Kinshasa : Un réseau des voleurs des motos démantelé par la police dans la commune de Limete

Les éléments de la Police Nationale Congolaise ont mis la main sur des présumés voleurs des motos ce mercredi 8 janvier 2025.

Selon la victime, les malfrats sont tombés dans le filet des forces de l’ordre après avoir commis à deux reprises leur forfaits chez un pasteur habitant sur Dilandos, à la première rue, commune de Limeté.

« Ces voleurs avaient volés ma première moto au mois de décembre. Aujourd’hui ils ont volé une autre. Suis étonné de constater qu’ils opèrent pendant la journée. J’ai déposé une plainte au poste de notre Police qui se trouve à quelques mètres de l’église. C’est après la descente des éléments sur terrain, qu’ils sont tombés sur ces malfrats », témoigne la victime qui ne veut pas être dépendant de ses fidèles à Cent pour Cent.

Tout en Félicitant la police pour ce travail abattu, ce pasteur encourage par ailleurs la population à collaborer avec les services afin de dénicher les malfaiteurs.

Il souhaite cependant que les présumés voleurs restituent ses engins et qu’ils subissent la rigueur de la loi.

 

 

Jonsard Mikanda




Chine : le défi immobilier

Le glissement des prix de l’immobilier pourrait présager des ajustements économiques pénibles.

Les problèmes immobiliers sont-ils différents en Chine ? Dans un article de 2020 intitulé « Peak China Housing » (fondé sur des chiffres antérieurs à la COVID), nous soutenions que la Chine devait faire face à une transition difficile d’une croissance tirée par l’immobilier vers une croissance plus équilibrée. À l’époque, cette thèse était loin de faire l’unanimité. La plupart des experts estimaient que s’il devait y avoir un ralentissement de l’envolée des prix de l’immobilier et du secteur de la construction en Chine, il serait très progressif et n’aurait guère d’incidence sur la croissance tendancielle.

Certes, les prix de l’immobilier dans le pays avaient décuplé depuis le début des années 90, ce qui était bien supérieur à l’augmentation qu’avaient connue l’Espagne, les États-Unis et l’Irlande avant la crise financière mondiale de 200809. Mais cette croissance était partie d’un niveau initial extrêmement bas, et un deux-pièces dans le centre de Beijing ne coûtait encore que le quart du prix d’un appartement comparable à Manhattan. De plus, l’économie chinoise jouissait d’une croissance spectaculaire depuis 40 ans, et la majorité des experts ne prévoyaient qu’un ralentissement modeste.

Les bulles immobilières ont joué un rôle central dans les crises financières d’après-guerre, non seulement aux États-Unis et en Europe, mais aussi en Asie de l’Est et au Japon dans les années 90. Le livre intitulé Cette fois, c’est différent (Reinhart et Rogoff, 2009) montrait les remarquables similitudes quantitatives des retombées des crises financières d’une époque à l’autre et d’un pays à l’autre, comme en témoignent leurs effets non seulement sur les prix de l’immobilier, mais aussi sur la croissance, le chômage, les cours de la bourse et la dette publique. Si bon nombre de chercheurs ont examiné depuis lors d’autres façons, axées principalement sur la croissance, de déterminer le début des crises rares sont ceux qui ont remis en cause l’approche plus globale des effets macroéconomiques des bulles immobilières alimentées par le crédit présentée dans l’ouvrage.

L’exception chinoise

Cependant, la plupart des chercheurs et des commentateurs ont avancé que la singularité de la Chine ne se limitait pas à sa trajectoire de croissance extraordinaire. D’une part, instruits par les crises financières occidentales, les dirigeants chinois auraient adopté des règles bien plus strictes sur les apports initiaux, exigeant généralement un montant de 30 % au minimum, alors qu’avant la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis, les banques n’exigeaient parfois aucun apport : la hausse des prix impliquait, du moins en théorie, que le logement pour lequel les acquéreurs contractaient un emprunt représenterait de toute façon un capital substantiel au bout de quelques années.

D’autre part, le gouvernement chinois aurait régulièrement réagi aux problèmes financiers avec une compétence et une souplesse remarquables, par exemple lorsqu’il a fallu faire face à une série de faillites d’entreprises survenues dans les années 90 après l’unification du régime de change chinois en 1994.

Enfin, l’une des raisons pour lesquelles les crises financières ont des effets aussi profonds et durables sur la croissance est qu’il peut falloir des années pour répartir les pertes causées par les faillites à la suite d’une chute des prix immobiliers. Forte d’une puissante administration centrale, la Chine serait apte à éviter ces problèmes.

De surcroît, le fait que les citoyens chinois ne soient autorisés à détenir qu’une gamme d’actifs limitée pourrait continuer d’orienter une part importante de la richesse vers le logement.

Quels étaient alors les indicateurs qui laissaient entrevoir il y a cinq ans qu’un problème immobilier porteur de vastes conséquences systémiques couvait peut-être, même s’il ne prenait pas la forme d’une crise financière classique à l’occidentale ? Ils étaient nombreux.

Premièrement, les ratios du prix des logements sur les revenus à Beijing, Shenzhen et Shanghai avaient atteint un niveau représentant près du double de ceux de Londres et de Singapour, et du triple de ceux de Tokyo et New York. Bien entendu, à long terme, le coût des appartements dans les principales villes chinoises aurait dû égaler celui d’autres grandes villes du monde, mais les prix semblaient s’emballer.

Deuxièmement, les ménages chinois s’endettaient à un rythme exceptionnel : le ratio de la dette des ménages sur le PIB a triplé entre 2008 et 2023, passant de moins de 20 % à plus de 60 %.

Troisièmement, les inégalités augmentaient en Chine (comme partout ailleurs), et un certain nombre de familles étaient désormais propriétaires de plusieurs logements que les familles plus modestes n’avaient pas forcément les moyens de louer. Notre article citait aussi plusieurs autres facteurs.

Baisse des rendements

Mais l’argument le plus convaincant soulignait que certains éléments indiquaient une baisse des rendements chinois. Comme le montre le tableau 1, le secteur immobilier (résidentiel et commercial, demande directe et demande indirecte) représentait 25 % de l’économie chinoise en 2021 (22 % hors contenu importé), et 31 % en comptant les infrastructures. Ce chiffre est bien supérieur à celui mesuré aux États-Unis (18 % infrastructures comprises) et avoisine celui enregistré au plus fort du boom de la construction en Espagne et en Irlande.

Le problème n’est pas seulement l’échelle actuelle des activités de construction, c’est aussi le fait qu’elle s’ajoute à deux décennies d’accumulation rapide, en particulier depuis 2010, année où un plan de relance chinois largement salué qui visait à contrer la crise financière mondiale a donné un fort coup d’accélérateur au secteur de la construction.

Quiconque s’est rendu en Chine sait que les infrastructures y sont de tout premier ordre, même dans les provinces les plus reculées. L’accumulation de biens immobiliers jusque dans les villes petites et moyennes est tout aussi impressionnante, tant quantitativement que qualitativement : la surface habitable par personne dans le pays est aujourd’hui supérieure à celle de tous les grands pays européens, alors que le PIB par habitant est inférieur de deux tiers.

Même il y a cinq ans, il aurait dû être clair qu’un ajustement significatif était inévitable, tout au moins le suggérions-nous. Certains chercheurs estimaient au contraire que l’ajustement de la Chine à un marché immobilier plus réduit pourrait en principe se faire très progressivement, si l’on investissait dans la reconstruction des logements insalubres sur plusieurs décennies.

Cependant, cette thèse ne résiste pas à l’examen. En Chine, la plupart des logements sont relativement récents à l’heure actuelle, et les habitations délabrées se trouvent en grande partie dans les régions du pays où la population diminue depuis longtemps.

