Camps de Tindouf : l’enfer de l’enfant sous le joug du polisario

Lors de la 56ème session du Conseil des droits de l’homme, les déclarations percutantes de Filali Abdelkader Président du Centre international de recherche pour la prévention des enfants soldats et le président d’AFORES, Zine El Abidine El Ouali ont levé le voile sur un scandale longtemps ignoré : la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, dans les camps des séquestrés de Tindouf, en Algérie.

Ces camps, sous le contrôle du groupe armé du polisario depuis 1975 avec l’approbation totale du régime totalitaire algérien, sont devenus des foyers de violations systématiques des droits humains, où l’horreur et l’indignité règnent en maîtres. Cette situation a créé un terreau fertile pour des abus inimaginables, rendant la vie des civils, particulièrement des femmes et des enfants, insupportable. Les déclarations de Filali Abdelkader et Zine El Abidine El Ouali ont mis en lumière les pratiques inhumaines et discriminatoires perpétrées par le polisario, notamment le recrutement forcé d’enfants soldats, le trafic d’êtres humains, et la privation de tout recours juridique pour les victimes.

L’enfance volée

Abdelkader Filali a évoqué des rapports crédibles d’organisations internationales de défense des droits humains, documentant des violations systématiques des droits des enfants. Des gamins sont arrachés à leur enfance, recrutés et formés comme futurs militants dès leur plus jeune âge, subissant un endoctrinement brutal. Le cas poignant de Faillah Mint Laaroussi, une enfant vivant avec sa famille adoptive en Espagne, empêchée de retourner chez elle lorsque ses documents de voyage ont été détruits par le polisario, illustre le mépris flagrant pour la dignité humaine dans ces camps.

Faillah, séparée de sa famille adoptive et forcée de se réfugier au consulat espagnol, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Ces enfants subissent non seulement des privations matérielles, mais sont également exposés à une violence psychologique et physique constante. Ils sont formés à manier des armes, endoctrinés avec des idéologies radicales et utilisés comme pions dans des conflits dont ils ne comprennent même pas les enjeux.

Complicité manifeste de l’Algérie

Le silence et la tolérance du gouvernement algérien face à ces graves violations sur son territoire sont profondément troublants. En tant que pays hôte, l’Algérie a la responsabilité de protéger les droits humains de toutes les personnes sur son sol, y compris les populations vulnérables des camps de Tindouf. Les déclarations de Filali et El Ouali ont exhorté le Conseil des droits de l’homme à prendre des mesures immédiates pour faire face à cette crise humanitaire urgente, et à mettre fin aux abus commis par le polisario.

El Ouali a souligné une autre dimension horrifique de la situation : le traitement des personnes à la peau noire comme des esclaves, vendus et achetés dans la région du Sahel et du Sahara. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables, exposés aux pires formes de violences, y compris le viol, les travaux forcés, et le recrutement par des groupes terroristes et des réseaux de crime organisé.

Les témoignages sur la déportation annuelle de centaines d’enfants vers l’Europe, sous prétexte de vacances estivales, révèlent une autre facette odieuse de cette traite : les enfants sont livrés contre des sommes d’argent à des familles européennes pour adoption, loin de leurs mères, sans aucune considération pour leur jeune âge, causant des tragédies humaines comme le cas de Liman Ould Soul Ould Chegali.

Liman, arraché à sa famille par le Polisario, a été confié à une famille espagnole sous prétexte de vacances estivales. En Espagne, il a subi des agressions graves qui ont conduit à sa mort. La famille adoptive a ensuite incinéré son corps, suivant ses propres rites, malgré les objections de sa famille sahraouie qui souhaitait un enterrement selon les rites islamiques. Ce cas tragique illustre la brutalité et l’indifférence avec lesquelles ces enfants sont traités, réduits à des marchandises dans un commerce abject.

Indifférence internationale et appel à l’action

Les vies innocentes des enfants sont en jeu. Filali et El Ouali ont appelé le Conseil des droits de l’homme à ne pas rester silencieux face à ces violations. La justice et la responsabilité doivent être recherchées, et la dignité de ces enfants doit être restaurée. Le Conseil a été exhorté à prendre des mesures immédiates pour faire face à cette crise humanitaire urgente, et à permettre un accès sans restriction aux observateurs internationaux pour enquêter et documenter ces abus.

La situation dans les camps de Tindouf est une tache indélébile sur la conscience internationale, ne pas agir, c’est trahir les principes mêmes des droits. La communauté internationale doit agir de toute urgence pour mettre fin à ces violations des droits humains. L’indifférence et l’inaction de la communauté mondiale face à ces atrocités sont inacceptables.

Les enfants et les femmes de Tindouf en particulier, paient le prix fort de cette négligence. L’enfance est sacrifiée sur l’autel de l’ignorance et de l’inaction. Les discours de Filali Abdelkader et Zine El Abidine El Ouali rappellent avec force que les droits humains doivent être défendus partout et pour tous, sans exception.

Mohamed Jaouad El Kanabi