Pillage des ressources naturelles de la Rdc: Muyaya et Pakabomba déballent Kagame

La guerre d’agression imposée à la Rdc n’est qu’un moyen utilisé par le Rwanda pour continuer à piller les ressources naturelles de ce pays. Et pourtant, le Gouvernement congolais a mis en place une stratégie pour la maîtrise de l’exploitation et l’exportation de l’or dans l’Est de la Rdc. Ici, le l’accent est mis sur la lutte contre la fraude et la contrebande, l’implantation de la société DRC Gold Trading dans quelques provinces, l’assouplissement du régime fiscal, l’implantation de la raffinerie et la signature d’un mémorandum d’entente avec l’Union européenne. C’est tout ceci qui a provoqué la colère de Kagame, obligé de faire la guerre à la Rdc pour continuer à s’approvisionner par des voies malhonnêtes.

«Pillage des ressources minières de la RDC : les raisons de la guerre d’agression rwandaise», c’est le thème central du Briefing Spécial organisé par le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, avec comme invité, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume.

Bien avant, le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement a peint une situation marquée par cette agression barbare du Rwanda qui continue à endeuiller la population. Pour lui, le Rwanda fait une guerre uniquement pour piller les ressources naturelles de la Rdc. Car sans cette guerre, le Rwanda ne saurait survivre.

Prenant la parole, le ministre des Mines a rappelé que le chef de l’Etat a mis au centre de ses préoccupations le fait que les minerais de la Rdc doivent profiter aux Congolais et contribuer au développement socio-économiques. Il a indiqué que les minerais de la Rdc sont une richesse sous nos pieds et un désastre sous nos yeux. C’est donc une évidence parce que le voyons aujourd’hui, nos minerais sont pillés, nos populations tuées, …

Abordant la situation économique du pays, il a indiqué qu’au niveau du gouvernement, le franc congolais est stable depuis 6 mois. Le pouvoir d’achat pour les biens de première nécessité est maintenu, les routes sont construites, etc.

Sur le plan minier, on a crédibilité les minerais de la Rdc auprès des acheteurs finaux. « Nous avons entrepris des démarches avec les USA pour mettre en place l’ensemble de nos préoccupations de sorte à les adresser et faire en sorte que nos minerais soient acceptés. Au niveau de l’Union Européenne, il y a 2 ans on avait signé un mémorandum d’entente pour l’approvisionnement des minerais critiques », explique-t-il.

Tous ces efforts ont été fournis par la Rdc pour montrer l’importance de faire les affaires directement avec la Rdc, plutôt que de passer par la contrebande alimentée par le Rwanda. Preuve que le Gouvernement congolais a mis tout ce qui est nécessaire pour une diligence raisonnable.

Au niveau de la ceinture aurifère au niveau de l’Est, explique le ministre des Mines, l’entreprise Drc Gold Trading (anciennement Primera Gold) a effectué son déploiement pour nous rassurer que nous captons l’or pour qu’il ne soit pas exporté de manière illégale au Rwanda. Ceci nous permet de profiter de ces richesses pour le développement du pays. En face de nous, il y a une économie qui dépend du pillage. Ainsi, si les acheteurs finaux se détournent du Rwanda, ils se dirigeront vers la Rdc. Et la Rdc devient alors une menace pour ce pays voisin qui ne vit que du pillage.

Pourquoi maintenant

A la question de savoir, pourquoi cela se passe maintenant ? Et le ministre des Mines de répondre que la Rdc s’organise pour profiter des ressources dégagées par le secteur minier. Ce qui dérange le voisin qui pille et tue la population congolaise pour remplir ses poches.

Au sujet du circuit d’approvisionnement, sur le coltan de Rubaya, tout le schéma illicite d’exploitation passait par Bunagana et aujourd’hui par c’est par Kibumba. Sur l’or, la Rdc dispose d’importants gisements qui ne sont pas comptabilisés en Rdc. Ces quantités sont évacuées vers le Rwanda.

« Que ça soit pour la cassitérite ou le coltant, pour l’or, nous sommes dans les proportions plus grandes », dit-il, avant d’ajouter que le Rwanda ne dispose pas de gisement d’or sur son sol. Les mesures qui ont été prises font en sorte que cela impacte forcément sur l’économie du Rwanda.

