Zelensky confirme l’intérêt des Etats-Unis dans la centrale nucléaire de Zaporijjia

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré avoir discuté de la participation des Etats-Unis à la restauration de la centrale nucléaire de Zaporijjia lors du dernier appel téléphonique avec le président américain Donald Trump, a rapporté jeudi Interfax-Ukraine.

M. Zelensky a déclaré que Kiev était ouvert à la participation des Etats-Unis à la restauration de la centrale. Il a souligné la nécessité d’une infrastructure appropriée, d’un approvisionnement en eau et d’un personnel technique pour s’assurer que la centrale devienne opérationnelle et rentable pendant deux ans.

Il a accusé les forces russes, qui contrôlent l’usine, de créer des difficultés opérationnelles et a estimé que le rétablissement des conditions normales prendrait au moins deux ans.

Selon la Maison Blanche, M. Trump a exprimé la volonté des Etats-Unis de contribuer à la gestion des centrales nucléaires ukrainiennes, citant l’expertise américaine dans le domaine de l’électricité et des services publics.

La déclaration de la Maison Blanche suggère également que “la propriété américaine de ces centrales serait la meilleure protection pour cette infrastructure et le meilleur soutien à l’infrastructure énergétique ukrainienne”.

La centrale de Zaporijjia, l’une des plus grandes installations nucléaires d’Europe, est sous contrôle russe depuis mars 2022.




La Russie et les Etats-Unis devraient s’entretenir en début de semaine prochaine (Kremlin)

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi que les prochains pourparlers entre la Russie et les Etats-Unis, qui pourraient avoir lieu dimanche selon Washington, se dérouleraient probablement en début de semaine prochaine.

“Il se peut que ce ne soit pas dimanche, maintenant que les dernières nuances sont en cours de validation”, a-t-il dit, ajoutant que cette réunion pourrait avoir lieu au cours des prochains jours, peut-être en début de semaine prochaine.

Moscou et Washington discuteront du règlement en Ukraine et de la sécurité en mer Noire, points qui ont été abordés lors du récent appel téléphonique entre les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump, a ajouté M. Peskov.

Le Kremlin a déclaré après l’appel téléphonique de mardi que MM. Poutine et Trump étaient convenus d’entamer des pourparlers afin d’approfondir les détails spécifiques d’un accord concernant la sécurité de la navigation en mer Noire.

L’émissaire spécial du président américain, Steven Witkoff, avait déclaré précédemment que les Etats-Unis et la Russie devraient s’entretenir dimanche à Djedda, en Arabie saoudite.




Les barrières commerciales nuisent à la prospérité et à la stabilité de l’économie mondiale (porte-parole)

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse que les droits de douane et autres barrières commerciales ne servaient les intérêts de personne et nuisaient à la prospérité et à la stabilité de l’économie mondiale.

Mme Mao a fait ces remarques en réponse au dernier rapport intermédiaire de l’OCDE sur les perspectives économiques, qui a revu à la baisse les prévisions de croissance mondiale. Le rapport note que les récentes barrières commerciales imposées par certains pays pourraient entraver la croissance économique mondiale et faire grimper l’inflation.

“J’ai pris note du rapport en question”, a déclaré Mme Mao, ajoutant que les différends économiques et commerciaux devraient être résolus par le dialogue et la consultation, et non au détriment de l’économie mondiale.

“Pour la Chine, quels que soient les changements extérieurs, nous maintiendrons l’ouverture, soutiendrons fermement les principes du libre-échange et le système commercial multilatéral, promouvrons une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive, et poursuivrons le développement commun et les bénéfices mutuels avec tous les pays”, a-t-elle indiqué.




Les Etats-Unis lancent une nouvelle série de frappes sur la capitale et sur plusieurs régions du Yémen

Une nouvelle série de frappes aériennes américaines a touché mercredi soir Sanaa, la capitale du Yémen, blessant au moins neuf personnes, dont sept femmes et deux enfants, a rapporté la chaîne de télévision houthiste al-Masirah.

Les frappes ont visé un immeuble en construction dans le quartier de Geraf à Sanaa, endommageant les bâtiments résidentiels voisins et blessant des civils réfugiés dans un bâtiment adjacent, a affirmé la chaîne.

