La Chine, la Russie et l’Iran réaffirment que le dialogue est la seule option viable pour résoudre la question nucléaire iranienne

La Chine, la Russie et l’Iran ont publié vendredi une déclaration commune, réaffirmant que l’engagement et le dialogue politique et diplomatique restent la seule option viable et pratique pour la question nucléaire iranienne.

Les parties concernées doivent renoncer aux sanctions, aux pressions ou aux menaces de recours à la force et s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver la situation, selon la déclaration publiée à l’issue d’une réunion trilatérale au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères tenue à Beijing.

Les trois pays ont réaffirmé l’importance du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), selon la déclaration.

La Chine et la Russie ont salué le fait que l’Iran ait réaffirmé que son programme nucléaire était exclusivement destiné à des fins pacifiques et non au développement d’armes nucléaires, indique la déclaration.

Dans le même temps, celle-ci souligne que la Chine et la Russie soutiennent l’Iran dans la poursuite de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et insistent sur la nécessité de respecter le droit de l’Iran à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

La réunion de Beijing a constitué un effort utile de la part de la Chine, de la Russie et de l’Iran pour faire avancer le règlement de la question nucléaire iranienne, a déclaré vendredi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’une conférence de presse régulière.

Elle a affirmé que la Chine appelait les parties concernées à renforcer la communication afin de créer des conditions favorables à la reprise des pourparlers et des négociations dans les meilleurs délais.

La Chine est prête à travailler avec les autres parties pour parvenir à une résolution juste, équilibrée et durable de la question nucléaire iranienne, à défendre le régime international de non-prolifération nucléaire, et à promouvoir la paix et la stabilité internationales et régionales, a ajouté Mme Mao.




5 généraux de l’armée et de la police jugés à Kinshasa pour «lâcheté» devant le M23 (Rfi)

En République démocratique du Congo, cinq généraux de l’armée et de la police jugés à partir de ce jeudi devant la haute cour militaire à Kinshasa pour fuite lors de l’avancée des rebelles du M23/AFC sur la ville de Goma dans l’est du pays. Le vice-gouverneur policier du Nord-Kivu, deux chefs de l’armée et de la police, un commandant d’unité et un conseiller militaire qui étaient basés à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu sont poursuivis notamment pour lâcheté, violation des consignes et perte des munitions.

Cinq généraux de l’armée et de la police jugés à partir de ce jeudi 13 mars devant la Haute Cour militaire à Kinshasa pour fuite lors de l’avancée des rebelles du M23/AFC sur la ville de Goma dans l’est du pays.

À l’ouverture de l’audience, chacun des cinq généraux, dont en tête l’ex-gouverneur intérimaire du Nord-Kivu, portait ses galons. Leurs identités ont d’abord été déclinés. Ils sont tous passés par des grandes écoles militaires, certains ont même été formés en Europe. Ces généraux sont formellement accusés de lâcheté pour avoir fui Goma à bord d’un bateau privé, laissant leurs troupes sans commandement, lors de la prise de la capitale du Nord-Kivu.

Ils n’auraient pas respecté la consigne du président Tshisekedi qui ordonnait aux troupes « de rester dans la ville de Goma afin de la défendre armes à la main jusqu’au sacrifice suprême ». Une violation qui a fait perdre à l’armée d’importants équipements militaires et munitions, notamment cinq chars T55 répertoriés dans une pièce du dossier consulté par RFI.

Peine de mort encourue

Le procès a été ouvert en présence du ministre de la Justice et Garde des Sceaux. C’est lui qui avait ordonné la mise en accusation de ces officiers. À l’audience ouverte, le procureur général de l’armée, rappelant la « gravité » des faits, a expliqué qu’il ne souhaitait pas que les prochaines audiences soient médiatisées. Un huis clos pourrait être décrété dès la prochaine audience, le 20 mars 2025, consacrée à l’examen des faits.