Soulignons que le Rwanda projette d’exporter l’or d’une valeur de plus de 2 milliards de dollars en 2026, contre plus d’1 milliard en 2025. Ce qui fait que ce pays est obligé de faire la guerre à la Rdc pour se trouver les moyens de subsistance.

Le ministre Kizito a aussi mentionné avoir signé le 12 février dernier un Arrêté identifiant les zones rouges. Ceci permet à la Rdc, dans le cadre des accords, d’assurer que les minerais sont issus des zones de conflit et ne répondent pas à la diligence raisonnable. Ces minerais sont exploités par le M23 et le Rwanda.

L’identification des zones rouges, c’est le premier pas qui nous amènera vers l’étiquetage des minerais de sang. Prochainement, il faudra insister sur la suspension d’exportation de ces minerais. Ceci nous permet de faire le plaidoyer sur le plan international et de démontrer que ce ne pas une exploitation responsable.

Jean-Marie Nkambua




REVUE DE PRESSE DU 19 FEVRIER 2025

Dans les lignes qui suivent, nous allons vous présenter l’actualité politique et économique du jour. Sur le plan politique, nous allons mettre un accent particulier sur la visite du chef de l’Etat en Angola, les révélations faites par les ministres des Mines, de la Communication et médias sur le mobile caché de la guerre. Sur le plan économique, l’ODEP qui est une Asbl exige une enquête sur l’utilisation des 3,8 milliards Usd alloués à l’effort de guerre.

SITUATION POLITIQUE

Commençons par ECONEWS qui titre : « Lâché par Ndayishimiye, Tshisekedi se tourne vers Lourenço ». Dans un contexte régional marqué par de vives tensions, le président Félix Tshisekedi s’est rendu discrètement mardi à Luanda pour une réunion de travail avec son homologue angolais Joao Lourenço. Ce déplacement intervient alors que la Rdc voit le retrait des troupes burundaises et que le processus de médiation de Luanda se retrouve sans chef de file. Tandis que Denis Sassou N’Guesso propose sa médiation, l’Angola semble encore jouer un rôle dans la gestion de la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la Rdc.

De son côté, La PROSPERITE écrit : « Guerre dans l’Est de la Rdc, Union Africaine : Félix Tshisekedi place Joao Lourenço devant ses responsabilités ». Ce mardi 18 février 2025, le président de la Rdc, Félix-Antoine Tshisekedi a effectué une visite de travail à Luanda, en Angola, où il a rencontré son homologue angolais Joas Lourenço, tout nouveau président en exercice de l’Union Africaine. Au cœur de leur entretien, ils ont consacré du temps à la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est de la Rdc, suite à la guerre imposée par le Rwanda et ses supplétifs du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo de Corneille Nangaa. Ce déplacement du chef de l’Etat intervient à un moment sensible marqué par la chute de Bukavu, province du Sud-Kivu, et l’occupation depuis plusieurs jours de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

Dans un autre sujet, AFRICANEWS note que : « Le ministre Kizito entreprend de briser les chaines d’approvisionnement illégales des minerais du Nord et Sud-Kivu en partance vers le Rwanda : Tous les sites miniers de Rubaya et Nyabibwe passent au rouge ». Aux termes de l’Arrêté du 29 octobre 2015, les sites miniers de la Rdc sont classifiés suivant trois couleurs : vert, jaune et rouge. Un passage au rouge est décidé lorsque la situation administrative, sécuritaire et sociale n’est absolument pas satisfaisante. Cette insatisfaction peut être due à la présence d’enfants mineurs de moins de 15 ans, de femmes enceintes, d’éléments des forces de sécurité incontrôlés et des groupes armés étatiques dans la mine s’adonnant aux activités d’exploitation et de commercialisation des minerais dans le site.