Il s’agissait de la deuxième frappe américaine sur cette zone depuis samedi. Le raid précédent avait tué 53 personnes et blessé 98 autres, dont des femmes et des enfants, selon les autorités de la Santé des Houthis.

Les frappes de mercredi ont également visé d’autres régions, al-Masirah ayant fait état d’attaques sur des zones contrôlées par les Houthis dans les gouvernorats de Saada, al-Bayda, Hodeïdah et al-Jawf.

Les Houthis, qui contrôlent le nord du Yémen, ont annoncé un peu plus tôt mercredi avoir tiré des missiles de croisière sur l’USS Harry Truman en mer Rouge, affirmant qu’il s’agissait de la quatrième de ce type en 72 heures.




Trump fixe un délai de deux mois à l’Iran pour conclure un nouvel accord nucléaire (CNN)

Dans sa dernière lettre adressée au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, le président américain Donald Trump a donné à Téhéran deux mois pour conclure un nouvel accord nucléaire, a rapporté mercredi la chaîne américaine d’information CNN, citant une source au fait du contenu de la lettre.

Début mars, M. Trump a déclaré à Fox Business Network avoir envoyé une lettre aux dirigeants iraniens pour leur proposer des négociations en vue d’un nouvel accord nucléaire.

Il a également indiqué à la presse que les Etats-Unis en étaient “aux dernières étapes avec l’Iran” et qu’ils “ne pouvaient pas les laisser avoir une arme nucléaire”.

“Nous avons une situation avec l’Iran dans laquelle quelque chose va se produire très bientôt (…) J’espère que nous pourrons conclure un accord de paix”, a-t-il souhaité. “Je dis simplement que je préférerais un accord de paix à l’autre solution, mais l’autre solution sera à même de résoudre le problème.”

Selon la source de CNN, la lettre a été présentée au président des Emirats arabes unis (EAU), Mohamed ben Zayed al-Nahyane, par l’envoyé de M. Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, lors de la visite de ce dernier à Abou Dhabi la semaine dernière. Par la suite, la lettre a été transmise aux Iraniens.

En réponse au dernier appel à la négociation lancé par M. Trump, M. Khamenei a affirmé que l’insistance de certaines puissances “intimidantes” à tenir des pourparlers avec l’Iran “ne vise pas à résoudre les problèmes, mais à dominer et à imposer ce qu’elles veulent à l’autre partie”.




Francophonie: les retraits du Niger, du Burkina Faso et du Mali, signes «d’une crise du multilatéralisme»

À son tour, le Mali a annoncé, mardi 18 mars, son retrait de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), emboitant ainsi le pas à ses voisins, le Burkina Faso et le Niger. Comment comprendre le retrait de ces pays du Sahel de cette organisation ? Éléments d’analyse.

Parmi les trois pays qui ont quitté l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le Niger qui était l’un des membres fondateurs. L’organisation a vu le jour le 20 mars 1970 à Niamey, sous l’impulsion du président nigérien de l’époque, Hamani Diori, l’un des pères fondateurs de la francophonie institutionnelle. Le retrait de ces pays ne sera toutefois effectif que dans six mois.

Un « tabou » a été levé

Comment analyser ces retraits ? « Ce qui se produit est un symptôme de la crise profonde du multilatéralisme et qui s’inscrit finalement, pour ce qui concerne l’Afrique, dans le droit fil du retrait des trois pays du Sahel central, Mali, Niger, Burkina Faso de la Cédéao, analyse de Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network, jointe au téléphone par Pierre Firtion, du service Afrique de RFI. Pendant très longtemps, il y a une sorte de frein qui faisait que l’on ne quittait pas les organisations multilatérales. On critiquait ces organisations, mais on restait. Là, effectivement, on s’aperçoit que cette sorte de tabou a été levé. »

« L’OIF traverse certainement une crise, mais qui pour moi est vraiment à l’image de celle de la plupart des autres organisations multilatérales qui se voient défier à la fois par leurs États membres, mais aussi par les populations de ces États qui peinent à voir leur utilité », estime la présidente de l’African Security Sector Network.




RDC: la rencontre de Doha diversement appréciée dans la classe politique congolaise

Pour la première fois depuis plus d’un an, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, les présidents congolais et rwandais, se sont rencontrés à Doha. Placé sous la médiation de l’émir du Qatar, le face-à-face, qui s’est déroulé mardi 18 mars, avait pour objectif de tenter de trouver une solution à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Mais à Kinshasa, l’entrevue peine à convaincre une partie de l’opposition.

