A l’occasion de 10 ans du massacre de la population: La ville de Beni dit : « Plus jamais de massacres de la population civile par les Adf »
Les activités socio-économiques étaient paralysées, hier mardi 15 octobre 2024, dans la ville de Béni, située dans la province du Nord-Kivu. Pour cause, cette journée a été décrétée « journée sans activités » en hommage aux milliers des victimes des massacres perpétrés par les rebelles ougandais des Adf dans la région de Beni, Butembo et Lubero et une partie de l’Ituri. Une initiative des coordinations de la Société civile, de la Dynamique des Femmes et des mouvements citoyens qui sont les plus affectés de l’activisme des Adf.
Tout a commencé par une procession à laquelle ont pris part toutes les couches de la population partie de la mairie et dont le point de chute était le stade Ngadi, dans la commune de Rwenzori, en ville de Béni. Un culte œcuménique y a été célébré.
Le choix du stade Ngadi n’est pas fortuit. Car, c’est dans ce quartier, au Nord de la ville de Béni où s’est perpétré le tout premier massacre en 2014.
Ce jour-là, 36 civils avaient été tués sauvagement par ces rebelles Ougandais.
Pour ce qui est de la cérémonie, plusieurs personnalités, mouvements associatifs et les notables de la région ont répondu présents à l’appel de la société civile pour rendre un hommage mérité aux victimes de ces atrocités.
Ils ont payé le prix …
Le maire de la ville, Jacob Nyofondo, commissaire supérieur principal, a rendu un vibrant hommage à ces hommes et femmes, ainsi que ces enfants qui ont payé le prix de l’insécurité dans la région.
Il a demandé à la population de soutenir les efforts du Président de la République de pacifier cette partie du territoire national.
Pour Zawadi Kasija, une habitante de Beni, cette célébration rappelle toutes les actions et événements malheureux de Ngadi avant de solliciter une assistance du gouvernement de la République.
Au cours de cette cérémonie, le coordonnateur urbain de la société civile, Pépin Kavota, a saisi cette occasion pour plaider en faveur de la construction d’un mémorial en hommage à toutes les victimes des affres de guerre à travers le pays. «Nous voulons l’érection d’un mémorial de toutes les victimes de la région. Pas seulement de Beni ou Ngadi, mais du territoire de Beni, du territoire de Lubero de la ville de Beni et Butembo et même une partie de l’ituri et de Mambasa. Parce que les ADF continuent à distribuer la mort dans toutes ces entités. « Nous avons l’obligation de nous liguer étant que jeunes pour barrer la route aux ennemis de la paix et d’être derrière nos autorités. Nous avons tant pleuré», a déclaré Pépin Kavota.
Alors que les habitants de Béni pleure ses morts, un appel est lancé aux autorités pour mettre fin aux multiples tueries dont est victime cette population.
Placée sous le thème « Mémorial dans la vie des hommes », cette commémoration s’est voulue un hommage aux vies perdues et un appel à la mémoire collective et à la solidarité. Cette action illustre la volonté de la population de se mobiliser pour la paix et la justice dans la paix.
Depuis 2014, la société civile a dénombré plus de 17 000 civils tués par les Adf dans la province du Nord-Kivu qui est sous état de siège depuis 2021.
RSK