrialiser. La plupart des pays n’ont pas compris ce qui se passait. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de machines à vapeur et de télégraphes ? Pourtant, en quelques décennies, ces quelques puissances industrielles ont soit directement conquis, soit indirectement dominé l’ensemble du monde. De nombreux pays commencent à peine à se relever des dommages causés par cette conquête industrielle.

Aujourd’hui, nous avons affaire au tsunami qu’est l’IA. Pensez aux effets que la machine à vapeur et le télégraphe ont eu sur l’inégalité dans le monde, puis multipliez ça par 10, par 100, par 1 000. Vous commencerez alors à mesurer l’ampleur des conséquences qu’auraient la monopolisation de l’énorme puissance de l’IA par une poignée de pays et l’exploitation et la domination comme jamais auparavant de ceux qui seront restés à la traîne.

L’IA sans garde-fous est donc dangereuse, comme vous le dites dans Nexus. Mais les êtres humains, et vous l’exposez clairement dans Sapiens, ont toujours maltraité la planète en toute impunité, « comme des dieux qui ne savent pas ce qu’ils veulent ». Les sciences économiques proposent-elles un moyen pour amortir l’impact de l’union de ces deux forces potentiellement destructrices ?

L’économie concerne la définition des priorités. Vous avez des ressources limitées avec de nombreux désirs et besoins ; il y a donc la question de la vérité et la question des désirs. Quels sont les faits et que voulons-nous ?

En ce qui concerne la question des désirs, le meilleur système que nous ayons trouvé est la démocratie, qui consiste à demander aux gens ce qu’ils veulent. Et les désirs d’un docteur en économie ou d’un prix Nobel ne sont pas plus importants que ceux d’une personne qui n’a pas terminé le secondaire. Le but du système démocratique est de donner un poids égal aux désirs de chacun. Puis, vous avez la question de la vérité : quels sont les faits ? La démocratie n’est pas un système idéal pour le déterminer. Si vous voulez, par exemple, savoir si le réchauffement climatique est réel — s’il résulte de l’activité humaine ou bien d’un cycle naturel du soleil ou d’autre chose — la question ne doit pas être soumise à des élections démocratiques. Cette question concerne la vérité et non les désirs.

 

Une chose que nous avons apprise sur les êtres humains ces derniers millénaires, c’est qu’ils peinent souvent à regarder la vérité en face — pour des raisons personnelles, religieuses, idéologiques. Pour connaître les faits, il faut créer des institutions dotées d’experts qui savent comment analyser les données, mais ces institutions ne devraient pas nous dicter nos désirs ou ce que nous avons à faire. Des experts nous disent : oui, le changement climatique est une réalité, en voici les causes — puis la balle passe dans le camp du processus démocratique.

Mais les décisions démocratiques que prennent les individus sont basées sur les récits qu’ils entendent ; alors que se passe-t-il lorsque ces récits ne sont plus racontés par des êtres humains ?

Nous sommes secoués par un séisme. Les sociétés humaines sont fondées sur la confiance ; la confiance repose sur l’information, sur la communication, et un changement majeur des technologies de la communication déstabilise la confiance entre les individus. Il en résulte un tremblement de terre social et politique. Avec l’avènement de l’IA, les récits qui nourrissent les sociétés humaines sont pour la première fois générés par une intelligence non humaine.

Ces récits peuvent être religieux ou financiers : jusqu’ici, tous les dispositifs financiers ont été conçus par l’esprit humain. Désormais, les dispositifs financiers pourront être inventés par des IA. Le danger est que les IA pourraient inventer des dispositifs financiers qu’aucun humain n’est capable de comprendre, et a fortiori de réglementer.

L’IA peut nous rendre de très grands services, mais c’est un danger existentiel si nous en perdons le contrôle. À mon sens, l’AI, en anglais, est l’abréviation, non pas de l’intelligence artificielle, mais de « alien intelligence ». Pas au sens d’extraterrestre, car elle a été créée dans nos propres laboratoires, mais au sens où le fonctionnement de cette intelligence pour la prise de décisions et la conception d’idées diffère fondamentalement de celui du cerveau humain. C’est une forme d’intelligence qui nous est étrangère. Et il est très dangereux de lâcher des milliards d’agents étrangers dans le monde sans aucun moyen de les contrôler, ni de s’assurer qu’ils utilisent leur colossal pouvoir dans notre intérêt.

Cet entretien a été modifié dans un souci de concision et de clarté. Consulter la page www.imf.org/podcasts pour écouter la version intégrale.

BRUCE EDWARDS est membre de l’équipe de Finances & Développement.




Le PIB à l’avenir

Des indicateurs complémentaires permettent d’évaluer la véritable richesse de notre planète et de déterminer comment l’accroître durablement.

Le produit intérieur brut (PIB) est l’une des statistiques les plus surveillées au monde. Il sert de référence pour évaluer les résultats économiques et d’instrument de mesure de la puissance nationale ; même de légères variations de cette seule statistique peuvent provoquer des fluctuations des marchés financiers. Depuis son lancement en tant qu’indicateur économique il y a quelque 90 ans, le PIB est une pièce maîtresse de la politique économique.

Cependant, il est loin d’être parfait. Le PIB est un indicateur médiocre du bien-être. Il comptabilise l’ensemble des biens et services produits dans un pays en accordant une valeur identique à 100 dollars dépensés, que ce soit en billets de concert ou en frais de procédure judiciaire. Il passe à côté d’une grande partie de ce qui fait le sel de la vie et de ce que nous aimons le plus, à savoir la famille et les amis, la beauté à couper le souffle d’un paysage intact ou le sourire attendrissant d’un enfant. Bon nombre de ces éléments sortent du cadre de l’économie, mais certains chercheurs ont tout de même tenté de les prendre en compte, notamment dans le World Happiness Report (Rapport sur le bonheur dans le monde).

Même en tant que statistique économique, le PIB est un indicateur partiel. Il privilégie le présent et fait abstraction de l’avenir. La production actuelle peut bien épuiser les ressources et endommager la planète, le PIB ne tient pas compte de ces coûts. Deux méthodes complémentaires peuvent permettre de construire des indicateurs qui nous renseignent sur la viabilité de notre activité économique.