« Pillage des minerais : Muyaya et Kizito déballent Paul Kagame », écrit FORUM DES AS, qui informe que le gouvernement congolais, via les ministres des Mines et de la Communication et Médias a étalé le processus de pillages des minerais congolais mis en place par le Rwanda. C’était au cours d’un briefing spécial presse co-animé hier mardi 18 février, par ces deux membres de l’Exécutif national sous le thème : « Pillage des ressources minières de la Rdc, les raisons de la guerre d’agression rwandaise ».

Sur le même thème, Le QUOTIDIEN explique que la guerre d’agression imposée à la Rdc n’est qu’un moyen utilisé par le Rwanda pour continuer à piller les ressources naturelles de ce pays. Et pourtant, le Gouvernement congolais a mis en place une stratégie pour la maitrise de l’exploitation et l’exportation de l’or dans l’Est de la Rdc. Ici, l’accent est mis sur la lutte contre la fraude et la contrebande, l’implantation de la société DRC GOLD TRADING dans quelques provinces, l’assoupissement du régime fiscal, l’implantation de la raffinerie et la signature d’un mémorandum d’entente avec l’Union Européenne. C’est tout ceci qui a provoqué la colère de Kagame, obligé de faire la guerre à la Rdc pour continuer à s’approvisionner par des voies malhonnêtes.

Pour sa part, LE PHARE écrit : « Pillage des minerais par le Rwanda : source de la guerre d’agression ». C’est cette exploitation illicite qui est à la base des ressources économiques du Rwanda, telle est la raison de la guerre de l’Est de la Rdc. Le régime du Rwanda se sent menacé par les actions qui ont déjà été prises jusqu’à ce jour.

C’est ce qui pousse LA PROSPERITE à titrer : « Nord et Sud-Kivu : le Gouvernement réitère sa détermination à rétablir la paix et l’autorité de l’Etat ! ». Face à la menace continue de l’agression de l’armée rwandaise, marquée par l’occupation brutale de Goma, province du Nord-Kivu, et de Bukavu, au Sud-Kivu, le Gouvernement maintient ses stratégies pour rétablir la paix, la stabilité et l’autorité de l’Etat. Sur plusieurs fronts, le Gouvernement de la République multiplie des efforts pour arriver, effectivement à vider le Rwanda de tout prétexte qui, justement alimente son activisme dans la partie Est de la Rdc.

SUR LE PLAN ECONOMIQUE

LA PROSPERITE titre : « Rencontre avec le conseil d’administration de l’ANAPI : Rdc, Guylain Nyembo s’engage pour un climat des affaires favorables ». Le Gouvernement congolais, à travers le ministre du Plan, s’est engagé à multiplier les mécanismes d’attraction des investissements. Et ce, surtout que l’un des défis majeures identifiés est la perception négative de la Rdc en raison des conflits armés.

Sur le même sujet, FORUM DES AS note : « Climat des affaires : le VPM Guylain Nyembo et l’ANAPI déterminés à rassurer les investisseurs ». Lors des discussions, plusieurs points ont été abordés, notamment l’importance de promouvoir un climat des affaires favorable et de consolider les réformes déjà entreprises.

Changeons de thématique avec ECONEW qui écrit : « L’ODEP exige une enquête sur l’utilisation des 3,8 milliards Usd alloués à l’effort de guerre ». L’observatoire de la dépense publique (ODEP) alerte sur l’opacité entourant l’utilisation des 3,8 milliards USD alloués par le gouvernement congolais à l’effort de guerre. Face à l’absence de traçabilité de ces fonds, l’organisation réclame l’ouverture d’une enquête afin d’établir les responsabilités et garantir la transparence dans la gestion des finances publique et cette période de crise sanitaire.

 

CELLULE DE COMMUNICATION ACOPRIM

 




Bilan alarmant après quatre jours de violence Bukavu: 26 morts et 176 blessés 

La ville de Bukavu panse ses plaies après plusieurs jours de troubles marqués par des affrontements meurtriers. Selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), un total de 176 blessés hospitalisés a été recensé entre vendredi et lundi 17 février 2025, dont 39 victimes de blessures par arme admises à l’Hôpital Général de Référence de Bukavu, soutenu par l’organisation humanitaire.

