M. Bensaid et Mme Rachida Dati inaugurent à Dakhla une annexe régionale de l’ISMAC

Une annexe régionale de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma (ISMAC) a été inaugurée, lundi à Dakhla, lors d’une cérémonie présidée par le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, et la ministre française de la Culture, Rachida Dati.

Cette nouvelle structure vient renforcer l’offre de formation dans les domaines de l’audiovisuel et du cinéma en proposant aux jeunes de la région une panoplie de formations spécialisées, dont la réalisation cinématographique, l’écriture de scénario, la production, l’ingénierie de son, le montage et les effets spéciaux.

Dans une déclaration à la presse, Mme Dati a indiqué que l’inauguration de l’annexe régionale de l’ISMAC à Dakhla vient concrétiser un accord de coopération signé entre le Maroc et la France à Cannes, visant à donner un nouvel élan à leur coopération dans les domaines de la coproduction et des échanges cinématographiques.

Cette coopération va porter sur les différents domaines culturels, dont le cinéma, les médias, l’audiovisuel, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle, entre autres, a fait savoir Mme Dati, ajoutant qu’elle profitera aux formateurs, enseignants et étudiants de la région.

“Ma visite en tant que ministre française de la Culture à Dakhla a un sens politique très fort”, a souligné Mme Dati, faisant observer que l’inauguration de cette nouvelle structure témoigne de l’ambition commune des deux pays de poursuivre la consolidation de leur partenariat solide dans différents domaines, en l’occurrence la culture.

Pour sa part, M. Bensaid a indiqué “qu’aujourd’hui, nous mettons en œuvre un des accords de coopération signés entre le Maroc et la France dans le domaine du cinéma”, rappelant l’intérêt particulier qu’accorde Sa Majesté le Roi Mohammed VI au renforcement du capital humain dans le domaine culturel.

M. Bensaid a noté que l’objectif de cet accord est de renforcer les compétences des jeunes dans le domaine cinématographique, ajoutant que grâce à l’inauguration de cet établissement, une importante dynamique culturelle sera enclenchée au niveau de la ville de Dakhla, qui regorge de potentialités naturelles énormes, attirant ainsi de nombreux cinéastes nationaux et internationaux.

“Notre partenariat avec la France constitue une opportunité importante pour apprendre de l’expérience française en la matière et acquérir de nouvelles techniques cinématographiques, à même de renforcer la formation des jeunes dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel”, a relevé le ministre.

 

La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence notamment de l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, du Wali de la région Dakhla-Oued Eddahab, gouverneur de la province d’Oued Eddahab, Ali Khalil, du directeur de l’ISMAC, Hakim Belabbès, d’élus, de consuls généraux accrédités à Dakhla et d’acteurs culturels locaux.




La ministre française de la Culture Rachida Dati annonce la création d’une Alliance française à Laâyoune

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a annoncé, lundi à Laâyoune, la création d’une Alliance française dans cette ville avec pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération culturelle entre la France et le Maroc, notamment dans les provinces du Sud.

“Nous souhaitons que cette Alliance devienne un centre ressource et un lieu phare de la coopération culturelle entre la France et le Maroc”, a souligné Mme Dati, à l’issue d’une rencontre dédiée à la présentation du projet de l’Alliance.

Mme Dati, qui a été accompagnée du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, en présence de l’ambassadeur français au Maroc, Christophe Lecourtier, et des gouverneurs des provinces de Tarfaya et de Boujdour, ainsi que d’élus et d’acteurs associatifs et culturels, a également noté que cette Alliance française, qui profitera aux enfants, étudiants, enseignants et formateurs au niveau de la région, se veut une ouverture sur les différentes activités culturelles, notamment l’apprentissage de la langue, les échanges d’artistes et les parcours éducatifs.

“Nous allons aussi encourager une offre culturelle française et des cours de langue de qualité, en soutenant l’ouverture de cette Alliance française à Laâyoune”, a-t-elle enchainé, faisant observer qu’il s’agit d’un projet particulièrement “ambitieux et symbolique”.

