A deux jours du 63 ème anniversaire de l’indépendance : La Rdc continue de compter ses morts
En deux jours de la commémoration du 63ème anniversaire de l’accession de la République démocratique du Congo à sa souveraineté internationale, le jeudi 30 juin 1960, le Congo continue encore à compter ses morts. Victimes des convoitises extérieures et fauchées par un système de prédation qui se décline en affairisme politico-militaire dans des guerres par procurations imposées au pays de Lumumba, particulièrement depuis trois décennies, la Rdc ne doit plus pleurer mais doit se lever. Depuis le début de cette année, «plus de 2.750 civils ont été tués dans l’Est de la Rdc, région en proie aux violences de nombreux groupes armés », ont alerté jeudi 22 juin 2023 dans un communiqué, le Forum des ONG internationales qui ont également appelé à une mobilisation humanitaire urgente. Ce bilan est mentionné en citant comme source, l’International NGO security organisation (INSO), ONG dédiée à la sécurité humanitaire.
Le Forum des ONG internationales en République démocratique du Congo, une plate-forme regroupant au moins 124 organisations non gouvernementales internationales qui opèrent en RDC dans la sécurité, ont demandé à la communauté internationale de « renforcer son engagement politique et diplomatique afin de trouver une solution et mettre fin ce perpétuel cycle de violence en RDC ». Ces ONG s’alarment de la réduction de l’espace humanitaire liée à la résurgence de la violence meurtrière des conflits et à la militarisation de la région, mais la Communauté internationale multiplie des ‘déjà-entendus’ sans nécessairement traduire dans les faits « son engagement politique et diplomatique » affiché.
Dans son communiqué, le forum des ONG internationales déplore la « détérioration rapide et alarmante » de la situation humanitaire dans l’est de la RDC et se plaint de la « réduction de l’espace humanitaire liée à la résurgence de la violence meurtrière des conflits et à la militarisation de la région ». Constat proclamé quotidiennement, sans nécessairement être suivi d’effets. L’impression qui s’y dégage est celle d’un endormissement de la population, une diversion dans des condamnations sans suites qui ne font que perpétuer la prédation au profit des multinationales de la même Communauté internationale qui s’engraissent du sang et de l’insécurité en RDC.
Selon ce communiqué du forum, dans de nombreuses zones, la présence de groupes armés non étatiques actifs aggrave le cycle de la violence en cours, déclenchant des déplacements massifs de population et exacerbant une situation humanitaire déjà fragile. Une observation également faite le lundi 26 juin 2023 par le bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha) qui avait alerté sur la « violence galopante » et les « besoins humanitaires croissants » dans l’est de la RDC. Et affirmant que les Nations unies ont placé la gravité de cette crise « au niveau maximal ». Deux jours après, Médecins sans Frontières demandait une augmentation « rapide et concrète » de l’aide humanitaire pour l’est de la RDC, « face à une crise d’ampleur historique au Nord-Kivu », une des provinces les plus affectées par les violences en cours depuis près de 30 ans dans la région. Et après ?…
Appel à l’utopie pour des ‘spectacles aux conséquences sont réelles’ …
« Ce qui se passe dans la partie orientale de la RDC, fait que les multiples rapport des organisations de Droit de l’Homme s’apparentent de plus à plus aux synopsis des films d’horreurs qu’écrivent les auteurs de la Communauté internationale depuis les bureaux des Nations-Unies aux USA à New-York », déplore un observateur. Cette même communauté internationale, qui multiplient des « spectacles dont les conséquences sont réelles », (pour paraphraser les spectacles dans le catch américains), et que d’aucuns indexent comme étant principal instigatrice du régime politique mondial de prédation ou « le système politique désignant le mode d’organisation du pouvoir politique en RDC depuis la Conférence de Berlin. Son dysfonctionnement est la raison de la faillite de l’Etat dont le constat est unanime : le ‘non-Etat’ ou ‘MBOKA EKOFA KALA’ ».
