Après la France «d’autres pays européens vont suivre le pas», selon le politologue Mohamed Bouden
La reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France «va inciter d’autres pays notamment européens à adopter la même position», a affirmé le politologue Mohamed Bouden dans un entretien avec Le360.
Le 30 juillet 2024, a rappelé le politologue Mohamed Bouden, le président français Emmanuel Macron a adressé au roi Mohammed VI à l’occasion du 25ème anniversaire de la fête du Trône une lettre dans laquelle il annonce la reconnaissance de son pays de la marocanité du Sahara. «La France a défini sa position nette et claire, a souligné le chercheur universitaire, à savoir notamment que le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans la souveraineté marocaine et que le plan marocain d’autonomie constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.»
Plus que cela, a dit Mohamed Bouden, le chef de l’État français a considéré que la question du Sahara constitue pour le Maroc une affaire «existentielle».
Sur la base de ces éléments fondamentaux, «la France a pris une décision logique qui va œuvrer à consolider les partenariats dans tous les domaines bilatéraux», politiques, économiques et autres. Le politologue a souligné que la position de la France en tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU aura un rôle d’influence auprès de nombreux pays sur la scène internationale.
Historiquement, la France «maitrise parfaitement le dossier marocain, car elle détient une série d’informations, de preuves et d’archivage sur le dossier du Sahara», a souligné le politologue. Ce dernier a fait endosser la responsabilité à la junte d’Alger dans ce conflit artificiel, avant de dénoncer la réaction de cette dernière à l’encontre de la France.
«Ce comportement prouve s’il en est besoin, a poursuivi cet expert en géopolitique, que ce pays constitue une partie prenante dans ce conflit». «Il faut qu’on rappelle ici aux gouvernants algériens que la décision d’Emmanuel Macron émane d’un pays souverain», a-t-il ajouté.
«Alger privilégie le statu quo et refuse de s’ouvrir à un quelconque projet d’union maghrébine, en s’accrochant fermement à des intérêts égoïstes», a conclu Mohamed Bouden.
Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan