Cantonnement et désarmement du M23: Le dernier virage
Il s’agit d’un dernier virage pour le pré-cantonnement et cantonnement qui s’annonce décisif pour le retour de la paix dans l’Est de la Rdc, afin de permettre aux populations des territoires du Masisi, Rutshuru et Nyragongo de participer librement au choix des futurs animateurs du pays.
Facilitateur désigné par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dans la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, l’ancien Président de la République du Kenya, Uhuru Kenyatta, a débarqué ce mercredi en fin de matinée à Goma, au Nord-Kivu.
Il est venu pour échanger avec les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans la mise en œuvre des décisions prises à Nairobi, le 30 juin dernier, sur le pré-cantonnement, le cantonnement et le désarmement des troupes du M23.
A l’exception du Vice-Premier ministre en charge de la défense Jean-Pierre Bemba intervenant par visioconférence, le Facilitateur Uhuru Kenyatta a été en face du ministre d’Etat à l’Intégration régionale Antipas Mbusa Nyamwisi, le gouverneur militaire du Nord-Kivu Constant Ndima, le Haut-Représentant du Chef de l’Etat Serge Tshibangu et le conseiller militaire du Chef de l’Etat, accompagnés d’experts, pour le compte du gouvernement congolais.
Parmi les autres partenaires non étatiques figurent la Cheffe de la MONUSCO Bintou Keita, les représentants des USA, de la France, de la Belgique et de la Suisse en qualité d’observateurs, le commandement militaire de la force régionale de l’EAC (EACRF) et l’Angola.
Disons que cette réunion de Goma fait suite à celle de Nairobi tenue le 30 juin dernier avec le même format, à l’issue de laquelle il avait été décidé de l’arrêt des hostilités par le M23, du début des opérations de pré-cantonnement, du cantonnement et de la démobilisation des troupes du M23.
Au sujet de ces opérations, le gouvernement de la République a déjà fait sa part de choses avec le choix et la viabilisation des sites de Rumangabo et celui de Kindu. Pour leur part, le Kenya et le Sud Soudan y ont déjà déployé leurs troupes pour sécuriser ces corps habillés.
La réunion de la facilitation devrait faire le point sur le niveau des engagements des uns et des autres.
Cette rencontre de Goma vient démontrer le caractère irréversible du processus de Nairobi, seule voie devant conduire à une issue pacifique de la guerre d’agression.
Toutefois, les Forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo (RDC) se tiennent prêtes pour faire face à toute résistance et intrusion étrangère venue du Rwanda dont le soutien aux M23 est évident.
Bientôt une réunion entre FARDC, EAC et l’équipe de vérification
De Goma où a eu lieu cette réunion, il nous revient que c’était une discussion importante entre la Facilitation, le gouvernement, la MONUSCO et les agences du système des Nations-unies sur l’exécution ou la mise en œuvre de la feuille de route de Luanda.
Ils ont relevés toutes les questions pour aboutir au cantonnement, entre autres l’aménagement du site de cantonnement et le renforcement de la confiance entre la population, le gouvernement de la Rdc et la force régionale. Après le huis clos, un point de presse a été organisé dans lequel le Facilitateur Uhuru Kenyata est revenu sur les grandes lignes.
A l’en croire, l’objectif était de travailler ensemble pour implémenter le dialogue congolais conformément au processus de Luanda. Le processus le plus important c’est le retour des réfugiés et de donner la possibilité à toute la population du Nord-Kivu de participer au processus électoral. “Toutes les parties prenantes, nous avons une seule vision, maintenir l’intégrité territoriale de la Rdc. À tout le peuple congolais de toujours soutenir la paix. Nous sommes ici pour l’implémentation de tous les processus actés par les chefs d’État”, a déclaré Uhuru Kenyata.
Soulignons qu’une réunion est prévue entre les FARDC, l’EAC et l’équipe de vérification pour s’accorder rapidement sur les dates limites du lancement du processus de cantonnement. Le Facilitateur de son côté, travaille avec un groupe restreint pour rendre réalisables toutes les décisions prises et créer les conditions de confiance pour amener le M23 au cantonnement, selon le délai qui sera adopté.
Jean-Marie Nkambua