La première est celle du produit intérieur net (PIN). Elle consiste à retrancher la dépréciation du capital (et bientôt aussi l’épuisement des ressources naturelles) de la valeur de la production afin de rendre compte plus précisément de la pérennité du revenu national et de notre future prospérité. La deuxième méthode est celle de la richesse globale. Elle promeut des indicateurs de la richesse nationale pour mettre en évidence si nous nous enrichissons ou nous appauvrissons, et ce que nous laisserons aux générations futures, en utilisant une base nettement plus large que notre seule production.

Le produit intérieur net

Si le PIB mesure la production économique totale, une partie du capital physique utilisé pour assurer cette production est perdue en raison de l’usure du matériel de production. Un rouage peut se casser ou une machine se gripper par exemple. De nouveaux gadgets deviennent obsolètes et sont mis au rebut. Le rythme de la dépréciation a tendance à s’accélérer à mesure que les économies se développent et utilisent davantage d’actifs technologiques qui ont une vie productive plus courte.

Le PIN retranche cette dépréciation du PIB et tient ainsi compte du double niveau d’incidence de l’activité économique sur le capital physique, à savoir la constitution d’un nouveau stock parallèlement à la dégradation de l’ancien stock. Par conséquent, il s’agit d’un meilleur indicateur des ressources qui peuvent être réparties entre la consommation actuelle et future.

Tous les pays n’ont pas recueilli les informations dont ils ont besoin pour mesurer avec précision la dépréciation annuelle. Malgré cela, il ressort des données disponibles que le PIN du pays moyen est inférieur d’environ 10–20 % à son PIB.

Le capital physique n’est bien sûr pas le seul facteur de production qui peut être épuisé par le processus de production. Les ressources minérales utilisées pour la production d’aujourd’hui, comme les combustibles fossiles qui alimentent les centrales électriques ou les terres rares présentes dans les smartphones et les véhicules électriques, ne seront plus disponibles demain. C’est pourquoi il serait judicieux d’affiner le concept de PIN en retranchant l’épuisement des ressources non renouvelables de la valeur de la production au fur et à mesure de leur utilisation.

C’est précisément ce que le FMI et ses partenaires s’emploient à faire dans le cadre d’une mise à jour du système adopté à l’échelle internationale pour recueillir des indicateurs de l’activité économique, à savoir le système de comptabilité nationale (SCN). Nous suggérons d’ajuster le PIN pour tenir compte du coût de l’épuisement des ressources non renouvelables dans le système comptable actualisé qui sera achevé l’an prochain. Il s’agira d’un meilleur indicateur des futurs flux de revenus étant donné le stock disponible de ressources non renouvelables.

Les normes comptables mises à jour auront une incidence relativement faible sur le PIN dans la plupart des pays. En revanche, l’obligation supplémentaire de retrancher la valeur de l’épuisement des ressources non renouvelables aura un effet plus prononcé sur les pays qui sont fortement tributaires de l’activité minière et de l’extraction de minerais. Dans ces pays, le PIN pourrait être inférieur de plus de 30 % au PIB. Ce sera un bien meilleur indicateur de la prospérité future pour ces pays.

Fait important, un PIN plus fin influera aussi les taux de croissance de l’activité économique, qui sont en général surveillés de plus près que les volumes. Une augmentation de la production due à l’accélération de l’extraction des ressources se traduirait par une progression moindre du taux de croissance global.

D’autres perfectionnements sont dignes d’intérêt eux aussi. Par exemple, la pollution atmosphérique peut réduire la productivité des travailleurs et avoir une influence directe sur le potentiel de production de l’économie. Plus important encore, elle détériore la qualité de vie des populations et raccourcit leur espérance de vie. Les émissions de gaz à effet de serre nuisent à la capacité de l’atmosphère à réguler le climat. Si l’on peut souhaiter rendre compte en théorie de la dégradation de l’atmosphère dans le PIN, cela n’est pas facile dans les faits. La tâche s’avère particulièrement délicate pour les gaz à effet de serre puisque leurs effets sont mondiaux, et non pas locaux, et se font sentir pendant des siècles.

Le PIB conservera évidemment sa pertinence et restera l’indicateur incontournable de la production économique. Toutefois, nous pensons qu’un plus grand nombre de pays devraient établir des statistiques du PIN et les utiliser davantage pour analyser l’action publique et prendre des décisions. Le PIN devrait compléter le PIB, et non le remplacer, en ajoutant une dimension de durabilité qui serait particulièrement bienvenue.

La richesse globale

Les dirigeants ont pris conscience de l’importance d’intégrer les flux et les stocks dans l’analyse économique. Diverses crises nous ont appris à nous intéresser non seulement aux déficits budgétaires, mais aussi à la dette publique ; aux revenus, mais aussi aux ressources et aux dettes des individus ou des entreprises ; et enfin, aux déficits des transactions courantes, mais aussi aux réserves internationales. De même, il est indispensable d’étudier non seulement des indicateurs de l’activité économique, comme le PIB ou le PIN, mais aussi des indicateurs de la richesse.

Une plus grande richesse aujourd’hui nous permettra de consommer davantage demain. Cela améliore les niveaux de vie. Un indicateur de la richesse devrait englober toutes les ressources qui nous permettront d’acheter ou de produire de nouveaux biens et services. L’usage est de comptabiliser les actifs financiers et le capital physique, mais cela reflète une vision étroite. Comme Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI, l’a déclaré dans un récent discours, « Nous reconnaissons également la nécessité de mettre en place un système permettant de mieux mesurer la richesse, au-delà du PIB traditionnel ; un système qui valorise non seulement le capital produit, mais aussi la nature, les personnes et le tissu social ».

Cela implique d’élargir nos indicateurs de la richesse pour intégrer le capital humain (éducation et santé), le capital naturel (ressources minérales, ressources renouvelables, écosystèmes, eau) et le capital social (bonne gouvernance, civisme). D’après la Banque mondiale, le capital humain représente la part la plus importante de la richesse globale mondiale, soit 64 %. Le capital physique compte pour 31 %. Le reste se répartit équitablement entre les ressources naturelles renouvelables et non renouvelables.

