Gouvernement d’union nationale : Le FCC rabroue Eberande

Les consultations politiques lancées en vue de la formation d’un futur gouvernement d’union nationale en République Démocratique du Congo se poursuivent. Le conseiller spécial du président de la République en charge de la sécurité, Eberande Kolongele a déjà reçu quelques figures emblématiques de la majorité présidentielle, notamment les présidents de deux chambres du Parlement ; la première ministre Judith Suminwa ; ainsi que des chefs de regroupements et partis politiques.

Si l’Union sacrée de la nation, famille politique de Félix Tshisekedi, initiateur de ces consultations, s’empresse à être reçu par Eberande, malgré des conflits internes, à l’opposition, plusieurs acteurs restent dubitatifs.

C’est le cas du Front Commun pour la Nation (FCC), qui, dans un communiqué officiel publié lundi 24 mars 2025, et signé par son président de la cellule de crise, Raymond Tshibanda, trois principales raisons sont avancées pour justifier cette décision.

Le FCC de Joseph Kabila dit toujours considérer les institutions établies à la suite des dernières élections comme « illégitimes » au regard de l’organisation de ce scrutin au moment où les consultations lancées ce jour insistent « sur le respect d’un certain nombre de principes, dont le respect des institutions dûment établies », se référant au communiqué officiel lançant ces assises.

Bernetel Makambo 

 

Ci-dessous, le communiqué du FCC

COMMUNIQUE OFFICIEL DU FCC

 

Le FCC ne se sent pas concerné par les Consultations annoncées par le Président de la République et qui sont censées commencer aujourd’hui et ce, pour au moins trois raisons:

Premièrement, parce que dans la note signée par le Conseil Spécial en matière de Sécurité et rendue publique lors du point de presse de 22 mars dernier, il est précisé que “les consultations seront fondées sur le respect d’un certain nombre de principes, dont le respect des institutions dûment établies” (voir tiret 5). Or la position constante du FCC a été et demeure que toutes les institutions et tous les animateurs d’institutions issus des élections de décembre 2023, organisées en violation des lois pertinentes et marquées par une fraude d’ampleur inédite, sont illégitimes et que cette illégitimité est une des principales causes de la crise actuelle. Cette illégitimité ne peut donc être ignorée ou exclue des débats, si le véritable objectif des consultations est de régler la crise.

Deuxièmement, tel qu’expliqué par le Président de la République lui-même, ces consultations ont pour finalité la constitution d’un Gouvernement d’union nationale qui, à son avis, serait la réponse idoine à une crise qui, pour lui, ne serait que de nature sécuritaire. Le FCC ne partage pas cette analyse tronquée et intéressée, comme en témoignent ses communiqués et déclarations des trois dernières années. Pour le FCC, la crise est multiforme et elle a, comme cause-mère, la mauvaise gouvernance du pays par un pouvoir dictatorial et a-social qui a détruit la cohésion nationale, rendant le pays plus que jamais vulnérable. Telle que conçue et présentée par leur initiateur, ces consultations ne sont donc rien de plus, qu’une offre générale d’emplois qui ne peut intéresser que ceux pour qui l’accès aux hautes fonctions de l’Etat sont avant tout un moyen rapide d’enrichissement personnel, plutôt qu’une opportunité pour servir la Nation. Fidèle à son serment de ne jamais trahir le Congo, le FCC n’en fait pas partie.

Troisièmement, ces consultations sont une énième initiative pour prétendument essayer de résoudre la crise. Le FCC se demande pourquoi cette nouvelle initiative, alors qu’il y en a déjà plusieurs en cours? Quelle est la valeur ajoutée de cette initiative, lancée par une des parties à la crise, sinon le cristallisateur de la crise lui-même, par rapport à celles des personnes où organisations moins partisanes et plus crédibles, telles que:

– le Pacte pour la paix et le bien-vivre ensemble porté par la CENCO et l’ECC;

– les processus de Nairobi et de Luanda soutenus par les Nations Unies, l’Union Africaine, la SADC et l’EAC;

Tout bien considéré, cette nouvelle initiative paraît être une fuite en avant du pouvoir, une stratégie pour court-circuiter toutes les autres ci-haut citées qui, contrairement à la volonté des tenants du pouvoir, en appellent à une véritable inclusivité de toutes les parties prenantes à la crise et à l’examen des causes profondes de cette dernière. Le FCC refuse donc de prendre part à une messe qui, à l’évidence, cherche plus à légitimer et défendre un pouvoir, plutôt que de servir la cause d’une paix durable et l’intérêt supérieur du Congo et des congolais dans leur diversité.