Au lendemain de la rencontre entreFélix Tshisekedi etPaul Kagame à Doha, mardi 18 mars, une partie de l’opposition congolaise se montre pour le moins sceptique quant à l’opportunité de ce genre de face-à-face.

« Cette rencontre a surpris tout le monde », explique ainsi Prince Epenge, de la formation Lamuka de Martin Fayulu. « Quelle garantie avons-nous que ces réunions au Qatar ne vont pas déboucher sur une situation toujours aussi catastrophique ? », s’interroge le porte-parole de l’opposant.

« Ces sommets ne servent pas la paix »

Du côté de Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu voit cette rencontre comme « une manœuvre qui relève du sauve-qui-peut d’un dirigeant qui veut à tout prix sauver son fauteuil ». Et le directeur de cabinet du numéro un d’Ensemble de mettre plutôt en avant la nécessité d’un dialogue congolais, position que partage également le PPRD de Joseph Kabila pour qui la solution au conflit ne viendra que du Congo et des Congolais.

« Il faut que toutes les armées étrangères quittent notre pays et que l’on entame un dialogue. Ces sommets ne servent pas la paix », estime ainsi Ferdinand Kambere, l’un des secrétaires permanents du parti de l’ex-président.

Et tous ces interlocuteurs de renvoyer à la démarche des religieux de la CENCO-ECC soutenue par plusieurs partis de l’opposition.

Avec notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi




Est de la RDC: «La force du Qatar, c’est d’être considéré comme un médiateur qui n’a pas d’agenda caché»

À la surprise générale, les présidents rwandais et congolais se sont rencontrés mardi 18 mars sous l’égide de l’émir du Qatar pour évoquer la situation dans l’Est de la RDC, où Kigali soutient la rébellion de l’AFC/M23. Si la question est maintenant de savoir si le cessez-le-feu, en faveur duquel les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement, va se traduire dans les faits, la réunion a aussi été l’occasion pour l’émirat de signer un coup diplomatique. Selon Benjamin Augé, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l’Institut français des relations internationales (Ifri), Doha le doit entre autre aux bonnes relations qu’il entretient tant avec le Rwanda qu’avec la RDC. Entretien.

RFI : Le Qatar a réussi un joli coup diplomatique en parvenant à réunir chez lui Félix Tshisekedi et Paul Kagame, qui ont redit que leurs deux pays s’engageaient à un cessez-le-feu dans l’Est de la RDC. Avez-vous été surpris que, dans cette crise, Doha entre à son tour dans la danse des facilitations ?

Benjamin Augé : Non, car il s’agit d’un processus déjà très ancien. Le Qatar y travaille depuis de nombreuses années. Depuis le début de l’année 2023, plusieurs réunions ont déjà été envisagées avant d’avorter, non seulement au Qatar, mais aussi à Paris avec l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani et Emmanuel Macron. Quant au ministre qatarien des Affaires étrangères, il s’est rendu à de nombreuses reprises à Kigali et à Kinshasa pour essayer de faire en sorte que ces deux acteurs puissent se parler.

Pourquoi le Qatar nourrit-il un intérêt pour le Rwanda et la RDC, ainsi que pour le conflit qui les oppose dans l’Est du Congo ?

Le Qatar n’a pas de politique africaine très déterminée. En revanche, il a une relation très forte avec ces deux pays. Au Rwanda, le Qatar va réaliser le plus gros investissement qu’il n’a jamais fait sur le continent africain avec la construction d’un nouvel aéroport situé à quelques dizaines de kilomètres de Kigali. Le chantier sera financé par Qatar Airways à hauteur d’1,6 milliard de dollars.

Mais Doha s’intéresse également à la RDC, où ses dirigeants ont effectué de nombreuses visites, là aussi autour des intérêts portuaires et aéroportuaires. Le Qatar voulait voir comment son écosystème pouvait investir dans le pays. De ce fait – comme avec Paul Kagame –, la relation entretenue par l’émir avec Félix Tshisekedi est assez bonne, ce qui a logiquement conduit à plusieurs reprises le président congolais à demander l’aide du Qatar pour tenter d’avancer dans la médiation avec le Rwanda. Paul Kagame, quant à lui, s’est toujours montré très disponible face à cette initiative en raison de ses liens avec Doha. Que ce soit l’un ou l’autre, on les voit d’ailleurs régulièrement au Qatar.