Mme Dati a indiqué que ce genre de projets culturels s’inscrit dans le cadre d’une coopération concrète de la France avec le Maroc et dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris dans le domaine de la culture par le président français Emmanuel Macron, à l’occasion de sa visite d’Etat au Maroc à l’invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, effectuée en octobre 2024.

“Notre coopération culturelle dans cette région reflète un engagement fort de la France”, a-t-elle assuré, ajoutant que des accords de coopération dans les domaines des médias, du patrimoine, du cinéma, et des industries culturelles et créatives, entre autres, vont être concrétisés au bénéfice direct des populations.

Par ailleurs, elle s’est dit très impressionnée par les efforts déployés par le Maroc en faveur du développement économique et social de cette région, ainsi que de la qualité des infrastructures dans la région de Laâyoune-Sakia Al Hamra, qui traduit l’ambition et la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi pour le développement des provinces du Sud.

En outre, elle a rappelé que la France a organisé un sommet international sur l’intelligence artificielle qui a connu un grand succès, se disant très impressionnée de rencontrer, lors de cet évènement, des jeunes entrepreneurs marocains dans ce domaine.

“Ces talents marocains représentent un atout pour la France et nous souhaitons qu’il ait davantage d’échange notamment à travers l’octroi des visas pour les jeunes artistes afin de promouvoir la diversité culturelle et renforcer les échanges artistiques”, a-t-elle poursuivi.

Dans ce cadre, elle s’est dite fière de la forte communauté estudiantine marocaine en France, notant qu’elle constitue une valeur ajoutée et un véritable apport de la part du Maroc en faveur du renforcement de la coopération culturelle avec la France.

Pour sa part, M. Bensaid a souligné que cette visite est la première du genre d’un ministre français dans les provinces du Sud, notant qu’elle illustre la profondeur historique des relations franco-marocaines dans leur dimension culturelle.

M. Bensaid a également relevé que les industries culturelles sont un investissement dans le développement humain, ainsi que dans de nouveaux métiers, notant que la population des provinces du Sud, notamment les jeunes, vont bénéficier de l’industrie culturelle.

Plut tôt dans la journée, Mme Dati et M. Bensaid ont visité la grande médiathèque Mohammed VI de Laâyoune, un haut lieu de la culture considéré comme l’un des plus importants du pays.

Dans la province de Tarfaya, les deux responsables ont visité la Kasbah de Tarfaya et le site “Casa del Mar”, une forteresse construite en 1882 sur ordre de l’explorateur écossais Donald Mackenzie et qui fera l’objet de travaux de restauration.

Par la suite, ils se sont rendus au musée Saint-Exupéry (1900-1944), en hommage à l’écrivain-aviateur français qui a marqué l’histoire de cette région et avait séjourné dans cette maison transformée en musée et visitée par des touristes du monde entier.




La visite de la ministre française de la Culture Rachida Dati dans les Provinces du Sud, une réaffirmation du soutien de la France à la marocanité du Sahara

La visite que la ministre française de la Culture, Rachida Dati, a effectuée lundi dans les provinces du Sud, constitue une réaffirmation du soutien de la France à la marocanité du Sahara.

En effet, cette visite, la première du genre d’un responsable gouvernemental français dans les provinces du sud du Royaume, vient réaffirmer la position de soutien de la France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, à la marocanité du Sahara, indique un communiqué du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

Mme Dati, qui était accompagnée du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a entamé ce déplacement, qui revêt une dimension politique après le soutien de la France à la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, par une visite à la ville de Tarfaya, plus précisément au monument de la Casa del Mar, qui sera restauré.

Elle s’est rendue aussi à la Kasbah de Tarfaya et au musée Antoine de Saint-Exupéry, où l’écrivain et aviateur français (1900-1944) a séjourné dans cette maison transformée en musée et visitée par des touristes du monde entier.

Après Tarfaya, Mme Dati s’est rendue dans la ville de Laâyoune, une visite marquée par le coup d’envoi d’une Alliance française, un projet culturel qui permettra aux habitants de la région d’acquérir de nouvelles compétences et de s’ouvrir à d’autres cultures.