Plus récemment, d’autres observateurs ont émis l’idée que la Chine pourrait procéder à la reconversion de son secteur de la construction dans la perspective de la transition écologique. Mais le secteur immobilier et les secteurs connexes, qui représentent environ 15 % de l’emploi, sont tout simplement trop volumineux pour pouvoir être facilement réabsorbés.

En réalité, très peu de pays ont pu facilement maintenir leur croissance quand leur secteur immobilier connaissait des difficultés, et cela a souvent débouché sur une crise financière. Singapour, peut-être, fait figure d’exception. Mais la cité-État est une petite économie ouverte dont la population ne représente même pas 0,5 % de celle de la Chine.

La Chine peut aussi muscler ses exportations. On pourrait penser que les pays ayant de réelles ambitions en matière de transition écologique réserveront un bon accueil à ses véhicules électriques à bas coût. Cependant, les frictions géopolitiques et le populisme aux États-Unis et en Europe rendent cette évolution difficile.

Approche ville par ville

Quels sont les éléments qui permettent d’affirmer que le ralentissement de la croissance chinoise est réellement dû à la baisse des rendements et non, par exemple, aux suites de la pandémie ? Les données détaillées sur la croissance et l’investissement immobilier ville par ville et l’élaboration de mesures de la construction immobilière cumulée permettent de vérifier l’effet de la baisse des rendements dans le temps et dans l’espace.

C’est ce que nous avons fait dans un article de novembre 2024, au moyen d’instruments et de facteurs de contrôle appropriés. Nous avons constaté que, dans les faits, les villes qui ont déjà substantiellement étoffé leur parc immobilier retirent un bénéfice nettement moindre des nouveaux investissements immobiliers. Elles sont aussi confrontées à un endettement plus élevé de l’administration locale, notamment parce que la croissance ne compense pas les dépenses d’investissement.

Comme le montre le graphique 1, nos calculs permettent de comparer l’évolution des prix ces dernières années dans différents groupes de villes chinoises : le premier échelon correspond à Beijing, Shenzhen, Guangzhou et Shanghai, le deuxième aux capitales de province et aux villes administratives, et le troisième aux villes plus petites et généralement plus pauvres.

Dans ce dernier groupe, qui représente 60 % du PIB du pays, les prix chutent. Il est tout-à-fait normal que les problèmes immobiliers se concentrent dans certaines parties du pays. Pendant la crise financière des prêts hypothécaires aux États-Unis, par exemple, les problèmes n’étaient très graves que dans quatre ou cinq États. La situation n’en a pas moins mené à une crise bancaire qui s’est propagée dans tout le pays.

De même en Chine, toutes les villes du troisième échelon n’ont pas vu leur secteur immobilier s’effondrer. Certaines petites villes, surtout dans le sud, prospèrent. Mais beaucoup d’autres voient partir leurs jeunes et leurs emplois.

Le graphique 2 illustre une autre mesure des tensions dans le secteur : le ratio, par an, du nombre de projets de construction inachevés rapporté au nombre de projets achevés. La hausse de ce ratio au fil du temps indique une multiplication du nombre de projets qui n’ont pas pu être menés à terme, d’acquéreurs se désistant ou de biens faisant l’objet d’un litige. Nous nous sommes concentrés sur le secteur immobilier, mais plusieurs mesures indiquent que la construction d’infrastructures dépasse aussi la demande dans certaines parties de la Chine.

Transition difficile

Tout ce qui précède souligne les difficultés de la transition hors de l’immobilier, même sans crise financière à l’occidentale. Dans notre article de 2020, qui s’appuyait sur des données d’entrées–sorties globales, nous calculions qu’un recul de 20 % du secteur immobilier chinois conduirait à une chute de 5 à 10 % de la production, en chiffres cumulés sur plusieurs années, même en l’absence de crise financière.

Nos travaux plus récents, fondés sur les régressions de la croissance dans quelque 300 villes chinoises, montrent que la baisse des rendements dans l’immobilier peut contribuer au ralentissement de la croissance chinoise à hauteur de 2 % environ. Là encore, ce chiffre ne tient pas compte des problèmes financiers tels que la fragilité de la dette des administrations locales ni des effets qu’aurait sur la consommation une nouvelle chute des prix du logement. Il constitue donc une borne inférieure des incidences potentielles sur la croissance.

Nous ne spéculerons pas ici sur les politiques futures, même s’il semble qu’une perte de confiance dans l’immobilier ait nettement plombé la consommation et que les administrations locales soient en proie à d’immenses problèmes financiers. En toute hypothèse, il est malheureusement clair à présent que la Chine n’est pas aussi différente que le pensaient la plupart des chercheurs il y a encore cinq ans. Comme bien d’autres pays par le passé, elle doit elle aussi relever un défi difficile, celui de neutraliser les répercussions profondes sur la croissance et les finances d’un ralentissement prolongé de l’activité immobilière.

KENNETH ROGOFF est titulaire de la chaire Maurits C. Boas d’économie à l’Université Harvard ; il a été chef économiste et directeur du département des études au FMI ; YUANCHEN YANG est économiste au département Hémisphère occidental du FMI.




RDC: Le tueur de deux sujets Chinois à Mwene-ditu arrêté par les services de sécurité 

L’assassin de deux chinois à Mwene-Ditu, le policier Mutombo Kanyemesha, alias “méchant méchant”, a finalement été arrêté ce mercredi 8 janvier 2025 à Ngandanjika, dans la province de Lomami alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Grand Katanga.

L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, qui avait appelé à son arrestation, à l’instar du gouvernement Congolais, félicite les autorités de la province de Lomami pour cette prouesse et plaide pour un procès juste et équitable.

Signalons que cet homme en uniforme avait abattu, le mercredi 1er janvier, ces deux ingénieurs chinois de l’entreprise CREC-6 qui construit la RN1, axe Mwénéditu-Lupata, suite à un conflit lié à la viande de bœuf.

 

Loup solitaire




Le vrai coût de la vie

La forte hausse des coûts de l’emprunt, en particulier ceux liés à l’immobilier résidentiel, a favorisé un déphasage entre les statistiques de l’inflation et le moral des consommateurs.

Les Américains commencent enfin à ressentir un regain d’optimisme à l’égard de l’économie. Le moral des consommateurs, mesuré par l’indice de l’Université du Michigan sur la confiance des consommateurs, a atteint en mars son niveau le plus élevé depuis près de trois ans. Le moral s’est quelque peu dégradé depuis lors, mais les consommateurs semblent pour la plupart penser que leur sort est en train de s’améliorer.

Il était temps. Depuis la pandémie, les Américains affichent un mécontentement systématique quant à la situation économique. Le moral des consommateurs a sombré au plus bas niveau jamais enregistré lorsque l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis 40 ans au milieu de l’année 2022. Il n’a pas décollé de ces profondeurs pendant la majeure partie de 2023, en dépit d’une série d’indicateurs signalant une reprise économique plus générale, notamment une croissance plus forte, une augmentation de l’emploi et un ralentissement de l’inflation.

Les économistes sont restés perplexes face à ce paradoxe apparent : leurs prédictions sur la réaction de la population à des nouvelles économiques positives ne concordaient pas avec la persistance d’un moral globalement négatif chez les consommateurs. Certains ont avancé qu’il fallait du temps pour que les gens tirent parti du ralentissement de l’inflation, d’autres ont parlé de perceptions (vibes) négatives, tandis que d’autres encore ont souligné les prix élevés des biens les plus appréciés des consommateurs, comme l’essence et les produits d’épicerie. Des chercheurs ont regroupé ces théories ainsi que d’autres dans l’hypothèse de la « douleur projetée », selon laquelle le moral économique pourrait désormais être déterminé par des préoccupations non économiques.