Doha s’est installé comme un pont entre les deux présidents ?

La problématique a été de déterminer la position du Qatar, de savoir s’il se trouvait vraiment à équidistance des deux partenaires, ou bien s’il n’a pas été plus proche du Rwanda que de la RDC ces derniers temps. On avait effectivement l’impression que, du point de vue de Kinshasa, les Qatariens s’étaient un peu trop rapprochés des Rwandais, donc qu’il était un peu difficile pour eux d’enfiler le costume de médiateur. Et puis, finalement, on a vu ce qu’il s’est passé : le Qatar a été le seul à pouvoir mettre à une même table les deux acteurs qui ont beaucoup de choses à se dire mais qui n’y arrivent pas par personnes interposées.

Qu’est-ce que le Qatar peut apporter dans cette crise ? Quels sont ses leviers ?

Comme dans toutes les médiations entreprises par le Qatar depuis déjà plus d’une décennie, je crois que celui-ci se voit comme un acteur qui n’a pas besoin de business, comme un acteur qu’on vient chercher pour avoir des fonds. Il se considère comme un acteur neutre qui met sa plateforme de médiation à disposition. Si le processus prend du temps, il prend du temps. S’il nécessite des moyens, l’émirat les mettra. S’il requiert d’éventuels investissements au Rwanda ou en RDC, il mettra la main à la poche. Quel que soit le temps que ça prendra, l’objectif, pour lui, est de faire en sorte de parvenir à un consensus.

Que ce soit du point de vue de la RDC ou du Rwanda, le Qatar est donc un acteur dont on ne pense pas qu’il a un agenda caché. C’est là sa grande force depuis longtemps, que ce soit dans les médiations qu’il a entreprises en Afghanistan, au Darfour ou dans bien d’autres cas.

Cela étant, quand on lit le communiqué de la réunion du 18 mars à Doha, il n’y a pas beaucoup de différences avec ce qui a déjà été dit à Dar es Salam le 8 février. Pensez-vous qu’il y aura une suite à cette médiation ? Ou bien, risque-t-elle d’être aussi vaine que les précédentes ?

Le Qatar marche sur des œufs parce qu’en 2023, sa première médiation dans ce conflit avait été mise à mal notamment par l’Angola, qui était alors en charge du dossier via l’Union africaine (UA). Comme il y avait eu quelques difficultés avec le président Lourenço, l’idée, ensuite, a été de ne gêner aucun processus. Mais là, avant de prendre la présidence tournante de l’UA, le président angolais a dit qu’il voulait prendre un peu de champ…

Le souci du Qatar, c’est en fait d’éviter d’ajouter une couche supplémentaire de médiation à une quantité d’autres qui existent déjà en Afrique avec l’EAC, la SADC, etc. Plutôt que de se substituer à tous ces acteurs, l’émirat veut mettre en musique les différentes initiatives, apporter son aide, mettre de l’huile dans les rouages. Va-t-il y parvenir ? Je ne sais pas.

On avait également vu le Qatar à l’oeuvre lors de la transition tchadienne, avec l’organisation d’un pré-dialogue entre les groupes politico-militaires. Ces différentes initiatives signifient-elles que le Qatar entend développer ses travaux de médiation en Afrique ?

Les Qatariens ont connu une période pendant laquelle ils ont cherché à multiplier les médiations qu’ils voyaient comme un moyen d’exister sur la scène internationale. Mais aujourd’hui, c’est moins le cas, et pour une raison simple : ils sont totalement absorbés par la question de Gaza, qui leur prend beaucoup de temps, en plus de devoir gérer la nouvelle administration américaine dans tous les aspects que cela comporte.

Il ne faut effectivement pas oublier que le blocus qui a visé le Qatar (en raison de son refus de s’aligner sur leurs positions anti-Iran et anti-Frères musulmans, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte avaient décidé de rompre toute relation diplomatique et commerciale avec l’émirat entre juin 2017 et janvier 2021, NDLR) a eu lieu pendant la première présidence Trump. Pour les Qatariens, il convient donc absolument de s’assurer qu’il n’y ait pas de difficultés avec Washington.