Le SCN actualisé de l’année prochaine mettra en avant des indicateurs de la richesse dans la comptabilité nationale et des modalités de répartition de la richesse. Il élargit la définition du capital naturel, qui se limitait surtout à la richesse minérale jusqu’à présent, pour englober des ressources en énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien. En outre, il accordera une plus grande place à l’établissement de comptes de capital humain dans le prolongement de la principale série de comptes nationaux.

Tous ces éléments contribueront à une mesure plus exhaustive de la richesse et donneront aux autorités des indications plus claires afin de tendre vers une économie qui soit meilleure pour les individus et pour la planète.

 

L’impératif d’aller au-delà des simples statistiques de la production s’est aussi accentué à mesure que l’importance de la viabilité économique, environnementale et sociale est reconnue plus largement.

Suivre le rythme

Le monde change, et les statistiques économiques doivent leur emboîter le pas. Les progrès technologiques bouleversent les méthodes de travail traditionnelles, et les structures économiques évoluent en permanence. Le nouveau SCN rendra mieux compte de la révolution numérique en intégrant la valeur créée par les données dans le PIB comme dans le PIN.

Nous devons faire entrer les innovations dans les manuels statistiques sans plus tarder. Nous devons aussi accomplir des progrès pour intégrer : différentes normes de mesure et de classement des performances économiques ; les activités des pouvoirs publics ; les flux internationaux de biens, services et capitaux ; les émissions de gaz à effet de serre, etc. En l’absence d’une série de comptes compatibles entre eux, il est pratiquement impossible d’avoir une vision claire, cohérente et globale de l’économie. Difficile alors d’élaborer des politiques efficaces à même de relever les défis économiques, environnementaux et sociaux.

Nous ne sous-estimons pas les difficultés. Définir le PIN et la richesse globale est une tâche délicate sur les plans conceptuel et technique. En outre, nos règles doivent être valables pour des pays qui se situent à des niveaux de développement différents et qui sont dotés de structures industrielles diverses.

Toutefois, les normes internationalement reconnues ne sont pas suffisantes à elles seules. Il incombe aux autorités nationales de mettre au point des indicateurs détaillés de la richesse qui soient comparables entre les pays et de les utiliser pour prendre leurs décisions. De nombreux offices statistiques peinent à recueillir des données et à calculer des comptes nationaux qui respectent des normes plus strictes. Alors même que l’achèvement du SCN 2025 approche, un certain nombre de pays n’ont pas encore appliqué la précédente mise à jour adoptée il y a 16 ans, en 2008.

Au FMI, nous sommes résolus à surmonter ces obstacles. Nous collaborons étroitement avec d’autres institutions internationales, offices statistiques nationaux et autres organismes pour établir des normes de qualité sur le plan théorique. À travers nos activités de développement des capacités, souvent menées en partenariat avec d’autres institutions, nous aidons les pays à produire des estimations du PIB et des statistiques connexes plus fiables et pertinentes afin que tous disposent des données dont ils ont besoin pour étayer de bonnes politiques.

L’impératif d’aller au-delà des simples statistiques de la production s’est aussi accentué à mesure que l’importance de la viabilité économique, environnementale et sociale est reconnue plus largement. Parallèlement, notre capacité à brosser un tableau plus précis des économies et des sociétés a progressé elle aussi grâce à des innovations comme l’intelligence artificielle (IA), les mégadonnées et l’imagerie satellitaire. Par exemple, nous pouvons aujourd’hui associer l’IA à des données satellitaires pour mesurer la dégradation des écosystèmes, ce qui contribue à estimer la valeur du capital naturel et les coûts de l’influence des êtres humains sur ce dernier.

Partout dans le monde, les pays s’efforcent de faire croître leur économie et d’augmenter leur PIB. Cela montre le poids que les statistiques peuvent avoir dans le processus de formulation de la politique économique. Mais il ne faut pas privilégier une statistique au détriment de toutes les autres. Des indicateurs complémentaires qui donnent une image plus précise de la richesse de notre planète et du bien-être des populations méritent aussi notre attention.

BERT KROESE est chef statisticien et directeur du département des statistiques du FMI.




RDC : Les administrateurs des territoires du Kasaï-Central et Kasaï-Oriental dotés des véhicules Land Cruiser 

C’est un don du président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi qui a remi aux administrateurs des territoires des provinces du Kasaï-Central et Kasaï-Oriental. Ce don est composé des véhicules Land Cruiser 4×4 destinés aux cinq territoires par chacun.

 

A Kananga tout comme à Mbuji-mayi, les cérémonies de réception de cette dotation par les administrateurs des territoires se sont déroulées le lundi 06 janvier 2024.

 

Ce don vise à faciliter la mobilité de ces administrateurs des territoires afin d’améliorer leurs services vis-à-vis des administrés dans le cadre des itinérances.

 

Au Kasaï-Central, c’est le Vice-gouverneur de province qui a procédé à cette remise des véhicules. Il a appelé les bénéficiaires à une utilisation rationnelle de ces engins.

 

“Ces véhicules ne vous sont pas donnés pour l’usage commercial. On vous croise avec ces engins avec des passagers commerciaux à bord vous allez rencontrer la province sur votre chemin”, a averti Job Kuyindama Kandende.

 

Ces engins viennent ainsi pallier à la difficulté qu’éprouvaient il y a un moment, les administrateurs des territoires pour se déplacer dans les coins reculés du siège du territoire.

 

 

 

 

 

Fabrice Kabamba




Athlétisme: En prévision de sa rentrée sportive, Paradisio Performance Programme clôture le recrutement et retient 30 jeunes élèves

Après la période de recrutement au mois de novembre 2024, Paradisio Performance Programme, cher au DTN Tshiyinga Mafo Hugues, vient officiellement de la clôturer.

Signalons que 30 jeunes élèves sont retenus pour le programme Paradiso Performance Programme Académie. Ces jeunes proviennent des différentes écoles.