Nous ne rejetons aucun de ces arguments. Mais dans un article récent rédigé en collaboration avec Karl Oskar Schulz de l’Université Harvard, nous affirmons que cette explication passe outre un mécanisme essentiel dont les économistes et les décideurs tenaient davantage compte par le passé : la hausse du coût de l’argent.

Pour les consommateurs, le coût de l’argent fait partie du coût de la vie. Aussi, lorsque les taux d’intérêt ont atteint des sommets inégalés depuis 20 ans au second semestre de 2023, les consommateurs ont ressenti des pressions financières. Aux États-Unis, les prix des logements ont encore augmenté de plus de 50 % depuis le début de la pandémie et les taux d’intérêt des prêts hypothécaires ont à peu près doublé. Le paiement des intérêts liés à un nouveau prêt hypothécaire sur 30 ans pour un logement moyen a quasiment triplé depuis fin 2019. Les remboursements au titre d’un nouveau prêt automobile ont presque doublé. En conséquence, les paiements d’intérêts des ménages ont augmenté d’environ 30 % en 2023, soit la hausse la plus rapide jamais enregistrée (graphique 1).

Toutefois, l’indice des prix à la consommation (IPC) ne prend directement en compte aucune de ces augmentations. Tel n’a pas toujours été le cas. Lorsqu’Arthur Okun a proposé, dans les années 70, son « indice de souffrance sociale », qui combinait l’inflation et le chômage, l’IPC de l’agence américaine de statistiques du travail englobait alors les taux des prêts hypothécaires et les taux des crédits automobiles. Ces deux éléments ont été supprimés en 1983 et 1998, respectivement. La version actuelle de l’indice de souffrance sociale ne tient donc pas compte d’éléments essentiels des dépenses de consommation.

L’agence américaine de statistiques du travail avait des raisons valables de retirer les taux hypothécaires et les taux des crédits automobiles de son indice, et nous ne pensons pas qu’elle devrait les rétablir. En revanche, nous estimons que cette lacune dans l’indicateur actuel constitue un élément essentiel pour appréhender l’état d’esprit des consommateurs américains. Une fois ce changement intégré, il est possible de se pencher sur les autres hypothèses.

Absence du coût de l’argent

Nous présentons notre argumentation en trois étapes. D’abord, nous montrons que les variations de l’indice de l’Université du Michigan sur la confiance des consommateurs qui ne peuvent être expliquées par l’inflation et le chômage ont toujours présenté une forte corrélation avec des indicateurs indirects de l’augmentation des coûts de l’emprunt des consommateurs.

Les données sous-jacentes de l’enquête de l’université peuvent être regroupées en deux catégories : les préoccupations liées au revenu et celles relatives au coût de la vie. Les préoccupations au sujet du revenu sont tombées, en 2023, à un niveau comparable à celui d’avant la pandémie. Ces inquiétudes étaient donc cohérentes avec un environnement de faible taux de chômage et n’expliquent pas l’anomalie de l’état d’esprit des consommateurs.

Les préoccupations liées au coût de la vie ont tendance à être en forte corrélation avec l’inflation officielle. Elles ont atteint des sommets durant les cycles inflationnistes du début des années 80, du début des années 90, de la fin des années 2010 et de la récente période de l’après-COVID. La part des préoccupations relatives au coût de la vie que ne peuvent expliquer les variations de l’inflation officielle est toutefois montée en flèche durant ce cycle. Cette part inexpliquée est fortement corrélée à la fois à la hausse réelle des charges d’intérêt liées aux prêts hypothécaires et à la volonté des banques de consentir des prêts à la consommation à remboursements échelonnés. Ces résultats portent à croire que l’exclusion du coût de l’argent des indicateurs officiels explique en grande partie l’écart entre le niveau d’inquiétude des consommateurs et les taux d’inflation officiels.

Coûts de l’emprunt

Ensuite, nous montrons que d’autres questions de l’enquête fournissent des preuves directes qu’en 2023, les inquiétudes des consommateurs au sujet des coûts de l’emprunt ont atteint des niveaux qui n’ont été dépassés que pendant la présidence de Paul Volcker à la Réserve fédérale, de 1979 à 1987. Nous établissons un indice qui synthétise les variations dans les réponses aux questions sur les coûts de l’emprunt concernant les biens durables, les véhicules et les logements.

Les préoccupations des consommateurs relatives aux taux d’intérêt ont connu deux pics manifestes. Le premier se situe à l’époque de Volcker, durant laquelle le taux des fonds fédéraux et les taux hypothécaires ont bondi au-dessus de 15 %. Ces inquiétudes ont fortement diminué après l’assouplissement de la politique monétaire de la Fed en 1982. Le deuxième pic de préoccupation des consommateurs s’est produit en 2023. Cet indicateur devrait s’améliorer avec le début de la baisse des taux d’intérêt.

Enfin, nous présentons des mesures de rechange du coût de la vie qui intègrent explicitement le coût de l’argent. La méthodologie actuelle de l’agence américaine de statistiques du travail s’appuie uniquement sur le marché locatif pour expliquer les variations de l’équivalent-loyer des propriétaires (Bolhuis, Cramer et Summers, 2022). Avant 1983, l’IPC comprenait une mesure du coût de la propriété qui tenait compte des taux hypothécaires et des prix de l’immobilier résidentiel. De même, les statistiques officielles excluent les coûts des crédits automobiles et d’autres paiements d’intérêts sur les prêts personnels (les dettes sur cartes de crédit, par exemple) qui rendent mieux compte des coûts réels supportés par les consommateurs.

Ces précisions étant apportées, nous présentons des indicateurs de substitution à l’IPC qui tiennent compte des paiements d’intérêts hypothécaires, des paiements d’intérêts sur les prêts personnels au titre de crédits automobiles et d’autres consommations non liées au logement, ainsi que des coûts de location avec option d’achat de véhicules. Notre principal indicateur de rechange pour l’inflation reconstitue l’IPC d’avant 1983 et l’élargit en y intégrant les coûts de l’accession à la propriété et les paiements d’intérêts sur les prêts personnels. Ces indicateurs de rechange laissent apparaître à la fois un pic beaucoup plus élevé et le maintien d’une forte inflation tout au long de 2023 (graphique 2).

Notre méthodologie de rechange pour l’inflation de l’IPC contribue grandement à résoudre l’énigme de la persistance du moral en berne des consommateurs dans un contexte de faible taux de chômage et de baisse de l’inflation officielle. Tout au long de 2023, l’écart entre le moral des consommateurs et la situation économique, après prise en compte du chômage, de l’inflation officielle selon l’IPC et de la croissance du marché boursier américain, a atteint des niveaux records. La prise en compte des coûts de l’accession à la propriété immobilière et des paiements d’intérêts sur les prêts personnels permet de combler plus des deux tiers de cet écart pour l’année 2023.

Depuis la publication de notre étude, certains chercheurs ont laissé entendre que les facteurs qui influent le plus sur le moral des consommateurs sont les prix de l’essence et des articles d’épicerie, et non les coûts de l’emprunt. Nous constatons, toutefois, que l’écart demeure quasiment inchangé, même après prise en compte des variations des prix de l’essence et de l’épicerie.