Le 24 mars 2025,

Raymond Tshibanda Ntungamulongo

Président de la Cellule de Crise




En visite au Burundi: Thérèse Kayikwamba Wagner tient au renforcement des relations bilatérales, au-delà des crises actuelles

La visite officielle de la Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, ce mardi 25 mars au Burundi, a constitué un moment décisif dans le renforcement des relations entre la République Démocratique du Congo et le Burundi.

Reçue par le Président burundais, Son Excellence Évariste Ndayishimiye, la Ministre congolaise des Affaires Etrangères a porté le message de solidarité et de reconnaissance du Président Félix Tshisekedi envers le peuple et le gouvernement burundais.

“J’ai reçu un message de Son Excellence le Président de la République, Félix Tshisekedi, destiné à son homologue et frère, le Président Évariste Ndayishimiye. Un message qui souligne non seulement les liens entre nos deux pays, mais, plus important encore, les liens fraternels et humains qui unissent nos peuples”, a souligné la Ministre, mettant en exergue les relations fraternelles qui lient les deux nations.

La Cheffe de la diplomatie congolaise a également insisté sur l’importance de renforcer ces relations bilatérales, au-delà des crises actuelles qui affectent les deux pays. “Nous devons ouvrir la voie à des projets de collaboration future, afin de dépasser les défis présents et construire un avenir prospère et pacifique pour nos populations”, a-t-elle ajouté.

Hospitalité burundaise

Depuis le début de l’agression rwandaise dans l’est de la RDC, près de 70 000 Congolais ont trouvé refuge au Burundi. “Le Burundi a encore une fois ouvert ses portes, ses bras aux femmes, aux enfants, aux hommes congolais. Ils ont été accueillis comme des frères, comme des sœurs, comme des leurs”, a exprimé avec émotion Thérèse Kayikwamba Wagner. Et d’ajouter : “Nous réitérons notre reconnaissance auprès du peuple burundais pour ce geste d’hospitalité et de générosité”.

Lors de cette visite, la Ministre a mis en avant la volonté de la République Démocratique du Congo de renforcer ses liens avec le Burundi à travers une coopération durable.

“Nous voulons travailler ensemble pour nous assurer que nos populations ressentent les bénéfices de notre richesse commune”, a-t-elle affirmé, soulignant l’importance de cette coopération bilatérale pour garantir des opportunités mutuelles.

La visite a aussi été marquée par des activités symboliques, dont celle du patrimoine immobilier congolais au Burundi. La Ministre a visité un bâtiment autrefois propriété de l’ancien président Mobutu, aujourd’hui sous la gestion de la RDC.

La cheffe de la diplomatie congolaise a saisi l’occasion pour visiter l’école consulaire congolaise de Bujumbura, où 2 600 élèves sont inscrits, dont 1 040 au primaire et 1560 au secondaire.

La cheffe de la diplomatie congolaise a visité l’école consulaire congolaise de Bujumbura, où 2 600 élèves sont inscrits, dont 1 040 au primaire et le reste au secondaire.

Thérèse Kayikwamba Wagner a également effectué une visite à l’ambassade de la République Démocratique du Congo à Bujumbura, où elle a eu des échanges constructifs avec les diplomates congolais en poste au Burundi ainsi qu’avec les Congolais travaillant au sein d’organisations internationales, notamment le PNUD, le HCR et le CEPGL.

Le Quotidien




Lutte contre la Tuberculose: Le Gouvernement congolais appelé au respect des engagements pris lors de l’AG de l’ONU

La Ligue nationale Antituberculeuse et Antilépreuse du Congo (LNAC) interpelle le Gouvernement congolais quant au respect de ses engagements pris lors de l’Assemblée générale des Nations unies en 2023.

Il s’agit d’octroyer à chaque provinces 1 million des dollars américains dans le cadre de la lutte contre la tuberculose.

Deux ans après, rien n’est fait alors que les malades quasi abandonnés sont sans médicaments.

Intervenant lors de la 9ème journée scientifique de la lutte contre cette maladie, organisée par le Programme national de lutte contre la Tuberculose (PLNT), la directrice nationale de la LNAC a fait savoir que la lutte contre la tuberculose en République Démocratique du Congo est dépendante de partenaires, qui malheureusement, sont tous en train de partir avec leur financement. D’où, il est impérieux que le Gouvernement congolais puisse agir.