Ils encourent la peine de mort, mais leurs avocats sont optimistes. « À première vue, lorsque nous avons compulsé les dossiers, nous nous sommes rendus compte que les dossiers étaient vides, pointe Maître Chicha Bokolombe. Nos clients ont été interpellés sûrement par les caprices des services. À l’évolution de l’instruction, comme nous le souhaitons, nous pensons que la haute cour pourra rendre la bonne justice pour innocenter nos clients généraux de la République qui sont encore loyaux et dont la république a encore besoin. »

Tous les accusés sont détenus à Ndolo, la plus grande prison militaire du pays, dans des conditions décriées par les avocats qui souhaitent voir leurs clients comparaître en hommes libres. « On a même sollicité une liberté contrôlée, chez les civils, on parle de résidence surveillée, mais l’auditorat général n’a pas répondu favorablement. Nous pensons réitérer la même demande à la haute cour. »

Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa




Lithium de Manono : le tribunal confirme l’avantage d’AVZ dans le litige avec la RDC

Le chinois Zijin Mining a annoncé en janvier 2025 le démarrage de la production de lithium à Manono pour 2026. Ce projet situé en RDC fait pourtant l’objet d’un litige devant un tribunal arbitral, avec AVZ qui conteste son retrait du projet orchestré par la société publique congolaise Cominière.

Le tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale (ICC) a rendu, le 10 mars 2025, une nouvelle décision favorable à AVZ Minerals dans le contentieux qui l’oppose à la société publique Cominière en RDC. La société australienne a annoncé cette décision vendredi 14 mars, précisant qu’elle confirme de précédentes injonctions et condamne Cominière à une pénalité de 39,1 millions d’euros (42,4 millions) pour non-respect des décisions de l’ICC.

Un conflit juridique complexe

Le litige remonte à la rupture contestée par AVZ du partenariat autour du projet de lithium de Manono. En 2023, AVZ a obtenu des injonctions imposant à Cominière de ne pas agir en attendant une décision sur le fond, ce que la société congolaise n’a pas respecté. Le tribunal a estimé que Cominière avait contrevenu aux ordres d’urgence en obtenant l’extension du permis litigieux en son nom, en sollicitant et obtenant la scission de ce permis, qui a ensuite été attribué à Manono Lithium SAS, une coentreprise entre Cominière et une filiale du chinois Zijin Mining.

Si cette décision renforce la position d’AVZ, elle ne règle néanmoins pas la question de fond du litige. Par ailleurs, la manière dont AVZ compte récupérer la somme imposée à Cominière reste floue. Le tribunal a par ailleurs rejeté la demande de Cominière visant à annuler les injonctions précédentes, mais ne s’est toujours pas prononcé sur l’éviction d’AVZ du projet.

En attendant un règlement définitif, il faudra voir l’impact que ces nouveaux développements auront sur le calendrier annoncé par Zijin Mining, qui vise le début de la production de lithium à Manono en 2026. Jusqu’ici, la procédure judiciaire n’a pas empêché Cominière et son partenaire de coentreprise d’avancer sur ce projet qui pourrait permettre à la RDC de rejoindre le cercle des producteurs africains de lithium.

Emiliano Tossou




Le closing financier pour Ruzizi III « dépendra » de l’évolution du conflit en RDC

Ruzizi III est un projet de centrale hydroélectrique d’une capacité installée de 206 MW, annoncé en 2015. Dix ans après, les parties prenantes travaillent à le faire avancer, avec le début de construction prévu pour le quatrième trimestre 2025.

Initialement prévu pour le troisième trimestre 2025, le closing financier du projet de centrale hydroélectrique Ruzizi III « dépendra » de l’évolution du conflit opposant en République démocratique du Congo l’armée nationale et les rebelles du M23. C’est du moins ce qui ressort d’une déclaration attribuée par Reuters à un porte-parole de l’Agence Française de Développement (AFD) le jeudi 13 mars.

D’une capacité installée prévue de 206 MW, Ruzizi III est un projet d’un coût total estimé à 760 millions USD qui a été annoncé en 2015. Il devrait être développé sur la rivière éponyme par Ruzizi III Energy Ltd (REL), une société constituée de l’Industrial Promotion Services (IPS) et SN Power AS (SNP). Une fois lancée, l’infrastructure devrait alimenter à la fois la RDC, le Rwanda et le Burundi, qui ont conclu des contrats d’achat d’électricité avec les opérateurs.

