Audit du fichier électoral : Pourquoi un tel rétropédalage à seulement 12 jours de cette activité obligatoire de la CENI ?

Animé par le souci de la réussite du processus électoral en cours, le Panel des Experts de la Société Civile suit avec grand étonnement les agitations infondées autour de l’audit externe du fichier électoral. Il est connu de Tous que l’audit est la voie obligée pour la certification de la transparence de tout fichier électoral voulu crédible, professionnel et stable. Lequel, demeure maillon fort du triangle électoral composé des électeurs, des compétiteurs et du pouvoir organisationnel.

Pour la société civile, cette situation qui apparaît comme du camouflage, après tous les ratés dans l’opération d’identification et enrôlement des électeurs, ne peut laisser indifférent aucun acteur lucide et intéressé par le processus électoral en RDC ; étant donné que cela va à coup sûr jeter définitivement l’opprobre sur lo tenue des bonnes élections dans notre pays. Tenez:

1. Dans son calendrier rendu public en date du 26 novembre 2022, la CENI elle-même avait prévu comme 35 activités, l’audit externe du fichier électoral du 15 au 20 mai 2023 pour une durée de 6 jours. Pourquoi un tel rétropédalage à seulement 12 jours de cette activité obligatoire de la CENI ? Il convient de noter qu’ignorer une seule activité pertinente du calendrier est susceptible de consacrer la remise en question du processus dans sa globalité.

2. Parlant de l’audit externe du fichier électoral, il se dégage une évidence que la CENI, ne peut recourir qu’à une expertise en dehors de la RDC. Sur ce, la CENI était préalablement consciente des impératifs de la souveraineté de notre pays ;

3. Quant à la présence de l’équipe de l’OIF, seule la CENI est en mesure de justifier son invitation en RDC pour cette opération ;

4. L’argument tempête par les uns évoquant le nom de Mme Louise Mushikwabo, Secrétaire générale de l’OIF comme obstacle principal à l’audit externe du fichier électoral et en tant qu’élément de violation de la souveraineté de la RDC, laisse perplexes une multitude d’observateurs connaissant le fonctionnement des organisations internationales. Mais il est surtout cocasse de noter que pour eux, la présence sur le territoire congolais de différentes armées étrangères ne semble pas violer la souveraineté de notre pays mais que c’est le simple audit du fichier électoral qui porterait atteinte à celle-ci !

En conséquence, face à ce qui s’apparente à une tentative de cacher la vérité sur les données réelles relatives au nombre d’enrôlés, et, si la CENI et tous ceux qui la soutiennent persistent sur ce chemin puéril de l’opacité dans le fichier électoral, le Panel des Experts de la Société Civile attire l’attention de l’opinion publique mais surtout celle des parties prenantes au processus électoral que ce fichier ne peut contribuer à avoir une bonne loi sur la répartition des sièges mais, par contre, prépare. d’ores et déjà, le tripatouillage des voix lors de prochains scrutins dans certains bureaux de vote dans lesquels se posera avec acuité le problème des listes des électeurs