Balises : Faire la guerre à un suicidaire ?

« Si le M23 refuse de se désengager et libérer tous les territoires qu’ils occupent actuellement, les Chefs d’État de la CAE instruiront la Force Régionale à faire usage de force pour les pousser à se soumettre ». Cette option découle du paragraphe précédent rendu en ces termes : « Initialement le Kenya va déployer ses contingents à Goma, et ensuite à Bunagana et Kiwanja lors du désengagement et le repli du M23 dans ses positions initiales de Sabinyo du côté RDC pour ne plus se mouvoir au-delà de la ligne des villages Bigega, Bugusa, Nyanbikona, Mbuzi, Rutsiro et Nkokwe». Au regard de ces options, normalement plus rien n’empêche la déclaration de guerre contre le M23 ; n’en déplaise au Rwanda. 

Depuis le 22 janvier 2023, la feuille de route du mini-sommet de Luanda tenu le 23 novembre 2022 n’a, normalement, plus d’effet sur les relations diplomatiques et sur la coopération entre la RDC et le Rwanda ; les deux pays ne s’étant pas retrouvés pour les rétablir à cause du non-respect, par Kigali, de plusieurs préalables dont la cessation des hostilités et le retour du M23 à son point de départ situé au mont Sabinyo, côté RDC. Comme relevé dans la dernière livraison, c’est par son communiqué officiel du 17 janvier 2023 que le Gouvernement congolais a dénoncé ce blocage. C’est à quoi a réagi le Gouvernement rwandais le 19 janvier.

Avant comme après la date-butoir du 22 janvier, on assiste plutôt à un regain de tension entre les deux pays. Faut-il cependant basculer dans la guerre réelle sur le modèle russo-ukrainien ? Force est la tentation d’y céder.

Seulement voilà : le Rwanda de Paul Kagame a tout du candidat au suicide qui, en toute logique, ne perd rien.

Lorsque, dans son interview parue dans l’édition n°3121 de Jeune Afrique fin janvier 2023, il ose dire : « L’accusation selon laquelle j’interviendrais au Congo m’importe peu. Ce n’est ni la première ni la dernière. L’important est de savoir pourquoi j’interviendrais », c’est la preuve qu’il est prêt à guerroyer.

Lorsqu’il considère que « la menace que fait peser sur notre sécurité l’activité d’un groupe imprégné de l’idéologie génocidaire comme les FDLR est clairement susceptible de nous amener à intervenir en territoire congolais, sans excuses ni préavis », c’est la preuve de confirmation de son esprit belliqueux.

Et lorsqu’en conclusion de sa réponse, il affirme : « Quand vous êtes agressé, vous n’attendez pas les instructions de votre agresseur ou de son protecteur pour savoir comment réagir », c’est la preuve qu’il reconnaît à la RDC de réagir à l’agression rwandaise.

Pour l’heure, les réalités à admettre sont les suivantes :

  1. le rendez-vous du Jour J+60 (au plus tard le 22 janvier 2023) pour le rétablissement des relations diplomatiques et de la coopération entre la RDC et le Rwanda n’a pas eu lieu.

A ce jour, il n’y en a pas un nouveau.

  1. l’activisme du groupe terroriste M23 soutenu par le Rwanda se confirme chaque jour au travers non pas de la remise à la Force régionale des territoires jusque-là occupés, mais par de la prise d’autres territoires.
  2. le Rwanda est dans la logique de la guerre pendant que la RDC est dans celle de la résolution pacifique de la crise sécuritaire et diplomatique surgie entre les deux pays.

De Félix Tshisekedi et de Paul Kagame, il est clairement établi que le premier est à la recherche de la paix, même en étant prêt à faire la guerre.

Or, le second est à la recherche de la guerre sans croire dans la paix.

Normal : le second est dans une logique suicidaire ; le suicide étant un « acte qui consiste à se donner délibérément la mort».

Généralement, c’est l’acte auquel a recours tout désespéré…

Un désespéré, on ne l’accompagne pas dans sa voie, car il n’en a aucune de raisonnable !

 Omer Nsongo die Lema