Affaire Edouard Mwangachuchu : Me Thomas Gamakolo charge le Ministère public
Au nom du Collectif des avocats de l’honorable Edouard Mwangachuchu, en détention depuis 1er mars 2023 et poursuivi devant la Haute Cour Militaire, Me Thomas Gamakolo s’est adressé ce lundi à la presse, pour fustiger le traitement infligé à son client. Et ce, au lendemain de la plaidoirie dans cette affaire qui passe en audience foraine à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
Dans son speech devant la presse, il a expliqué que c’est depuis le 1er mars 2023, que l’honorable Mwangachuchu Hizi Edouard a été arrêté arbitrairement par le service de renseignements militaire sans aucune invitation préalable, ou sans prise compte de sa qualité de député national. En effet, le bureau de l’Assemblée National n’a jamais été requis pour autoriser l’arrestation de cet élu du peuple, comme l’exige la Constitution de la République, au fallacieux prétexte qu’il s’agissait d’un cas de « flagrance ». Depuis, les immunités parlementaires de l’honorable Mwangachuchu n’ont jamais été levées.
A l’en croire, le député est accusé d’intelligence avec le Rwanda et le M23, la haute trahison, l’espionnage, l’atteinte à la sureté de l’Etat, l’incitation des militaires à commettre des actes contraires à la loi, participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d’armes des guerres (découvertes, selon ce service, dans ce qui serait sa concession, située à 2.000 kilomètres de son domicile et du lieu de l’arrestation).
Ces infractions ont été rétrogradées et/ou requalifiées à plusieurs reprises tout au long du procès et même après l’instruction de l’affaire.
Croire en la justice congolaise
Dans ce face-à-face avec la presse, le Collectif des avocats de l’honorable Mwangachuchu a expliqué comment dans son réquisitoire, le vendredi 25 août 2023, le Ministère public qui a demandé la prison à perpétuité, n’a plus évoqué sa longue liste d’infractions, mais s’est contenté de la trahison, détention illégale d’armes de guerre et participation à un mouvement insurrectionnel.
Voilà qui pousse Me Thomas Gamakolo a souligner que ce réquisitoire est formulé sur base d’aucun élément de preuve. En effet, rien n’a été prouvé sur le fait que notre client financerait les M23, moins encore aurait fourni des armes aux membres de cette rébellion ou constituer un groupe d’hommes au sein de la concession pour renforcer les M23.
S’agissant de cette concession de la SMB, il y a un péché originel qui consiste à faire croire qu’elle appartiendrait à notre client, ce qui a poussé ses détracteurs à échafauder cette affaire dans le but de la lui arracher. Malheureusement pour eux, cette concession ne lui appartient plus depuis 2014. La cachette d’armes dont on a fait allusion à 2000 km d’ici n’a jamais été démontrée.
Nous regrettons que pendant près de 6 mois du procès, aucune descente sur le lieu, aucune reconstitution des faits, aucun témoin appelé à la barre parmi les prétendus découvreurs de ces « armes de guerre ». C’est injuste.
Souvenez-vous que les premières images circulant sur les réseaux sociaux attribuaient un incroyable arsenal de lance-roquettes RPG et de mitrailleuses à la prétendue cache. La question se pose : où ont disparu ces armes ? Aujourd’hui, on vous présente une narration suggérant qu’une entreprise et une personne valant une poursuite de 10 milliards de dollars sont les mêmes dont la contribution au renversement du gouvernement se résume à seulement huit armes à feu corrodées.
À noter que l’ANR, la DGM, la DEMIAPE et l’Auditorat militaire du Nord-Kivu ont minutieusement fouillé toutes les installations de SMB SARL, les domiciles des gestionnaires ainsi que les résidences des enfants de la famille Mwangachuchu à Goma. Aucun objet illégal n’a été trouvé, soulignant le respect de la légalité dans ces locaux.
Malheureusement, à la suite des perquisitions domiciliaires, certains membres de l’Auditorat Militaire ont pris possession des camionnettes des enfants Mwangachuchu depuis leur domicile et les utilisent encore aujourd’hui. La portée de cet incident est profondément marquante, constituant une preuve convaincante de la manipulation injuste de la loi qui s’est déroulée dans cette affaire.
Au regard de tout ce qui précède, le collectif des avocats Mwangachuchu dénoncent un procès de la haine et de la stigmatisation basé sur le stéréotype et l’exclusion ; Un procès de discrimination ; On veut faire de notre client la victime expiatoire de tous les crimes et autres fautes supposément commis par des tutsis, nous ne l’accepterons jamais. Nous estimons qu’avec ce procès, notre vivre ensemble et la cohésion nationale sont mis à rude épreuve. Notre client, n’étant pas le Jésus-Christ de TUTSI ne va pas être puni pour des faits d’autrui aux prétextes qu’il est de la même ethnie que des membres de la rébellion M23.
JMNK