Arrestation des journalistes et autres à la DEMIAP : Muabilu n’y est pour rien
La campagne de récupération des biens du domaine privé de l’Etat ne vise personne et n’épargne personne. Elle ne vise tout simplement qu’à rétablir l’Etat dans ses droits, précise Célé Kanangila, Conseiller politique et en communication du ministre d’Etat en charge de l’Urbanisme et Habitat. Au sujet de l’arrestation de certains journalistes et conduits à la DEMIAP, Muabilu, ancien journaliste, n’y est pour rien et n’a aucune injonction à donner à l’armée. Il revenait tout simplement aux services de renseignement militaire, à l’occasion du délogement administratif, de savoir ce que faisait les hommes en tenues militaires dans la parcelle de l’avenue de la Gombe au numéro 40, placés par le spoliateur Tshibangu.
Le cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et Habitat s’est fait le devoir de fixer l’opinion quant à cette affaire qui fait couler encre et salive. Il s’agit du délogement administratif intervenu au numéro 40 de l’avenue de la Gombe, dans la commune portant le même nom. Les services de la gestion immobilière ont procédé à ce délogement dans le cadre de la campagne de lutte contre la spoliation que mène le Gouvernement de la République.
Pour Célé Kanangila, Conseiller politique en communication du ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et Habitat, cette campagne est menée par le Gouvernement de la République et Pius Muabilu ne mène pas cette campagne entant qu’individu, mais comme membre du Gouvernement Sama Lukonde.
Dans un point de presse qu’il a tenu vendredi dernier au cabinet de l’Urbanisme et Habitat, Célé Kanangila a rappelé que lors de la campagne électorale qui a précédé les élections de 2018, le président Félix Tshisekedi avait fait un certain nombre de promesses, parmi lesquelles, la lutte contre la spoliation, parce qu’il a estimé que cela fait partie des antivaleurs qui ont mis en berne notre économie et qu’il était temps que l’Etat puisse se lever pour non seulement reprendre tous ces biens spoliés par certains Congolais véreux et les étrangers, mais aussi permettre aux Congolais de profiter de leurs biens.
Comme on peut bien s’en rendre compte, cette campagne ne vise personne et n’épargne personne. « La campagne vise tout simplement à rétablir l’Etat dans ses droits. Vous avez occupé une parcelle qui appartient à l’Etat, celui-ci est en droit de réclamer son bien et de le reprendre. Cette opération se fait dans le respect de la loi, parce que le ministre Muabilu est un homme respectueux des lois de la République », dit-il.
D’ailleurs, pour toutes les maisons qui sont récupérées, Pius Muabilu les remet à l’Etat dont les recettes ont du reste augmenté, à la grande satisfaction de tout le monde. Et de poursuivre que lorsque cette campagne a commencé, les gens ont dit à tort qu’elle visait une certaine classe politique, allusion faite à certaines personnalités ayant occupé certains postes de responsabilité dans notre pays. Et pourtant, c’est une campagne qui ne concerne aucune tribu, aucun camp politique, mais elle concerne tout le monde. C’est-à-dire, lorsque vous occuper une maison de l’Etat, vous devez respecter votre part du contrat. Tout ce qui est de l’agent issu de toutes ces maisons est versé dans les banques commerciales affiliées.
A l’origine, l’immeuble appartenait à l’Etat
Pour mieux comprendre l’affaire de spoliation de la maison de l’Etat située au n°40 de l’avenue de la Gombe, dans la commune portant le même nom, Célé Kanangila a ramené les journalistes dans l’histoire, soit à la création du ministère de l’Urbanisme et Habitat.
A l’entendre parler, le ministère de l’Urbanisme a été créé en 1988. Avant la création de ce secteur, tout ce qui est patrimoine immobilier privé de l’Etat était géré par le ministère du Portefeuille. C’est au terme d’un procès-verbal de remise et reprise entre le ministère du Portefeuille et celui de l’Urbanisme qui a commencé à fonctionner en 1989, que le ministre Kinzonzi va transmettre au ministre de l’Urbanisme la liste de toutes les maisons de l’Etat répertoriées sur l’ensemble du territoire national. Lorsque vous prenez ce procès-verbal signé le 29 juin 1989, la parcelle située au numéro 40 est reprise comme étant une maison qui appartient à l’Etat.
C’est ici que le conseiller politique et en communication expliquera que les maisons relevant du domaine public de l’Etat ne peuvent faire l’objet d’aucun commerce. Elles ne peuvent être utilisées que pour des fins publiques. Mais le parc immobilier qui relève du domaine privé de l’Etat, peut faire l’objet du commerce. L’Etat peut faire louer ses biens et prévoit les conditions d’occupation. C’est au nom de cette disposition que le Général Baruti Milengo va solliciter en 1989 un contrat de location dans cette maison.