Mais au-delà des blessés, c’est un lourd tribut humain que la ville enregistre. 26 corps ont été récupérés ce lundi 17 février par les volontaires de la Croix-Rouge de la RDC, avec l’appui du CICR. Ces dépouilles ont été transportées à la morgue afin de permettre aux familles de les identifier avant leur inhumation. Malheureusement, la situation pourrait être encore plus grave. La société civile urbaine signale que d’autres corps auraient été abandonnés dans les caniveaux, témoignant de l’ampleur du drame qui a secoué la ville.

François Moreillon, chef de délégation du CICR en RDC, a affirmé que l’opération de ramassage des corps allait se poursuivre sur l’ensemble de la province du Sud-Kivu. Pendant ce temps, Bukavu tente de se relever, entre deuil, souffrance et espoir d’un retour à la normale.




Souder le front économique !

Dans cette phase critique où le Rwanda n’a trouvé mieux que de se servir de ses patins rwando- multinationaux, pour assouvir ses visées, en complicité avec les divers rebellions qu’il a fomentés et certaines institutions politico-militaires congolaises, il s’avère impérieux et urge pour les autorités de Kinshasa de consolider, sans atermoiements, les acquis économiques déjà engrangés dans ce volet.

En effet, l’avancée des rebelles ainsi que la prise des villes de Goma puis Bukavu, dans la partie Est de la RDC, ont marqué un tournant décisif, non seulement sur le plan politico-social, mais surtout sur le plan économique. Où, le Congolais moyen qui vit, non seulement dans les zones sous contrôle du Rwanda et ses affidés, mais aussi et surtout sur dans le reste du pays, constate malheureusement, que la situation économique risque de basculer si rien n’est fait au plus pressé et de façon méthodique.

Pour parer au plus pressé et éviter l’hécatombe économique, la première action du Gouvernement consiste à encadrer les opérateurs économiques : gros importateurs, tenanciers de chambres froides, distributeurs et autres revendeurs afin de rehausser leur moral. La démarche consiste les rassurer et assurer que la situation que traverse le pays est politico-conjoncturelle que structurelle. Et que le Gouvernement garde le cap à faire revêtir le salon RDC de sa robe d’antan.

Secundo, le Gouvernement ayant allégé le fardeau économique qui pesait sur les Congolais et procédé à la suspension de la TVA, réduisant par la même occasion, les taux des droits, taxes et redevances sur 8 produits alimentaires de première nécessité, il urge de renforcer davantage des mesures d’encadrement pour éviter, notons-le, que des malins de cette catégorie ne s’hasardent à pratiquer la surenchère économique. Car, une fois parvenus à leur fin, ils risquent de précipiter des remous sociaux aux conséquences incalculables.

Tertio, il s’agit aussi de procéder à l’encadrement de l’agriculture par une politique urgente de manière à booster l’indépendance du pays en produits vivriers. Des efforts doivent aller au-delà des promesses prononcées à tue-tête pour rapidement rénover ce secteur productif. Par cette action, le Gouvernement devrait immédiatement procéder à trouver des politiques d’approvisionnement en denrées alimentaires en faveur de certaines villes non encore asphyxiées par la rébellion mandatée par le Rwanda.

Une autre démarche, celle-là qui viendrait enfin en chandelles, consisterait à encadrer le secteur informel par des chouettes mesures pour renforcer davantage ses mécanismes. Car, en ce moment crucial où la population cherche activement sa survie quotidienne, faute de trouver mieux, elle se corsera davantage dans l’informel pour sa survie. Mais si d’aventure, la soldatesque et des administrations-bidons continuent avec leurs pratiques tracassières, bonjour les dégâts.

Et comme dans un film Western, la suite sera : « qui vivra, vivra », comme disent les mégalomanes kinois !

Willy Kilapi




Félix Tshisekedi prié d’éviter son propre isolement diplomatique !

Il n’a rien à gagner en se privant de la confiance des homologues qui le soutiennent et qui pourraient s’offusquer de ce qui passerait à leurs yeux pour une intransigeance de sa part…

 

En l’espace d’une semaine -soit du 8 février à Dar-es-Salam au 15 février 2025 à Addis-Abeba – on a assisté à un contraste saisissant avec, d’un côté, les succès diplomatiques engrangés par la RDC contre le Rwanda de Paul Kagame de plus isolé et, de l’autre, la prise de Goma et de Bukavu par la coalition RDF-M23-AFC.