Il en résulte qu’à leurs yeux, les dossiers africains en général sont vraiment mineurs, tant en terme de temps que de moyens à y consacrer, et ils ne s’y investissement que si les pays concernés le leur demande. C’est précisément ce qu’il s’est passé dans le cas présent, où il y a eu plusieurs appels du pied des protagonistes, que ce soit de la part de Félix Tshisekedi ou de Paul Kagame. Si tel n’est pas le cas, Doha donne alors la priorité aux dossiers qu’il considère comme les plus stratégiques et les plus proches de ses préoccupations.




La RDC annonce la révision du code des assurances, 10 ans après sa mise en place

Depuis sa promulgation en 2015, le code des assurances a permis la libéralisation du secteur des assurances en RDC, ouvrant ainsi la voie à l’installation de plusieurs compagnies privées. Mais des défis persistants conduisent l’Etat à envisager une révision de ce cadre réglementaire afin de renforcer l’efficacité du secteur.

En République démocratique du Congo (RDC), le code des assurances, promulgué le 17 mars 2015, et qui a permis la libéralisation du secteur des assurances après 50 ans de monopole d’une société d’assurance unique (la Sonas), sera bientôt révisé. L’annonce a été faite le mercredi 19 mars 2025 par le ministre des Finances de la RDC, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi (photo).

Les enjeux de la réforme

Selon le ministre, cette réforme vise entre autres à renforcer le contrôle obligatoire des assurances et à corriger de nombreuses faiblesses de ce secteur d’activité. Ces lacunes avaient déjà été identifiées par l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) dans son rapport 2022 sur l’état du marché des assurances en RDC.

Le document publié en juillet 2024 y relève notamment le non-respect des assurances obligatoires, l’évasion des primes d’assurances, le manque de culture d’assurance au sein de la population, un déficit de confiance des usagers envers les compagnies d’assurances.

Face à ces défis, l’ARCA a indiqué qu’elle travaillait sur plusieurs axes d’amélioration, notamment la mise en place d’une supervision renforcée, la sensibilisation de la population aux assurances, et l’application stricte des assurances obligatoires. Le régulateur du marché congolais de l’assurance a même envisagé d’introduire une réglementation spécifique pour la micro-assurance aux populations à faible revenu.

Un marché en quête de stabilité et de confiance

Au cours de la période coloniale et post-coloniale, le marché congolais des assurances a connu de nombreuses difficultés. Les primes collectées par les compagnies étrangères étaient transférées hors du pays, limitant l’impact du secteur sur l’économie nationale. En 1966, la nationalisation du secteur a été décidée d’où la création de la Société nationale d’assurances (Sonas). Celle-ci était la seule compagnie d’assurance habilitée dans tout le pays. Avec le temps, le monopole a entraîné des inefficiences et un ralentissement du développement du secteur, ce qui a poussé à la libéralisation du secteur en 2015 avec la promulgation de la loi portant code des assurances.

En 2019, des assureurs privés ont obtenu pour la première fois leur agrément pour exercer sur le marché congolais. Aujourd’hui, la RDC compte une dizaine de compagnies d’assurances vie et non-vie. L’activité globale est marquée par la progression des primes émises, qui sont passées de 217,37 millions $ en 2021 à 287,07 millions $ en 2022, puis à 320 millions $ en 2023.

Chamberline Moko




Conférence dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme : L’engagement de l’homme et de la femme dans la lutte antifasciste

Depuis quelques décennies, les pratiques fascistes sensées avoir été éradiquées avec la victoire de l’humanité coalisée contre Adolf Hitler et Benito Mussolini, refont surface de nos jours dans nos sociétés dites civilisées.

Le fascisme, comme il faut le reconnaître, est le cancer de notre société. Ce système abject dépersonnalise l’homme en le ravalant au niveau de l’objet, du jouet des détenteurs de la puissance publique. Il est incarné par les organisations sans scrupule de droite et souvent d’extrême droite.

En vue de combattre ce système immonde, il y a l’antifascisme comme antidote qui s’est formé vers les années 1920 et a pris de l’ampleur dans l’éradication du fascisme depuis la Deuxième Guerre mondiale par la création des fronts populaires.