Explication concrète

L’écart entre les mesures du bien-être économique effectuées par les économistes et ce que les consommateurs déclarent effectivement ressentir a laissé nombre de chercheurs perplexes. Les observateurs ont parlé d’une vibecession — une récession qui trouverait son origine non pas dans une hausse du coût de la vie ou d’une augmentation du chômage, mais dans les vibes, autrement dit les perceptions — dès le milieu de 2023. Le faible moral des consommateurs, qui aurait pourtant dû être largement positif compte tenu de la forte croissance du PIB, de la baisse des prix et de la poursuite de la création d’emplois en 2023, présageait-il d’une récession ? Tout rentrerait-il dans l’ordre si les prix de l’essence et des articles d’épicerie revenaient à des niveaux plus normaux ?

Nous présentons une explication plus concrète de l’écart entre le moral des consommateurs et les fondamentaux économiques : les consommateurs jugent leur propre bien-être économique en tenant compte du coût de l’argent. Les économistes et les indicateurs officiels passent à côté de cet élément essentiel.

Le déficit de moral observé en 2023 ne s’est pas limité aux États-Unis ou à ce cycle, comme le montrent nos travaux. Les consommateurs du monde entier ont assimilé les données économiques d’une façon cohérente avec le moral affiché par les consommateurs lors des précédents épisodes de forte inflation et de hausse des taux d’intérêt. Les données recueillies à l’échelle des pays confirment que les consommateurs du monde entier se soucient du coût de l’argent : les pays ayant connu les plus fortes hausses des coûts de l’emprunt sont en général ceux où le moral des consommateurs a été le plus en décalage avec les fondamentaux. Nous avons trouvé peu d’éléments probants qui montrent que les États-Unis — en dépit de la montée de l’esprit partisan, de la méfiance sociale et de rapports détaillés faisant état d’une « douleur projetée » générale — se sont distingués de façon significative des autres démocraties occidentales.

Depuis la publication de notre article, il est de plus en plus reconnu que le coût de l’immobilier résidentiel constitue une préoccupation majeure pour les consommateurs des pays riches (Romei et Fleming, 2024). La baisse des taux d’intérêt n’est pas une panacée pour le marché sclérosé de l’immobilier résidentiel aux États-Unis et ailleurs, mais elle pourrait contribuer à remonter le moral des consommateurs si davantage de logements sont construits et si les populations jouissent d’un meilleur accès à des financements abordables. Si l’offre de logements reste faible et que la baisse des taux d’intérêt ne contribue qu’à gonfler les prix, les consommateurs risquent d’être encore plus pessimistes que ne le laisse supposer l’indice de souffrance sociale.

LAWRENCE H. SUMMERS, ancien secrétaire au Trésor des États-Unis, est professeur titulaire de la chaire Charles W Eliot à l’Université Harvard ; MARIJN A. BOLHUIS est économiste au département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI ; JUDD CRAMER est maître de conférences en économie à l’Université Harvard.




Des ponts plutôt que des murs

De l’intérêt de mettre la macroéconomie en regard avec l’économie immobilière.

La macroéconomie, par définition, s’intéresse à l’économie dans son ensemble et laisse de côté les évolutions microéconomiques de moindre ampleur à l’échelle des entreprises ou des secteurs. En 2007, Edward Leamer, professeur d’économie à l’Université de Californie à Los Angeles, a attiré l’attention sur le fait que cette lacune avait un coût élevé, avançant qu’il était inutile de tenter d’analyser les cycles économiques sans prêter attention au secteur du logement.

Comme il l’explique dans « Housing IS the Business Cycle », article désormais célèbre, le marché du logement est crucial pour comprendre pourquoi les économies connaissent des périodes ’’d’expansion et de récession. Il fait remarquer que presque toutes les récessions survenues aux États-Unis depuis la seconde guerre mondiale ont été précédées de difficultés dans ce secteur. En d’autres termes, nous aurions tout intérêt à jeter des ponts entre la macroéconomie et l’économie immobilière plutôt que de les cloisonner.

Après tout, l’incidence du logement sur la macroéconomie est évidente partout dans le monde. Les villes sont parmi les endroits les plus productifs de la planète : elles regorgent de créativité et d’idées innovantes, et sont les moteurs de la croissance économique. Pourtant, dans nombre d’entre elles, le coût du logement est prohibitif, même pour les cadres qui gagnent relativement bien leur vie, et encore plus pour les travailleurs essentiels moins bien rémunérés qui assurent la sécurité, la propreté et le bon fonctionnement des centres urbains. Beaucoup de ces travailleurs agents de police, enseignants, infirmiers, livreurs — exercent une activité en présentiel. Ils ne peuvent donc pas tirer parti de l’essor du télétravail pour trouver un lieu de vie plus abordable pour eux et leur famille.

 

Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui sont en majorité des pays riches, les prix de l’immobilier ont augmenté de près de 40 % en termes réels au cours des dix dernières années. Aux États-Unis, cette hausse est d’environ 50 %. Stimulée par la croissance démographique et la hausse des revenus, la demande de logements a été extrêmement forte au cours des dernières années. Toutefois, l’offre n’a pas suivi le même rythme, en partie en raison des règles d’occupation des sols (destinées, par exemple, à empêcher la construction de logements collectifs dans des quartiers où l’on trouve des maisons individuelles), limitant le nombre de logements pouvant être construits sur une parcelle donnée. Entre autres conséquences, cela risque d’exacerber les inégalités intergénérationnelles : 60 % des 18–29 ans se déclarent modérément ou fortement préoccupés par la recherche d’un logement adéquat. L’accessibilité financière du logement est une source d’inquiétude croissante pour les entreprises également. Celles-ci déclarent être obligées d’augmenter le salaire de leurs employés et d’allouer un budget accru au coût de la main-d’œuvre.

Et ce problème ne concerne pas uniquement les pays riches. Les logements à un coût abordable sont rares, particulièrement pour les plus pauvres. Par exemple, l’OCDE estime qu’en Colombie, 82 % des locataires du quintile de rémunération le plus bas versent plus de 40 % de leurs revenus à des propriétaires privés.

Les prix élevés des biens immobiliers et des loyers peuvent pousser à l’endettement excessif. Comme l’a montré le FMI, l’emprunt des ménages peut stimuler la croissance économique à court terme, mais il a de graves répercussions à long terme : les consommateurs limitent leurs dépenses pour rembourser leur dette, l’économie ralentit et le chômage augmente. En Chine, par exemple, la dégradation du marché du logement a eu une incidence majeure sur la consommation. Un choc économique soudain — tel qu’une chute des prix de l’immobilier — pourrait déclencher une spirale de défaut de paiement qui ébranlerait tout le système financier.

Si des ponts avaient été établis entre la macroéconomie et l’économie immobilière, nous aurions sans doute mieux anticipé les évolutions constatées lors de la crise financière mondiale de 2008–09. Nous aurions sans doute aussi mieux compris les récentes problématiques liées aux politiques, comme le montrent les articles du dossier spécial de ce numéro.

Si des ponts avaient été établis entre la macroéconomie et l’économie immobilière, nous aurions sans doute mieux anticipé les évolutions constatées lors de la crise financière mondiale de 2008–09.

Cette année, les macroéconomistes ont dû relever deux grands défis : déterminer les causes et la durée probable du regain d’inflation en 2021–22 et établir un moyen de favoriser un « atterrissage en douceur » en ralentissant l’économie afin de contenir l’inflation sans basculer dans la récession. Ils auraient mieux répondu à ces questions de politique générale essentielles s’ils avaient eu une compréhension plus approfondie des évolutions du marché immobilier.