Soulignons que parmi les maisons de l’Etat, il y en a celles qui reviennent aux forces armées de la République. « Lorsque le Général prend fuite avec l’entrée de l’AFDL en 1997, il y a un autre Général qui occupe la même maison à titre locatif. Après lui, il y a Florent Lutumba qui va l’occuper en 2007. Il s’est fait qu’à cette époque, Lutumba entretenait des relations avec une haute personnalité et il a mis quelques mois sans payer », renseigne Célé Kanangila.
A entendre parler Me Tshibangu, il vous affirme que le Général Baruti avait acheté la parcelle en 1990. Et pourtant, en 1990, la gestion du patrimoine privé de l’Etat avait déjà été cédé au ministre Kinzonzi. « Tshibangu se trompe d’adversaire. Il semble donner l’impression d’avoir un problème privé avec Muabilu. Mais le problème, c’est avec l’Etat qu’il a. Si le jugement dont Tshibangu brandit lui donne raison, pourquoi ne retourne-t-il pas vers l’Etat pour qu’il lui donne ses services pour exécuter le jugement ? Avocat de certains hommes politiques d’hier, M. Tshibangu pense rééditer l’exploit. Et pourtant sur ce dossier, Tshibangu n’a pas respecté les lois de la République et il a tenté de spolier la maison de l’Etat.
Devant la presse, Célé Kanangila a souligné que Pius Muabilu n’est ministre qu’à partir de 2019. Et pourtant, il existe des textes de lois qui démontrent que cette villa appartient bel et bien à l’Etat. C’est le cas de l’Arrêté de 2016 signé par Omer Egwake, l’Arrêté de 2013 signé par Fridolin Kasweshi et l’Arrêté de 2018 signé par Joseph Kokonyangi.
« Tout ce que Me Tshibangu est en train de faire, c’est de de la manipulation, du mensonge d’un individu qui a voulu déposséder l’Etat de son bien. Il a procédé par beaucoup de trafic d’influence. Il a été reçu ici à plusieurs reprises et on lui a signifié que la maison était propriété de l’Etat », révèle-t-il.
Un autre élément que brandit Me Benoit Tshibangu, c’est un jugement du Conseil d’Etat qui l’aurait donné la propriété de la maison. Et pourtant, le Conseil d’Etat n’a pas pour attribution de donner des maisons de l’Etat aux gens. En réalité, Tshibangu était allé attaquer un Arrêté pris en 2021 qui reprenait la parcelle du numéro 40 de l’avenue de la Gombe comme étant un bien de l’Etat, pendant qu’en 2023, le ministre avait déjà pris un autre Arrêté abrogeant celui de 2021 et reprenant ce bien comme étant celui de l’Etat.
Comme pour dire que le jugement obtenu du Conseil d’Etat n’avait plus de valeur. « Vous avez un citoyen qui se croit tout puissant que l’Etat. Je vous informe que dans la parcelle, il y avait des hommes armés qui sécurisaient la parcelle. Est-il permis à un civil d’avoir des hommes armés ? Tout ce que Muabilu fait est motivé non seulement par l’intérêt général, mais aussi le souci de remettre l’Etat dans ses droits.
Muabilu n’a pas d’injonction à donner à l’armée
La parcelle du n°40 avenue de la Gombe, appartenant à l’armée, pourquoi les réseaux sociaux accusent-ils Muabilu d’avoir fait arrêter les journalistes ? A cette question, le conseiller politique et en communication de Pius Muabilu pense que Tshibangu se croyant plus fort que l’Etat, avait placé des hommes en tenues militaires pour sécuriser la parcelle. Il revenait aux services de renseignement militaire de savoir ce que faisaient les hommes armés dans la parcelle. C’est à ce titre que les hommes de renseignement militaire sont allés dans la parcelle.
C’est ici qu’il a précisé que Tshibangu avait mis dans la parcelle les hommes en tenues militaires. Il revenait au renseignement militaire de venir se renseigner de ces hommes avec ordinateurs, téléphones, etc. C’est comme ça que le service de renseignement militaire est allé, le jour du délogement administratif, pour comprendre pourquoi il y avait les militaires dans la parcelle.
« Nous sommes les partisans de la non-violence et respectueux des lois de la République. De tout ce qui s’est passé, l’Urbanisme et Habitat n’a joué aucun rôle. Il s’agit d’une manipulation de plus de quelqu’un aux abois, qui a été pris la main dans le sac après avoir tenté de déposséder l’Etat de son bien. L’Urbanisme et Habitat n’a pas d’injonction à donner à l’armée qui est un secteur indépendant », termine Célé Kanangila.
Jean-Marie Nkambua