« Nous avons beaucoup d’argent pour mettre fin à la tuberculose. Il y a des engagements qui ont été pris au niveau mondial, régional et national. Au niveau international lors de l’Assemblée générale des Nations unies  en 2023, la RDC s’est engagée à travers le ministre de la Santé qui avait pris l’engagement au  nom du chef de l’Etat, président de la République Félix-Antoine Tshisekedi d’allouer chaque année 1 million des dollars à chaque provinces de la République pendant 7 ans. Ce qui permettrait à chaque province de prendre en charge la lutte contre la tuberculose de manière à ce que le pays puisse atteindre les indicateurs qui ne sont pas très bons », a indiqué la directrice nationale de la LNAC, Mme  Ghislaine Mabeluanga Diakiese. Son intervention était focalisée sur le financement de l’Etat, les  crédits alloués au budget de l’Etat….

Malades en nombre croissant

Deux ans après, cet engagement pris au plus haut niveau mondial, n’est toujours pas tenu par le Gouvernement congolais alors que les files d’attente des malades ne font qu’augmenter.

Rien qu’à Kinshasa, la capitale, 1470 malades attendent recevoir des médicaments.

L’accord d’Abuja ne représente plus rien

Le ton utilisé lors de cette 9ème journée scientifique tenue dans l’amphithéâtre de l’Institut national de  recherche biomédicale (INRB), plein comme un œuf, en ce vendredi 21 mars 2025, par la présence bien selecte du monde scientifique congolais et mais aussi des étudiants, se justifiait. Car, c’est en 2008 que  la LNAC, cette organisation de la société civile s’est lancée dans le plaidoyer en faisant comprendre que l’Accord d’Abuja ne représente plus rien au regard de ce qui est alloué actuellement au secteur de la Santé.

S’appuyant sur cet Accord, la directrice nationale de la LNAC a dit ceci : « Nous avons essayé de démontrer lors de cette conférence que les 15% ne représentent rien puisque tout part de là.  C’est ainsi que l’auditoire a compris qu’on ne peut rester à chanter sur les 15%. Mais que les 15% doivent être représentatifs des besoins de chaque Congolais.  C’est un grand défi à relever et nous sommes encore en train de nous battre en tant qu’organisation de la société civile pour  faire comprendre que les bailleurs sont en train de partir,  il y a eu gel du financement avec le Fonds mondial depuis l’année 2024. Il y a maintenant gel avec l’USAID… Nous ressentons maintenant l’apport de bailleurs des fonds dans le travail que nous sommes en train de faire et nous sommes en train de saisir cette opportunité pour dire que nous ne devrons pas rester là à pleurer mais nous devrons faire entendre nos voix auprès de nos décideurs,  du Gouvernement congolais pour qu’il puisse prendre ses responsabilités. On ne doit toujours pas avoir les regards vers bailleurs. S’ils sont là, nous sommes contents parce qu’ils apportent un plus mais ils viennent en appui et venir en appui ca veut dire qu’ils doivent déjà trouver une assise de la part du Gouvernement congolais. Donc, le Gouvernement congolais ne doit pas rester là en train d’attendre la part des bailleurs, qui sont en train de partir. Qu’est ce que nous devrons faire, comment nous devrons réallouer notre financement, comment nous devront mobiliser encore davantage pour  combler les gaps suite au départ des partenaires financiers ».

Rappelons que cette  9ème journée scientifique a été organisée par le Programme national de lutte contre le Tuberculose en partenariat avec l’Association des communicateurs en santé de l’Afrique (ACSA) sous le haut patronage du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale.

«  0ui, nous pouvons mettre fin à la tuberculose en RDC : Engageons-nous, investissons et agissons ensemble pour le bien le bien de nos populations et des familles déplacées de guerre d’agression ». Telle est la thématique nationale pour la célébration de la journée mondiale contre la tuberculose, le 24 mars 2025.

Prince Yassa




Sans Kabila, Fayulu, Matata, Katumbi, Matata, Sessanga, … Pas de saveur pour le gouvernement d’union nationale 

Pour mette fin à la guerre menée par l’AFC/M23 dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a ouvert plusieurs fronts, notamment militaire, diplomatique, médiatique, culturel…

Si les Forces Armées de la RDC continuent d’éviter toute sorte de carnage dans les parties occupées par l’ennemi, comme ce fût le cas à Goma, le gouvernement de la République par contre, compte sur le front diplomatique pour en finir avec cette agression, mettant en ligne de mire, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Wagner.

Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lui, continue avec le Front médiatique, drainant derrière lui plusieurs professionnels des médias épris d’amour de la patrie. Ce, aux côtés de la ministre de la Culture qui, en sa manière, a lancé un front culturel. Le tout, renforcé par les sanctions de l’Union européenne contre des autorités du Rwanda et certains cadres de l’AFC/M23.

Un gouvernement sans l’opposition est-il nécessaire

Politiquement, Fatshi pense revoir l’équipe gouvernementale. Il faut un autre gouvernement capable de relever les défis de l’heure et de pacifier le pays. Ici, Félix Tshisekedi veut réunir tout le monde : “majorité, opposition, société civile, personnalités politiques dont quelques anciens candidats président de la République”.