 

La résistance au fascisme, ce fléau des 20me et 21me siècles, a été et demeure encore le combat des femmes et des hommes épris de justice, de liberté, de morale et d’équité. Car, il y va de l’avenir de l’humanité entière.

Ce faisant, la lutte antifasciste exige, des femmes et des hommes, une approche inclusive et collaborative soutenue par des stratégies adéquates. A cet effet, au niveau de l’éducation et de la sensibilisation, il faut promouvoir des formations sur l’histoire de l’antifascisme, en mettant en avant plan les contributions des femmes, des hommes et des groupes marginalisés.

Cela passe par l’organisation des ateliers sur les droits humains, l’égalité du genre et la nuisibilité du fascisme.

Il est souhaitable de créer des réseaux inclusifs des groupes de soutien pour établir des espaces où les hommes et les femmes peuvent partager leurs expériences et stratégies de la lutte. Tout en encourageant la coopération entre différents groupes.

Quant à la visibilité et la représentation de la lutte antifasciste, il est recommandé d’utiliser les médias pour donner une voix aux femmes souvent sous représentées dans la lutte antifasciste.

S’agissant de l’intersectionnalité, l’analyse intersectionnelle prend en compte des différentes identités (race, classe, genre) qui influencent l’engagement et l’expérience des individus dans la lutte antifasciste.

Au cours de dernières décennies, il y a eu une reconnaissance accrue des contributions des femmes dans les mouvements antifascistes.

Concernant l’engagement politique, il y a lieu de faire un plaidoyer pour des politiques équitables en travaillant avec des représentants politiques pour promouvoir des lois qui protègent les droits des femmes et combattent le fascisme.

La participation de la femme à la prise des décisions doit être encouragée dans les instances décisionnelles des mouvements antifascistes. Car, la reconnaissance des classes sociales, interagit avec le genre dans la lutte contre le fascisme. Ainsi, il faut développer des stratégies inclusives qui abordent les préoccupations spécifiques de tous les groupes afin de reconstruire un mouvement plus fort et uni.

Historiquement parlant, les hommes ont souvent occupé des rôles de leadership dans les mouvements antifascistes tandis que les femmes ont été plus souvent engagées dans des rôles de soutien ou dans des activités communautaires.

Du point de vue de la visibilité, les contributions des femmes ont parfois été sous estimées ou oubliées dans les récits historiques.

La culture de la solidarité est encouragée. Car, les femmes peuvent créer des espaces de solidarité qui prennent en compte leurs expériences uniques.

Quant aux styles de leadership, les femmes peuvent privilégier des approches plus collaboratives et inclusives, tandis que les hommes peuvent adopter des styles plus hiérarchiques.

Par ailleurs, les femmes peuvent mettre l’accent sur de problématiques spécifiques, comme les droits des femmes et l’égalité de genre, intégrant ces questions dans la lutte contre le fascisme.

 

La mise en pratique des stratégies contribuera énormément à la réussite de la lutte. Car, s’engager dans une lutte sans stratégies c’est comme aller en guerre sans armes.

La promotion des leaders diversifiés dans les mouvements antifascistes concourt à la réalisation d’un leadership équilibré.

Dans le cadre des actions collectives, il est préférable d’organiser des manifestations qui abordent à la fois les questions antifascistes et des femmes, en faisant de l’égalité du genre le pilier de la lutte antifasciste. Cela devra être soutenu par des campagnes de sensibilisation qui mettent en lumière la nécessité de la solidarité entre les genres dans la lutte contre le fascisme.

En conclusion, on peut affirmer qu’il est important que les hommes et les femmes s’engagent dans la lutte antifasciste. Ce qui nécessite une collectivité où les hommes et les femmes travaillent ensemble, favorisent les contributions de chacun, en intégrant des perspectives de genre dans la lutte antifasciste. En ce moment-là, on peut construire un mouvement plus efficace et inclusif.

La lutte antifasciste, tout comme d’autres mouvements sociaux et politiques est influencée des dynamiques de genre. Elle doit comprendre les différences entre les hommes et les femmes.

Fait à Kinshasa, le 08 Mars 2025.-

Petronie Kiabu Kalenga

Trésorière Générale Adjointe de l’UDS