Audit externe du fichier électoral: En lieu et place de l’OIF, Mgr Nshole conseille de trouver une alternative qui rassure sur le plan de l’objectivité et de l’efficacité

Le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi, a eu un entretien avec Monseigneur Donatien N’shole, Secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) qu’accompagnait le Père Clément Makiobo au sujet de la controverse dans l’opinion autour de l’implication de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans l’audit du fichier électoral.

“Comme mission d’observation, la CENCO et l’ECC sont dans la dynamique d’accompagner davantage le processus électoral. Chaque fois que nous sommes préoccupés ou en face de quelque chose qui peut entamer sa crédibilité nous nous empressons de rencontrer les responsables de la CENI pour échanger avec eux. Je dois avouer que jusque-là, on a toujours eu une oreille attentive.

Ce qui nous a amenés aujourd’hui à rencontrer le Président Denis Kadima, c’est le débat qui est en train de naître, un certain narratif par rapport à la nécessité de l’audit international qui devrait être mené par l’OIF invitée d’ailleurs par la CENI. Mais on entend depuis un certain moment des réactions selon lesquelles ce n’est pas bon par rapport à la souveraineté et l’intégrité du pays, surtout que la directrice de l’OIF est une Rwandaise. Il y en a qui vont jusqu’à dire qu’il faut que ça soit un audit national. Et nous, ça nous préoccupe d’abord les arguments sont politiques. Cela peut se comprendre politiquement. Soit dit en passant, parmi les institutions qui défendent l’intégrité et la souveraineté nationales, il y a la CENCO qui a dénoncé l’attitude et l’indifférence de la communauté internationale en rapport avec ce qui se passe avec le Rwanda. Je vous informe que nous venons d’avoir une mission conjointe avec l’ECC aux États-Unis sur la situation à l’Est. C’est pour dire que nous tenons à l’intégrité, mais qu’on n’amène pas ça dans les questions techniques comme les élections”, a indiqué Mgr Donatien Nshole.

Se réjouissant d’avoir rencontré une oreille attentive de la part du Président de la Centrale électorale qu’il a demandé du reste d’encourager pour évoluer en ayant à l’esprit la réduction de la méfiance née depuis un certain temps autour de la CENI.

“Notre peur était que la CENI puisse être influencée par un certain discours pour être fermée à l’audit qui aurait une dimension internationale. Nous avons échangé avec le Président de la CENI qui est bien conscient d’ailleurs et nous a répété que c’est lui qui avait invité l’OIF et n’a rien à cacher par rapport à un audit qui aurait une dimension internationale. Pour dire vrai, nous regardons dans la même direction. Pour nous, si ce n’est pas l’OIF pour des raisons politiques, on peut trouver une alternative qui rassure sur le plan de l’objectivité et de l’efficacité. Le Président Denis Kadima sait ce qu’on peut trouver dans le pays et il est sincère sur ce point qu’il serait difficile de trouver une organisation qui ait toutes les compétences et aussi pour des raisons psychologiques. Nous sommes venus donc l’alerter et nous avons discuté avec lui, évidemment il y a son bureau et il y a également l’assemblée plénière. Ce qui est plus important et il faudrait l’encourager là-dessus qu’on évolue en ayant comme préoccupation de réduire la méfiance qui est née depuis un certain temps autour de la CENI”, a-t-il conclu.

JMNK