Son conseiller spécial en matière de sécurité a lancé les consultations politiques en vue de la formation de ce gouvernement dit d’Union nationale. Une mission lui confiée par le Chef de l’État.

Depuis ce lancement, Eberande Kolongele n’a en face de lui que des acteurs politiques de la majorité présidentielle, déjà divisés à l’interne. Ils prennent déjà plaisir à se chamaillent sur les réseaux sociaux ou devant des journalistes.

Les grandes figures de l’opposition politique congolaise ne veulent pas rejoindre Félix Tshisekedi dans cette aventure. Martin Fayulu Madidi, Moïse Katumbi Chapwe, Joseph Kabila Kabange, Augustin Matata Ponyo, Delly Sessanga, personne parmi ces acteurs majeurs de l’opposition ne veut prendre part à ce gouvernement.

« Tshisekedi ne respecte pas les accords », pensent quelques caciques de l’opposition.

Avec ces absences déjà annoncées, hormis un bouleversement de la situation, le gouvernement d’union nationale n’aura pas de saveur. L’inclusivité ne sera pas également assurée, même-ci certains pensent au retour de Jean-Marc Kabund-A-Kabund.

En réalité, ça sera juste un retour à la maison après quelques périodes de turbulence. Mais, l’homme de Kingabwa, selon ses proches, n’a pas dans son agenda un tel événement.

Tshisekedi composera avec qui ? Quel est cet opposant qui acceptera de donner ce coup de pousse à Fatshi ? Même Seth Kikuni ne réfléchit pas dans ce sens. Mike Mukebay, Daniel Nsafu, Ados Ndombasi, eux également ne se voient pas en train de travailler aux côtés de Fatshi. Ce dernier doit alors bien fouiller, sinon, les consultations de son conseiller ne seront que coquilles vides.

Un dialogue avant le gouvernement d’union nationale

Les Evêques de l’Elise catholique continuent de travailler pour le pacte social, et d’autres pères de l’Eglise ont lancé une autre initiative allant dans ce sens. Qui, de ces confessions religieuses gagnera ce pari de la cohésion nationale ? Cette voie serait la meilleure avant de penser en la formation d’un gouvernement d’union nationale. La jurisprudence Kabila, avec les concertations nationales, qui ont donné à la République un premier ministre de trois (3) mois (Samy Badibanga), doivent interpeller la classe politique actuelle et le régime Tshisekedi. Il faut un dialogue du type de celui du Centre interdiocésain pour un atterrissage en douceur dans la crise de l’Est du pays.

Hélas, dans l’entourage du Chef de l’État, seul Vital Kamerhe pourrait avoir de telles idées, surtout lorsqu’il appelle tous ceux qui parlent au nom du Président de la République de ne pas « fâcher les autres en cette période de la cohésion nationale ».

Contrairement au Chef de l’UNC, Jean-Pierre Bemba Gombo s’attaque farouchement à son éternel rival, Joseph Kabila Kabange. Et lui seul connaît les motivations de ces meetings aux attaques personnelles.

Somme toute, les Congolais doivent se réunir et parler de l’avenir de leur pays, avant la formation d’un quelconque gouvernement, qui ne constitue qu’un forcing et une sorte de partage de gâteau sans résultat.

Bernetel Makambo




De Mobutu à Tshisekedi, l’histoire se répète-t-elle ? (Par Nico Minga, Économiste, Auteur et Géostratège)

« Après moi, c’est le déluge » : cette phrase, restée célèbre et attribuée à Mobutu Sese Seko, résonne aujourd’hui comme une malédiction, semblant se répéter dans le cycle tragique de l’histoire politique congolaise. Prononcée au crépuscule de son règne, elle exprimait la conviction amère que le Zaïre, sans lui, sombrerait dans le chaos, incapable de se reconstruire sur des bases solides.

À cette prémonition, Mobutu ajoutait un aveu glaçant : « Ce ne sont pas mes ennemis qui m’ont eu, ce sont mes amis qui m’ont trahi et poignardé dans le dos. » Ces mots traduisaient le profond sentiment de trahison qu’il éprouvait envers ses proches, qui, dans ses derniers jours au pouvoir, ont rejoint le camp adverse ou ont préféré se taire pour mieux se repositionner.

Que sont devenus ceux qui ont trahi Mobutu ?