Le taux d’inflation obstinément élevé aux États-Unis était le résultat de facteurs complexes et mouvants liés à la demande et à l’offre. Le rôle du logement a toutefois été une surprise, poussant d’éminents macroéconomistes à se démener pour comprendre précisément comment les prix de l’immobilier et des loyers participaient de la mesure du coût de la vie. En effet, la hausse du coût de l’emprunt immobilier a contribué au pessimisme déconcertant des consommateurs dans leur perception de la situation économique et a suscité de nombreuses interrogations chez les économistes déterminés à expliquer l’absence de lien avec l’indice des prix à la consommation.

Les banques centrales ont dû relever le défi de déterminer dans quelle mesure le relèvement des taux d’intérêt qu’elles avaient appliqué pour contenir l’inflation affecterait le secteur du logement et l’économie dans son ensemble. Ce n’est pas une tâche facile. Les canaux par lesquels les taux d’intérêt influent sur le marché du logement sont complexes et évoluent dans le temps. Un économiste qui chercherait à les comprendre devrait étudier les marchés immobiliers et disposer de connaissances approfondies qu’on ne trouve pas dans les manuels de macroéconomie en général, comme le faisait remarquer Edward Leamer il y a près de 20 ans, lorsqu’il déplorait de ne pouvoir trouver ne serait-ce qu’un seul manuel qui accorderait à l’immobilier toute la place qu’il mérite.

L’un des canaux susceptibles de faire varier l’effet des taux d’intérêt sur le logement est la part des prêts hypothécaires à taux fixe, qui est presque nulle en Afrique du Sud, alors qu’elle est supérieure à 95 % aux États-Unis et au Mexique, par exemple. Les autres facteurs déterminants de la puissance de la politique monétaire sont notamment le niveau d’endettement des propriétaires, l’ampleur des restrictions imposées à l’offre, et l’appréciation des prix immobiliers et leur possible surévaluation, autant de facteurs qui peuvent être difficiles à mesurer.

Si la situation n’était pas déjà suffisamment complexe, la force de ces canaux évolue avec le temps. La part des prêts hypothécaires à taux fixe a, par exemple, récemment augmenté dans de nombreux pays. Par ailleurs, l’accès au refinancement varie selon les pays et selon les périodes. Pour ajuster la politique monétaire, il est indispensable d’avoir une compréhension fine du marché immobilier d’un pays.

Se nourrir, se vêtir et se loger sont considérés comme des besoins humains fondamentaux. De fait, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et plusieurs autres traités internationaux relatifs aux droits humains ont reconnu le droit à un logement convenable. L’élimination de la faim est l’un des objectifs de développement durable phares de l’ONU (objectif 2). Des organismes des Nations Unies, comme le Programme alimentaire mondial, passent à l’action lorsque les prix alimentaires flambent, et même le FMI lance de nouveaux programmes de prêt pour aider les populations et les pays à faire face en cas de chocs sur les prix des denrées alimentaires. Le logement est le parent pauvre des objectifs de développement durable, dans lesquels il est à peine mentionné, alors que son accessibilité est un problème omniprésent dans nombre, si ce n’est dans la majorité, des principales puissances économiques de la planète. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été au cœur de plusieurs campagnes électorales nationales et locales.

PRAKASH LOUNGANI dirige le master d’économie appliquée à l’Université Johns Hopkins.




L’avantage comparatif de l’espèce humaine

Les êtres humains ont dominé la planète grâce à leurs récits ; pour Yuval Noah Harari, il est possible qu’ils n’en soient plus les auteurs pour très longtemps.

Contrairement à l’Homo economicus, un modèle hyperrationnel créé pour expliquer nos choix financiers, les décisions d’Homo sapiens ont toujours été fortement tributaires des paramètres sociaux et des émotions que suscitent les récits.

Éternel curieux, Yuval Noah Harari s’intéresse à l’évolution humaine en tant que philosophe et historien. Sapiens : Une brève histoire de l’humanité, publié en 2014 et traduit dans près de 40 langues, s’est imposé comme un phénomène international. Son dernier livre, Nexus : Une brève histoire des réseaux d’information de l’âge de pierre à l’IA, examine l’évolution des réseaux de communication humains et comment l’intelligence artificielle pourrait à terme nous battre à notre propre jeu.

Yuval Harari est actuellement professeur d’histoire à l’Université hébraïque de Jérusalem et chercheur émérite au Centre for the Study of Existential Risk de l’Université de Cambridge. Il s’est entretenu avec Bruce Edwards, de F&D, sur les thèmes du récit, de la confiance et de l’IA.

F&D : L’une des grandes idées sur lesquelles vous fondez votre histoire d’Homo sapiens est sa capacité sans égale à imaginer l’avenir. Comment nos récits nous ont-ils permis de triompher des autres espèces qui évoluaient à nos côtés ?

YNH : Notre pouvoir c’est la coopération. Les chimpanzés, par exemple, ne peuvent coopérer que lorsqu’ils sont très peu nombreux, mais Homo sapiens peut coopérer avec d’innombrables individus. Il y a aujourd’hui 8 milliards de personnes dans le monde qui — malgré les nombreuses divergences et les nombreux conflits qui les opposent — font pratiquement toutes partie des mêmes réseaux commerciaux. La nourriture que nous mangeons, les vêtements que nous portons, l’énergie que nous consommons proviennent souvent d’une autre partie du monde, créés par des personnes que nous n’avons jamais rencontrées. Ces vastes réseaux de coopération sont notre superpouvoir et reposent sur la confiance. Et comment établir la confiance entre inconnus ? À travers le récit.

Nous bâtissons la confiance en inventant des histoires auxquelles croient de nombreux individus. C’est particulièrement évident dans le cas de la religion ; des millions de personnes peuvent s’unir pour des projets caritatifs comme la construction d’hôpitaux ou pour mener des guerres saintes, parce que ces millions d’étrangers souscrivent à la même mythologie. Mais cela vaut aussi dans le cas de l’économie et du système financier, car l’histoire la plus populaire de tous les temps est celle de l’argent. C’est en fait la seule histoire à laquelle nous croyons tous.

Vous avez pourtant affirmé que l’argent n’est rien de plus qu’un artefact culturel.

Oui. L’argent est un récit, une fiction — il n’a pas de valeur objective. Vous ne pouvez pas manger ou boire des billets et des pièces. Mais vous pouvez remettre un bout de papier qui n’a aucune valeur intrinsèque à un inconnu en échange de pain que vous pourrez manger. Ce système repose sur la croyance collective des mêmes récits sur l’argent ; lorsque l’on cesse d’y croire, tout s’effondre. Nous l’avons constaté plusieurs fois au long de l’histoire, et on le voit aujourd’hui aussi, avec l’avènement de nouvelles formes de monnaies. Que sont le Bitcoin, l’Ethereum et les cryptomonnaies ? Ce sont des récits. La valeur de ces monnaies dépend des histoires que l’on raconte et que l’on croit à leur propos. Les fluctuations de la valeur du bitcoin ne font que refléter le gain et la perte de confiance des gens dans le récit qui l’entoure.

Dans votre dernier ouvrage, Nexus, vous dites que nous nous éloignons de l’économie fondée sur l’argent au profit d’une économie fondée non plus sur les monnaies, mais sur l’échange d’informations. À quoi ressemble cette économie de l’information ?

Commençons par un exemple : l’une des entreprises les plus présentes dans ma vie, c’est Google. Je l’utilise tous les jours, tout au long de la journée. Mais vous ne le devineriez jamais en regardant mon compte en banque, parce qu’il n’y a aucun échange monétaire. Je ne verse aucune somme à Google et vice versa. Je ne fais qu’obtenir des informations auprès de Google.

Et Google obtient de vous des informations.

