Au Gabon, le temps joue en faveur du pouvoir

Le Gabon est un petit pays. Compiler les résultats de la présidentielle de samedi devrait être une simple formalité. Mais les résultats officiels tardent à tomber. Pourquoi ?

C’est le journaliste de PressAfrik Ayoba Faye qui a la formule la plus ironique pour expliquer le retard pris par le Centre gabonais des élections (CGE) pour annoncer les résultats de la présidentielle de samedi dernier.

« Bongo n’a toujours pas trouvé la formule la moins débile pour justifier son coup d’Etat institutionnel. Ça va faire 72 heures bientôt pour faire le décompte de moins de 800 mille voix », écrit le rédacteur en chef.

Et l’air de rien, Ayoba Faye n’a pas tort : dans d’autres pays, il ne faut que quelques heures pour comptabiliser les résultats. En 2020, au Togo, la CENI avait annoncé les résultats le surlendemain du scrutin, alors que 3,5 millions de personnes avaient voté.

Il paraît donc aujourd’hui surprenant que le CGE prenne autant de temps pour compiler les bulletins. Certes, il y a eu quelques soucis dans des bureaux de vote qui ont dû prolonger leur ouverture de deux heures. Mais le CGE s’est refusé à tout commentaire.

Force est de constater que le temps pris par le pouvoir pour annoncer les résultats officiels résulte d’une volonté de frauder. Le clan Bongo le sait : le président sera le grand perdant dans les urnes mais l’annonce d’une victoire provoquera forcément des troubles post-électoraux.

Les observateurs sur place s’attendent à des contestations des résultats du côté de l’opposition, qui est certaine de sa victoire, mais aussi une réponse musclée de la part du pouvoir. Selon ce tweet, https://twitter.com/autruicomoi/status/1696295691637661808, des arrestations pourraient avoir lieu et Ali Bongo Ondimba n’est pas prêt de rebrancher l’internet dans son p

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DCW