Ainsi, en une semaine, les soutiens diplomatiques et militaires africains de la RDC ont fait le choix de décrocher. Pendant que la médiation angolaise (Processus de Luanda) a jeté l’éponge, le Malawi, l’Afrique du Sud et le Burundi ont cessé d’engager leurs troupes dans les opérations programmées pour sécuriser ces deux chefs-lieux du Kivu frontalier

 

Patate chaude dans le camp de la RDC

Pour rappel, la veille de son nouveau mandat de président en exercice de l’Union Africaine, Joao Lourenço s’est exprimé le 13 février 2025 par interview à Jeune Afrique en ces termes : « Les autorités congolaises ont conscience de la nécessité de parler à toutes les parties, y compris au M23. Et nous avons plaidé en ce sens auprès du président Félix Tshisekedi en rappelant notre propre exemple ».

Le même jour, le sud-africain Cyril Ramaphosa, s’adressant à son Parlement, a salué le résultat du sommet conjoint EAC-SADC. « Nous avons convenu que les négociations directes et le dialogue doivent reprendre entre tous les États parties ainsi que les parties non étatiques, y compris le M23. Maintenant, en tant qu’Afrique du Sud, nous avons insisté pour que les parties non étatiques soient également incluses, et que le M23, qui a maintenant envahi et pris le contrôle de Goma, doit également prendre part à ces négociations et à ce dialogue », a-t-il dit.

Pourtant, l’absence de ces deux pro-RDC au sommet conjoint EAC-SADC du 8 février 2025 a été considérée comme un désaveu de ce qui s’est fait à Dar es Salam. Douche froide : ils ont renvoyé la balle (l’autre dirait la patate chaude) dans le camp des Congolais !

 

Sur le terrain, c’est l’inverse qui se produit

Ce n’est pas tout. Le 15 février 2025, dans son discours à l’ouverture du 38ème sommet de l’Union africaine, le secrétaire général de l’Onu Antonio a affirmé qu’« en RDC, le peuple congolais souffre, une fois de plus, d’un cycle brutal de violence. L’impasse doit cesser. Le dialogue doit commencer. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées ». C’est par ce moyen, va-t-il considérer, qu’on peut “éviter à tout prix une escalade régionale”, perspective redoutée déjà par Sassou N’Guesso à l’Ouest et Ndayishimine à l’Est du pays.

Dans la foulée, des gouvernements américains, européens et asiatiques ont dénoncé l’agression rwandaise, brandi des sanctions à l’encontre de Paul Kagame, sommé ce dernier à retirer ses troupes du sol congolais et enjoint la coalition M23-AFC à rentrer à point de départ (mont Sabinyo) sans pour autant indiquer si c’est du côté rwandais ou du côté ougandais, ou plutôt les deux.

Bien entendu, ils ont renouvelé le respect de l’intégrité territoriale de la RDC concomitamment avec celui de sa souveraineté.

Mais, sur le terrain, c’est l’inverse qui se produit en ce que plus la communauté internationale menace et condamne, plus la coalition M23-AFC “étend son espace”. Hier, c’était le Nord Kivu ; aujourd’hui le Sud Kivu.

 

« Cedant arma toga » ou « que les armes cèdent à la toge »

Y a-t-il du nouveau sous les cieux ? D’abord non. Ensuite oui.

D’abord non puisque c’est devenu un classique depuis la guerre de l’Afdl en 1996. La communauté internationale réagit de la même manière : respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC, retrait des troupes étrangères non invitées, injonction aux groupes armés à rentrer sur le point de départ, etc.

Mais, au final, ces groupes avancent jusqu’à ce qu’on impose un dialogue. Comme celui de Sun City avec le 1+4 prévoyant le mixage et le brassage, schéma accepté par tous les signataires. Pour l’Histoire, après avoir boudé Sun City I, l’Udps et le Rcd avaient imposé Sun City II.