L’histoire lui donnera raison sur plusieurs points. De nombreux collaborateurs du régime mobutiste, jadis considérés comme loyaux, ont rejoint ou soutenu l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), créée et soutenue militairement par le Rwanda et l’Ouganda. Plusieurs figures issues du sérail mobutiste ont connu des sorts contrastés. Les trajectoires tragiques ou ambivalentes des anciens dignitaires révèlent une constante : dans les périodes de bascule historique, la loyauté devient rare et les intérêts personnels priment souvent sur les engagements idéologiques. La trahison devient alors un instrument d’ascension ou de survie. Et le Congo, dans cette logique, se transforme en une arène où les ambitions individuelles sont instrumentalisées par des puissances étrangères.

Tshisekedi face aux mêmes dynamiques

Aujourd’hui, le Président Félix Tshisekedi se retrouve à son tour confronté à une guerre hybride : une agression militaire non déclarée menée par le Rwanda à travers l’AFC-M23 dans l’Est du pays. Cette situation évoque fortement le scénario de 1996-1997. Comme à l’époque, des complicités internes sont soupçonnées au sein des sphères politiques, économiques et même militaires. Des fuites d’informations stratégiques, des silences ambigus et des appels à la négociation avec l’ennemi dans des termes flous rappellent la duplicité qui avait précipité la chute de Mobutu. À cela s’ajoutent les pressions extérieures et l’hypocrisie de certaines puissances – notamment parmi les partenaires internationaux historiques – invoquant la « stabilité régionale » ou le « réalisme diplomatique », comme elles le faisaient jadis avec le régime zaïrois.

L’histoire se répète-t-elle ?

L’histoire ne se répète jamais exactement de la même manière. En 2025, plusieurs éléments distinguent Félix Tshisekedi de Mobutu. La société congolaise est plus éveillée, les réseaux sociaux permettent une mobilisation rapide de l’opinion publique, et les jeunes générations paraissent moins enclines à tolérer l’impunité et la manipulation. L’armée congolaise, bien qu’encore vulnérable, a montré des signes de montée en puissance. Et la diplomatie congolaise tente, non sans difficulté, de bâtir un front africain contre l’ingérence rwandaise.

L’agression de l’AFC-M23, avec le soutien avéré du Rwanda selon plusieurs rapports des Nations Unies, s’inscrit dans un cycle géopolitique de longue durée. De la première guerre du Congo en 1996 à l’insécurité chronique du Kivu, en passant par la défaite du premier M23 en 2013, le schéma est connu : déstabilisation, occupation, pillage des ressources, instrumentalisation des groupes armés, et négociations biaisées. La distraction de certains Congolais et les divisions internes facilitent cette répétition.

Faut-il en conclure que le sort du Congo est inéluctablement lié à la trahison et à l’effondrement ? Certainement pas. Mais cela suppose de tirer des leçons claires. La guerre à l’Est ne relève pas d’un simple conflit de voisinage, mais bien d’un projet stratégique et économique. Il est urgent de mettre fin à l’impunité des traîtres, de réformer en profondeur les services de sécurité, et de construire une nouvelle classe politique unie par l’intérêt national.

Félix Tshisekedi déterminé à conjurer le sort

Dans un contexte mondial de plus en plus interconnecté et multipolaire, où les conflits dépassent le cadre militaire pour s’étendre au terrain économique, la RDC doit réinventer sa stratégie nationale. Plutôt que de rester enfermée dans une économie de guerre, caractérisée par la résilience face à l’agression, ce géant africain devrait se lancer dans une véritable « guerre économique » pour renforcer sa souveraineté et se repositionner sur la scène internationale. Cela implique la mobilisation de toutes les ressources nationales au service de cette dynamique, et la poursuite d’une diplomatie plus affirmée et souverainiste.

Comme le disait Churchill : « Il ne faut jamais gâcher une bonne crise. » Depuis l’époque de Mobutu jusqu’à celle de Tshisekedi, notre pays a traversé des turbulences profondes – politiques, économiques, sociales. À chaque tournant, le Congo a semblé frôler l’opportunité d’un nouveau départ. Pourtant, au lieu d’innover, de réinventer l’État ou de rebâtir sur des bases solides, les élites successives ont souvent recyclé les réflexes du passé : clientélisme, culte de la personnalité, centralisation du pouvoir, et méfiance envers les dynamiques citoyennes. Ainsi, les crises deviennent des boucles sans fin où l’espoir naît, mais ne dure jamais.

L’histoire se répète effectivement, disait Marx, d’abord comme une tragédie, puis comme une farce. Sommes-nous donc condamnés à cette répétition ? Ou saurons-nous enfin briser le cycle, oser la réforme réelle, et assumer la rupture salutaire ?