Les jeunes exhibant fièrement leurs spikes ou chaussures

La clôture était marquée par la remise des chaussures d’entrainement pour les jeunes. Pour la circonstance c’était de 30 paires de spikes. Des nouveaux équipements ont été également remis pour la saison sportive 2024-2025.

Pour Paradisio Performance Programme élites, 20 athlètes sont retenus pour les élites.

Paradiso Performance Programme est situé sur 148, Avenue Wangata-Ngungu, Commune de Kinshasa, 2è niveau. Contact : Hugues Mafo (Manager) +243815832793.

De

Bonsambo




Taekwondo WT: La Litakin organisera du 24 au 26 janvier 2024 le championnat de Kinshasa

Le dimanche 5 janvier 2025, M. Azama Raissa, président de la Ligue de Taekwondo de Kinshasa ‘’Litakin’’ a tenu une importante réunion avec les présidents de deux ententes de Kinshasa et les délégués des clubs. Les aspects liés à l’organisation du championnat de Kinshasa ont été abordés.

Etaient présents : Me Jean Paul Koyalodi, président de l’Entente de Taekwondo Kin-Ouest et Me Ramazani a représenté Me José Yemba, président de l’Entente de Taekwondo Kin-Est empêché. Me Maria Mfumuyala, président de la commission nationale d’arbitrage ainsi que les délégués des clubs parmi eux Me Caro Kalonga Tshantsha, président de TC Mvita. Me Justin Dingadia, Secrétaire Général de la Fédération Congolaise de Taekwondo ‘’Fecot’’ n’y était que pour éclairer la lanterne de tous sur certaines zones d’ombre avant la tenue proprement dit de cette réunion.

Après discussions, les décisions ci-après ont été prises : 1. Le championnat de Kinshasa se tiendra du 24 au 26/01/2024

2. Pesée : le 24/01/2025 (pesée d’ensemble de 9h00 à 18h00) au Gymnase de la Police.

3. La réunion technique : le 24/01/2025 à 18h30

4. Début de la compétition proprement dite : le 25/01/2025 à 9h00

5. Le lieu : Gymnase de la Police

6. Les catégories/athlètes participants : catégorie normale (juniors et seniors)

7. Le droit de participation : 15000 FC par athlète.

La prochaine réunion est fixée le 12/01/2025 prochain.

De Bonsambo




Football: La CAF a fixé le tirage au sort de la 8è CHAN 2024 le 15 janvier à Nairobi

En prévision de la 8è édition du Championnat d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies qui se déroulera du 1er au 28 février 2025 en co-organisation au Kenya, Ouganda et en Tanzanie, la Confédération Africaine de Football ‘’CAF’’ a fixé la date15 janvier 2025 pour le tirage au sort.

Le tirage au sort de la 8è édition du CHAN/2024 aura lieu au Kenyatta International Convention Centre à Nairobi, au Kenya, le mercredi 15 janvier 2025 à 20h00, heure locale (17h00 GMT / 19h00 heure du Caire).

De Bon

sambo




Total EnergiesCAFCL après la 4è journée: Al Hilal de Florent Ibenge se qualifie pour les quarts de finale  

Alors que TP Mazembe et Maniema Union, les deux équipes de la RDC végètent au fond du classement de leur groupe respectif au terme de 4 journées, à la phase de groupes de la Ligue des champions d’Afrique, Florent Ibenge, ancien sélectionneur de la RDC et de l’AS V.Club, se qualifie déjà pour les quarts de finale avec son club Al Hilal du Soudan.

Al Hilal a été accroché à domicile par Mouloudia Club d’Alger  1-1. Score suffisant pour Florent Ibenge et ses poulains de glaner un point. Ils totalisent ainsi 10 points. En 4 matchs, ils ont gagné 3 rencontres pour 1 match nul. Florent Ibenge et son club sont 1ers du Groupe A et se qualifient pour les quarts de finale en attendant les deux dernières journées. Florent Ibenge prouve sa vraie valeur hors des frontières de la RDC. D’aucuns ajouteront qu’il démontre aux yeux de tous que nul n’est prophète chez soi.

Au classement Groupe A

1. Al Hilal (Soudan) 10 pts

2. MC Alger (Algérie) 8 pts

3. Young Africans (Tanzanie) 4 pts

4. TP Mazembe (RDC) 2 pts

De Bonsambo




S’adressant aux membres de L’UDS : Kabasele Tshimanga plaide pour la formation d’un gouvernement de gauche 

Le Président National de l’UDS, monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, répondant à la presse à l’issue de son discours prononcé à la Matinée Politique de son parti, le 04 Janvier 2025 au Centre Bondeko de Kinshasa.

Le samedi 04 janvier 2025 dernier au Centre Bondeko de Kinshasa, l’Union des Démocrates Socialistes, UDS, a tenu une matinée politique ayant pour thème “L’édification de l’État socialiste en RD Congo ” dans le cadre de la commémoration de la Journée Nationale des Martyrs de l’Indépendance. À cette occasion, le Président National de l’UDS, monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, s’est adressé aux membres de son parti dans un discours axé sur l’état de la Nation congolaise depuis l’Indépendance à ce jour. Il a également abordé les questions d’actualité notamment le remaniement gouvernemental déjà annoncé. Pour lui, le Président de la République devrait former, cette fois-ci, un gouvernement exclusivement de gauche. Voici l’intégralité dudit discours.

DISCOURS DU PRESIDENT NATIONAL DE L’UDS

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

Ce jour du 04 Janvier 2025, notre Vaillant Peuple célèbre le soixante-sixième anniversaire des émeutes du 04 Janvier 1959. Ces tristes événements avaient été occasionnés par l’interdiction du meeting de l’Alliance des Bakongo, ABAKO, par les autorités coloniales de l’époque.

La colère provoquée par cette annulation injustifiée s’était mêlée à la rage des fanatiques déçus de l’AS Victoria Club qui venait de courber l’échine devant le FC Mikado, équipe supposée soutenue par les colons.