Y a-t-il toujours rien de nouveau sous les cieux ? Cette fois oui puisqu’un Congolais, en la personne de Félix Tshisekedi, est en train de fissurer le “soft power” par lequel Paul Kagame, avec le concours de certains gouvernements étrangers et leurs multinationales, justifie son maintien aux affaires. Autant dire d’autres adversaires potentiels dont l’image est désormais écornée et les intérêts affectés.

A défaut d’utiliser des armes létales pour se venger, ces partenaires vont recourir à d’autres formes d’armements aux conséquences insoupçonnées pouvant se révéler terribles.

Certains chefs d’Etat amis, déçus de ce qui s’apparenterait à l’intransigeance de Félix Tshisekedi par rapport au dialogue qu’ils préconisent peut-être eux-mêmes, peut-être à la demande d’autres partenaires, pourraient, eux aussi, grossir le rang des mécontents.

Pas de naïveté : des partenaires africains comme l’angolais Lourenço, le sud-africain Ramaphosa, le burundais Ndayishimine, le malawite Chakwera, le zimbabwéen Mnangagwa, la tanzanienne Suluhu, le botswanais Duma Boko, le namibien Nangolo Mbumba, le zambien Hakainde, le congo-brazzavillois Sassou N’Guesso, le togolais Gnassingbé, et même le tchadien Mahamat Idriss pourraient ne plus ou ne pas s’engager aux côtés de Félix Tshisekedi dans la poursuite du schéma militaire.

Il en est de même des partenaires arabes comme le marocain Mohammed V, le saoudien Mohammed ben Salmane, le qatari Hamad ben Khalifa Al Thani, l’égyptien El Sisi. Certains sont impliqués dans le rachat des minerais du sang transitant par Kigali, d’autres sont dans des infrastructures en aménagement en territoire congolais.

D’ailleurs, pour avoir été facilitateur de l’Union africaine pour le différend éthiopien, égyptien et soudanais sur le barrage de la Renaissance et pour l’avoir été au nom de la CEEAC pour le conflit inter-tchadien, Félix Tshisekedi sait ce que coûte l’intransigeance de l’un ou l’autre des protagonistes.

Retenons déjà que les Occidentaux (Américains et Européens) ont leur façon de mettre la croix sur un chef d’État qu’ils veulent absolument détruire : procéder à l'”assassinat de la personnalité” via la médiatisation forte des abus constatés dans la gestion de la démocratie, des droits de l’homme et de l’État de droit, de même que dans des actes de détournements des deniers publics, de la corruption, etc. Ils l’ont fait avec Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila. Ils sont déjà en train de le faire avec Félix Tshisekedi.

Bref, ce que l’on croit gagner en diplomatie, on le perd en crédibilité extérieure.

Résultat : on se réfugie dans le repli sur soi à l’international (isolement diplomatique) avec risque d’autarcie (isolement politique) qui déboucherait forcément sur l’isolement populaire.

Et là, dirait-on, « La boucle est bouclée ».

Moralité : Félix Tshisekedi doit éviter de mettre mal à l’aise les vrais mais de plus en plus rares partenaires qui lui veulent du bien en lui recommandant le dicton latin : « cedant arma togae » ou « que les armes cèdent à la toge ».

Énième occasion pour rappeler à sa personne la sagesse de l’amérindien Lee Iacocca : “Une décision que l’on prend trop tard devient une mauvaise décision”.

 

Omer Nsongo die Lema




Bukavu sous le contrôle du M23: Le PAM condamne le pillage de ses stocks à Bukavu 

Le Programme alimentaire mondial (PAM) condamne le pillage de ses stocks de denrées alimentaires, lundi 17 février à Bukavu, capitale de la province du Sud Kivu, sous contrôle des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.

Selon cette Agence des Nations Unies, le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par les forces armées rwandaises, a fait irruption durant le week-end à Bukavu, deuxième  grande ville de la province du sud-Kivu.

Depuis plusieurs jours, le groupe armé gagnait du terrain dans la province face aux forces régulières du gouvernement de Kinshasa, après avoir pris le contrôle, fin janvier, de Goma, la capitale de la province voisine du Nord-Kivu.

Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a condamné, dans une série de posts sur le réseau social X, le pillage de ses entrepôts de Bukavu pendant le weekend.