Exactement. Google obtient de moi beaucoup d’informations sur ce que j’aime, ce que je n’aime pas, mes opinions — toutes sortes de choses — et s’en sert par la suite. Un nombre croissant de transactions dans le monde consistent en cet échange d’informations et non plus en un échange d’un bien contre de l’argent. Le pouvoir, la richesse, la définition même de la richesse dépendent de moins en moins des dollars que l’on possède et de plus en plus des pétaoctets d’informations dont on dispose. Que se passe-t-il lorsque les personnes et les entreprises les plus puissantes possèdent des quantités énormes d’informations qu’elles ne prennent même pas la peine de monétiser, d’échanger contre de l’argent, parce qu’elles peuvent obtenir tout ce qu’elles veulent en échange d’informations ? Pourquoi aurait-on besoin d’argent ? Si on peut acheter des services et des biens avec des informations, on n’a pas besoin d’argent.

La prémisse de Nexus est que les structures de pouvoir et les systèmes de croyances qui ont vu le jour au cours de l’évolution humaine résultent de récits ; cette idée est placée dans le contexte des technologies d’aujourd’hui. Que nous dit ce livre sur les périls de ces réseaux d’information de plus en plus complexes ?

Le premier message, presque philosophique, c’est que l’information n’est pas la vérité. La plupart des informations sont fictives, imaginaires, trompeuses. La vérité est coûteuse : il faut effectuer des recherches, recueillir des preuves, consacrer du temps, des efforts, de l’argent à la production de la vérité. Et la vérité est souvent douloureuse, elle constitue donc un très petit sous-ensemble d’informations.

L’autre message est que nous sommes en train de larguer sur le monde la technologie la plus puissante que nous ayons jamais créée : l’IA. L’IA diffère radicalement des presses d’imprimerie, des bombes atomiques — de tout ce que nous avons inventé jusqu’ici. C’est la première technologie de l’histoire capable de prendre des décisions et de formuler de nouvelles idées toute seule. Une bombe atomique ne pourrait pas décider qui bombarder ; l’IA le peut. L’IA peut prendre des décisions financières et inventer de nouveaux dispositifs financiers. Et l’IA que nous connaissons aujourd’hui, en 2024, ce n’est que les prémices de la révolution que représente l’IA. Nous n’avons encore rien vu.

Il y a un autre aspect important, surtout pour le FMI, c’est qu’un très petit nombre de pays conduisent cette révolution. La plupart des pays sont très loin derrière et si nous n’y prenons pas garde, nous assisterons à une répétition de la Révolution industrielle, puissance dix. Au XIXe siècle, quelques pays — la Grande-Bretagne, puis les États-Unis, le Japon et la Russie — ont été les premiers à s’industrialiser. La plupart des pays n’ont pas compris ce qui se passait. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de machines à vapeur et de télégraphes ? Pourtant, en quelques décennies, ces quelques puissances industrielles ont soit directement conquis, soit indirectement dominé l’ensemble du monde. De nombreux pays commencent à peine à se relever des dommages causés par cette conquête industrielle.

Aujourd’hui, nous avons affaire au tsunami qu’est l’IA. Pensez aux effets que la machine à vapeur et le télégraphe ont eu sur l’inégalité dans le monde, puis multipliez ça par 10, par 100, par 1 000. Vous commencerez alors à mesurer l’ampleur des conséquences qu’auraient la monopolisation de l’énorme puissance de l’IA par une poignée de pays et l’exploitation et la domination comme jamais auparavant de ceux qui seront restés à la traîne.

L’IA sans garde-fous est donc dangereuse, comme vous le dites dans Nexus. Mais les êtres humains, et vous l’exposez clairement dans Sapiens, ont toujours maltraité la planète en toute impunité, « comme des dieux qui ne savent pas ce qu’ils veulent ». Les sciences économiques proposent-elles un moyen pour amortir l’impact de l’union de ces deux forces potentiellement destructrices ?

L’économie concerne la définition des priorités. Vous avez des ressources limitées avec de nombreux désirs et besoins ; il y a donc la question de la vérité et la question des désirs. Quels sont les faits et que voulons-nous ?

En ce qui concerne la question des désirs, le meilleur système que nous ayons trouvé est la démocratie, qui consiste à demander aux gens ce qu’ils veulent. Et les désirs d’un docteur en économie ou d’un prix Nobel ne sont pas plus importants que ceux d’une personne qui n’a pas terminé le secondaire. Le but du système démocratique est de donner un poids égal aux désirs de chacun. Puis, vous avez la question de la vérité : quels sont les faits ? La démocratie n’est pas un système idéal pour le déterminer. Si vous voulez, par exemple, savoir si le réchauffement climatique est réel — s’il résulte de l’activité humaine ou bien d’un cycle naturel du soleil ou d’autre chose — la question ne doit pas être soumise à des élections démocratiques. Cette question concerne la vérité et non les désirs.

 

Une chose que nous avons apprise sur les êtres humains ces derniers millénaires, c’est qu’ils peinent souvent à regarder la vérité en face — pour des raisons personnelles, religieuses, idéologiques. Pour connaître les faits, il faut créer des institutions dotées d’experts qui savent comment analyser les données, mais ces institutions ne devraient pas nous dicter nos désirs ou ce que nous avons à faire. Des experts nous disent : oui, le changement climatique est une réalité, en voici les causes — puis la balle passe dans le camp du processus démocratique.

Mais les décisions démocratiques que prennent les individus sont basées sur les récits qu’ils entendent ; alors que se passe-t-il lorsque ces récits ne sont plus racontés par des êtres humains ?

Nous sommes secoués par un séisme. Les sociétés humaines sont fondées sur la confiance ; la confiance repose sur l’information, sur la communication, et un changement majeur des technologies de la communication déstabilise la confiance entre les individus. Il en résulte un tremblement de terre social et politique. Avec l’avènement de l’IA, les récits qui nourrissent les sociétés humaines sont pour la première fois générés par une intelligence non humaine.

Ces récits peuvent être religieux ou financiers : jusqu’ici, tous les dispositifs financiers ont été conçus par l’esprit humain. Désormais, les dispositifs financiers pourront être inventés par des IA. Le danger est que les IA pourraient inventer des dispositifs financiers qu’aucun humain n’est capable de comprendre, et a fortiori de réglementer.

L’IA peut nous rendre de très grands services, mais c’est un danger existentiel si nous en perdons le contrôle. À mon sens, l’AI, en anglais, est l’abréviation, non pas de l’intelligence artificielle, mais de « alien intelligence ». Pas au sens d’extraterrestre, car elle a été créée dans nos propres laboratoires, mais au sens où le fonctionnement de cette intelligence pour la prise de décisions et la conception d’idées diffère fondamentalement de celui du cerveau humain. C’est une forme d’intelligence qui nous est étrangère. Et il est très dangereux de lâcher des milliards d’agents étrangers dans le monde sans aucun moyen de les contrôler, ni de s’assurer qu’ils utilisent leur colossal pouvoir dans notre intérêt.

Cet entretien a été modifié dans un souci de concision et de clarté. Consulter la page www.imf.org/podcasts pour écouter la version intégrale.

BRUCE EDWARDS est membre de l’équipe de Finances & Développement.




Le PIB à l’avenir

Des indicateurs complémentaires permettent d’évaluer la véritable richesse de notre planète et de déterminer comment l’accroître durablement.

Le produit intérieur brut (PIB) est l’une des statistiques les plus surveillées au monde. Il sert de référence pour évaluer les résultats économiques et d’instrument de mesure de la puissance nationale ; même de légères variations de cette seule statistique peuvent provoquer des fluctuations des marchés financiers. Depuis son lancement en tant qu’indicateur économique il y a quelque 90 ans, le PIB est une pièce maîtresse de la politique économique.