Le bilan de ces émeutes demeure inconnu à ce jour. Des chiffres sont contradictoires. Tantôt, on parle de 49 morts, tantôt on cite plus de 500 victimes. Quel que soit le nombre de morts, la mèche de la libération de notre Peuple a été ainsi allumée par les colonisateurs belges eux-mêmes.

De fil en aiguille, les événements s’étaient vite enchaînés. Dépassé et déstabilisé, le pouvoir colonial consentit à convoquer, à contrecœur, la fameuse Table Ronde belgo-congolaise qui s’était tenue du 20 janvier au 20 février 1960 à Bruxelles (Belgique) et qui fixa la date de notre indépendance au 30 Juin 1960.

Le sang de ces glorieux Congolais libéra enfin tout notre Peuple ! Le sang d’une infime minorité coula pour la liberté de la majorité des Congolais. La page de la libération des Congolais fut ainsi écrite avec le sang dans la douleur.

En jetant un coup d’œil furtif en arrière, il convient de constater que la situation de notre Peuple n’a guère évolué en soixante-six ans d’indépendance. Tous les différents gouvernements qui se sont succédés n’ont rien fait pour le développement du pays. Leurs animateurs ont seulement assouvi leurs intérêts égoïstes. Le Peuple Congolais vit une situation semblable à celle qui était la sienne sous la colonisation, les conditions de vie s’étant sérieusement dégradées au point où de méchantes langues peignent un tableau sombre qui nous renvoie aux années du début du vingtième siècle.

 

Qu’a fait le Peuple Congolais pour connaître un tel sort ?

L’indépendance de notre pays, notre indépendance, obtenue dans des circonstances qui restent à élucider, ressemble aujourd’hui à un cadeau empoisonné, à un piège bien tendu aux pauvres politiciens congolais sans culture ni expérience politiques connues à l’époque.

Tout a été fait selon les règles de l’art par les colonisateurs belges pour que les Congolais soient incapables de se gérer, soient continuellement dépendants de leurs anciens maîtres, soient toujours à leur service.

La colonisation belge avait bien planifié les choses. Car, les Congolais avaient été divisés, vers les années 1945, en deux blocs antagonistes, l’un majoritaire composé des indigènes appelés « primitifs » contre l’autre minoritaire constitué des célèbres « évolués », ces « mundele ndombe », préparés à servir servilement et aveuglement l’ancienne métropole, même après notre indépendance nominale.

Les conséquences néfastes de cette division créée de toutes pièces se remarquent même aujourd’hui. Les multiples crises politiques congolaises sont fomentées par les anciens colonisateurs à travers leurs solides réseaux des « collabos », ces ex-évolués, qui leur obéissent au doigt et à l’œil.

Effectivement, ce plan sordide a été minutieusement mis au point pour que les Congolais soient « éternellement » dominés et corvéables à souhait. Curieusement, notre classe politique coupée des réalités et de la base ne fait aucun effort pour se libérer et reste toujours enchaînée. Elle n’arrive pas à briser, même au vingt-unième siècle, ces chaînes de l’esclavagisme, du néocolonialisme et de l’exploitation.

Les politiciens congolais sont presque les seuls au monde à parcourir l’ancienne métropole et les Etats-Unis d’Amérique à la recherche des parrainages politiques comme de petits enfants, oubliant que le pouvoir émane de notre Peuple. Pauvres traîtres !

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

S’opposant à cette liberté « surveillée » et déterminé à jouer courageusement sa partition dans l’affermissement de notre indépendance, même fictive, notre Parti Politique prend, ce jour, ses responsabilités pour sonner le tocsin de la liberté, le tocsin de la libération. Le Peuple Congolais doit enfin se libérer du joug impérialiste.

En 66 ans d’indépendance, la vie du Peuple Congolais se détériore chaque jour. Tous les clignotants sont au rouge. La gestion est catastrophique. Notre Peuple ne sent aucun changement dans sa vie tandis que l’horizon du bonheur se noircit davantage. Et les politiciens de toutes tendances sans vision ne font que se remplir les poches dans l’insouciance la plus totale au moment où la population broie du noir.

De l’indépendance à ce jour, ce sont les mêmes politiques, libérales et néolibérales, imposées directement par les impérialistes ou indirectement par leurs instruments, notamment la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et autres Banque Africaine de Développement, qui sont régulièrement appliquées sans résultats escomptés. Ces politiques inhumaines ont littéralement échoué et aggravé la misère de notre Peuple.

 

Les impérialistes nous dictent tout, placent leurs marionnettes dans nos institutions, inspirent nos actions et contrôlent nos décisions sans une quelconque réaction de notre classe politique.

Oui, les impérialistes nous dictent tout et tout. Leurs agents sont placés dans l’appareil de l’Etat et dans les rouages de notre système économique. Rien n’échappe à leur vigilance ni à leur contrôle.

La destruction de notre tissu économique et social hérité de la colonisation a été faite à dessein. En effet, la zaïrianisation de triste mémoire inspirée au Président Mobutu, le plus grand agent de l’impérialisme dans notre pays, comme les pillages de 1991 et 1993 ont été commis dans l’unique but de mettre notre pays à genoux.

La corruption qui bat son plein en République Démocratique du Congo est voulue, pensée, encouragée et entretenue par les impérialistes. Il en est de même des détournements chroniques des deniers publics dont les fruits délictueux sont planqués dans la plupart des banques impérialistes.

Face à cette descente aux enfers imputable aux caisses de résonance des impérialistes et à l’échec de toutes les politiques néocoloniales pratiquées dans notre pays, notre Parti Politique a décidé, fort de son engagement idéologique, de s’opposer, de toutes ses forces et par voie démocratique, à l’exploitation du Peuple Congolais.

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

Le sang des Martyrs de notre Indépendance a été versé pour la liberté et la souveraineté du Peuple Congolais. Ce sang nous interpelle et place l’UDS face à ses responsabilités historiques. D’où le choix du socialisme qui se présente comme une alternative crédible par rapport au capitalisme prédateur qui sévit dans notre pays.

