Affaire Daniel Safu : Mboso institue une commission ad hoc

Après l’économie de la loi sur la répartition des sièges aux scrutins législatives nationales provinciales municipales et locales, le député David Mukeba est intervenu par motion d’information pour présenter à la plénière le cas Daniel Safu dont le comportement récidiviste désacralise la fonction d’élu du peuple et porte atteinte à l’honorabilité de la chambre basse du Parlement.

Dans son exposé, le député David Mukeba a relaté : « Le député national Daniel Safu a déshonoré notre chambre en tenant des propos injurieux ; des injures publiques contre un jeune compatriote et contre sa mère biologique. Ces injures publiques ont été considérées par toute la République comme adressées à nos mamans, à nos sœurs et à nos filles.

Une commission avait été mise en place pour entendre  Safu Daniel. Il s’est présenté à la commission, a présenté des excuses et les a même présentées publiquement, à toutes les dames de la Rdc et au chef de l’Etat. Il a été gracié. Mais la grâce accordée, ce comportement-là était infractionnel, indigne qui n’honore pas non seulement notre chambre, mais aussi la République, que ça soit à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

L’Honorable Safu n’a pas fait le modèle de l’Assemblée nationale. Il a terni l’image de notre prestigieuse chambre. Un peu plus avant d’ailleurs, vous savez tous que, entre autres missions, que nous avons, c’est l’élaboration des lois. Un collègue, en l’occurrence Nsingi Pululu avait initié une loi que nous connaissons tous.

Alors qu’elle était encore au bureau d’études, l’honorable Safu Daniel s’est illustré par des menaces contre notre chambre qu’il a narguée publiquement en disant que si cette loi passe, trois jours après, le pouvoir tombe. De quel pouvoir parlait-il ? Il parlait de l’Assemblée nationale et du pouvoir d’Etat. Un député national qui nargue son Etat, qui nie les missions conférées aux députés que vous êtes, il déshonore notre chambre.

Récemment, lors de la préparation de la marche de l’opposition au cours de ce mois de mai, Daniel Safu, devant un journaliste a déclaré haut et fort qu’au cours de cette marche, qu’il y aura des morts en grand nombre. Il est allé plus loin pour dire que lui-même sera à la manœuvre. Cela signifie quoi ? Pour un député national, qui n’a pas de mandat impératif, qui parle au nom de tous les Congolais, du Nord au Sud en passant par le centre, de l’Est à l’Ouest et qui planifie des morts  lors d’une marche qui était prétendue pacifique, ce n’est normal pour un député national représentant du peuple mais qui prépare la mort de ce même peuple.

C’est extrêmement grave, infractionnel et indigne pour un député ! Après la marche, la député  Safu Daniel  se trouvant sur le plateau d’une chaine de télévision de la place, profère des menaces et incite la population à la haine tribale contre une ethnie. Comment était-il habillé ? En singlet. Peut-il vraiment être un honorable ? Ce comportement indigne  a déshonoré gravement notre chambre, a terni son image de marque ».

Avant d’ajouter que le comportement de ce député récidiviste odieux m’invite à solliciter la mise en place d’une commission ad hoc qui traite de ce cas, entendre le collègue et éventuellement le sanctionne. C’est de cette façon seulement que la représentation nationale peut tant soit peu récupérer son image de marque que le député Safu Daniel continue de souiller et de ternir à volonté.

A la suite du député motionnaire, le rapporteur de l’Assemblée nationale a fait lecture de la résolution portant mise en place de la commission spéciale et temporaire chargée d’auditionner le député Safu Daniel pour des propos incitant à la haine tribale et à la commission des faits infractionnels.

Pour l’essentiel, cette commission est composée de 20 membres nommés par le speaker de la chambre basse du Parlement, sur proposition des groupes parlementaires et des non-inscrits. Elle est assistée des cabinets et de l’administration de l’Assemblée nationale dument désignés par le président de l’Assemblée nationale. Cette commission dispose de la journée du 29 mai 2023 pour réaliser sa mission et déposer son rapport au bureau de l’Assemblée nationale.