Les condamnations et autres messages de la Communauté internationale deviennent « un véritable appel à l’utopie qui fait vivre, par des promesses, dans un futur hypothétique. Un alibi facile pour repousser des responsabilités immédiates et se réfugier dans monde imaginaire », comme l’avait dit en substance le Pape Paul VI dans octogesimo Adveniens, n°37, cité dans Chrétiens dans le monde de R. Beeckmans, page 44.
Une transition vers la 4ème République s’impose d’après Me Bamuangayi
La Motivation au regard des Structures de la Société, permettant de se réveiller du long sommeil, véritable Renaissance de la RDC, depuis le 1 er juillet 1885, a fait l’objet d’une réflexion de Me Ghislain Bamwangayi rapporté ci-dessous. Cet intellectuel estime que le congolais n’a pas compris comme ce qu’avait dit Mao Tsé Tsungà savoir :
« La politique est une guerre sans effusion de sang, et la guerre une politique avec effusion du sang ». Dans différents contextes, il est mieux de se prémunir de cette conviction au cours de nos analyses sur ce que traverse notre pays la République Démocratique du Congo.
Ainsi la politique est la cause majeure de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire congolais, et risque de s’y implanter si nous ne maitrisons pas le savoir de nos armes ainsi que les armes du savoir.
La RDC « est en guerre dès la création de cet EIC, jusqu’à nos jours, et il s’impose une autre lecture de la politique menée dans notre pays dont les gouvernements se sont succédés sans jamais eu à concevoir une approche cohérente pour une meilleure figuration de l’état dans une vision répond à notre vocation universelle pour laquelle le Congo est soumis à la guerre », souligne Me Ghislain Bamuangayi.
Ce dernier préconise d’un élan et intelligence patriotiques, envisager une autre politique, dans un autre système d’une élaboration par des congolais, en vue d’engager le pays dans un processus qui puisse aboutir à sa renaissance, en faisant la rupture avec les antivaleurs de la 3ème République, pour asseoir celle des valeurs qui vont caractériser la 4ème République.
« Les raisons majeures d’organiser la transition politique qui va au-delà des réformes est liées à toutes les tentatives de changement focalisées sur le structurel et non dans un processus du changement d’un état des valeurs négatives à un autre plus positives pour le développement intégral, impliquant l’homme comme acteur de ce changement ; l’absence d’un leadership moral pour conduire à ce changement est la raison majeure de l’effondrement des valeurs républicaines et d’éthiques ; l’échec de socialiser les citoyens aux valeurs démocratiques ; peu des gens comprennent que la démocratie est en fait un code de conduite élaboré pour soutenir les valeurs d’éthique ; nous sommes aujourd’hui ce que nous avons toujours été dans notre être moral qui influence la gestion du pays dans toutes ses structures, suite à notre incapacité d’adhérer à ces valeurs », affirme le juriste.
Ainsi donc, le rôle de la structure politique étant celle de coordinations des autres structures de la société, desquelles elle reçoit l’impulsion pour concevoir, orienter et coordonner l’action du changement, il va falloir, au préalable concevoir une transition politique, en capitalisant sur le passage à un état des valeurs, soutenu et accompagné, par la justice transitoire qui conduit à la renaissance de la citoyenneté porteuse des valeurs recherchées dans le chef des bâtisseurs de la 4ème République.
Une idée phare préconisée par Marie Josée Ifoku, Gouverneure honoraire de la province de la Tshuapa et unique candidate Président de la République aux présidentielles de 2018. Cette voie de dialogue à laquelle le Président de la CENI Denis Kadima Kazadi a également souscrit à l’esprit et que Martin Fayulu, l’un des principaux opposants au régime a dit, dimanche 25 juin 2023 lors du meeting de l’opposition au terrain Sainte-Thérèse à Kinshasa/N’Djili, être disposé à y participer.
« La structure politique devra s’engager avec des acteurs politiques de haute qualité morale et de la société comme animateurs de cette transition à l’échelle des valeurs, accompagnées et soutenue par la justice transitoire dont les animateurs ont montré leur limite, en bloquant ce processus de transition politique engagé en 1992, et qui avait capoté sans conclusion, à cause de ces antivaleurs qui ont caractérisé ce processus », suggère Bamuangayi. En un mot, la révolution morale s’impose !
Willy Makumi Motosia