Il revient donc au Président Félix Tshisekedi et à son équipe de démentir le fatalisme de Mobutu. Le déluge n’est pas une fatalité, si le pays sait se ressaisir. Déterminé à libérer la nation de l’emprise d’une mafia internationale dissimulée derrière ceux qu’il qualifie de ‘‘pantins instrumentalisés’’, le Président Tshisekedi doit briser le cycle de la trahison, reconstruire une véritable vision stratégique et faire preuve d’un courage politique à la hauteur de l’agression subie. L’Histoire n’attend pas, et l’heure est venue de réinventer le Congo.




Les avancées du Maroc en matière de gouvernance ouverte présentées à Nairobi

Les avancées du Maroc en matière de gouvernance ouverte ont été mises en avant, mardi à Nairobi, dans le cadre de la Rencontre régionale du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO).

Intervenant lors d’une table ronde sur les initiatives régionales en matière de transparence et de participation citoyenne, la délégation marocaine a souligné les efforts déployés par plusieurs régions et collectivités territoriales pour améliorer leurs services et renforcer la confiance des citoyens.

Le Directeur général des services à la Commune d’Agadir, M. Mohamed Benlahcen a présenté l’expérience de la ville en matière de gestion des infrastructures sportives, mettant en avant une approche innovante pour l’administration et l’accès à ces équipements.

Il a également évoqué la numérisation des services municipaux, permettant aux citoyens de bénéficier de prestations sans intervention humaine directe, ce qui améliore la transparence et renforce la crédibilité de la commune.

Par ailleurs, il a mentionné les programmes en cours visant à optimiser les services publics, mettant en avant le partenariat établi avec la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel, en vue de garantir le respect des normes en la matière.

De son côté, la vice-présidente du Conseil de la Région de l’Oriental, Mme Saliha Hajji, a mis en avant la vision stratégique régionale articulée autour de trois axes principaux.

Le premier porte sur la sensibilisation à l’adaptation aux changements climatiques, avec des actions ciblées pour améliorer la gestion des ressources hydriques et encourager les initiatives de la société civile en matière de durabilité, a-t-elle fait savoir.

Le deuxième axe concerne la transformation numérique, avec la digitalisation de l’administration, la facilitation de l’accès aux services et la promotion de l’innovation technologique, dans le but de renforcer la transparence et les compétences des acteurs régionaux, a-t-elle ajouté, relevant que le troisième axe porte sur l’innovation technologique, avec la mise en place de solutions numériques avancées visant à améliorer les services publics, renforcer la participation citoyenne et encourager les initiatives locales en matière de développement durable.

Pour sa part, M. Rabie El Khamlichi, directeur général des services au Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a présenté les résultats du premier plan d’action (2021-2023) et les objectifs du second (2024-2026), axé sur la participation citoyenne, l’inclusion sociale, la transparence numérique, la gouvernance environnementale et le soutien économique.

Il a également mis en avant deux réformes majeures, à savoir la mise en place d’un système intégré de management Qualité-Sécurité-Environnement (QSE) pour améliorer la transparence et la performance des services publics, ainsi que l’adoption de l’approche Nexus Eau-Énergie-Alimentation-Écosystèmes (WEFE) pour répondre aux défis climatiques et sécuritaires.

Il a également insisté sur l’importance de la coopération régionale, notamment dans le cadre de la Déclaration de Marrakech de 2022, pour favoriser les échanges de bonnes pratiques et renforcer les réponses communes aux défis régionaux.

La Rencontre régionale Afrique et Moyen-Orient du PGO, dont les travaux se poursuivent jusqu’à jeudi, constitue une plateforme d’échange sur les avancées et défis en matière de transparence, de redevabilité et de participation citoyenne.

À travers des tables rondes, des panels thématiques et des ateliers interactifs, les participants aborderont des enjeux majeurs tels que la lutte contre la corruption, la gouvernance numérique, l’ouverture budgétaire et l’accès à la justice.




Coupe du Monde 2026: la Tunisie peine mais renverse le Malawi, l’Ethiopie pulvérise Djibouti

Grâce à des buts tardifs de Seifeddine Jaziri et d’Elias Achouri la Tunisie s’est finalement imposée devant le Malawi pour consolider sa place de leader dans le Groupe H. Dans le groupe A, l’Ethiopie a offert un festival avec un large succès 6-1 sur Djibouti.

Pour une première victoire dans cette campagne des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2026, l’Ethiopie a offert un véritable récital. Les Walya ont donné une leçon de football aux Djiboutiens vaincus 6 buts à 1 au Stade Stade Ben M’Hamed El Abdi d’El Jadida au Maroc.

Un succès éclatant rendu possible notamment grâce à deux hommes : Bereka Desta et Abubeker Nassir, auteur chacun d’un triplé dans la partie. Le premier s’est illustré aux 19e, 52e et 70e minutes, alors que les trois buts de son coéquipier sont intervenus aux 34e, 37e et 58e minutes.

