Assassinat crapuleux de Chérubin Okende : Ce crime tue la démocratie et décrédibilise la Cour constitutionnelle (La CASE)

A en croire M. Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE), le monde est choqué par l’assassinat de l’opposant Okende. Ce crime tue la démocratie et décrédibilise la Cour Constitutionnelle. Ce crime et tant d’autres compromettent la tenue des élections et même l’organisation des Jeux de la Francophonie en Rdc. La CASE appelle à l’ouverture des assises de stabilisation du processus démocratique en République démocratique du Congo.

La Communauté internationale a été choquée par la brutalité et l’horreur qui ont caractérisés l’assassinat atroce de l’opposant congolais Chérubin Okende Senga, tué par balles le jeudi 13 juillet 2023 et dont le corps sans vie a été retrouvé abandonné dans son propre véhicule sur le boulevard Poids Lourds de Kinshasa.

La CASE condamne ce crime inqualifiable et regrette que ceci coïncide très curieusement avec l’invitation de la victime à la Cour Constitutionnelle où elle (la victime) et son véhicule auraient été appréhendés par un commando lourdement armé.

Les installations de la Cour Constitutionnelle étant situées dans une zone hautement sécurisée de la ville de Kinshasa, pareil acte ne saurait y être perpétré par n’importe qui. La CASE estime que la Cour Constitutionnelle est responsable de tout acte, fait ou geste qui se manifesterait dans son enceinte. Etant la plus haute juridiction du pays, un cas d’enlèvement d’une personnalité de ce rang dans son rayon administratif, sur le périmètre même de sa concession, est questionnable et enquêtable.

Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) insiste en disant que ce crime intervient au moment où la République Démocratique du Congo connaît une diarrhée sécuritaire qui n’épargne aucun citoyen. La police ne rassure plus; les services de sécurité semblent supplantés par réseaux fictifs; l’armée est paralysée par des milices armées créés par le parti présidentiel dans le but de neutraliser toute possibilité de respiration démocratique. Depuis son avènement au pouvoir, le Président de la République n’a jamais condamné ni les Forces du progrès de l’UDPS, ni le phénomène de kidnapping dans la ville de Kinshasa, ni les autres dérives autoritaires du parti présidentiel.

L’insécurité en RDC semble être un fait planifié et coordonné pour ne viser qu’à brimer le petit peuple et les opposants. Des individus publiquement identifiés prennent le loisir autorisé de narguer le peuple, menacer des opposants, insulter tout le monde et même célébrer la souffrance d’une partie de la population sans que le gouvernement, le parti présidentiel ou l’Union Sacrée ne disent mot. À travers des vidéos sur la toile, des individus s’identifiant à l’UDPS vont jusqu’à promettre d’écraser toute personne qui n’adhère pas à la pensée unique, celle prônée par le Président Félix Tshisekedi.

L’on assiste désormais aux méthodes les plus fortes d’absolutisme et de tyrannie. La CASE regrette que pareil climat se soit glorifié sous le règne du précieux disciple de l’opposant millénaire, Etienne Tshisekedi wa Mulumba (Paix à son âme).

L’acharnement et la fixation visibles sur l’opposant Moïse Katumbi Chapwe inquiètent le Peuple Congolais et préoccupent toutes les forces vives de la Nation. Outre les nombreuses restrictions lui opposées, le porte-parole de son parti vient d’être assassiné; son Conseiller Spécial emprisonné à Ndolo et ses deux communicateurs nationaux, l’un emprisonné à Makala et l’autre en clandestinité. Ces faits méritent d’être imputés à un plan de déstabilisation du candidat Président de la République pour l’isoler du processus électoral.

« Toutes ces tribulations ne suffisent pas. Certains citoyens mal intentionnés (toujours les mêmes) se sont permis d’intenter une action en justice contre quelques sommités de l’Eglise catholique de la RDC: Fridolin Cardinal Ambongo Besungu, Archevêque de Kinshasa; Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, Archevêque de Lubumbashi; Monseigneur Donation Nshole, Porte-parole de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Abbé Blaise Kanda, prêtre du Diocèse de Mbuji-Mayi, sont ciblés par des noyaux tentaculaires du parti présidentiel pour tenter d’empêcher à l’Eglise de jouer son rôle », indique M. Simaro Mbayo Ngongo, président de la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE)

La CASE constate que tous ces faits n’attristent nullement les tenants du pouvoir en dépit du boycott général de la CENI par le Peuple Congolais et l’ensemble des Partis politiques du pays. En effet, à 24 heures de la fin du délai de dépôt des candidatures, les deux tendances (Majorité et Opposition) n’ont pas répondu à l’appel. Ceci est signe de maturité qui confirme que le processus électoral est malade.

La CASE invite une fois de plus le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à mettre un peu d’eau dans son vin et à revenir aux meilleurs sentiments en convoquant sans attendre des assises de stabilisation du processus démocratique en République Démocratique du Congo. À cet effet, la CASE lui recommande de recourir aux mêmes mécanismes existants pour juguler la crise.

Les assises de stabilisation du processus démocratique devraient permettre de : Évaluer la situation politique et sécuritaire; Évaluer la gouvernance électorale; Sceller la réconciliation nationale déjà mise à mal; Conclure une transition pacifique en vue de l’organisation d’élections inclusives et crédibles.