Cependant, il est loin d’être parfait. Le PIB est un indicateur médiocre du bien-être. Il comptabilise l’ensemble des biens et services produits dans un pays en accordant une valeur identique à 100 dollars dépensés, que ce soit en billets de concert ou en frais de procédure judiciaire. Il passe à côté d’une grande partie de ce qui fait le sel de la vie et de ce que nous aimons le plus, à savoir la famille et les amis, la beauté à couper le souffle d’un paysage intact ou le sourire attendrissant d’un enfant. Bon nombre de ces éléments sortent du cadre de l’économie, mais certains chercheurs ont tout de même tenté de les prendre en compte, notamment dans le World Happiness Report (Rapport sur le bonheur dans le monde).

Même en tant que statistique économique, le PIB est un indicateur partiel. Il privilégie le présent et fait abstraction de l’avenir. La production actuelle peut bien épuiser les ressources et endommager la planète, le PIB ne tient pas compte de ces coûts. Deux méthodes complémentaires peuvent permettre de construire des indicateurs qui nous renseignent sur la viabilité de notre activité économique.

La première est celle du produit intérieur net (PIN). Elle consiste à retrancher la dépréciation du capital (et bientôt aussi l’épuisement des ressources naturelles) de la valeur de la production afin de rendre compte plus précisément de la pérennité du revenu national et de notre future prospérité. La deuxième méthode est celle de la richesse globale. Elle promeut des indicateurs de la richesse nationale pour mettre en évidence si nous nous enrichissons ou nous appauvrissons, et ce que nous laisserons aux générations futures, en utilisant une base nettement plus large que notre seule production.

Le produit intérieur net

Si le PIB mesure la production économique totale, une partie du capital physique utilisé pour assurer cette production est perdue en raison de l’usure du matériel de production. Un rouage peut se casser ou une machine se gripper par exemple. De nouveaux gadgets deviennent obsolètes et sont mis au rebut. Le rythme de la dépréciation a tendance à s’accélérer à mesure que les économies se développent et utilisent davantage d’actifs technologiques qui ont une vie productive plus courte.

Le PIN retranche cette dépréciation du PIB et tient ainsi compte du double niveau d’incidence de l’activité économique sur le capital physique, à savoir la constitution d’un nouveau stock parallèlement à la dégradation de l’ancien stock. Par conséquent, il s’agit d’un meilleur indicateur des ressources qui peuvent être réparties entre la consommation actuelle et future.

Tous les pays n’ont pas recueilli les informations dont ils ont besoin pour mesurer avec précision la dépréciation annuelle. Malgré cela, il ressort des données disponibles que le PIN du pays moyen est inférieur d’environ 10–20 % à son PIB.

Le capital physique n’est bien sûr pas le seul facteur de production qui peut être épuisé par le processus de production. Les ressources minérales utilisées pour la production d’aujourd’hui, comme les combustibles fossiles qui alimentent les centrales électriques ou les terres rares présentes dans les smartphones et les véhicules électriques, ne seront plus disponibles demain. C’est pourquoi il serait judicieux d’affiner le concept de PIN en retranchant l’épuisement des ressources non renouvelables de la valeur de la production au fur et à mesure de leur utilisation.

C’est précisément ce que le FMI et ses partenaires s’emploient à faire dans le cadre d’une mise à jour du système adopté à l’échelle internationale pour recueillir des indicateurs de l’activité économique, à savoir le système de comptabilité nationale (SCN). Nous suggérons d’ajuster le PIN pour tenir compte du coût de l’épuisement des ressources non renouvelables dans le système comptable actualisé qui sera achevé l’an prochain. Il s’agira d’un meilleur indicateur des futurs flux de revenus étant donné le stock disponible de ressources non renouvelables.

Les normes comptables mises à jour auront une incidence relativement faible sur le PIN dans la plupart des pays. En revanche, l’obligation supplémentaire de retrancher la valeur de l’épuisement des ressources non renouvelables aura un effet plus prononcé sur les pays qui sont fortement tributaires de l’activité minière et de l’extraction de minerais. Dans ces pays, le PIN pourrait être inférieur de plus de 30 % au PIB. Ce sera un bien meilleur indicateur de la prospérité future pour ces pays.

Fait important, un PIN plus fin influera aussi les taux de croissance de l’activité économique, qui sont en général surveillés de plus près que les volumes. Une augmentation de la production due à l’accélération de l’extraction des ressources se traduirait par une progression moindre du taux de croissance global.

D’autres perfectionnements sont dignes d’intérêt eux aussi. Par exemple, la pollution atmosphérique peut réduire la productivité des travailleurs et avoir une influence directe sur le potentiel de production de l’économie. Plus important encore, elle détériore la qualité de vie des populations et raccourcit leur espérance de vie. Les émissions de gaz à effet de serre nuisent à la capacité de l’atmosphère à réguler le climat. Si l’on peut souhaiter rendre compte en théorie de la dégradation de l’atmosphère dans le PIN, cela n’est pas facile dans les faits. La tâche s’avère particulièrement délicate pour les gaz à effet de serre puisque leurs effets sont mondiaux, et non pas locaux, et se font sentir pendant des siècles.

Le PIB conservera évidemment sa pertinence et restera l’indicateur incontournable de la production économique. Toutefois, nous pensons qu’un plus grand nombre de pays devraient établir des statistiques du PIN et les utiliser davantage pour analyser l’action publique et prendre des décisions. Le PIN devrait compléter le PIB, et non le remplacer, en ajoutant une dimension de durabilité qui serait particulièrement bienvenue.

La richesse globale

Les dirigeants ont pris conscience de l’importance d’intégrer les flux et les stocks dans l’analyse économique. Diverses crises nous ont appris à nous intéresser non seulement aux déficits budgétaires, mais aussi à la dette publique ; aux revenus, mais aussi aux ressources et aux dettes des individus ou des entreprises ; et enfin, aux déficits des transactions courantes, mais aussi aux réserves internationales. De même, il est indispensable d’étudier non seulement des indicateurs de l’activité économique, comme le PIB ou le PIN, mais aussi des indicateurs de la richesse.

Une plus grande richesse aujourd’hui nous permettra de consommer davantage demain. Cela améliore les niveaux de vie. Un indicateur de la richesse devrait englober toutes les ressources qui nous permettront d’acheter ou de produire de nouveaux biens et services. L’usage est de comptabiliser les actifs financiers et le capital physique, mais cela reflète une vision étroite. Comme Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI, l’a déclaré dans un récent discours, « Nous reconnaissons également la nécessité de mettre en place un système permettant de mieux mesurer la richesse, au-delà du PIB traditionnel ; un système qui valorise non seulement le capital produit, mais aussi la nature, les personnes et le tissu social ».

Cela implique d’élargir nos indicateurs de la richesse pour intégrer le capital humain (éducation et santé), le capital naturel (ressources minérales, ressources renouvelables, écosystèmes, eau) et le capital social (bonne gouvernance, civisme). D’après la Banque mondiale, le capital humain représente la part la plus importante de la richesse globale mondiale, soit 64 %. Le capital physique compte pour 31 %. Le reste se répartit équitablement entre les ressources naturelles renouvelables et non renouvelables.

Le SCN actualisé de l’année prochaine mettra en avant des indicateurs de la richesse dans la comptabilité nationale et des modalités de répartition de la richesse. Il élargit la définition du capital naturel, qui se limitait surtout à la richesse minérale jusqu’à présent, pour englober des ressources en énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien. En outre, il accordera une plus grande place à l’établissement de comptes de capital humain dans le prolongement de la principale série de comptes nationaux.

Tous ces éléments contribueront à une mesure plus exhaustive de la richesse et donneront aux autorités des indications plus claires afin de tendre vers une économie qui soit meilleure pour les individus et pour la planète.

