63ème anniversaire de l’indépendance de la Rdc: Corneille Nangaa fait un sévère réquisitoire de la classe politique congolaise
Dans un message patriotique à l’occasion de la commémoration du 63ème anniversaire de l’indépendance de la Rdc, M. Corneille Nangaa, président du parti Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) et au regard de la situation préoccupante dans laquelle le pays se trouve, il pense que seule une vraie cohésion nationale peut le sauver du naufrage. Il est donc impérieux que les acteurs concernés se mettent autour d’une table, discutent et affrontent ces défis ensemble afin de conjurer toute perspective apocalyptique et s’accorder sur la marche du pays et la manière dont devront être organisées les élections afin d’en garantir la crédibilité, l’inclusivité, la transparence et l’équité.
Dans un message patriotique à l’occasion de la commémoration du 63ème anniversaire de l’indépendance de la Rdc, M. Corneille Nangaa, président du parti Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) constate que dans deux jours, nous célébrons le 63ème anniversaire de notre indépendance. Plus qu’une cérémonie et la célébration d’un événement, il va falloir évaluer notre responsabilité dans ce que nous sommes devenus et devons devenir ; autrement dit, ce que nous avons concrètement fait de cette indépendance et des espoirs qu’elle avait suscités. Dans cette perspective, penser indépendance doit nous engager à mériter de nos valeureux pères qui l’ont obtenue de haute lutte. Cet engagement s’inscrit dans la promotion des valeurs de liberté, de dignité, de travail, de productivité, de vérité historique et d’un réel épanouissement, valeurs dont est tributaire notre place dans le monde.
Soixante-trois ans après, notre société était censée franchir le seuil de la pauvreté pour jouer un rôle moteur dans le développement du continent, la démocratie participative, les libertés publiques et la promotion des droits humains. Tel n’est malheureusement pas le cas.
On se réveille chaque matin sur une mauvaise nouvelle. Massacre en Ituri ; tueries à Béni ; fosses communes à Rutshuru ; affrontements armés à Masisi ; congolais égorgés à Kwamouth ; tueries à Lubumbashi et dans le Kongo-Centra! ; affrontements mortels entre les Balengola et les Bambole à Kisangani ; et tutti quanti. Le pays est sécuritairement vermoulu du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest : des populations étrangères envahissent le territoire (cas des forces négatives – UDA et consorts – qui accompagnent les éleveurs Mbororo ; des combattants Seleka), pendant que des forces négatives tant nationales qu’étrangères écument des pans entiers du territoire national.
Cette situation sécuritaire préoccupante n’épargne pas la capitale Kinshasa et les autres grandes villes. Le banditisme urbain s’y enracine dans la quasi-totalité des quartiers sous une nouvelle culture de tueurs à l’arme blanche. La ville est infestée de gangs entretenus, formés à la besogne et dans certains cas, payés par des réseaux obscurs pour troubler l’ordre public et menacer la paix. Ces phénomènes de criminalité gagnent du terrain, cette-fois-ci avec le retour en force des actes d’enlèvement de paisibles citoyens et même des enfants.
A en croire Corneille Nangaa, le 63ème anniversaire de notre indépendance nationale doit être l’occasion d’interpeller toute notre élite politique pour avoir divisé la nation en deux catégories sociales distinctes ; les privilégiés et les sacrifiés. Cette élite a également consenti de promouvoir une faible gouvernance et contempler étonnamment l’absence de l’Etat dans certains endroits du pays.
L’architecture électorale même en fait les frais. Participent en effet de la charpente du système institutionnel des élections en RDC : le Président de la République, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions ; Le Président de la CENI, en tant que chef de l’organe de gestion des élections ; Le Président de la Cour Constitutionnelle et président du Conseil Supérieur de la magistrature, lequel a en charge la gestion du contentieux électoral ; Le Vice-premier ministre, Ministre de l’intérieur, qui gère la sécurisation du processus électoral ; Le (la) Ministre de la justice, qui fait le suivi du bon fonctionnement des institutions judiciaires impliquées dans les questions électorales ; Le Ministre des Finances, qui joue un rôle important dans le financement des élections ; Le Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, dont le secteur assure la disponibilité des salles de classes pour abriter les centres d’inscription, les centres de vote et les bureaux de vote et de dépouillement ; La Gouverneure de la Banque Centrale, qui assure le décaissement des fonds destinés aux élections.
Que dire de la situation sociale et économique du pays ?
Aucun ménage ordinaire n’est en capacité de couvrir les charges de survie familiale comme il se doit. Les Congolais ne mangent ni n’accèdent aux soins de santé comme il faut. Entre-temps, le pays se noie dans les endettements colossaux, et la dépréciation au quotidien de sa monnaie nationale.
Le paysage sociopolitique ainsi peint conduit l’Action pour” la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP) à arrêter les recommandations et mesures particulières ci-après :
Sur le plan de Gouvernance politique et électorale : Au regard de la situation préoccupante dans laquelle le pays se trouve, seule une vraie cohésion nationale peut le sauver du naufrage. Il est donc impérieux que les acteurs concernés se mettent autour d’une table, discutent et affrontent ces défis ensemble afin de conjurer toute perspective apocalyptique et s’accorder sur la marche du pays et la manière dont devront être organisées les élections afin d’en garantir la crédibilité, l’inclusivité, la transparence et l’équité.
La réflexion globale sur la marche du pays devrait intégrer l’idée d’un plan directeur de développement pour que le pays arrête de naviguer à vue.
Sur le plan sécuritaire : Au regard de la situation sécuritaire et forts de la nécessité de recréer la cohésion nationale, nous devons : arrêter de penser que notre sécurité et notre bien être dépendent des autres ; arrêter la sous- traitante sécuritaire de la République ; revigorer les FARDC en les dotant de tous les moyens dont elles ont besoin pour exprimer leur puissance sur le théâtre des opérations menées afin de reconquérir les territoires sous occupation et en proie aux tueries en écartant toute tentation de tribaliser l’armée ; lever l’état de siège qui a démontré ses limites.
JMNK