La Rdc va ratifier le Traité sur le Bambou et Rotin

Le Ministre de l’Agriculture a soumis au Conseil pour examen et adoption, le Projet d’Ordonnance-Loi portant autorisation de ratification par la République Démocratique du Congo du Traité sur le Bambou et le Rotin, en sigle INBAR. Le Traité sur le Bambou et le Rotin reconnait que le bambou et le rotin constituent d’importants produits forestiers non ligneux qui peuvent contribuer considérablement au développement économique et social des zones rurales.

Le siège de l’Organisation Internationale du Bambou et du Rotin est situé à Beijing en République Populaire de Chine. La République Démocratique du Congo a acquis le statut d’Etat observateur à l’Organisation Internationale pour le Bambou et le Rotin depuis le 22 octobre 2021. Le Projet d’Ordonnance-Loi présenté vise à finaliser le processus d’adhésion au Traité et à permettre à la République d’acquérir le statut d’Etat membre. Après débats et délibérations, ce Projet d’Ordonnance-loi a été adopté.




Bientôt la création du Bureau permanent chargé des entités ecclésiastiques

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, représenté par le Vice-Premier Ministre des Affaires Etrangères, a soumis au Conseil le Projet de Décret portant création, organisation et fonctionnement du Bureau Permanent chargé des Entités Ecclésiastiques. Il a rappelé que le 20 mai 2016, il y a eu signature de l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la République Démocratique du Congo sur des matières d’intérêt commun.

Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce Projet de Décret moyennant harmonisation au niveau d’une Commission ad hoc qui sera mise en place.




Aimé Boji rassure sur les mesures d’encadrement des recettes en vue de leur maximisation et des dépenses

Le Ministre d’Etat, Ministre du Budget a tenu le Conseil informé de l’évolution du Budget 2023, depuis le dépôt de son projet de loi au Bureau de l’Assemblée Nationale jusqu’à sa promulgation. En ce qui concerne l’évolution des chiffres, il a rappelé que les prévisions globales en recettes et en dépenses, arrêtées à 29.520,9 milliards de CDF ont été accrues respectivement de 2.513,8 milliards de CDF (soit 8,5%) au niveau de l’Assemblée Nationale et de 422,1 milliards de CDF (soit 1,3%) au niveau du Sénat.

Après son approbation en Commission Paritaire, la Loi des finances pour l’exercice 2023 a été adoptée et promulguée pour son entrer en vigueur le 1er janvier de l’année en cours. Le Ministre d’Etat, Ministre du Budget a rassuré les membres du Gouvernement des mesures d’encadrement des recettes en vue de leur maximisation et des dépenses en vue de leur rationnalisation sont en cours de mise en œuvre afin de réaliser avec succès, une fois de plus, les assignations budgétaires annuelles. Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.




Nord-Kivu : La coalition RDF/terroristes ex-M23 continue à se renforcer en hommes et en matériels en vue de conquérir de nouvelles zones

De son côté, le Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants est revenu sur la situation sécuritaire du pays, marquée par la poursuite des opérations militaires dans les provinces sous état de siège et la traque des forces négatives dans l’Est du pays. Il a indiqué que la coalition RDF/terroristes ex-M23, en dépit des accords de Luanda lui intimant l’ordre de se retirer complètement des zones occupées, n’a pas bougé de ses positions.

Bien au contraire, elle continue à se renforcer en hommes et en matériels en vue de conquérir de nouvelles zones. A l’Ouest, en revanche, la situation à Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe, se stabilise. Plusieurs miliciens sortent de la brousse, rendent les armes, s’enrôlent en vue des élections et retournent, autant que les déplacés, dans leurs terroirs grâce aux efforts des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), de la Police Nationale Congolaise (PNC) et suite à la sensibilisation des Chefs Coutumiers Teke et Yaka ainsi qu’à la médiation de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Dans la suite de son rapport, le Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants est aussi revenu sur l’attentat survenu le 15 janvier dernier et qui a fait 15 morts et plus de 60 blessés. Au Nord-Kivu, territoires de Rutshuru et Nyiragongo le 14 janvier, les éléments de la coalition RDF/M23, confrontés au sérieux problème de ravitaillement en vivres sur l’axe Tongo, ont pillé les champs appartenant aux résistants patriotes. Ces derniers, en revanche, leur tendent des embuscades en leur infligeant de lourdes pertes dans le rayon de Kazaroho.