Certes, le capitalisme a toujours dénigré le socialisme. Mais, la réalité est tout autre. Il sied de rappeler que la première puissance mondiale actuellement c’est la Chine socialiste. Partie de rien et bravant les difficultés de toutes sortes, la Chine a surpris et surprendra encore l’humanité. C’est la fierté des socialistes que nous sommes.

La Fédération de Russie, digne héritière de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, ex-URSS, a rebondi et démystifié tous les prophètes des malheurs. Son redressement a confondu ses détracteurs. Les milliards des dollars américains engloutis par le gouvernement américain pour la disparition de l’ex-URSS afin de mieux dominer seul le monde ont été un gâchis énorme. La Russie a infligé un formidable camouflet à ses adversaires occidentaux en dépit de plus de 15 000 sanctions prises contre elle dans le cadre de l’opération de démilitarisation et de dénazification en cours en Ukraine. Coup de chapeau à la Russie qui avait énormément contribué à la décolonisation des pays africains, asiatiques et latino-américains.

La République Populaire Démocratique de Corée sort aussi sa tête de l’eau et ses griffes. Marginalisée, mise au ban de l’Occident minoritaire, elle a déjoué tous les pronostics défavorables. Elle a démontré que les sanctions ne sont pas une fatalité mais un stimulant pour relever les défis.

 

Et le Cuba socialiste ? Quelle résilience ! Malgré le blocus illégal, criminel et inhumain qui date des décennies, le Cuba socialiste tient debout. Quelle résistance ! Le Peuple cubain nous inspire respect et admiration.

La République Bolivarienne du Venezuela, pour sa part, se maintient contre vents et marées. Elle réalise des prouesses économiques et sociales inattendues. Avec le pays de Bolivar, Chavez et Maduro, nous avons appris qu’il faut prendre les sanctions du bon côté.

Sans oublier le Vietnam.

Ces quelques cas de réussite du socialisme confondent tous ses adversaires

Notre choix c’est le socialisme ! Nous l’assumons pleinement. Oui, il faut un régime socialiste en République Démocratique du Congo ! Seul l’Etat socialiste sauvera notre pays de l’abîme, de la déroute, de la déliquescence !

Avec le socialisme, la République Démocratique du Congo sortira définitivement des ténèbres. C’est le bonheur du Peuple Congolais tant recherché qui sera au rendez-vous. Un régime socialiste s’occupera de tous les citoyens congolais sans discrimination, sans exception, améliorera les conditions de vie de notre Peuple, contribuera à cimenter l’unité nationale et à renforcer la cohésion nationale.

La gouvernance de l’Etat sera différente et réellement au service du Peuple Congolais. Dans la foulée, l’Etat sera réformé et la gestion de ses divisions administratives sera améliorée pour le grand bien des administrés.

Le système politique actuel mérite d’être repensé et modernisé. Archaïque, il est copié sur les modèles impérialistes. La participation du Peuple Congolais à la gestion n’est pas évidente. Mis à l’écart, le Peuple Congolais n’est pas acteur de son propre destin. On s’en sert seulement quand il s’agit des élections.

Quant au système électoral, il est très mal organisé, pensé en termes de conservation de pouvoir par ceux qui sont aux affaires. L’expérience électorale vécue est décevante. Les différents scrutins passés ont été émaillés des cas de corruption, d’achat des bulletins de vote, de manipulation des résultats de vote, de bourrage des urnes. Dans ces circonstances, il est osé de parler des élections libres, démocratiques et transparentes. C’est une comédie électorale qui vaut la peine d’être dépoussiérée de fond en comble.

Le paysage politique est le plus burlesque. Car, il est difficile de voir les partis respecter leurs idéologies, offrir au Peuple des programmes électoraux en phase avec leurs engagements idéologiques. D’ailleurs, la plupart sont des partis bourgeois, néocoloniaux, qui ont trahi notre Peuple. Ce qui compte pour ces partis c’est le pouvoir pour le pouvoir. D’où l’inaction politique actuelle.

En matière sécuritaire, nos services de défense et de sécurité n’ont connu aucune évolution palpable. Ils fonctionnent sur le modèle colonial. Ils ne sont pas façonnés pour un Etat indépendant qui fait l’objet des convoitises à cause de ses ressources naturelles. La doctrine, les méthodes de formation et d’encadrement demeurent les mêmes et sous le contrôle des forces impérialistes.

En diplomatie, la République Démocratique du Congo a cessé d’être un membre actif du Mouvement des Non-Alignés prônant la neutralité pour être maintenant ravalée au niveau de marchepied des impérialistes. On sent l’absence de volonté d’influencer la politique internationale.

D’ailleurs, la présence de la MONUSCO sur notre sol ne se justifie pas. Cet instrument impérialiste de balkanisation de notre pays qui a lamentablement échoué, devra partir. Son maintien illustre bien sûr notre faiblesse.

A quoi servent les entreprises publiques ? A rien. Mal gérées et saignées à blanc, elles n’apportent que des miettes au Trésor Public. Ce bas de laine de notre grand-mère commune a été dévalisé. Par ailleurs, les réformes de la COPIREP avec la bénédiction de la Banque Mondiale se sont avérées inutiles.

Qui songe au logement de notre Peuple dans un système capitaliste où l’individualisme et l’égoïsme règnent en maîtres ? Personne. Mais, sous le socialisme, le logement des citoyens sera prioritaire parce qu’il contribue à la sauvegarde de la dignité de l’homme. Chaque citoyen congolais aura son toit.

L’enseignement actuellement au rabais et à l’abandon aussi sera revalorisé. Il ne peut être nullement laissé dans les mains des aventuriers et des commerçants de tous poils. Car, l’enseignement n’est pas une marchandise. L’instruction de l’homme fait partie de ses droits inaliénables.

Notre agriculture qui a nourri le monde par le passé, a été complètement détruite afin de favoriser l’importation des produits agricoles étrangers. Ce sont là des méthodes propres aux impérialistes.

