Alors que les 13è jeux Africains d’Accra 2024 s’approchent : Les équipes de la RDC s’entrainent dans des conditions déplorables alors que les infrastructures léguées par les 9è jeux de la francophonie sont dans un état d’abandon faute d’entretien

Alors que les prochains Jeux africains, la 13è édition de la série, s’approchent terriblement puisqu’ils sont prévus du 08 au 25 mars 2024 à Accra, au Ghana, du côté de la RDC la préparation des équipes nationales de disciplines retenues, boitille.

Une préparation à l’emporte-pièce

Nous dirons mieux, la débrouillardise bat son plein. L’état congolais n’a rien prévu en termes des moyens à allouer à ces disciplines pour mieux représenter le pays. Comme à l’accoutumée, les fédérations sportives se démerdent comme diable dans un bénitier pour assurer un semblant de préparation. Pour dire vrai, les fédérations sportives et leur direction technique nationale respective, font tout ce qui est possible pour que les athlètes se préparent. Mais il faut reconnaitre que cette préparation n’est pas à la hauteur des attentes. Faute des moyens, les athlètes se préparent dans des conditions déplorables.

L’équipe nationale de judo s’entraine à la belle étoile au SM

Nous l’avons déjà souligné que faute de mieux, le judo congolais continue à se débrouiller pour bien défendre les couleurs de la RDC aux prochains Jeux africains prévus à Accra, au Ghana. Après s’être entrainée pendant quelque temps au Dojo Geda sur du copeau,  l’équipe nationale de judo s’entraine désormais à la belle étoile au stade des martyrs où pourtant, le gouvernement congolais a construit des infrastructures modernes imposantes qui font aujourd’hui la fierté du pays sur l’échiquier international.

Notre ronde effectuée ce samedi 10 février 2024  au stade des martyrs nous a conduits à voir l’équipe nationale de judo s’entrainer à la belle étoile juste à côté de la piste d’athlétisme faute d’une salle devant accueillir les judokas. Les tatamis étaient placés à même sur le sol (tartan) permettant aux membres du staff technique national d’inculquer le savoir aux jeunes judokas visiblement mécontents des conditions déplorables dans lesquelles ils s’entrainent. Ils étaient à la merci des intempéries (soleil). Heureusement qu’il n’a pas plu. Et cette situation déplorable a continué malheureusement durant la semaine en cours.

Les Lutteurs, karatekas…badistes s’entrainent dans les mêmes conditions déplorables

Et que dire des autres disciplines alignées aux 13è Jeux Africains Ghana 2024 ? Prenons le cas des Lutteurs qui avaient dignement honorés la république aux 9è jeux de la francophonie avec une moisson abondante des médailles, ils se débrouillent comme les judokas, karatekas et taekwondoins. L’on doit souligner ici que les matériels (tatamis et mannequins) ayant servis à la préparation des Lutteurs pendant les 9è jeux de la francophonie, déplacés à l’Université de Kinshasa où étaient logés les Lutteurs, sont encore bloqués à l’Unikin alors que ces matériels doivent servir à la préparation pour les jeux africains Ghana 2024.

Pour ce qui est du Badminton, dans le cadre de la préparation à ces jeux, les badistes congolais ont intensifié leurs entrainements. Ils se préparent d’arrache-pied dans la salle du Groupe Scolaire du Mont Amba, lieu choisi comme cadre idéal pour la concentration. Marcel Bukasa, Secrétaire Général de la Fédération de Badminton du Congo signale que 6 garçons et 6 filles défendront les couleurs de la RDC à Accra, au Ghana.

Athlétisme, des matériels ne sont pas mis à la disposition des athlètes

Lors de la compétition organisée le samedi 10 février 2024  au terrain annexe du stade des martyrs par la Ligue d’Athlétisme de Kinshasa ‘’LIDAKIN’’ que préside M. Leonard Tsakala, des choses nous ont été révélées par les athlètes. Ces derniers se demandent pourquoi les matériels ayant servis aux 9è jeux de la francophonie ne sont pas mis à leur disposition pour la préparation. Ces matériels restent bloqués dans les dépôts. Incompréhensible et inimaginable.

Pourquoi les infrastructures léguées par les jeux de la francophonie ne sont pas mises à profit pour la préparation d’Accra 2024 ?

 

Ce qui étonne, les athlètes congolais se préparent dans des conditions déplorables alors que des infrastructures appropriées existent mais elles ne sont pas utilisées. Si hier, les performances des congolais laissaient à désirer dans certaines disciplines, c’était à cause de l’absence des infrastructures adéquates. Aujourd’hui que ces infrastructures existent, on ne comprend pas pourquoi elles ne sont pas mises à la disposition des équipes nationales de judo, karaté, taekwondo, basket-ball etc ? A-t-on construit ces infrastructures pour qu’elles restent hermétiquement fermées ? Voilà autant des questions qui méritent des réponses.

Pourquoi les infrastructures présentent un état d’abandon faute d’entretien ?

Les 9è jeux de la francophonie ont légué à la jeunesse congolaise des infrastructures modernes qui font la fierté du pays. Malheureusement, notre ronde au Complexe sportif stade des martyrs nous a conduits à un constat malheureux. Ce stade est en abandon total. Aucun entretien n’est assuré. Même les ivoiriens qui ne voient rien, feront ce constat malheureux à l’œil nu. Au terrain annexe par exemple et presque partout dans ce stade, l’herbe sauvage pousse à un rythme effréné. La piste d’athlétisme est envahie par l’herbe sauvage. Il en est de même pour le tracé du saut en Longueur. La tribune démontable n’échappe pas à l’herbe sauvage aux alentours et même du côté de l’ancien stadium de basket-ball l’herbe sauvage dicte sa loi. Mais pourquoi cet état d’abandon et ce manque d’entretien des infrastructures léguées par les 9è jeux de la francophonie ?

Que dire de plus ?

Nous le répétons une fois de plus qu’au lieu d’attendre célébrer des médailles qu’on a même pas préparées, les autorités feraient mieux de passer voir les conditions déplorables dans lesquelles s’entrainent ces jeunes. Et surtout mettre à leur disposition les infrastructures sportives léguées à la jeunesse congolaise après les 9èmes jeux de la francophonie. A quoi bon laisser ces infrastructures hermétiquement fermées alors que ces jeunes affûtent leurs armes pour bien défendre les couleurs du pays ? Nous ne cesserons jamais de le répéter, en sport, il n’y a pas de générations spontanées. Seule une bonne préparation est gage de réussite. La RDC est une grande nation reconnue à travers le monde comme scandale géologique d’où la convoitise de nos voisins. Mais beaucoup ignorent que c’est aussi un scandale en talents sportifs. Les congolais ne demandent que les meilleures conditions pour produire des performances qui dépassent tout entendement. Ce n’est donc pas par hasard que la RDC compte des champions du monde dans diverses disciplines sportives.

Antoine Bolia