Ambassade de la RDC à Pretoria : une taupe dans le dispositif diplomatique RDC-RSA ?
La 12ème grande commission bilatérale RDC-RSA vient de réchauffer les relations entre les deux pays qui semblaient être sous le coup de certaines pesanteurs, alors qu’ils sont appelés à jouer le rôle de locomotive pour l’Afrique australe et centrale. Du coup, les partisans du «Congo bashing», logés même à l’Ambassade de la RDC à Pretoria avec mission d’éloigner les deux capitales en distillant des diatribes, pour des raisons inavouées, à l’endroit du régime à Kinshasa, sont en train de passer de l’ombre à la lumière. Surtout avec l’apparition à Kinshasa du nouvel ambassadeur Fidèle Muleja aux côtés des officiels sud-africains à Kinshasa.
Y-a-t-il une taupe dans le dispositif diplomatique de la RDC en RSA vraisemblablement opposé au renouveau des relations entre les deux pays ? C’est la question que d’aucuns se posent au vu des grains de sable qui semblaient bloquer l’engrainage diplomatique entre Kinshasa et Pretoria. Que la diabolisation des autorités nationales et la désinformation ! Telle est cette folle rumeur qui s’est répandue comme une traînée de poudre la semaine dernière dans les milieux congolais de Pretoria et de Johannesburg, bruit selon lequel l’ambassadeur congolais en poste à Pretoria et non encore accrédité, Mr Fidèle Mulaja, a été expulsé par le gouvernement sud-africain pour faux et usage de faux et ne retournera plus à son poste.
Cette rumeur avait terrifié beaucoup de Congolais de la diaspora du pays de Mandela. Et les esprits se sont calmés à la vue des images des travaux de la 12ème grande Commission mixte RSA-RDC tenue, du 4 au 6 Juillet 2023, à Kinshasa où l’ambassadeur Mulaja apparaissait aux côtés des officiels sud-africains. Et sans nul doute, la teneur du communiqué final a rajouté à cet apaisement.
En effet, ce communiqué final détaille les domaines de la coopération qui repart sur de bases nouvelles comme jamais auparavant. Dans le domaine de la Défense, par exemple, le rapport final des résolutions et recommandations a été signé par le vice-premier ministre et ministre congolais de la Défense Jean Pierre Bemba et son homologue sud-africain, Mme Thandi Ruth Modise. Cependant, pour atteindre les résultats escomptés dans le cadre de cette coopération avec la RSA, la RDC se doit d’extirper de son dispositif diplomatique à Pretoria les ennemis de la République qui distillent de fausses rumeurs dans le but de présenter notre pays comme un État infréquentable. Ces taupes se chargent de monter des mensonges élaborés dans des officines politiques connues pour alimenter la presse internationale. C’est le cas de l’information donnée Il y a deux semaines par le magazine français Africa intelligence faisant état du rejet par la ministre sud-africaine de la Défense de la demande d’audience introduite auprès d’elle par son homologue congolais, prétextant qu’elle avait un agenda trop chargé.
Il existe un réseau, bien introduit depuis des décennies dans les allées du pouvoir en Afrique du Sud, qui s’emploie à saper systématiquement les efforts de la RDC, cela à partir même de l’Ambassade de la RDC en Afrique du Sud. Selon le câble diplomatique sud-africain reprenant les renseignements de leurs services de sécurité et confirmé vraisemblablement par les services congolais, l’attaché militaire de la RDC à Pretoria passerait pour l’un de ceux qui critiquent le pouvoir de Kinshasa à temps et à contretemps. Ce qui est de nature à ne pas huiler les relations entre les deux pays. Pourtant en poste depuis 13 ans, il a été rappelé au pays depuis une année par le ministre des Affaires étrangères, mais il reste en place malgré que ses frais de fonctionnement ont été coupés. C’est à se demander si cette situation est connue de l’actuel ministre congolais de la Défense. Il est donc temps, pour le ministère des Affaires étrangères et celui de la Défense nationale, chacun en ce qui le concerne, de nettoyer le dispositif diplomatique congolais en Afrique du Sud afin d’éviter que les nostalgiques ne mettent les bâtons dans les roues du nouveau train de la coopération qui vient de quitter la gare.
Pour rappel, Fidèle Mulaja est le nouvel ambassadeur que le président Félix Tshisekedi accrédite en Afrique du Sud. Suite à des manœuvres multipliées en son temps sur fond de ses combines dans le pays de Mandela, l’ancien ambassadeur Ben Mpoko, resté 23 ans en poste sous les régimes Kabila père et fils, avait donné du fil à retordre au pays pour l’accréditation du premier ambassadeur nommé de l’ère Tshisekedi. Le second, Fidèle Mulaja n’est toujours pas accrédité. Accusé de faux et d’usage de faux pour avoir adopté la nationalité sud-africaine, celui-ci a été obligé de produire ses documents attestant sa nationalité congolaise. Mais, il est détenteur d’une carte de résidence sud-africaine. D’après des nouvelles ayant transparu de la grande commission RSA-RDC, le président congolais aurait conféré avec son homologue sud-africain au sujet de cette accréditation et ne serait pas prêt à nommer un troisième ambassadeur. Peut-être que la situation va se décanter avec la coopération qui repart de plus bel au terme de la grande réunion de Kinshasa.
Le réseau évoqué ci-haut est si fort qu’il avait réussi à faire expulser Etienne Tshisekedi de l’Afrique du Sud après son intervention jadis sur la RTL, télévision de Roger Lumbala, pendant la campagne électorale de 2011. Le leader de l’UDPS a été prié de quitter l’Afrique du Sud le jour qui a coïncidé avec le lancement de sa campagne à Kisangani. De la sorte, cela n’avait pas apparu comme une expulsion.
Correspondance particulière de Kapenda Tchombé