La ministre française a visité, en outre, les installations de la bibliothèque Mohammed VI, un haut lieu de la culture considéré comme l’un des plus importants du Royaume.

La visite de la ministre française au Sahara marocain a inclus également la ville de Dakhla où elle a donné le coup d’envoi, aux côtés de M. Bensaïd, d’une annexe de l’Institut supérieur des métiers du cinéma (ISMAC), qui ouvrira ses portes au profit des habitants des provinces du Sud, dans le cadre d’un projet visant à renforcer l’offre culturelle et la formation dans le domaine du cinéma et à contribuer au développement des industries culturelles et créatives.

La visite de travail de Mme Dati au Maroc se poursuivra mardi par une rencontre bilatérale élargie avec M. Bensaïd, ainsi que la signature d’accords dans les domaines de la culture, des arts et du cinéma.




CAN U-17 : L’Ouganda dans le groupe de la mort mais Ssenyondo reste ambitieux

Le sélectionneur de l’équipe U-17 de l’Ouganda, Brian Ssenyondo, n’a pas caché son inquiétude après le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations U-17 CAF TotalEnergies, prévue au Maroc en 2025.

Logés dans un groupe particulièrement relevé, les Cubs devront batailler face au pays hôte, la Tanzanie et la Zambie pour espérer décrocher leur ticket pour la Coupe du Monde U-17.

Cette CAN U-17, qui servira de tournoi qualificatif pour les 10 représentants africains au Mondial de la catégorie, se déroulera du 30 mars au 19 avril 2025 au Maroc.

Présent lors du tirage effectué au siège de la CAF au Caire, Ssenyondo a rapidement fixé le cap : une qualification pour la Coupe du Monde. Mais avant cela, il faudra sortir indemnes de ce qu’il considère comme le « groupe de la mort ».

« C’est un groupe extrêmement relevé, toutes les équipes sont solides. Mais nous avons entamé cette campagne avec une ambition claire : obtenir notre billet pour la Coupe du Monde. Nous donnerons tout pour atteindre cet objectif et sortir des phases de poules en position de force », a-t-il affirmé.

Pour sa deuxième participation à la CAN U-17, l’Ouganda devra faire face à trois adversaires aux profils variés mais redoutables.

« Nous attendions ce tirage avec impatience et nous savons désormais à quoi nous attendre. Ce n’est pas un tirage clément, mais il faut l’assumer. Le Maroc, en tant que pays hôte, aura l’avantage du terrain et de l’expérience. La Tanzanie est toujours difficile à jouer, et la Zambie, même si nous la connaissons moins, a une solide réputation en COSAFA », a analysé Ssenyondo.

Les Cubs tenteront de faire mieux que lors de leur première participation en 2019 en Tanzanie. À l’époque, ils avaient manqué de peu les quarts de finale après une courte défaite contre l’Angola (1-0), un nul face au Nigeria (1-1) et une victoire éclatante contre la Tanzanie (3-0), insuffisante pour poursuivre l’aventure. En 2025, l’objectif sera clair : franchir un cap et décrocher une qualification historique pour le Mondial U-17.




Trois méthodes pour utiliser l’indice d’écart de prospérité

Ce billet est le douzième d’une série consacrée à la manière dont les pays peuvent progresser dans la réalisation des objectifs interdépendants que sont l’élimination de la pauvreté, la prospérité partagée et une planète vivable. Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez le Rapport 2024 sur la pauvreté, la prospérité et la planète (3PR) (a).

L’écart de prospérité est le nouvel indicateur utilisé par la Banque mondiale pour mesurer la prospérité partagée. Il s’agit du coefficient moyen par lequel les revenus devraient être multipliés pour atteindre un seuil de prospérité de 25 dollars par personne et par jour (exprimé en PPA de 2017). Cette norme de prospérité correspond au revenu d’un individu moyen vivant dans un pays en voie de se classer parmi les économies à revenu élevé. L’indicateur tient compte du revenu de chaque personne dans le monde, conformément aux principes de la mesure de prospérité partagée, mais il accorde un poids plus important aux déficits de revenu des pauvres. L’écart de prospérité diminue (donc, s’améliore) lorsque les revenus s’accroissent et il augmente (donc, s’aggrave) quand les revenus baissent (pour plus de détails, notamment les tendances mondiales et régionales, voir ce billet [a] ou ce document de recherche [a]).

