Bureau définitif du Sénat : Un scrutin sur fond des divergences
Après plusieurs reports, c’est finalement ce lundi 12 août 2024 qu’interviendra l’élection suivie de l’installation du bureau définitif de la chambre haute du parlement. Ce sera au cours d’une plénière hautement sécurisée. Un impressionnant dispositif sécuritaire est déployé depuis le week-end après les incidents malheureux survenus au Palais du peuple lors du dépôt des candidatures de membres de l’UDPS au bureau du Sénat.
Le chef de la Police de la ville Kinshasa avait déjà mis en garde quiconque s’hasarderait à vouloir perturber cette séance plénière. L’ordre du jour communiqué par le bureau provisoire, prévoit l’audition des messages des candidats, l’élection du bureau définitif suivi de son installation et du discours du président élu.
Cependant, alors que l’opinion pensait que ce scrutin va se dérouler dans un climat de cohésion et d’harmonie au sein de l’Union Sacrée de la Nation, comme ce fut à l’Assemblée nationale, les choses sont allées dans le sens contraire. Le consensus tant recherché au sein de la majorité parlementaire, quant à son ticket au bureau de la chambre haute du parlement, n’est pas au rendez-vous. C’est ce qui était d’ailleurs à la base de ces différents reports enregistrés au sujet de la convocation de la plénière élective.
La dernière réunion des sociétaires de cette plateforme politique convoquée par le coordonnateur de la majorité parlementaire et secrétaire général du l’UDPS, Augustin Kabuya, n’a visiblement résolu que le problème au niveau de la présidence du Sénat. L’Udps qui convoitait aussi le perchoir du Sénat avait finalement accepté de retirer la candidature de Idrissa Afani Mangala au profit de l’ancien Premier ministre, Jean Michel Sama Lukonde resté candidat unique à ce poste.
Il en est de même de doyen d’âge, Jonas Munkamba qui s’était aussi retiré de la course. Pour les autres postes dont le quota revient à la majorité parlementaire, le consensus n’a pas été trouvé malgré le ticket présenté au cours de la même réunion. D’où plusieurs sociétaires ont maintenu leurs candidatures et dans une confusion totale.
L’USN en ordre dispersé
En dépit des réunions tenues pour le partage des responsabilités au sein de l’Union Sacrée de la Nation, les violons ne se sont pas accordés. Un climat de méfiance a pris corps dans cette famille politique à cause des divergences des vues.
Les uns récusent les autres tandis que les autres s’opposent au ticket leur proposé par le directoire de la plateforme. C’est ainsi que les postes de deux vice-présidents, de rapporteur et de deux questeurs connaissent plusieurs candidatures des membres de cette plateforme.
C’est ainsi que Modeste Bahati Lukwebo qui était le seul candidat au poste de deuxième vice-président, selon le ticket présenté par Augustin Kabuya, sera en challenge avec Eustache Muhanzi, un membre proche de Vital Kamerhe . Les regroupements politiques pro Vital Kamerhe à savoir AA-UNC et AVK 2028, qui le portent à cette élection, ont promis de ne pas voter pour le ticket « tripatouillé » par le présidium. Ils ne soutiendront que Sama Lukonde, Taupin Kabongo et Isabelle Kabamba désignés respectivement candidats président, questeur et questeur adjointe désignés par l’autorité de référence.
Une autre divergence dans le ticket de l’USN, c’est la candidature de Justin Kalumba Mwana Ngongo de regroupement politique de Pius Muabilu, AACPG qui est maintenu au poste de rapporteur. Alors que selon le même ticket de Kabuya, c’est Jean Bamanisa Saidi du MLC qui devrait être le seul candidat.
Comme si cela ne suffisait pas, la candidature de ce dernier a été retirée et remplacée par celle de Françoise Bemba, la jeune sœur de Jean Pierre Bemba Gombo.
Désapprobation
Bien avant, c’est Christophe Lutundula, prétendant au poste de premier vice-président avait retiré aussi sa candidature. Pour sa part, Carole Agito, candidate questeure adjointe et qui bénéficie de soutien des sénateurs de la Grande Orientale, se voit déjà écartée du ticket présenté par Kabuya. D’où la désapprobation de cette espace géographique pour son exclusion au bureau du Sénat.
A l’opposition, Salomon Idi Kalonda sera aux prises avec Jean-Claude Baende au poste de rapporteur adjoint, seul poste leur réservé au bureau.
C’est donc dans cette ambiance de contestation et confusion que va se dérouler le scrutin ce lundi au Sénat.
Si Sama Lukonde est déjà rassuré de son élection à la tête de cette chambre du Parlement, ce n’est pas le cas des autres candidats de l’Union s’Sacrée de la Nation qui doivent « batailler » dur pour être élu. Des surprises peuvent aussi subvenir lors de ce scrutin. Qui vivra, verra dit-on.
RSK