Le Parlement européen adopte à une large majorité la résolution condamnant l’agression rwandaise

Encore une victoire diplomatique pour la République démocratique du Congo, victime de l’agression rwandaise. Hier jeudi 13 février, le Parlement Européen a demandé à l’Union européenne de suspendre un partenariat sur les matières premières avec le Rwanda, pays qui soutient la rébellion du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo.

En effet, dans une résolution adoptée hier jeudi à une large majorité (443 voix pour, 4 contre), le Parlement «prie instamment la Commission et le Conseil de suspendre immédiatement le protocole d’accord UE-Rwanda sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières jusqu’à ce que le Rwanda prouve qu’il a mis fin à son ingérence et qu’il a cessé d’exporter des minerais extraits des zones contrôlées par le M23». A travers cette résolution, le Parlement européen «presse le gouvernement rwandais de retirer ses troupes du territoire de la RDC» et de «cesser de coopérer avec les rebelles du M23». Il demande en outre à la Commission et aux États membres de «geler l’aide budgétaire directe au Rwanda jusqu’à ce qu’il remplisse les conditions relatives, entre autres, à l’accès de l’aide humanitaire et à la rupture de tous les liens avec le M23». Le Parlement les appelle également à «geler leur assistance militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises». «Nous voulons un gel complet de toute l’aide européenne au Rwanda» et «l’annulation» des championnats du monde de cyclisme sur route prévus en septembre à Kigali », a souligné l’eurodéputée Hilde Vautmans, saluant une «résolution forte, adoptée par une large majorité». Pour mémoire : Le protocole d’accord entre l’UE et le Rwanda, signé en 2023, vise à sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques, notamment celles utilisées dans la transition énergétique (cobalt, lithium, tantale, etc.). Cependant, l’UE craint que certains de ces minerais proviennent de zones sous contrôle du M23, ce qui alimente le conflit dans la région et perpétue l’instabilité. Voici en substance cette résolution adoptée par le parlement européen :

Violation de la souveraineté de la RDC – Condamnation ferme de l’occupation de Goma par le M23 et les RDF.

2. Crise humanitaire et crimes de guerre – Déplacements massifs, massacres et violences sexuelles à grande échelle.

3. Implication du Rwanda et pillage des ressources – Exploitation illégale du coltan et financement du conflit.

4. Sanctions et suspension des accords avec le Rwanda – Pression sur l’UE pour cesser tout soutien financier et militaire.

5. Mesures humanitaires urgentes – Réouverture de l’aéroport de Goma et protection des infrastructures médicales.

6. Appel à une action internationale décisive – Renforcement du mandat de la MONUSCO et lutte contre les causes du conflit.

Cette résolution souligne la nécessité pour l’UE d’adopter une position plus ferme face à l’ingérence du Rwanda et d’aligner sa politique étrangère sur ses engagements en matière de paix et de droits humains.

RSK




Clôture de la Session extraordinaire de février 2025 : Sama Lukonde invite les Sénateurs à rester mobilisés pour faire face à l’agression rwandaise~

La Chambre haute du parlement a bouclé ce jeudi la session extraordinaire de février 2025, convoquée pour proposer au Chef de l’Etat des stratégies dAiplomatiques et politiques afin de faire face l’agression rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC. C’est le président, l’honorable Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge qui a procédé à la clôture de cette session.

Convoquée conformément aux dispositions de l’article 116 , al 1 de la Constitution et l’article 84 al 1 du règlement d’ordre intérieur de la chambre haute du Parlement, cette session extraordinaire a comporté deux points importants à son ordre du jour à savoir : l’examen de la situation sécuritaire à l’Est de la RDC: Proposition des stratégies diplomatiques et politiques de sortie de crise et la présentation de deux juges de la Cour constitutionnelle.

Dans son mot de clôture, le président du Sénat a rappelé le contexte ayant concouru à la convocation de cette session extraordinaire, marquée par l’occupation de la ville de Goma par l’armée rwandaise. Il a invité les sénateurs à garder à l’esprit l’appel à la mobilisation générale lancé par le Chef de l’Etat pour mettre fin à cette barbarie rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC.

Faisant la restitution de cette session à la presse, la Rapporteuse du Sénat est revenue sur la matière abordée au cours de cette session et a rappelé un message important lancé à la population durant cette session.

Sortir de la crise

“Le Message que nous avons passé à l’opinion ce jour est celui de retenir que les institutions de la République sont en train de travailler en synergie pour que notre pays puisse sortir de la crise dans laquelle il est engagé présentement. C’est vrai qu’à l’appel du Chef de l’Etat, le parlement, c’est-à-dire le Sénat et l’Assemblée nationale, a eu à se réunir en session extraordinaire en ce mois de février pour pouvoir échanger sur deux points qui ont été retenus à l’ordre du jour comme nous le savons tous. Il s’agit de la situation sécuritaire à l’Est et aussi comme nous l’avons vu dernièrement, de la présentation de deux juges qui ont été nommés récemment à la Cour constitutionnelle.

Voilà nous avons ouvert et nous avons eu à travailler pratiquement en Commission paritaire Assemblée nationale-Sénat pour pouvoir présenter au Chef de l’Etat des stratégies sur le plan politique et diplomatique, pour que nous puissions finalement arriver à cette sortie de crise. Le Sénat et l’assemblée nationale ont présenté des stratégies qui feront en sorte que notre diplomatie ainsi que notre politique puissent vraiment avancer en ce qui concerne la recherche de la paix à l’Est.

Nous avons accompagné le Chef de l’Etat à recevoir le serment de deux juges qui ont été nouvellement nommés et voilà pourquoi en ce jour, il a été convoqué cette plénière pour pouvoir clôturer solennellement la session extraordinaire de février qui a été convoquée”, a déclaré l’honorable Nerfititi Ngudianza.

Signalons que les sénateurs sont de nouveaux renvoyés en vacances parlementaires et n’attendront que le 15 mars prochain pour l’ouverture de la session ordinaire de Mars 2025.