Nous décrivons ici trois modes d’utilisation de l’indice d’écart de prospérité pour analyser un pays ou une région.

1. Classement des pays (ou sous-groupes de pays)

Le revenu moyen est un paramètre important et largement utilisé pour évaluer le bien-être économique. Cependant, il ne reflète pas la répartition du revenu entre les individus, une dimension essentielle du niveau de vie. En revanche, l’écart de prospérité rend compte à la fois du revenu moyen et du degré d’inégalité dans la distribution des revenus. Le classement des économies selon leur écart de prospérité permet donc d’appréhender plus finement leur position relative en termes de bien-être économique, ce qui aboutit souvent à des résultats qui diffèrent de celui fondé sur le revenu moyen.

La figure 1 classe les pays en fonction du revenu quotidien moyen (ou de la consommation) par habitant (axe de gauche) et en fonction de l’écart de prospérité (axe de droite). Si les pays affichaient le même niveau d’inégalité, les deux classements seraient identiques. Toutefois, l’écart de prospérité corrige les classements en pénalisant les économies où les inégalités sont les plus fortes et en récompensant celles où elles sont les plus faibles, ce qui conduit à de multiples croisements sur la figure (pour plus de détails, voir ce billet [a]).

Pour mieux comprendre ce point, examinons deux paires de pays : le Ghana et la Sierra Leone en Afrique subsaharienne, et la Colombie et le Pérou en Amérique latine. En moyenne, le Ghana et la Colombie sont plus riches que la Sierra Leone et le Pérou, respectivement. Néanmoins, ces deux derniers pays sont mieux classés dans l’indice d’écart de prospérité en raison de leurs degrés d’inégalité plus faibles, ce qui fait plus que compenser un revenu moyen plus élevé dans les premiers pays. Ainsi, le revenu quotidien moyen par habitant est de 17,31 dollars en Colombie contre 12,40 dollars au Pérou. Mais comme les inégalités en Colombie sont 1,8 fois plus élevées qu’au Pérou, la Colombie a besoin d’un revenu moyen de 22,60 dollars (ou 1,8 fois plus élevé que le revenu moyen du Pérou) pour obtenir le même écart de prospérité que le Pérou.

Des analyses de classement analogues peuvent être effectuées pour des sous-groupes de population au sein d’un pays (pour la décomposition des sous-groupes de l’indice, voir l’annexe 2B du rapport 3PR [a]).

2. Décomposition des variations de l’écart de prospérité entre croissance du revenu moyen et évolution des inégalités

Étant donné que l’écart de prospérité combine revenu moyen et inégalités, les variations de l’indice peuvent être attribuées soit à l’évolution de la moyenne du revenu ou de la consommation, soit à l’évolution des inégalités. L’analyse des tendances passées selon ce principe fournit des indications précieuses sur les moteurs — ou les obstacles — à la progression de la prospérité partagée.

Prenons l’exemple de l’Éthiopie et de la Sierra Leone, deux pays qui occupent actuellement des rangs comparables en matière de revenu moyen et d’écart de prospérité (figure 1), mais qui ont connu des trajectoires très différentes au cours de la décennie précédente (entre 2005 et 2015 environ, figure 2a). En 2016, la consommation moyenne en Éthiopie s’élevait à 3,74 dollars contre 3,89 dollars en Sierra Leone en 2018, et leurs écarts de prospérité étaient respectivement de 9,84 et 9,26. Cependant, une dizaine d’années plus tôt, les revenus en Sierra Leone devaient être multipliés par 16 en moyenne, contre 10 en Éthiopie, pour atteindre la norme mondiale de prospérité. Cette convergence entre les deux pays a résulté d’une diminution constante de l’écart de prospérité en Sierra Leone, alors que l’Éthiopie stagnait.