Une victoire prestigieuse qui permet à Mesay Teferi et ses hommes de remonter à la quatrième place au classement, à 7points de l’Egypte, leader de la poule A qui compte un match en moins. Samuel Akinbinu a sauvé l’honneur pour les djiboutiens en réduisant le score à la 51ème minute. Avec 1 point seulement en 6 matches, Les Requins de la Mer Rouge sont pratiquement hors course.

La Tunisie renverse le Malawi

Dans l’autre rencontre qui se disputait simultanément, la Tunisie a souffert face au Malawi avant de trouver la délivrance dans les tous derniers instants de la partie. Les Aigles de Carthage ont cherché la solution en vain en première période sanctionné par un score vierge.

En seconde mi-temps, Sami Trabelsi et ses poulains, en supériorité numérique depuis la 64ème minute et l’expulsion de Lloyd Aaron, ont dû attendre la 86ème minute pour enfin transpercer le mur érigé par la défense malawite. C’est Seifeddine Jaziri, entré à la 78ème minute qui apporte la solution, en signant l’ouverture du score. Une réalisation qui a certainement porté un coup au mental des Flammes qui cèdent de nouveau dans le temps additionnel, offrant un penalty aux locaux, transformé par Elias Achouri (90+2).

Grâce à ce succès, les Aigles de Carthage consolident leur première place dans le Groupe H où, avec 16 points, ils comptent désormais 4 longueurs d’avance sur la Namibie, leur poursuivant immédiat. Le Malawi quant à lui reste coincé à la 5ème et avant-dernière place avec six unités.




Ronny Jackson n’est pas un envoyé spécial du président Trump précise l’ambassade des États-Unis 

L’ambassade des États-Unis d’Amérique en RDC précise que le parlementaire, Ronny Jackson, n’a jamais été désigné envoyé spécial contrairement aux affirmations faites par la présidence congolaise à l’issue de sa tournée effectuée en Afrique centrale.

Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 26 mars 2025, la chancellerie américaine indique que Ronny Jackson est un représentant du congrès américain, venu à Kinshasa en tant que membre de la commission des affaires étrangères de la Chambre des Représentants.

“L’ambassade voudrait clarifier que Monsieur Ronny Jackson est un représentant élu du Congrès américain, et n’est pas un envoyé spécial, qui est une position nommée par le président et confirmée par le Sénat. Il est venu à Kinshasa en tant que membre de la commission des affaires étrangères de la Chambre des Représentants (ainsi que du sous-comité de l’Afrique). Ni l’ambassade, ni le Département d’Etat ne l’ont jamais appelé par ce titre avant, pendant, ou après sa visite.”, renseigne l’ambassade américaine.

Après sa visite en RDC et au Rwanda, Ronny Jackson a dénoncé, devant une commission du Congrès américain, le manque de l’autorité de l’État dans l’Est du pays. Il a également remis en cause les Forces armées congolaises en affirmant que les militaires congolais fuient devant l’ennemi ou le rejoignent.

 

Loup solitaire




Coupe du Monde 2026 : L’Égypte garde le cap, le Soudan freiné

La sixième journée des éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA a offert des scénarios palpitants à travers le continent, alors que la course à la qualification commence à se dessiner. Mardi soir, l’Égypte a conforté sa place de leader du Groupe A en s’imposant face à une Sierra Leone bien préparée, creusant ainsi un écart de cinq points sur le Burkina Faso, deuxième avec 11 unités.

Un but d’Ahmed Sayed juste avant la pause a suffi aux Pharaons pour décrocher une cinquième victoire en six rencontres, tandis que la Sierra Leone voit ses espoirs de qualification s’amenuiser. Dans le Groupe B, le Soudan a laissé passer l’occasion de garder la main après avoir été accroché par un solide Soudan du Sud. Alors que la victoire semblait acquise après l’ouverture du score de Mohamed Eisa à la 76e minute, David Sebit a arraché l’égalisation dans les derniers instants, contraignant les deux équipes à se partager les points.

Ce résultat profite à la RD Congo, qui peut ainsi réduire l’écart. Pendant ce temps, à Yaoundé, les Lions Indomptables ont pris le dessus sur la Libye avec un succès important (3-1), leur permettant de rester au contact du Cap-Vert.

Un doublé de Vincent Aboubakar et une réalisation de Bryan Mbeumo à la 53e minute ont scellé la victoire camerounaise, maintenant ainsi leur ambition de terminer en tête du Groupe D.

