Balises : Délégation du Conseil de sécurité de l’Onu en RDC : 2023 comme en 2018, en 2011 et en 2006 !

Conduite par les représentants de la France (pour les 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité) et du Gabon (pour les 10 pays membres non-permanents), la délégation onusienne arrivée à Kinshasa en début de soirée le jeudi 9 mars 2023 revient en terre congolaise pour les mêmes objectifs : la situation sécuritaire et le processus électoral.

Ses dernières visites, dans ce cadre, remontent, en comptant à rebours, à 2018, à 2011 et à 2006.
Tradition respectée : la veille de la visite d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, les groupes armés ont un modus operandi connu, celui de relancer l’escalade, de façon à occuper le plus possible d’espaces, entendez localités et villes.
Objectif : mettre la barre plus haut dans la perspective des négociations desquelles ils espèrent entrer ou rentrer dans les institutions.
Évidemment, on fait peu cas du calendrier du cessez-le-feu et du retrait au point de départ. D’où le stratagème en cours d’encerclement de la ville de Goma.
Pour l’heure, le M23/Rdf n’a pas besoin de prendre Goma. D’ailleurs, en raison de la présence des troupes kényanes et burundaises de l’Eac, le Rwanda ne le permettra pas.
Membre de cette communauté – la seule organisation sous-régionale au sein de laquelle il est à l’aise (ce qui n’est pas le cas à la Cééac et ni à la Cirgl), ce pays enclavé ne voudra pas entrer en guerre directement ou indirectement avec Nairobi en territoire congolais. Ce n’est pas bon pour sa survie économique.
Aussi, asphyxier économiquement et socialement Goma, comme le Rcd/Rdf avait asphyxié Kinshasa en 1998, est une stratégie payante.
Faut-il encore que l’encerclement soit allégé.
C’est effectivement ce qui est en train de se passer sous nos yeux au travers de la coïncidence de l’acheminement de l’aide humanitaire de l’Union européenne annoncée le 4 mars dernier par Emmanuel Macron avec le séjour programmé de la délégation du Conseil de sécurité de l’Onu au chef-lieu du Nord-Kivu.
L’aide débarque au moment précis où le M23/Rdf refuse le cessez-le-feu et isole Goma où les produits de première nécessité se raréfient.
On en est plein dans “Tata aye, nzala esili”, pour reprendre une expression congolaise.
Une opération de charme malheureusement discriminante. Car, si la population de Goma peut y accéder, il n’en est pas de même de la population des villes et localités occupées par le M23/Rdf ! À moins qu’un organisme du système des Nations Unies ait été chargé de la distribuer sous un dispositif sécurisé par cette engeance !
Lorsqu’au terme de son séjour la délégation onusienne quittera le pays, elle laissera la situation sécuritaire dans l’état initial.
Elle mettra cependant – ça c’est sûr et certain, l’accent sur le processus électoral qui, à son avis, résoudra tous les problèmes politiques, sécuritaires, économiques et sociaux du pays.
On l’avait fait à Laurent-Désiré Kabila. On l’a fait à Joseph Kabila.
On veut le refaire à Félix Tshisekedi.
Entre-temps, Paul Kagame et Yoweri Museveni continuent d’utiliser le prétexte Fdrl et Adf/Nalu (désormais Adf/Mtm) pour servir de bras séculier en exécution d’une sale besogne dont la nature se devine facilement : la balkanisation de la RDC.
On ne le dira jamais assez : le sort de ce pays se joue ailleurs qu’à l’Onu !
Autrement, les Nations Unies auraient rétabli la République Démocratique du Congo dans tous ses droits. Dont celui de disposer librement de sa souveraineté.
Or, depuis 2006 – pour ne pas remonter à l’époque du Mzee Laurent-Désiré Kabila – c’est la veille de chaque échéance électorale (sur fond d’insécurité entretenue par des groupes armés), que les 15 membres du Conseil de sécurité reviennent au Congo.
Même si on résonnait par l’absurde, des élections et de l’insécurité, sa préoccupation ne serait pas celle-ci, mais plutôt celles-là!

Omer Nsongo die Lema