Pour comprendre les facteurs qui ont abouti à ce résultat, la figure 2b reflète la décomposition de la variation de l’écart de prospérité de 2005 à 2015 pour chaque pays. Les barres pointant vers le bas représentent des améliorations du bien-être (une réduction de l’écart de prospérité, une diminution des inégalités ou, de l’autre côté, une hausse des revenus), tandis que les barres pointant vers le haut indiquent des pertes de bien-être (une augmentation de l’écart de prospérité, une progression des inégalités ou une baisse des revenus).

De 2004 à 2018, l’écart de prospérité de la Sierra Leone a baissé de 3,86 % par an sous l’effet d’une augmentation annuelle du revenu moyen de 3,08 % et d’une baisse des inégalités de 0,78 % par an (la somme de ces deux facteurs est égale à la variation totale de l’écart de prospérité). En revanche, l’Éthiopie a connu une quasi-stagnation, avec un recul annuel de seulement 0,49 % de son écart de prospérité. Alors que le revenu moyen en Éthiopie a augmenté à un rythme annuel de 1,64 %, les gains de bien-être ont été effacés par l’aggravation de 1,14 % par an des inégalités. Le rattrapage de la Sierra Leone a été rendu possible par la croissance relativement plus rapide du revenu moyen (1,44 point de pourcentage par an de plus qu’en Éthiopie), conjuguée à une amélioration relative encore plus rapide des inégalités (1,92 point de moins par an).

3. Définition d’une norme de prospérité adaptée au pays

La norme de prospérité de 25 dollars par jour, bien qu’utile en tant qu’objectif mondial et pour faciliter les comparaisons entre pays, peut être considéré comme trop ambitieuse pour mener des analyses spécifiques aux pays, en particulier pour la planification à court terme. Par exemple, selon leurs dernières enquêtes auprès des ménages, l’Éthiopie, le Ghana et la Sierra Leone affichent un écart de prospérité proche de 10. Cela signifie que les revenus, en moyenne, doivent être multipliés par dix pour atteindre la norme de prospérité de 25 dollars par jour.

Pour mettre cela en perspective, les revenus des ménages chinois ont augmenté de près de 7 % par an entre 1990 et 2021. Même avec des taux de croissance historiquement rapides, toutes choses étant égales par ailleurs, il faudrait plus de quarante ans à ces pays pour multiplier leurs revenus par dix.

De ce fait, il pourrait être utile de définir un autre objectif de prospérité, dans le cadre d’un dialogue national ou régional. Cette approche est similaire à la façon dont les pays utilisent les seuils de pauvreté nationaux pour les discussions nationales, tandis que le seuil de pauvreté international est utilisé pour les rapports mondiaux. Heureusement, l’adoption d’une autre norme de prospérité est facile.

L’une des principales caractéristiques de l’indice d’écart de prospérité est que la norme n’affecte que le niveau de l’indice, sans incidence sur les tendances, les classements ou les changements dans le temps. En conséquence, les conclusions tirées des exercices ci-dessus sont inchangées même si un seuil différent est appliqué de manière cohérente dans tous les pays.

Le tableau 1 illustre cela, avec des résultats utilisant un seuil de prospérité de 10 dollars par jour pour les trois pays africains mentionnés précédemment. L’écart de prospérité de l’Éthiopie est de 9,8 avec un seuil de 25 dollars par jour, mais il tombe à 3,9 avec un seuil de 10 dollars par jour. Cela signifie qu’en moyenne, les revenus de l’Éthiopie devraient être multipliés par 3,9 au lieu de 9,8 pour aboutir au seuil national. Il faut noter que le ratio des écarts de prospérité selon les deux seuils (9,8/3,9 = 2,5) est équivalent au rapport des seuils (25/10 = 2,5), ce qui montre que le seuil agit comme un simple facteur d’échelle. En conséquence, les classements des pays restent constants quel que soit le seuil utilisé.