Le début des travaux de construction est attendu pour le quatrième trimestre 2025 au plus tard, mais le conflit armé qui secoue actuellement l’est de la RDC est susceptible de le retarder, notamment en raison de la proximité du site avec la zone de conflit au Sud-Kivu, où les rebelles du M23 ont progressé ces dernières semaines.

La situation est telle que la Banque européenne d’investissement (BEI) aurait, selon Reuters, reporté sa décision de financer le développement de la centrale. Rappelons que l’AFD et la BEI figurent parmi les principaux bailleurs de fonds du projet, aux côtés de la Banque publique allemande KfW, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale.

Si aucune mise à jour de la feuille de route n’a été annoncée pour l’instant, cette situation met en lumière les risques créés par l’instabilité de la région pour son développement, surtout dans le secteur économique clé des énergies. Une évolution positive de la situation pourrait être bénéfique pour les pays concernés, dont l’approvisionnement électrique reste encore largement déficitaire.

Au Burundi par exemple, le taux d’accès à l’électricité était estimé à 10% en 2022 selon la Banque mondiale, tandis que seulement 21,5% de la population congolaise avait accès à l’électricité. Le Rwanda affichait quant à lui un taux de 50,6% cette année-là, ce qui signifie que près de la moitié de sa population est encore dépourvue d’électricité.

Selon son site web, REL indique que le projet Ruzizi III devrait bénéficier à une population d’environ 30 millions de personnes. La centrale doublera presque la capacité actuelle du Burundi, tout en augmentant de 30% la capacité installée du Rwanda et fournissant une énergie de base fiable aux habitants de l’est de la RDC.

Aurel Sèdjro Houenou (stagiaire)




RDC et AFC-M23, l’entourage de Tshisekedi reste prudent (Rfi)

Le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo a de nouveau été au centre des discussions entre Félix Tshisekedi et son homologue angolais João Lourenço, mardi 11 mars à Luanda. L’Angola, qui assure la médiation dans cette crise, a annoncé son intention d’ouvrir des pourparlers entre Kinshasa et le groupe armé AFC-M23. Selon la présidence angolaise, des contacts seront établis avec l’AFC-M23 afin d’organiser des négociations directes avec Kinshasa dans les prochains jours. Mais cette annonce suscite des interrogations. La RDC se contente pour l’instant de « prendre acte » et attend d’en voir les modalités concrètes, d’autant que plusieurs zones d’ombre demeurent.

Une rencontre de haut niveau entre les autorités congolaises et angolaises étaient bien prévues lundi 10 mars à Luanda, mais elle n’a finalement pas eu lieu. Mardi 11 mars, les choses se sont accélérées. Avec une équipe très réduite autour de lui, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, s’est retrouvé dans la capitale angolaise.

Mais si la question de l’AFC-M23 a bien été abordée lors de cette rencontre, Kinshasa n’a pas changé sa ligne officielle : pas de discussion directe avec l’AFC-M23, groupe soutenu par le Rwanda, dit l’entourage de Félix Tshisekedi. Plusieurs sources congolaises affirment même avoir été surprises par le contenu du communiqué angolais, qui évoque l’ouverture de négociations directes avec le groupe armé. Du côté congolais, on parle d’une annonce unilatérale qui n’a pas été concertée avec Kinshasa.

Une source confie : « Le véritable protagoniste, c’est Kigali. Cette communication soulève plus de questions qu’elle n’apporte de solutions. On a l’impression que cela court-circuite les autres initiatives en cours. » D’autant plus que, pour l’instant, cette initiative manque de clarté. Il n’y a ni détails, ni calendrier précis. L’AFC-M23 (Alliance fleuve Congo-Mouvement du 23 mars), qui est également en contact avec Luanda, reste silencieux et ne fait aucun commentaire.

À Kinshasa, l’attention est désormais tournée vers le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) prévu ce jeudi 13 mars, ainsi que la réunion entre les ministres des Affaires étrangères de la SADC et de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) qui pourrait se tenir la semaine prochaine.