« Les denrées alimentaires stockées étaient destinées au soutien vital aux familles les plus vulnérables qui sont confrontées à une crise humanitaire croissante », a protesté l’agence.

Alors que la violence s’étend et que l’accès à la nourriture est de plus en plus difficile, le PAM s’est dit prêt à reprendre son aide alimentaire essentielle pour les plus vulnérables, une fois que la situation sécuritaire le permettrait.

« Nous appelons d’urgence toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris la protection des civils et des travailleurs humanitaires », a déclaré l’agence.

Un accès humanitaire limité

Le plus haut responsable humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis, mettait l’accent, jeudi dernier, sur l’absence de routes humanitaires alternatives dans cette région riche en minerais.

Dans un entretien avec ONU Info, M. Lemarquis indiquait notamment que l’aéroport de Kavumu, à une trentaine de kilomètres de Bukavu, qui était auparavant la principale voie d’acheminement de l’aide et du personnel humanitaire au Sud-Kivu, n’était désormais plus disponible.

M. Lemarquis précisait également que la route entre Goma et Bukavu était depuis un certain temps déjà inaccessible, de même que l’accès fluvial par le lac Kivu, qui borde la province et relie Goma, au nord, à Bukavu, au sud.

Avant la dernière offensive du M23 en début d’année, M. Lemarquis rappelait que la situation humanitaire au Sud-Kivu était déjà désastreuse, alors que près de 1,65 million de personnes, soit un peu plus de 20 % de la population de la province, étaient déjà déplacées.

 

Des centaines de milliers d’enfants déscolarisés

Pendant ce temps, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué, lundi, qu’environ 330.000 enfants supplémentaires étaient désormais privés d’éducation, du fait de l’intensification des combats dans l’est de la RDC.

L’UNICEF a appelé, dans un communiqué de presse, à prendre des mesures d’urgence pour sauver l’année scolaire des enfants concernés.

Avant même la dernière escalade du conflit, l’agence a rappelé que le système éducatif de l’est de la RDC était sous pression, notamment en raison du nombre élevé de familles déplacées dans les provinces de la région, soit plus de 6,5 millions de personnes, dont 2,6 millions d’enfants.

L’UNICEF a indiqué que, depuis le début de l’année, le conflit avait engendré la fermeture de plus de 2.500 écoles et espaces d’apprentissage au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, y compris dans des camps de déplacés.

L’agence a indiqué qu’au total, 795.000 enfants étaient désormais privés d’éducation, soit 330.000 de plus qu’en décembre 2024.

En comptant l’Ituri, la troisième province de l’est du pays, l’UNICEF a précisé que plus de 1,6 million d’enfants de la région étaient scolarisés.

Dans le cadre de son appel humanitaire global, l’UNICEF demande 52 millions de dollars pour répondre aux besoins éducatifs urgents de 480.000 enfants en RDC.

Pince Yassa




Violences faites aux femmes et aux filles: Plus de 175 associations pour la priorisation de la lutte

Les Associations du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Sénégal et du Mali appellent les leaders des Etats africains à adopter la Convention sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Ce pressant appel a été lancé à la veille de la 38ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, prévue le 15 et 16 février 2025 à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

Cette Convention constitue un cadre ambitieux et transformateur. Elle se distingue également par son évolution favorable, soulignant la nécessité d’une approche intersectionnelle qui reconnaît les inégalités systémiques affectant les femmes et les filles. Elle réaffirme un principe fondamental : les femmes et les filles africaines ont le droit de vivre à l’abri de toute forme de violence.

 

Crise persistante exigeant une action courageuse

En Afrique, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre au cours de sa vie, qu’il s’agisse de violences physiques, sexuelles, émotionnelles ou économiques. Ces violences, enracinées dans des inégalités structurelles et perpétuées par des normes patriarcales, affectent démesurément les femmes et les filles en situation de vulnérabilité-déplacées, réfugiées, femmes en situation de handicap ou issues de groupes marginalisés.