 

L’impératif d’aller au-delà des simples statistiques de la production s’est aussi accentué à mesure que l’importance de la viabilité économique, environnementale et sociale est reconnue plus largement.

Suivre le rythme

Le monde change, et les statistiques économiques doivent leur emboîter le pas. Les progrès technologiques bouleversent les méthodes de travail traditionnelles, et les structures économiques évoluent en permanence. Le nouveau SCN rendra mieux compte de la révolution numérique en intégrant la valeur créée par les données dans le PIB comme dans le PIN.

Nous devons faire entrer les innovations dans les manuels statistiques sans plus tarder. Nous devons aussi accomplir des progrès pour intégrer : différentes normes de mesure et de classement des performances économiques ; les activités des pouvoirs publics ; les flux internationaux de biens, services et capitaux ; les émissions de gaz à effet de serre, etc. En l’absence d’une série de comptes compatibles entre eux, il est pratiquement impossible d’avoir une vision claire, cohérente et globale de l’économie. Difficile alors d’élaborer des politiques efficaces à même de relever les défis économiques, environnementaux et sociaux.

Nous ne sous-estimons pas les difficultés. Définir le PIN et la richesse globale est une tâche délicate sur les plans conceptuel et technique. En outre, nos règles doivent être valables pour des pays qui se situent à des niveaux de développement différents et qui sont dotés de structures industrielles diverses.

Toutefois, les normes internationalement reconnues ne sont pas suffisantes à elles seules. Il incombe aux autorités nationales de mettre au point des indicateurs détaillés de la richesse qui soient comparables entre les pays et de les utiliser pour prendre leurs décisions. De nombreux offices statistiques peinent à recueillir des données et à calculer des comptes nationaux qui respectent des normes plus strictes. Alors même que l’achèvement du SCN 2025 approche, un certain nombre de pays n’ont pas encore appliqué la précédente mise à jour adoptée il y a 16 ans, en 2008.

Au FMI, nous sommes résolus à surmonter ces obstacles. Nous collaborons étroitement avec d’autres institutions internationales, offices statistiques nationaux et autres organismes pour établir des normes de qualité sur le plan théorique. À travers nos activités de développement des capacités, souvent menées en partenariat avec d’autres institutions, nous aidons les pays à produire des estimations du PIB et des statistiques connexes plus fiables et pertinentes afin que tous disposent des données dont ils ont besoin pour étayer de bonnes politiques.

L’impératif d’aller au-delà des simples statistiques de la production s’est aussi accentué à mesure que l’importance de la viabilité économique, environnementale et sociale est reconnue plus largement. Parallèlement, notre capacité à brosser un tableau plus précis des économies et des sociétés a progressé elle aussi grâce à des innovations comme l’intelligence artificielle (IA), les mégadonnées et l’imagerie satellitaire. Par exemple, nous pouvons aujourd’hui associer l’IA à des données satellitaires pour mesurer la dégradation des écosystèmes, ce qui contribue à estimer la valeur du capital naturel et les coûts de l’influence des êtres humains sur ce dernier.

Partout dans le monde, les pays s’efforcent de faire croître leur économie et d’augmenter leur PIB. Cela montre le poids que les statistiques peuvent avoir dans le processus de formulation de la politique économique. Mais il ne faut pas privilégier une statistique au détriment de toutes les autres. Des indicateurs complémentaires qui donnent une image plus précise de la richesse de notre planète et du bien-être des populations méritent aussi notre attention.

BERT KROESE est chef statisticien et directeur du département des statistiques du FMI.




RDC : Les administrateurs des territoires du Kasaï-Central et Kasaï-Oriental dotés des véhicules Land Cruiser 

C’est un don du président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi qui a remi aux administrateurs des territoires des provinces du Kasaï-Central et Kasaï-Oriental. Ce don est composé des véhicules Land Cruiser 4×4 destinés aux cinq territoires par chacun.

 

A Kananga tout comme à Mbuji-mayi, les cérémonies de réception de cette dotation par les administrateurs des territoires se sont déroulées le lundi 06 janvier 2024.

 

Ce don vise à faciliter la mobilité de ces administrateurs des territoires afin d’améliorer leurs services vis-à-vis des administrés dans le cadre des itinérances.

 

Au Kasaï-Central, c’est le Vice-gouverneur de province qui a procédé à cette remise des véhicules. Il a appelé les bénéficiaires à une utilisation rationnelle de ces engins.

 

“Ces véhicules ne vous sont pas donnés pour l’usage commercial. On vous croise avec ces engins avec des passagers commerciaux à bord vous allez rencontrer la province sur votre chemin”, a averti Job Kuyindama Kandende.

 

Ces engins viennent ainsi pallier à la difficulté qu’éprouvaient il y a un moment, les administrateurs des territoires pour se déplacer dans les coins reculés du siège du territoire.

 

 

 

 

 

Fabrice Kabamba




Athlétisme: En prévision de sa rentrée sportive, Paradisio Performance Programme clôture le recrutement et retient 30 jeunes élèves

Après la période de recrutement au mois de novembre 2024, Paradisio Performance Programme, cher au DTN Tshiyinga Mafo Hugues, vient officiellement de la clôturer.

Signalons que 30 jeunes élèves sont retenus pour le programme Paradiso Performance Programme Académie. Ces jeunes proviennent des différentes écoles.

Les jeunes exhibant fièrement leurs spikes ou chaussures

La clôture était marquée par la remise des chaussures d’entrainement pour les jeunes. Pour la circonstance c’était de 30 paires de spikes. Des nouveaux équipements ont été également remis pour la saison sportive 2024-2025.

Pour Paradisio Performance Programme élites, 20 athlètes sont retenus pour les élites.

Paradiso Performance Programme est situé sur 148, Avenue Wangata-Ngungu, Commune de Kinshasa, 2è niveau. Contact : Hugues Mafo (Manager) +243815832793.

De

Bonsambo




Taekwondo WT: La Litakin organisera du 24 au 26 janvier 2024 le championnat de Kinshasa

Le dimanche 5 janvier 2025, M. Azama Raissa, président de la Ligue de Taekwondo de Kinshasa ‘’Litakin’’ a tenu une importante réunion avec les présidents de deux ententes de Kinshasa et les délégués des clubs. Les aspects liés à l’organisation du championnat de Kinshasa ont été abordés.

Etaient présents : Me Jean Paul Koyalodi, président de l’Entente de Taekwondo Kin-Ouest et Me Ramazani a représenté Me José Yemba, président de l’Entente de Taekwondo Kin-Est empêché. Me Maria Mfumuyala, président de la commission nationale d’arbitrage ainsi que les délégués des clubs parmi eux Me Caro Kalonga Tshantsha, président de TC Mvita. Me Justin Dingadia, Secrétaire Général de la Fédération Congolaise de Taekwondo ‘’Fecot’’ n’y était que pour éclairer la lanterne de tous sur certaines zones d’ombre avant la tenue proprement dit de cette réunion.

Après discussions, les décisions ci-après ont été prises : 1. Le championnat de Kinshasa se tiendra du 24 au 26/01/2024

2. Pesée : le 24/01/2025 (pesée d’ensemble de 9h00 à 18h00) au Gymnase de la Police.

3. La réunion technique : le 24/01/2025 à 18h30

4. Début de la compétition proprement dite : le 25/01/2025 à 9h00

5. Le lieu : Gymnase de la Police

6. Les catégories/athlètes participants : catégorie normale (juniors et seniors)

7. Le droit de participation : 15000 FC par athlète.

La prochaine réunion est fixée le 12/01/2025 prochain.

De Bonsambo