Dans le Groupe F, le Burundi entretient encore ses espoirs grâce à une démonstration de force contre les Seychelles (5-0), qui lui permet de grimper à la troisième place, à six longueurs du leader ivoirien.

Autre résultat marquant à Francistown : le Botswana a dominé la Somalie (2-0), rejoignant ainsi l’Ouganda au classement, ce dernier s’étant imposé un peu plus tôt face à la Guinée sur la plus petite des marges.




Coupe du Monde 2026 : Le Nigeria accroché à domicile, l’Afrique du Sud confirme sa supériorité

Nigeria 1-1 Zimbabwe

But : V. Osimhen 74e pour le Nigeria, T.Chirewa 90e pour le Zimbabwe

Le Nigeria a concédé un nul frustrant (1-1) face au Zimbabwe à Uyo, laissant échapper une précieuse victoire dans la course aux qualifications pour la Coupe du Monde 2026.

Dominateurs, les Super Eagles ont trouvé la faille grâce à Victor Osimhen à la 74e minute. L’attaquant de Galatasaray a concrétisé une supériorité longtemps restée stérile face à une défense zimbabwéenne bien organisée.

Mais alors que le Nigeria semblait tenir son succès, un relâchement défensif en toute fin de match a permis à Tawanda Chirewa d’égaliser à la 90e minute. Son tir précis a laissé Francis Uzoho impuissant, réduisant au silence le stade de Uyo.

Ce résultat empêche le Nigeria de se hisser à la deuxième place du Groupe C et complique son parcours qualificatif.

Bénin 0-2 Afrique du Sud

Buts : Lyle Foste 53e, J.Adams 84e

L’Afrique du Sud s’est imposée 2-0 face au Bénin lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, signant une victoire importante à l’extérieur.

Après une première période équilibrée, les Bafana Bafana ont pris l’avantage dès la 53e minute grâce à Lyle Foster, opportuniste devant le but. Le Bénin a tenté de réagir, mais s’est heurté à une défense sud-africaine bien organisée.

En fin de match, Adams a scellé la victoire des siens à la 84e minute, profitant d’une contre-attaque rapide. Ce succès permet à l’Afrique du Sud de conforter sa position dans son groupe, tandis que le Bénin devra rapidement rebondir après cette défaite à domicile.

Grâce à cette victoire, les Bafana Bafana consolident leur première place avec 13 points, tandis que leur dauphin, le Bénin, en compte seulement 8, dans le Groupe C.

Ouganda 1-0 Guinée

But : A. Okello 36e

L’Ouganda a décroché une précieuse victoire face à la Guinée (1-0) lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, s’imposant grâce à un but d’Allan Okello à la 36e minute.

Dans un match disputé, les Cranes ont su capitaliser sur une de leurs rares opportunités, Okello trompant la défense guinéenne d’une frappe bien placée. La Guinée, malgré plusieurs tentatives en seconde période, n’a pas réussi à revenir au score, butant sur une défense ougandaise disciplinée.

Ce succès permet à l’Ouganda de s’emparer de la troisième place du Groupe G avec 9 points, dépassant ainsi la Guinée, qui recule à la quatrième position avec 7 points.

Rwanda 1-1 Lesotho

Buts : J. Kwizera 58e pour le Rwanda; L.Fothoane 82e pour le Lesotho

Après une première période fermée, les Amavubi ont ouvert le score à la 58e minute grâce à Kwizera, qui a conclu une belle action collective. Le Rwanda semblait bien parti pour l’emporter, mais le Lesotho a trouvé les ressources pour égaliser à la 82e minute par Fothoane, profitant d’un moment de relâchement défensif.

Avec ce match nul, le Rwanda reste troisième à égalité avec le Bénin, deuxième, avec 8 points.

Angola 1-2 Cap-Vert

Buts : G. Dala 50e pour l’Angola; D. Livramento 45+2, 63e pour le Cap-Vert

Le Cap-Vert est le grand vainqueur du derby lusophone. Les Requins Bleus se sont imposés 2-1 face à l’Angola lors de cette 6e journée des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, une victoire précieuse à l’extérieur.

Les visiteurs ont pris l’avantage juste avant la pause grâce à Livramento (45+2), profitant d’une défense angolaise passive. L’Angola a réagi dès le retour des vestiaires avec l’égalisation de Gelson Dala à la 50e minute, relançant le suspense.

Mais le Cap-Vert a repris les devants à la 63e minute, Livramento signant un doublé après une belle action collective. L’Angola, malgré quelques occasions en fin de match, n’a pas réussi à revenir au score.

Avec ce succès, le Cap-Vert prend des points importants et s’envole en tête du Groupe D avec 13 points devant le Cameroun qui en compte 9 avec un match en moins.