Barque USN, c’est comment ?

Les flots arrivent de toute part. Les vents sont violents, es vagues épaisses. Si les bateliers et autres mécanos n’y prennent garde, le navire va chavirer avec tous ses occupants. Et ce sera vers le fond des eaux profondes que le navire va échouer.

Cette emphase s’accommode bien au train de vie et des us qui minent désormais l’Union Sacrée de la Nation (USN), la Majorité au pouvoir. Du pouvoir politique, économique et social de la République Démocratique Congo. Un regroupement qui traverse des vagues dues à la gestion catastrophique de ses propres ambitions. Sans qu’une force extérieure ne vienne le faire persifler.

 

Ainsi, d’elle-même, cette Union Sacrée brandit désormais l’autre facette de l’Iceberg dont une partie est déjà en état de liquéfaction. Pour autant qu’il se raconte assez souvent que certain de ses membres n’y ont pas adhéré par conviction ou par idéologie politique. Mais pour leurs propres intérêts économique et financier. Après la formation du gouvernement, puis l’élection des membres du bureau définitif de l’Assemblée nationale, les coutelas de certaines formations politiques, déjà aiguisés en sourdine, les revoici sortis de leurs tanières, fous de rage et tirant à bout portant sur leur propre édifice. Ils y sortent pour l’ultime bataille. Au nombre, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba et Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe qui ne décolèrent plus.

 

Face à ce qu’ils considèrent comme injustices, intolérances et pièges tendus contre eux, ils ont compris que les tares qu’ils décrient leur donne raison. Ils sont les dindons de la farce de leurs alliés. Ils citent notamment l’UDPS de « flouer et de dribbler ses alliés ». Le verre déjà plein, risque de se renverser après les élections des membres du bureau définitif du Sénat. Le MLC ne cache pas sa rage. Il la fait savoir à travers Daniel Mbau, secrétaire national en charge des questions juridiques et des droits de l’homme du MLC. Juriste, l’homme sait et mesure la portée de ses mots quand il parle. Ce n’est pas n’importe qui. « Nous réalisons que l’UDPS n’a ni d’égards à l’alliance ni à l’amitié, moins encore la fraternité. Le MLC, en dépit des humiliations, a fait preuve de constance ; de loyauté, de sincérité et voire d’humilité béate ; après ce vaste complot ourdi du Sénat doublé des tâtonnements libératifs, le MLC devra, dans les jours qui suivent, à mon avis, tirer les conséquences de sa participation au sein de l’USN ». Vous avez bien lu : « Tirer les conséquences » ?

 

L’autre verve oratoire provient du parti politique Ensemble. Quand Olivier Kamitatu ouvre sa bouche et envoie ses piques, c’est l’intello qui doit bien interpréter sa pensée. Pas n’importe qui. Ses propos sont repris dans les médias parus hier à Kinshasa. Délibérément ? Difficile de répondre à cette question. Mais au moins, l’on sait qu’il ne voulait pas rater cette occasion pour dénoncer la défenestration de leur poulain, Salomon Idi ; qui a perdu face à Kalumba Mwana Ngongo au poste de rapporteur adjoint du Sénat. L’unique poste réservé à l’Opposition. Là aussi, Olivier Kamitatu voit le spectre de l’UDPS. Ses coups sentent comme une massue : « « le rejet délibéré du candidat représentant le seul parti de l’Opposition du bureau du Sénat, anéanti toute illusion d’inclusivité et de réconciliation ; ce geste illustre à quel point la démocratie congolaise est devenue une caricature grotesque, révélant la vraie nature d’un régime corrompu, aveuglé par le tribalisme, le népotisme et un mépris flagrant des lois et des engagements », selon Olivier Kamitatu cité par notre consœur La Référence en sa manchette du jeudi 15 août.

 

A lire les deux déclarations (si authenticité en existe), il apparait que le risque est réel. Si les « choses se passent comme elles se passent maintenant », avec cette politique d’autruche, les jours ne sont-ils pas comptés pour l’USN. Le navire ne va-t-il bientôt chavirer ?

 

Nous ne sommes pas devin, Le Quotidien étant un journal d’analyses et d’informations.

 

Willy Kilapi