Dans le territoire de Beni, le 15 janvier, un attentat à la bombe a été déploré dans l’église 8ème CEPAC à Kasindi (frontière RDC-Ouganda). Attentat revendiqué sur les réseaux sociaux par le groupe international terroriste « Etat Islamique du Salut ». Cet attentat a fait 14 morts et 78 blessés dont le nommé Mumbere Mayingo Pitié, suspecté comme poseur de la bombe.

Province de l’Ituri, territoire de Djugu, il est aussi revenu sur les tristes attaques contre les populations civiles en territoire de Djugu et qui ont causé la mort de plusieurs compatriotes. Une enquête de l’Auditorat a été ouverte. Le Conseil a pris acte de ce Rapport.




Est du pays : Poursuite des opérations militaires pour défaire toutes les forces ennemies

En l’absence du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières et de son Vice-Ministre en mission, le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères, a fait le rapport au Conseil sur l’état et l’administration du territoire, qui reste dominé par la poursuite des opérations militaires ordonnées par le Commandant Suprême des FARDC et de la Police Nationale, pour défaire toutes les forces ennemies de notre pays.

L’état d’esprit de la population a été dominé ces derniers jours par : L’attente des retombées de la participation du Président de la République Chef de l’Etat au Forum économique de Davos en Suisse ; Le lourd bilan de l’attaque terroriste de l’Eglise CELPA à Kasindi en territoire de BENI dans la province du Nord-Kivu dans l’explosion d’une bombe le 15 janvier 2023 ; Les préparatifs de la prochaine visite du Pape François à Kinshasa ; Les réactions et commentaires de l’opinion au sujet des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs dans la Zone Ouest ; La montée du sentiment antiforces de I’EAC et de la MONUSCO, au sein de la population du territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu ; La résurgence du conflit intercommunautaire « Lendu » et « Hema » avec la participation de leurs milices tribales respectives, en territoire de Djugu, province de l’Ituri. Le Vice-Premier Ministre est aussi revenu sur la situation sécuritaire dans quelques provinces.




« Davos a permis de présenter les potentialités de la Rdc, mais aussi de dire que l’insécurité dans la Région des Grands Lacs, c’est le Rwanda » (Sama Lukonde)

Après le retrait du Président de la République pour d’autres obligations d’Etat, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a poursuivi le Conseil en commençant par sa communication centrée sur quatre points : Premièrement, il a, au nom du Gouvernement, salué la participation très remarquée du Président de la République, Chef de l’Etat, au Forum économique mondial de Davos 2023, en Suisse.

Ce rendez-vous financier a permis à notre pays de marquer sa présence dans le cercle des décideurs mondiaux et de rappeler à l’opinion internationale la situation sécuritaire et humanitaire à l’Est du pays, fragilisée par le mouvement terroriste M23 soutenu par le Rwanda. « Davos 2023 a constitué une autre opportunité pour notre pays, non seulement de présenter aux investisseurs internationaux, miniers et financiers notamment, ses multiples potentialités, mais aussi de dire au monde entier que l’insécurité dans la Région des Grands Lacs, c’est bien le Rwanda », a indiqué le Premier Ministre.

Deuxièmement, le Premier Ministre, a informé les membres du Gouvernement des différentes activités qu’il a eues ces derniers jours. Outre les hommages rendus, au nom du Chef de l’Etat, à nos deux Héros nationaux, Laurent Désiré Kabila et Patrice Emery Lumumba, respectivement les 16 et 17 janvier 2023, la semaine a été dominée par des visites d’inspection sur l’état d’avancement des travaux d’infrastructures, principalement dans la capitale.

A dix jours de l’arrivée du Pape François, le Premier Ministre a effectué, le mercredi 18 janvier 2023, une nouvelle tournée d’inspection du site de l’aéroport de Ndolo, devant abriter la célébration eucharistique qui sera présidée par sa Sainteté. Toujours dans le cadre des visites d’inspection, le Premier Ministre s’est rendu, le jeudi 19 janvier 2023, dans plusieurs points de la ville de Kinshasa menacés par des têtes d’érosions ou par des inondations.

Il s’agit notamment de Matadi-Kibala, de Matadi-Mayo, de Kindele, des avenues Komoriko et OUA à Kintambo et de la Gare Centrale. Les Ministres et responsables des services habilités ont été tous instruits pour que les activités à réaliser répondent aux attentes du Président de la République, de notre population et de nos invités de marque. Les mêmes recommandations ont été faites aux différentes structures qui préparent les 9èmes Jeux de la Francophonie. Troisièmement, sur instruction du Chef de l’Etat, le Premier Ministre a présidé, le mercredi 18 janvier 2023, la première réunion de sécurité de l’année. L’attentat de Kasindi a été au centre de cette réunion. Le non-respect du chronogramme de retrait par le groupe terroriste M23, les conflits interethniques dans le territoire de Djugu, dans la Province de l’Ituri et la situation sécuritaire du Grand Bandundu ont été également abordés.

