A propos de la prime des Léopards Chan Algérie 2023 : Le ministère des Finances trouve une solution, mais ne résout pas les problèmes des sportifs

Dans un communiqué de presse du ministère des Finances daté du 14 janvier 2023 signé par M. Bertin Mawaka Lukembo, Directeur de cabinet du ministère des Finances, cette institution réagit à une partie des revendications des sportifs (grogne des footballeurs engagés à la 7è édition du championnat d’Afrique des Nations Algérie 2023). C’est donc une solution apportée, mais les problèmes des fédérations sportives et groupements sportifs restent et demeurent irrésolus.

Quid du contenu de ce communiqué du ministère des Finances

Dans ce communiqué, il est fait état des primes des Léopards/football pour le match amical contre la Libye et les matchs de la phase des groupes du CHAN 2023. Montant respectif alloué 235.000 USD et 910.500 USD logés à la Rawbank.

Par ailleurs, le ministère des Finances informe en même temps l’opinion nationale que son objectif n’est nullement de tuer le sport congolais comme le prétendent certains calomniateurs (sic). Il s’agit tout simplement de se conformer aux principes modernes de gestion des finances publiques et mettre de l’ordre dans ce secteur, dans l’intérêt de tous.

En définitive, les rumeurs qui circulent faisant état d’un blocage de paiement des primes à nos joueurs sont totalement fausses et infondées.

Le Ministère des Finances encourage notre équipe à jouer avec détermination et patriotisme afin de remporter cette coupe pour l’honneur de notre pays. Fin de citation.

Que nous inspire cette réaction du Ministère des Finances ?

Si une lumière est apportée par le Ministère des Finances en ce qui concerne la prime des Léopards football à la 7è édition du CHAN Algérie 2023, force nous est de constater que le Ministère des Finances démontre noir sur blanc la primauté de considération qu’il accorde au football par rapport à d’autres disciplines sportives. Rien qu’à voir le montant de la prime allouée aux footballeurs, cela nous réconforte sur les privilèges exagérés que bénéficient le football par rapport aux autres disciplines sportives.

D’autre part, nous constatons avec regret que le ministère des Finances n’a daigné réserver une quelconque réaction (NDLR à moins d’une ignorance de notre part) au mémorandum de la Dynamique des Fédérations et Groupements sportifs du Congo ‘’DFGSC’’ à l’attention du chef de l’Etat contre l’ingérence de Nicolas Kazadi, ministre des Finances du Gouvernement Sama Lukonde, dont copie lui a été réservée. Il faudra noter que dans ce mémorandum, les revendications émises concernent toutes les disciplines sportives.

En termes clairs, résoudre les problèmes des sportifs de manière sélective n’est pas une bonne chose pour le ministère des Finances censé être pour parent de toutes les disciplines sportives. D’ailleurs, au terme de la loi sportive depuis sa promulgation, toutes les disciplines sont mises sur le même pied d’égalité. Il ne peut plus avoir d’un côté les privilégiés et de l’autre côté, des laisser pour compte. Cette manière de faire du Ministère des Finances à dire vrai, consacre la discrimination, le favoritisme et l’injustice. Pourquoi alors le Ministère des Finances demeure muet vis-à-vis des autres disciplines sportives qui ont réalisé des exploits dignes d’éloges, mais qui curieusement demeurent à ce jour sans prime ? Il y en a d’autres qui ont perçu des primes qui ne représentent presque rien par rapport aux exploits réalisés. Nous pensons ici au tennisman Denis Indondo qui avait créé la sensation aux Jeux Africains de Brazzaville 2015 en arrachant 2 médailles d’or et une médaille en argent. Il n’a rien eu même pas une brouette. Tout récemment, les boxeurs congolais qui font sensation dans toutes les compétitions auxquelles ils prennent part. Notre compatriote Mputu a glané la ceinture de champion du monde en ju-Jitsu, mais qui n’a rien reçu. Les cas des cyclistes féminins est plus qu’éloquent. La gente féminine est négligée et l’on accorde peu d’attention. Ces braves filles ont brillé de mille feux à la 1ère et 2è édition du Tour cycliste international féminin du Burundi en 2021 et 2022. Par équipe, elles avaient terminé respectivement 4è et 2è. En individuel Okito Hélène termina 3è et 2è. Ce qui est dommage, ces braves filles n’ont rien perçu à ce jour du trésor public. Comment imaginer après ces exploits, qu’elles n’aient reçu aucun franc congolais ? Où est la justice ? La question qui mérite d’être posée au Ministère des Finances. Les footballeurs n’ont pas encore terminé leur mission. Ils ont déjà leurs primes faramineuses. Mais ceux qui ont réalisé des exploits et hissé haut le drapeau congolais demeurent sans prime. Et si l’on va plus loin, le football est moins performant que les autres disciplines. Le dernier titre en football remonte à l’édition du Chan 2016 au Rwanda. Pendant ce temps, que des médailles et titres dans les autres disciplines. Si aujourd’hui 24 disciplines ont la délégation de pouvoir, il faudra que toutes signent des contrats d’objectifs. Le financement pourra dépendre des performances. C’est une option que l’on peut prendre. Le sport congolais n’a pas besoin de la discrimination. Dossier à suivre.

Antoine Bolia