En outre, le seuil national peut être directement lié à la norme mondiale, ce qui permet de mieux comprendre le niveau de prospérité partagée du pays dans le contexte international. L’écart de prospérité de l’Éthiopie basé sur la norme mondiale (9,8) peut être décomposé en produit de l’écart de prospérité du pays par rapport au seuil spécifique au pays (3,9) et du déficit du seuil de prospérité éthiopien par rapport à la norme mondiale (2,5). En d’autres termes, l’écart de prospérité dérivé de la norme mondiale reflète à la fois les écarts de revenus entre les individus dans le pays et le déficit de prospérité du pays par rapport au reste du monde.

Gabriela Farfan, Martha Viveros, Nishant Yonzan, Maria Eugenia Genoni et Christoph Lakner




Des milliers d’enfants supplémentaires privés d’éducation alors que la crise s’aggrave dans l’Est de la RDC

330 000 enfants de plus sont désormais déscolarisés, avec le risque que plusieurs ne retournent jamais à l’école.

Face à l’intensification de la violence et des déplacements dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), l’UNICEF appelle à des mesures d’urgence pour sauver l’année scolaire de centaines de milliers d’enfants.

Avant même cette récente escalade du conflit, le système éducatif à l’est du pays était déjà sous une immense pression, notamment en raison du nombre élevé de personnes déplacées. Plus de 6,5 millions de personnes, dont 2,6 millions d’enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer dans la région.

Depuis le début de l’année, les violents affrontements ont entraîné la fermeture de plus de 2 500 écoles et espaces d’apprentissage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris ceux dans les camps de personnes déplacées. Entre les écoles fermées, endommagées, détruites ou transformées en abris, 795 000 enfants sont désormais privés d’éducation – contre 465 000 en décembre 2024. En incluant la province de l’Ituri, plus de 1,6 million d’enfants dans l’est de la RDC sont actuellement déscolarisés.

« La situation est catastrophique pour ces enfants » alerte Jean François Basse, Représentant par intérim de l’UNICEF en RDC. « C’est l’éducation – et tout l’accompagnement qu’elle offre – qui permet aux enfants de retrouver un semblant de vie normale, de se reconstruire et d’envisager l’avenir après ce conflit. »

Bien que les écoles de Goma aient rouvert leurs portes le 10 février, très peu d’élèves ont repris les cours, de nombreux parents craignant que la situation sécuritaire reste trop dangereuse.

En période de crise, l’école joue un rôle fondamental pour maintenir une certaine stabilité et fournir un espace sécurisé qui protège les enfants d’éventuels recrutements par des groupes armés ou des violences sexuelles. Les écoles peuvent également offrir aux enfants ayant subi des traumatismes un accès à un soutien psychosocial.

L’UNICEF soutient la continuité de l’éducation à l’est de la RDC en collaborant avec ses partenaires pour mettre en place des espaces d’apprentissage temporaires et distribuer du matériel scolaire ainsi que des kits d’hygiène et d’assainissement. L’UNICEF envisage également des modalités d’éducation par radio et des programmes d’apprentissage accéléré pour atteindre les enfants les plus éloignés et marginalisés. Avec la présence de mines et de munitions non explosées autour de Goma, y compris à l’intérieur ou à proximité des écoles, l’UNICEF mènera des actions de sensibilisation aux dangers liés aux engins explosifs.

« Au cours des deux dernières années, nous avons beaucoup investi dans des structures d’apprentissage dans les sites de personnes déplacées autour de Goma », a souligné Jean François Basse. « Mais celles-ci sont maintenant quasiment vides, et nous craignons énormément que ces enfants déplacés à plusieurs reprises ne retournent jamais à l’école. »

Dans le cadre de son appel humanitaire global, l’UNICEF sollicite 52 millions de dollars pour répondre aux besoins éducatifs urgents de 480 000 enfants.

L’UNICEF appelle également toutes les parties au conflit à respecter les établissements scolaires et les infrastructures civiles, conformément à leurs obligations en vertu du droit international, et à cesser immédiatement toute utilisation des établissements d’enseignement à des fins militaires.