A Lubumbashi, Félix Tshisekedi a confirmé sa volonté de faire une réforme constitutionnelle pour permettre à ce texte fondamental de s’adapter aux réalités du moment. Intervenant lors d’un Briefing Spécial ce lundi 18 novembre 2024 au Gouvernorat du Haut-Katanga, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias, porte-parole du Gouvernement ne comprend le rétropédalage de Delly Sesanga, ex-membre du G13 qui avait notamment initié les réformes électorales.
Revenant sur son passé récent, Patrick Muyaya révèle que grâce à son cahier de charge, le G13 avec Sesanga en pointe avait rencontré des acteurs politiques dont Moise Katumbi à Lubumbashi pour leur faire part de leurs propositions. « Autant nous avions rencontré le président de la République en dernier ressort pour lui faire part de réflexions que nous avions récoltées pour améliorer notre processus électoral », dit-il.
Au sujet de l’opposant Delly Sesanga, il a rappelé comment le président de la République, lors du dernier conseil des ministres, a condamné fortement les voies de fait qui ont été commises sur lui par des éléments de la police. « Le Vice-Premier ministre aurait pu nous dire davantage sur le traitement qui leur a été réservé, parce que simplement, ce n’est pas de cette manière qu’on doit réagir, même lorsqu’il faut intervenir pour des manifestations », pense-t-il.
Revenant sur l’itinérance du chef de l’Etat à Lubumbashi, om l’idée de la révision constitutionnelle a été endossée, notamment pour qu’on retourne au deuxième, Patrick Muyaya raconte qu’ils ont été voir le président de la République, qui nous a reçu, je pense, à deux reprises, au Palais de la Nation, y compris pour lui faire le point pour que lui puisse l’endosser. « Le seul groupe politique de l’époque qui ne nous avait pas reçu s’appelle FCC. Et nous avions plus ou moins fait l’unanimité sur le point », indique-t-il.
« Alors, aujourd’hui, moi, je m’y désole. Je ne sais pas si on veut faire la politique en termes de show. Je ne sais pas si c’est une forme de haine ou d’aigreur qu’on veut développer vis-à-vis de la personne du président de la République, parce que je ne pense pas que les débats devraient encore se faire sur oui ou non, on devait toucher à notre Constitution », souligne Muyaya, qui cite Delly Sesanga comme étant parmi les plus fervents avocats de cette révision.
Et donc, vouloir empêcher aux garants du bon fonctionnement des institutions d’user de son pouvoir constitutionnel, de dire que nous devons réfléchir. Les termes ont été dits à Kisangani. Ils n’ont peut-être pas été bien compris. Le président de la République, ici, à Lubumbashi, a été un peu plus clair sur le sujet.
Les goulots d’étranglement de la constitution
« Nous allons inviter une commission, d’ailleurs, ce serait bien pour l’honorable Sesanga, de se joindre à cette commission, parce qu’il en a toujours été les fervents défenseurs. Peut-être qu’alors, s’il a des appréhensions, parce que je considère ici que c’est vraiment un débat où on a des appréhensions sur les intentions du président de la République. Ici, le président de la République, qui est aux commandes de la République depuis six ans », mentionne-t-il.
Et d’ajouter que nous avons une constitution qui a été promulguée depuis 2006. Nous voyons, nous tous, certains goulots. Je ne voudrais pas aller en profondeur dans les débats. Ce n’est peut-être pas le cadre qu’il faut. Mais les Congolais ne réclament-ils pas aujourd’hui une double nationalité ? Nous parlions du secteur minier ici, il y a beaucoup de Congolais qui sont experts dans les mines. Nous, nous étions à Genève. Nous avons rencontré des Congolais qui travaillent pour les organisations des Nations unies, Alors, à un moment donné, il faut faire la part de choses entre ce qui doit relever d’un comportement purement politicien et ce qui doit relever du sens de la République en termes de notre responsabilité collective.
Chaque constitution a un objectif
Si aujourd’hui, la volonté du président de la République, c’est d’avoir des structures étatiques plus aptes à répondre aux préoccupations de Congolais, où est le mal ? Si aujourd’hui, c’est pour permettre à nos compatriotes qui ont pris de nationalités étrangères de jouir du fait qu’ils ne peuvent pas perdre leur nationalité d’origine, ça pose de problèmes à qui ? Parce qu’une constitution a un objectif. On n’a pas besoin d’être juriste pour le savoir. On n’a pas besoin d’être juriste pour savoir qu’il y a un objectif de la constitution actuelle.
Dans les contextes de son élaboration, précise Patrick Muyaya, on voulait mettre fin à la guerre. On voulait nous assurer que toutes les parties prenantes à la guerre peuvent contribuer à la gestion du pays. Mais aujourd’hui, qui ne s’énerve pas de voir que nous avons par exemple 700 partis politiques ? Lorsque vous avez suivi les résultats des états généraux de la justice, on estime qu’il y a des articles qui peuvent être retouchés. Alors ici, il faut nous sortir de haine, nous sortir des aigreurs, nous sortir du côté envieux ou du côté ambitieux à outrance, devenir président de la République à tout prix, pour ne pas empêcher aux Congolais d’avoir accès à des éléments d’information qui ressortiront de la commission qui sera mise en place et qui leur permettront de juger.
Pourquoi vous voulez priver des Congolais du droit d’évaluer le texte qui nous régit s’il pose des problèmes pour certaines questions qui nous sont prioritaires ? Alors il faut dépolitiser, dépassionner les débats, il faut éviter d’aller dans des procès d’intention. Nous sommes en début de mandat, le président de la République a encore 4 ans. Alors il faut éviter de lui prêter des intentions. Ici l’idée, et c’est clairement exprimée, l’année prochaine, c’est dans quelques mois, une commission sera mise en place pour tous les compatriotes qui ont des idées, y compris pour dire non.
Parce qu’ici, virtuellement, on veut dire non parce qu’on pense qu’on veut toucher un article. Mais la Constitution, ce n’est pas qu’un seul article. Parce que c’est un débat important et j’espère que vous, les professionnels des médias, vous allez nous aider à converger vers l’essentiel. Parce que l’objectif ici, c’est de nous assurer que nous avons des institutions qui sont plus fortes et des institutions qui sont plus à même de répondre aux défis des compatriotes. Le président de la République vous l’a dit, son souci, ce n’est pas de s’éterniser au pouvoir, mais c’est d’être sûr qu’après son passage, qu’il rende la tâche plus facile à celui qui lui succédera. Et qu’il soit en mesure de vivre dans ce pays. Mais qu’est-ce qu’il y a d’anormal dans ce que le président de la République souhaite ? Parce que c’est lui qui a la charge de conduire le destin de ce pays. Alors, on ne va pas aller davantage sur les sujets pour éviter d’inutiles polémiques, mais je pense que c’était un rappel qui était important. Aujourd’hui, c’est que je vois, c’est un acharnement sur le président de la République.