Au terrain Sainte Thérèse de N’Djili : Fatshi, le plébiscite

C’est dans la partie orientale de la ville province de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo,  ce lundi 18 Décembre 2023,  que le président de la République sortant, candidat à sa propre succession, Félix Antoine Tshisekedi a clôturé sa campagne électorale pour la présidentielle de 2023. Un meeting qui a tout simplement tutoyé tous les superlatifs quant à la masse compacte qui a envahi le mythique terrain Sainte Thérèse. Du saut-de-mouton de Debonhomme à Matete jusqu’au pont  ‘Mayi ya Tshanga’, voire  au-delà du saut-de-mouton de Pascal sur Boulevard Lumumba à Masina; de la station Kimbuta à N’Djili jusqu’au-delà de Maviokele en dépassant le terrain Sainte-Thérèse à Kimbanseke, tout l’Est de la Ville de Kinshasa, Tshangu, était en mode ‘pause’, car le temps s’est arrêté, le moment  d’écouter Félix Tshisekedi et un embouteillage monstre a paralysé les véhicules. C’était tout simplement inédit. Vraiment, « Fatshi, le plébiscite », pouvait-on s’écrier.

Après un mois de campagne marathon à travers tout le territoire national,  après avoir parcouru plusieurs coins à l’intérieur du pays afin de persuader ses électeurs à voter pour lui dans le but de “consolider les acquis”, le  candidat n°20 à la présidentielle du 20 décembre, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo  a clôturé sa campagne électorale ce lundi 18 décembre 2023 à la place Sainte Thérèse de N’Djili à Kinshasa. Le président sortant et candidat Félix Tshisekedi, qui                 a battu campagne sur le thème « UNITE, SECURITE, PROSPERITE », a montré de sa capacité à consolider l’unité nationale à travers un message nationaliste d’un fils qui n’a d’autres pays que la RDC.

« Nous n’avons que ce pays, nous n’avons nulle part où aller si le pays prend feu aujourd’hui. Quant à eux, ils possèdent plusieurs nationalités et ont plusieurs pays où trouver refuge. Ne laissez personne vous tromper », a prévenu  le fils d’Etienne Tshisekedi qui, depuis le début de la campagne électorale, n’a cessé de prévenir ses compatriotes sur le risque de voter pour ce qu’il ne cesse de désigner ‘candidat de l’étranger’.

Un message qui a ravivé la fibre patriotique et le nationalisme était palpable dans le chef des auditeurs à deux doigts de d’en finir immédiatement avec tous les infiltrés qui pullulent dans la classe politique congolaise et l’armée et les services de sécurité.

« Ne vous inquiétez pas, ils vont tous fuir d’eux-mêmes », rassure Félix Tshisekedi pour calmer les ardeurs d’une foule chauffée à blanc par l’ardeur patriotique. Non, c’était vraiment le plébiscite d’un peuple uni en communion avec ‘le Père de la nation’.

À Sainte Thérèse, Félix Tshisekedi affirme : « si vous me renouvelez votre confiance, et si le Rwanda continue ses velléités à l’Est de notre territoire, je vais réunir les deux Chambres du Parlement en Congrès pour qu’on m’autorise à leur déclarer la guerre et on ira jusqu’à Kigali. Dites à Kagamé qu’il a l’habitude de “s’amuser” avec les anciens dirigeants de la Rdc. La Rdc a changé. Je répondrai à toute provocation ».

Avant de se rendre à la place Sainte Thérèse de N’Djili,  lui dont l’amour pour le sport, particulièrement le football a été démontré en plusieurs reprises, particulièrement lors des grandes rencontres sportives des Léopards, a d’abord été avec des clubs sportifs  de la capitale à savoir As V. Club, DCMP et FC Renaissance,   ainsi que leurs supporters respectifs qui ont assisté à la remise de bus à chaque club par le président de la République. Juste après la cérémonie, la population accompagnera le candidat n°20 à la place Sainte Thérèse pour son meeting de clôture de campagne.

Sécurité, thème majeur de la campagne

Sécurité, sécurité. Le thème central des élections de 2023. Trente ans durant, la RDC est sous le joug d’une guerre qui métamorphose à chaque fois. D’abord sous la bannière de l’AFDL, la coalition Ougando-rwando-burundaise, le véritable ‘conglomérat d’aventuriers’ selon son Porte-parole devenu Chef de l’Etat RD Congolais Laurent Désiré Kabila, en octobre  1996 a agressé le Zaïre du Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga. En trois décennies, sous le leadership du maître de Kigali, n’a cessé de se métamorphoser pour piller les richesses naturelles de la Rdc. La dernière version, mort-née, de cette folie meurtrière, après le RCD (Rassemblement des congolais pour la démocratie) qui a muté en CNDP (Congrès national pour la libération du peuple) puis en M23 (Mouvement du 23 mars), est l’AFC (Alliance du fleuve Congo).

Ayant démasqué le vrai ennemi de la Rdc, sans tergiverser, en meeting à Sainte-Thérèse,  il s’est directement adressé à l’envahisseur qu’il a eu toute la mandature pour fragiliser et déplumer par une diplomatie pacifiste et de vérité, Félix Tshisekedi se dit prêt à déclarer la guerre contre le Rwanda !

“Donnez- moi ce second mandat. Je vais réunir le Parlement en Congrès pour lui demander l’autorisation de déclarer la guerre. Et ça sera conformément à la Constitution”, précise le candidat président de la République numéro 20. Une décision, une proposition applaudie à tout rompre par l’assistance. Juste pour cela,  le débat électoral devait être clos. Fatshi, le plébiscite !

Donner chair à la  prospérité

La persistance des conflits justifiant la lenteur des progrès économiques ont entraîné une baisse du niveau de vie année après année. La pauvreté en Rdc est devenue une réalité car, près de 62 % des Congolais, soit environ 60 millions de personnes, vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Pourtant, le pays est doté de ressources naturelles exceptionnelles. Plus de la moitié des réserves mondiales de cobalt, un minerai essentiel à la fabrication des téléphones portables et des batteries de voiture, potentiel hydroélectrique unique en Afrique, forêt équatoriale congolaise est l’une des plus grandes forêts tropicales au monde, représentant la première plus grand puits de carbone au monde avant l’Amazone au Brésil. Mais, paradoxalement,  cette richesse ne profite pas à la population car piller via les voisins.

Le Congolais doit prendre conscience de ses richesses et avoir les aptitudes nécessaires pour en jouir. En 2019 lors de son arrivée au pouvoir, Tshisekedi avait instauré la gratuité de l’enseignement primaire. Une mesure constitutionnelle restée lettre morte depuis son vote par le législateur qui  n’est passée en application qu’avec l’avènement de Félix Tshisekedi aux affaires. Bien que copieusement combattu  par une frange de la classe sociale, les parents qui avant payé l’école par des sommes indispensables pour subvenir à d’autres besoins de la famille ont vu leur charge soutenue. Sommes indispensables épargné même si, à cause de multiples attaques contre la mesure constitutionnelle, pas réussi à faire l’unanimité dans le pays. Le gouvernement congolais se défend et s’en félicite. « Donnez-moi ce second mandat », insiste Tshisekedi pour concrétiser cette mesure. Il ne fallait pas plus pour arracher des applaudissements preuve d’une adhésion totale au programme de Fatshi.

Rien à dire donc. Ce meeting de clôture de campagne a permis donc à Tshangu de coter Tshisekedi 20/20, véritable sondage grandeur nature qui fait dire à tout observateur lucide : « Fatshi, le plébiscite ! ».

 

 Depuis Sainte Thérèse à N’Djili

Willy Makumi Motosia