A la COP28 : La Rdc annonce un partenariat de 62 millions de dollars pour la Nouvelle Economie Climatique

A la COP 28 qui se poursuit à Dubaï, la Rdc a annoncé une vision ambitieuse « Peuples, Forêts et Nature : Parte Partenariat pour la nouvelle économie climatique de la République démocratique du Congo”, qui comprend 62 millions de dollars d’engagements de financement initial. A l’occasion, le président Félix Tshisekedi reconnait l’importance de nos forêts en tant que puissants puits de carbone et leur rôle indispensable dans l’équilibre de la méga-biodiversité. Nous sommes conscients de la responsabilité qui nous incombe de préserver ces trésors naturels, non seulement pour notre peuple, mais aussi pour l’humanité tout entière. Quant à Mme Stéphanie Mbombo, Envoyée spéciale du Président de la Rdc pour la nouvelle économie climatique, la planète Terre n’a pas besoin de nous, nous avons besoin d’elle. Agissons de  manière responsable aujourd’hui et pour l’avenir.

Aujourd’hui, au Sommet des leaders mondiaux sur le climat de la COP28, le gouvernement de la République démocratique du Congo, avec des partenaires internationaux initiaux les États-Unis d’Amérique, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège, le Bezos Earth Fund, le Seed Fund (France, Conservation International, la Fondation Walton, la Fondation Moore), la Fondation David et Lucile Packard, Forest People Climate, Rockefeller Brothers, et Southbridge Investments, annonce sa vision ambitieuse ” Peuples, Forêts et Nature : Partenariat pour la nouvelle économie climatique de la République démocratique du Congo”, qui comprend 62 millions de dollars d’engagements de financement initial.

La nouvelle économie climatique, basée sur des forêts de grande valeur, des tourbières et des zones clés pour la biodiversité, stimule les investissements dans les infrastructures, les secteurs favorables à la nature, y compris les opportunités sur le marché international du carbone, ainsi que les moyens de subsistance et les emplois décents pour les communautés à travers le pays. Avec le soutien du Bezos Earth Fund, des partenaires nationaux et internationaux de la RDC vont créer une Institution pour la nouvelle économie climatique dans le bassin du Congo.

Ce partenariat est un engagement à collaborer par le biais d’un financement international, d’un financement et d’une assistance technique pour:

  1. La conservation et gestion des forêts de grande valeur, des tourbières et des zones clés pour la biodiversité de la RDC. Les consultations seront lancées en 2024, l’objectif étant de les finaliser d’ici la COP30. Elles mettront l’accent sur les emplois et les moyens de subsistance des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi que sur la promotion et la protection de leurs droits.
  2. Accroître les investissements privés dans la nouvelle économie climatique, en particulier dans les secteurs qui favorisent un développement socio-économique durable des populations locales, notamment des jeunes, des femmes et des peuples autochtones, tout en réduisant la pression sur les zones forestières. Des exemples sectoriels sont l’agriculture et la sylviculture durables, les énergies renouvelables, l’écotourisme. Les actions visant à promouvoir les investissements du secteur privé comprendraient des plans d’investissement, des instruments financiers, des réformes et une charte de l’investisseur.
  3. La Mise en place d’une politique nationale et d’un cadre institutionnel solides pour aider la RDC à accéder et à bénéficier des marchés internationaux du carbone à haute intégrité sociale et environnementale, ainsi que des paiements basés sur les résultats, y compris, entre autres, au titre de l’article 6 de l’Accord de Paris.

Les partenaires du Country Package exploreront les structures financières appropriées pour catalyser le financement et les bénéfices de la conservation, de la restauration et de la gestion durable des forêts, des tourbières et d’autres écosystèmes pertinents. Les structures financières appropriées soutiendront les objectifs climatiques de la RDC et la vision du Président pour une nouvelle économie climatique et pourraient inclure un nouveau fonds.

La COP28 présente le lancement du Country Package /Fonds National pour la nouvelle économie climatique. Des financements supplémentaires et des partenaires des secteurs privé et public sont invités à collaborer en 2024 et au-delà. Les progrès réalisés seront présentés lors de la COP29.

Contexte des forêts et des tourbières du bassin du Congo

La forêt tropicale du bassin du Congo est le dernier des trois grands systèmes forestiers tropicaux du monde encore suffisamment intact pour être un absorbeur net de carbone, mais elle connaît aujourd’hui l’un des taux de déforestation les plus élevés au monde. Plus des deux tiers de la forêt, soit environ 143 millions d’hectares, se trouvent en RDC, l’un des pays les plus pauvres du monde. Les forêts et les tourbières de la RDC abritent une incroyable biodiversité et stockent de vastes ressources en carbone. Ses tourbières sont des anciens marécages et des zones humides riches qui séquestrent 30 gigatonnes de carbone, soit l’équivalent de plus de trois années d’émissions de carbone dans le monde entier. La RDC, qui abrite environ 120 000 km2 de tourbières, joue un rôle majeur dans la sauvegarde de ces zones. La Banque mondiale estime que la RDC a le potentiel de générer une valeur estimée entre 223 et 398 milliards de dollars par an à partir du carbone stocké et des services écosystémiques associés1. Pour chaque dollar investi aujourd’hui dans la restauration des paysages et des forêts, la RDC devrait gagner 15 dollars de bénéfices d’ici 2050.

Au cours des 20 dernières années, les taux de déforestation au Brésil et en Indonésie ont été plus élevés qu’en RDC, mais les taux de déforestation en RDC dépassent maintenant les taux ailleurs. Les habitants de la RDC dépendent d’une agriculture à faible productivité pour leur subsistance et du charbon de bois comme principale source d’énergie, tandis que les secteurs extractifs détruisent les forêts avec peu de retombées en termes de développement. La poursuite de l’économie actuelle, associée à une population qui devrait doubler au cours des 25 prochaines années, augmentera de manière exponentielle la pression sur la nature tout en ne parvenant pas à assurer un développement durable pour la population de la RDC.

M.John Kerry, Envoyé spécial du Président des États-Unis pour le climat pense que la déclaration d’aujourd’hui est un pas en avant important pour la République démocratique du Congo et ses partenaires, y compris les États-Unis, afin d’investir dans des moyens de subsistance durables pour le peuple congolais tout en conservant les tourbières, les forêts et les paysages vitaux irremplaçables du bassin du Congo. Les États-Unis se sont engagés à réunir les principales parties prenantes autour de la table – notamment les banques multilatérales de développement, les institutions financières internationales et les organisations philanthropiques – afin de concrétiser les ambitions indispensables de la nouvelle économie climatique et du Partenariat des leaders pour les forêts et le climat. « Nous apprécions l’engagement du gouvernement congolais à conserver ses tourbières et ses forêts, l’un des principaux puits de carbone tropicaux au monde, tout en offrant un meilleur avenir à la population congolaise », dit-il.