Au Bénin, par exemple, 69 % des femmes ont déclaré avoir subi des violences au moins une fois dans leur vie, tandis que 86 % ont été victimes de violences verbales ou psychologiques. Au Burkina Faso, 44 % des femmes mariées l’ont été avant l’âge de 18 ans, et plus de 9 800 cas de violences basées sur le genre ont été signalés en 2021.

Au Niger, le mariage d’enfants demeure une pratique courante : près de 25 % des femmes étaient déjà mariées avant l’âge de 15 ans. Enfin, en Côte d’Ivoire, le Programme National de Lutte contre les VBG faisait état de 8 782 cas de VBG rapportés et pris en charge en 2023, 1 067 cas de viols, 6 717 cas de violences domestiques, 154 cas de VBG sur les personnes en situation de handicap. Ces données illustrent l’ampleur de la crise et l’urgence d’une réponse coordonnée.

 

Un moment décisif pour l’Afrique

L’adoption de cette Convention au Sommet de l’Union Africaine serait un signal fort. Elle marquerait l’engagement collectif des Nations africaines à faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une priorité absolue, en alignant leurs politiques nationales sur les principes énoncés.

En garantissant des services accessibles et centrés sur les survivantes, cette Convention répond aux besoins et droits fondamentaux, impératifs des femmes africaines, trop souvent ignorés ou minimisés. Elle reconnait également la notion de féminicide (meurtre d’une femme ou d’une fille en raison de son genre) : un enjeu de vocabulaire majeur qui permet de lutter contre l’invisibilisation des violences sexistes, et ainsi d’apporter une reconnaissance juridique et des solutions plus adaptées.

L’un des points phares de cette Convention est la proposition de mise en place du « Comité africain pour la fin de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Ce comité jouerait un rôle central dans la coordination, le suivi et l’évaluation des engagements des États membres. En étant un organe dédié à la surveillance de l’application des dispositions de la Convention, il assurerait une responsabilisation accrue des gouvernements, tout en favorisant la participation active des organisations de la société civile et des mouvements féministes. Ce mécanisme garantirait une réponse durable et effective aux violences sexistes et sexuelles à travers le continent.

 

Un appel à l’action collective

Dans le cadre de son plaidoyer régional, le Réseau Alliance Droits et Santé et ses Partenaires appellent les leaders africains à adopter et à ratifier sans tarder cette Convention. « Nous les exhortons à traduire ces engagements en actions concrètes : un engagement à lutter contre l’impunité des auteurs, des lois renforcées, des budgets alloués, des mécanismes de suivi efficaces, et une volonté politique constante ! Nous appelons, également, les mouvements de femmes, les organisations de la société civile et les activistes à maintenir la pression. Ce combat est le nôtre, et il ne prendra fin que lorsque chaque femme et chaque fille, dans chaque coin du continent, pourra vivre en sécurité et dans la dignité », indique-t-on.

 

Construire une Afrique sans violences

L’avenir de l’Afrique repose sur la capacité de ses Nations à protéger leurs citoyennes et citoyens les plus vulnérables. En adoptant cette Convention, les dirigeants africains peuvent poser un jalon historique vers une égalité véritable et une société libérée des violences sexistes et sexuelles.

Ensemble, « faisons de cette vision une réalité ! ».

Prince Yassa




L’axe central de Beijing : une ligne chargée de plus de 700 ans d’histoire

Dans la culture chinoise, la notion de « centre » est essentielle. Elle symbolise en effet l’ordre cosmique et politique, et donc le pouvoir de l’Empereur, garant de l’harmonie entre le Ciel et la Terre. On retrouve cette notion dans l’architecture de Beijing.

L’axe central de Beijing traverse en effet le cœur historique de la ville. Il forme une ligne de 7,8 km, le long de laquelle figurent des monuments historiques et culturels, notamment la porte Yongding au sud, qui faisait autrefois partie des murailles qui protégeaient la ville, la Cité interdite, qui fut la résidence de nombreux empereurs, le parc Jingshan, ancien jardin impérial célèbre pour sa colline artificielle, et les tours de la cloche et du tambour au nord, qui rythmaient la journée des habitants en sonnant les heures. L’axe central est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis juillet 2024. Promenons-nous ensemble le long de l’axe !