La santé c’est pire. Le capitalisme a aussi détruit notre système de santé qui figurait parmi les meilleurs en Afrique. Le Peuple Congolais ne sait plus se faire soigner convenablement ou se faire prendre en charge par l’Etat. Par exemple, le ticket tiers-payant dans le secteur de la santé est devenu un vieux souvenir. Quant au personnel médical congolais, il fait la honte. Tout se vend, tout s’achète dans les milieux médicaux de notre pays. A l’instar d’autres secteurs de la vie nationale gangrenés par la corruption.

La culture congolaise, diversifiée et riche, est également délaissée. Seul le socialisme qui connaît l’importance de la culture dans la vie du citoyen, saura faire sa promotion afin de valoriser notre identité nationale.

La protection de nos valeurs traditionnelles passe avant toute chose. Un Peuple qui ne sait pas défendre et sauvegarder ses valeurs traditionnelles, est fait pour subir la domination des autres. La domination culturelle est la plus dangereuse. Elle acculture l’homme, le coupe de ses racines et origines. Le système socialiste qui connaît l’importance de la culture, s’érigera en bouclier.

Quant à notre diaspora, elle a été dans l’ensemble incapable de contribuer à la défense de notre indépendance. Formatée pour servir les intérêts de l’impérialisme, la diaspora congolaise ne s’est pas inspirée des exemples d’autres communautés étrangères éparpillées à travers le monde qui contribuent au développement de leurs pays.

Tout ça ne date pas d’aujourd’hui et ne peut être imputé au régime du Camarade Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il a trouvé ce pays dans un état de putréfaction très avancée. Actuellement, il se démène tant bien que mal pour redresser la situation.

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

Le socialisme est l’antidote du capitalisme, devons-nous le souligner. Mais, il est le mieux indiqué pour l’instauration d’un monde juste, meilleur, solidaire, épris de justice et d’équité. Et ce, dans le strict respect de la souveraineté de chaque Etat. Est-il besoin de rappeler que le socialisme s’adapte aux réalités du milieu où il s’applique ?

Le socialisme prôné par l’Union des Démocrates Socialistes, UDS, ne sera jamais une pâle copie d’un autre modèle socialiste importé d’ailleurs. Non ! Il s’agira du socialisme à la sauce congolaise, conçu par les Congolais pour les Congolais. Il ne sera pas comparable à aucun autre modèle existant.

Les valeurs universelles du socialisme seront d’autre part sauvegardées. Autrement dit, la solidarité entre Camarades sera toujours agissante. Le Grand Maître Karl MARX nous avait légué un testament immuable : « Prolétaires du monde entier, unissez-vous ! ». C’est le fondement même de l’internationalisme révolutionnaire.

Ainsi, nous mettons à profit cette opportunité pour remercier très vivement le Parti Socialiste Uni du Venezuela, PSUV, le Parti du Travail de Corée, PTC, le Parti Communiste Cubain, PCC, et d’autres organisations étrangères amies pour leur contribution combien précieuse à notre lutte. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.

L’opinion congolaise devrait le savoir. Ce qui touche le PSUV, le PTC, le PCC, par exemple, touche également l’UDS. En conséquence, notre Parti Politique ne restera jamais insensible aux attaques dirigées contre les forces progressistes partout où elles se trouvent. Car, les socialistes, nous formons un seul corps dont les organes sont éparpillés à travers le monde.

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

Cette occasion nous permet de fixer l’opinion nationale congolaise sur certains sujets d’actualité.

De prime abord, l’Union des Démocrates Socialistes, UDS, soutient inconditionnellement le Camarade Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat. L’UDS lui apporte tout son appui, lui témoigne de son indéfectible attachement et renouvelle son engagement à L’accompagner.

La position de l’UDS est claire sur la question de la nouvelle Constitution. L’Union des Démocrates Socialistes, UDS, s’étonne du débat archaïque engagé par les forces rétrogrades et impérialistes de notre pays à ce sujet. Toute Constitution étant changeable par principe par le Peuple, il n’appartient exclusivement qu’au Peuple Congolais de décider souverainement du sort de l’actuelle Constitution. Dans ce cas, il n’existe pas des dispositions verrouillées d’une part et des dispositions non-verrouillées d’autre part. Aucun individu n’a le droit de bloquer ou d’empêcher ce processus. Ainsi, toute démarche contre le changement de Constitution est antidémocratique sur toute la ligne.

Par ailleurs, notre Parti Politique émet le vœu de voir les représentants des forces progressistes congolaises faire partie de la Commission qui sera mise en place pour examiner la réforme constitutionnelle. D’habitude, ce sont des agents de l’impérialisme qui se retrouvent régulièrement dans de telles commissions pour veiller aux intérêts de leurs maîtres.

L’annonce du remaniement gouvernemental dans les prochains jours nous pousse à donner notre avis. Depuis son arrivée au pouvoir, le Camarade Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, homme de gauche, n’a pas encore mis en place un gouvernement constitué exclusivement des femmes et des hommes de gauche. D’ailleurs, il travaille avec les résidus des régimes de Mobutu, de Kabila Père et de Joseph Kabila venus se recycler au sein de l’Union Sacrée de la Nation, ce regroupement des politiciens sans foi ni loi. Or, il est établi que les gouvernements de coalition contre nature sont les plus inactifs et marqués du sceau de l’immobilisme.

Cette fois-ci, il est souhaitable de donner au Peuple Congolais un gouvernement de gauche en commençant par le Chef de gouvernement. Seuls les femmes et les hommes de gauche idéologiquement outillé sont capables de mieux appliquer son programme gouvernemental « Le Peuple d’abord ».

Ainsi, l’UDS ne souhaite pas que les Institutions de Bretton Woods parachutent encore leurs pions dans le gouvernement de la République ni dans d’autres institutions nationales.

S’agissant de l’agression du Rwanda contre notre pays, l’Union des Démocrates Socialistes, UDS, défend l’unité nationale et l’intégrité territoriale de notre pays. De ce fait, elle condamne donc les atermoiements indignes et hypocrites de la fameuse Communauté Internationale qui souffle le chaud et le froid, qui joue le double jeu. Le Rwanda est au service des Etats-Unis d’Amérique qui pillent nos ressources par son biais.

