Après le drame de Goma : La CASE invite Tshisekedi à se débarrasser de toutes les brebis galeuses de son régime
Selon Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE), la mauvaise composition des autorités gouvernementales membres de la commission d’évaluation sur le massacre Goma était un indicateur des faibles résultats annoncés par le Vice-premier ministre, Ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières. Les deux Vice-premiers ministres dépêchés à Goma (intérieur et défense) sont mal placés pour évaluer les dégâts du drame humain causé par la Garde Républicaine (GR).
La plupart des éléments nouvellement recrutés au sein de la GR étant puisés dans la milice FORCE DU PROGRÈS de l’UDPS (parti d’origine du Ministre Peter Kazadi) et le Gouverneur militaire, Commandant des opérations dans le Nord-Kivu étant un ancien officier de la rébellion du MLC (Parti du Vice-premier Ministre, Ministre de la Défense Jean-Pierre Bemba Gombo), il était très mal indiqué de charger ces deux autorités congolaises de cette importante mission.
La CASE considère les premières mesures annoncées depuis Goma de faibles, insignifiantes et distrayantes. Sanctionner des simples exécutants est une duperie fantaisiste.
La CASE invite le Président de la République à se débarrasser de toutes les brebis galeuses de son régime, s’il tient véritablement à améliorer – bien que tardivement – son image de marque vis-à-vis de la population. Pour ce faire, la CASE propose au Chef de l’Etat les décisions courageuses ci-après :Révoquer le Ministre de la Défense en la personne de M. Jean-Pierre Bemba Gombo ; (ii) Arrêter, juger, condamner et radier de l’armée le Chef d’Etat-major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC); Arrêter, juger, condamner et radier des FARDC le Commandant de la Garde Républicaine ; Arrêter, juger, condamner et radier de l’armée le Gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Toute autre mesure qui ne rencontrera pas les véritables causes et ne sanctionnera pas les commanditaires présumés de ce massacre filmé, ne sera qu’un leurre.
À cet effet, la CASE recommande au gouvernement congolais de rapatrier tous les éléments de la Garde Républicaine déployés dans la province du Nord-Kivu. Ces derniers devraient ensuite subir une phase de recyclage essentiellement axé sur les normes juridiques découlant des droits de l’homme, et le droit international humanitaire qui permette de renforcer les mécanismes de protection des personnes et leurs biens, même en temps de guerre.
La CASE demande également la levée immédiate de l’état de siège et la démilitarisation de la ville de Goma. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) engagées sur le champ de bataille devraient être positionnées sur la ligne de front et les différents officiers s’installer dans les villages du Masisi et Rutshuru pour faire face à la guerre du M23.
La CASE fait remarquer à la nation congolaise que le processus électoral est en danger. À part les attaques ciblées visant les leaders politiques de l’opposition à travers des perquisitions musclées et des arrestations arbitraires, surtout contre les candidats présidents de la République, le Président de la République honoraire Joseph Kabila ne cesse d’être inquiété par le REGI de Félix Tshisekedi. Toutes ces dérives auxquelles s’ajoutent les massacres d’Etat dont le dernier en date est celui perpétré dans le quartier Nyabushongo dans la ville de Goma, expliquent L’IMPOSSIBLE ORGANISATION DES ÉLECTIONS CETTE ANNÉE.
La CASE invite « une fois de trop » le Président Félix Tshisekedi à convoquer le dialogue en vue de l’organisation d’élections pacifiques et inclusives en République Démocratique du Congo.
Outre le fiasco de l’équipe Kadima, le processus électoral actuel souffre d’un malaise sécuritaire du fait notamment des bévues répétitives de la Garde Républicaine.