Campagne électorale avant l’heure à Kinshasa: Le mur de façade de la paroisse Ste Thérèse de N’Djili tapissé de banderoles
En cette année électorale, il est une course au pouvoir qui ne dit pas son nom. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pas encore donné le go pour la campagne électorale. Cependant, il s’observe un engouement à la limite déplaisant sur le terrain. C’est que des particuliers anticipent, dans une sorte de bousculade. Des bâches et banderoles s’élèvent journellement, présentant l’image de l’intéressé, avec un bref message. En réalité, il s’agit d’un marketing politique auquel se livrent des hommes et des femmes qui veulent concourir à un mandat dans une institution politique quelconque. Et le comble c’est quand le curé de la paroisse Ste Thérèse de N’Djili se laisse avoir par les partisans de cette astuce qui, à travers Kinshasa, prend des allures aliénantes. Une chose est certaine, c’est que le service communal de la Culture et des Arts fait des encaisses, avant de laisser monter bâche et banderole. De fil en aiguille, ce service déploie une brigade pour vérifier la conformité d’une banderole (car un numéro est attribué et inscrit au coin du tissu). Si ladite brigade trouve à redire, il y a interpellation. Lorsque, sur le mur de ce lieu saint, le curé de la paroisse endosse un régime de bâches et des banderoles, il est prudent qu’il dresse aussi le secrétariat de l’Eglise à parer à toute éventualité.
Quid de la légalité dans un contexte préélectoral
En somme, la RDC est à l’ère de l’Etat de droit. Les fils et filles du pays sont tenus de faire preuve de légalité voire de responsabilité, et davantage dans un contexte préélectoral. Les bonnes consciences trouvent débordant le fait de se livrer à une course sur la place publique, avec connotation de marketing politique à travers bâches et banderoles surmontées d’images. Il y a un temps où les pasteurs des Eglises du réveil prenaient le devant de cette pratique : affiches, bâches, banderoles et même panneaux géants surmontés de leur photo grandeur nature. L’objectif : annoncer le programme, faire consommer leur image au commun des passants. En cette année électorale, et dans un contexte socioéconomique où seule la politique fait exploser matériellement quiconque l’exerce, pas grand monde ne veut se laisser devancer. Un père de famille n’a pas masqué son indignation : ‘’il n’est pas mal que l’Eglise serve de vitrine sociopolitique à ses fidèles. Mais le souhait est que les responsables qui prêchent le bon sens à longueur de journées, fassent preuve de loyauté en amont’’, a-t-il suggéré.
Payne