En vue de mettre fin à cette guerre qui a trop duré, l’UDS s’oppose à tout cessez-le-feu et encourage nos vaillantes FARDC à utiliser tous les moyens, possibles et impossibles, mis à leur disposition pour le retour d’une paix durable à l’Est, y compris l’utilisation de l’aviation militaire.

Dans le même ordre d’idées et pour des raisons de sécurité, l’UDS préconise l’interdiction de toutes les ONGs internationales à l’Est de notre pays.

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

Force antifasciste nationale, l’UDS lance un appel patriotique à l’unité des forces progressistes congolaises. Elle invite toutes les forces sociales et ouvrières congolaises de gauche à s’unir pour engager ensemble un ultime combat contre l’impérialisme dans notre pays.

Ce combat exige aussi la participation des femmes et de la jeunesse congolaises. Ces couches importantes de notre population ne doivent pas être laissées sur le bord du chemin. Rien ne peut se faire sur cette terre des hommes sans l’implication des femmes et de la jeunesse.

Chers Camarades,

Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Invités,

La nouvelle aube socialiste baigne la République Démocratique du Congo de ses rayons libérateurs. Dans l’intérêt supérieur de notre Peuple.

A nous de saisir cette opportunité.

Ce combat de libération de notre Peuple, l’UDS le mène au nom des Martyrs de l’Indépendance, au nom de Patrice-Emery Lumumba, au nom de Pierre Mulele, au nom de M’Zee Laurent-Désiré Kabila, au nom d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba et, enfin, au nom de notre Vaillant Peuple, victime de l’impérialisme et du fascisme.

Je termine par présenter mes meilleurs vœux de Nouvel An 2025 à tous les Camarades de l’UDS, à tous nos invités, au Peuple Congolais pour que 2025 soit différent des années écoulées ainsi qu’aux forces progressistes mondiales.

Je vous remercie !

Fait à Kinshasa, le 04 Janvier 2025.

Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI

Président National

Sénateur honoraire




Les défis qui attendent le Lieutenant général Jules Banza, nouveau chef d’état-major général des Fardc 

Nommé récemment par le Président de la République, Félix Tshisekedi, commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo, le Lieutenant général Jules Banza a pris officiellement ses fonctions le lundi 6 janvier 2025 au cours d’une cérémonie organisée au camp Lieutenant-Colonel Kokolo et présidée par le Président de la République. Le nouveau chef de l’armée de la RDC a à cette occasion reçu du Président de la République l’étendard de commandement, marquant ainsi le début de sa mission avec des objectifs visant à renforcer la capacité opérationnelle des forces armées de la République démocratique du Congo et de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême comme il l’a juré lors de sa prise de pouvoir.

La nomination de lieutenant général Jules Banza à la tête des armées de la République démocratique du Congo intervient à un moment où le Président de la République s’est engagé à la restructuration en son sein.

Situation sécuritaire très tendue dans l’Est de la RDC

Un des défis à relever par le nouveau patron des Fardc, c’est la gestion de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo au moment où les troupes congolaises sont engagées au front contre la coalition M23-RDF–AFC. Les dernières avancées de cette dernière sur la ligne de front avec la conquête de certaines agglomérations stratégiques à l’instar de Masisi-centre le week-end dernier est un véritable défi pour le lieutenant général Jules Banza qui est appelé à renverser la tendance pour repousser loin l’armée rwandaise avec leurs supplétifs de M23 et de AFC. Aussi la neutralisation des groupes armés locaux et les différents groupes armés locaux et étrangers comme les Maï-Maï et les ADF dont l’activisme n’est plus à démontrer dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.

Bien que la RDC bénéficie du soutien de la mission des Nations unies (MONUSCO) et d’autres forces armées étrangères telle que l’Updf, armée ougandaise, le rôle des FARDC dans la gestion de cette crise reste important. Les FARDC doivent être, comme toujours, à la première ligne de défense, jusqu’au sacrifice suprême comme l’indique bien leur serment. Tout en améliorant la collaboration avec les forces de l’ONU, les forces étrangères et les autorités locales, le patron de l’armée congolaise devra également renforcer la collaboration avec les jeunes volontaires dits les patriotes, Wazalendo. Un groupe armé qui vient en appui aux FARDC contre le M23, mais parfois des tensions surviennent entre les deux parties.

La modernisation de l’armée congolaise

Un autre défi majeur pour le lieutenant général Jules Banza sera la modernisation des FARDC. L’armée congolaise souffre encore de nombreuses lacunes en matière d’équipement moderne à même de faire face devant l’ennemi. Bien que des efforts aient été faits ces dernières années pour moderniser les infrastructures et les armements, le processus reste insuffisant face aux besoins croissants d’une armée moderne et réactive, surtout en ayant en face des groupes armés très mobiles et qui bénéficient de l’exploitation minière des minerais dans l’Est de la RDC pour se renforcer. Le lieutenant général Banza devra donc convaincre le Gouvernement d’accélérer la modernisation de l’armée, et en optimisant l’utilisation des ressources disponibles pour améliorer les capacités opérationnelles, techniques et stratégiques des FARDC.

Lutte contre la corruption

La corruption est une gangrène au sein de nombreuses institutions congolaises, y compris l’armée. Les FARDC ne font pas exception. Le manque de transparence dans la gestion des fonds, des équipements et des ressources humaines nuit à l’efficacité de ce corps pour la défense de la patrie. Ainsi, Jules Banza devra aussi lutter contre cette corruption endémique, en mettant en place des mécanismes de contrôle rigoureux et en assurant une gestion plus transparente des ressources de l’armée. L’amélioration des conditions de vie des militaires engagés au front, en supplément de ce qui est déjà fait figure aussi parmi les défis qui attendent le lieutenant général Jules Banza.

Si les défis sont nombreux et complexes, les atouts de Banza, notamment son expertise en gestion des ressources humaines et sa vision pragmatique, pourraient jouer un rôle déterminant dans l’évolution de l’armée congolaise. Au regard de tous ces défis, seul un leadership éclairé, une gestion efficace des ressources et une coordination renforcée avec les acteurs permettront de relever les défis sécuritaires et institutionnels qui attendent la RDC.

RS

K