Au CHESD : Muyaya parle de la communication de crise dans un pays en situation d’agression
Cette fois-ci, c’était sur la communication de crise dans un pays en situation d’agression comme le nôtre. Dans le grand auditoire du CHESD, deux promotions distinctes composaient l’assistance et étaient attentives pour écouter l’exposé magistrale du ministre débuté par sa citation : « la communication est comme la sécurité ».
Il a commencé par rappeler la genèse de l’agression congolaise par le Rwanda avant de démontrer aux étudiants les efforts que fournit la République Démocratique du Congo pour résoudre cette insécurité et occasionner le retour de la paix dans sa partie orientale. Patrick Muyaya a signalé que le malheur de la RDC a débuté depuis avril 1994 lorsqu’elle avait accepté d’ouvrir ses frontières pour accueillir les Rwandais (Hutu, Tutsi et Ntua) qui s’entretuaient pour conserver ou conquérir le pouvoir par le sang.
Quelques années plus tard, le Rwanda partant de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) a successivement sous-traité le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), ensuite le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et depuis une dizaine d’années déjà le Mouvement du 23 Mars (M23) qui ne revendique qu’une minorité tutsi dans un pays de 450 ethnies. Ce pays agresseur parle aussi des revendications sur le non-respect de l’accord du 23 mars. Une pure création du Rwanda.
Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que la politique de bon voisinage est menacée par une campagne de diabolisation de la RDC menée par Kigali d’abord auprès de nos neuf pays voisins et enfin, à l’international, aussi l’embargo de l’ONU sur l’achat d’armes qui a duré 22 ans, un tableau noir qui aujourd’hui est tourné grâce à la diplomatie agissante du Président Félix Tshisekedi mettant en mal le plan de Kagame et de ses partenaires bien identifiés.
Le ministre a rappelé à l’auditoire la politique de victimisation mise en place par le Rwanda est le soubassement de son argumentaire à l’international pour s’attirer des alliés et justifier son économie caractérisée par les pillages des ressources naturelles et minières de la RDC. Il cite le soutien des FARDC aux FDLR, les discours de la haine et de l’abandon des réfugiés congolais au Rwanda.
« Il y a plus de réfugiés Rwandais en RDC que des réfugiés Congolais au Rwanda », a-t-il dit.
Pour faire face à ce silence absolu et indifférence totale, cette ignorance ou complicité de la communauté dite internationale, le gouvernement congolais s’est décidé de publier en deux volumes le livre blanc reprenant les différents massacres et crimes commis sur son sol depuis 1996 jusqu’à ce jour et s’est déployé en même temps dans plusieurs fronts pour dénoncer le génocide oublié en RDC.
Il a cité le front diplomatique, militaire, judiciaire, médiatique et économique. Il a souligné que le Rwanda survit grâce à cette guerre et tient à la pérenniser pour bâtir une économie forte en Afrique et dans le monde.
Le ministre a fini son exposé en répondant aux différentes questions de ses compatriotes venus nombreux au CHESD. Il les a rappelés qu’il faut communiquer pour rassurer, expliquer, informer, sensibiliser et présenter les avancées ; détruire un fake news à partir d’une communication officielle à travers les canaux publics authentifiés sur les réseaux sociaux et à travers les médias crédibles ; et la maîtrise du paysage médiatique international et des spécificités des médias. «Changer de narratif, un impératif patriotique collectif. À travers la campagne Bendele Ekweya Te initiée depuis que nous sommes arrivés au gouvernement, nous tenons à faire participer un grand nombre de l’opinion nationale en utilisant plusieurs canaux de communication. Depuis quelques mois, nous avions lancé deux nouveaux concepts qui nous permettront d’être davantage plus proche de la jeunesse et avec la bonne information. Il s’agit de ‘La récap’ et ‘Tuna ministre’. Cela rentre toujours dans notre politique de redevabilité, exercice selon lequel le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi avait répondu aux multiples questions des journalistes », a-t-il conclu.
Le Quotidien