Enfin, quatrièmement, le Premier Ministre est revenu sur la situation politique qui prévaut au Sud-Kivu et qui a fait l’objet des discussions avec une délégation des Députés Provinciaux. Soucieux de la sécurité et de la stabilité dans nos provinces, particulièrement à l’Est du Pays, il a rassuré que le Gouvernement reste sensible aux préoccupations lui soumises par les élus de cette province et des dispositions utiles seront prises à cet effet.




PDL-145 territoires : F. Tshisekedi fustige la lourdeur et autres procédures administratives qui impactent négativement sa mise en œuvre

Le Président de la République a rappelé aux membres du Gouvernement que les infrastructures relatives à l’électricité demeurent prioritaires et nécessitent un traitement diligent pour le développement de notre pays ; tant il est vrai que ses tournées d’itinérance à travers le pays démontrent que le manque d’électricité freine le développement socio-économique de notre société. Il a évoqué entre autres les plaintes des producteurs miniers qui sont en contrat avec la compagnie nationale d’électricité.

« Cette situation qui freine le développement du pays ne doit pas perdurer », a insisté le Président de la République. Le Président de la République a chargé le Ministre des Ressources Hydrauliques et d’Electricité, en collaboration avec le Directeur Général de la SNEL, de présenter au premier Conseil des Ministres du mois de février prochain : Un rapport sur les investissements privés et publics réalisés les dix dernières années et l’impact qu’ils ont eu sur l’offre d’électricité sur le marché national ; L’utilisation des fonds privés reçus par la SNEL dans le cadre de contrat de fourniture d’électricité ; Un programme d’urgence permettant, en dehors du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL 145T), de réduire progressivement le gap entre l’offre et la demande sur le marché congolais d’électricité. De l’accélération de la mise en œuvre du Programme de Développement Local des 145 Territoires Le Président de la République a rappelé sa détermination de voir le peuple constater, au cours de cette année 2023, une accélération de la mise en œuvre du Programme de Développement Local des 145 Territoires.

A cet effet, l’Ordonnance N°23/003 du 12 janvier 2023 portant création, organisation et fonctionnement du cadre institutionnel de la mise en œuvre et du suivi-évaluation du Programme de Développement Local des 145 Territoires, étant promulguée, rien ne devrait empêcher la mise en œuvre de cet ambitieux programme qui apportera une des solutions à plusieurs problèmes de la population congolaise.

Insistant sur le caractère prioritaire de ce programme qu’il a initié, il a exhorté toutes les parties prenantes, les agences d’exécution d’une part, et le Gouvernement d’autre part, d’éviter les lourdeurs et autres procédures administratives qui impactent négativement sa mise en œuvre. Tout devrait être mis en place par le Comité de Pilotage pour l’atteinte des résultats attendus dans les meilleurs délais.




A Davos : Fatshi demande aux pays pollueurs de respecter leurs engagements afin de booster le développement du pays

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a ouvert, en visioconférence, la quatre-vingt-troisième réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 20 janvier 2023 à partir de Bruxelles où il séjourne  dans le cadre d’une mission officielle.

Le Président de la République, a informé les membres du Conseil de sa participation à la 53ème réunion du Forum économique mondial de Davos tenue du 16 au 20 janvier 2023 en Suisse, sous le thème : « La coopération dans un monde fragmenté ». Au sujet du climat, il a rappelé le rôle central que joue la République Démocratique du Congo. Il est aussi revenu sur la nécessité pour les pays pollueurs de respecter leurs engagements afin de permettre aux pays contributeurs d’investir dans le développement de leurs communautés respectives pour réduire la pauvreté et promouvoir le bien-être collectif.

Une rencontre s’est tenue, en marge du Forum, avec les membres des Gouvernements du Brésil et de l’Indonésie et qui a permis de réaffirmer l’engagement de ces trois pays à travailler au renforcement du partenariat sur les forêts tropicales signé le 14 novembre 2022. Le Président de la République a réaffirmé l’engagement de la République Démocratique du Congo d’assurer l’approvisionnement continu des minéraux stratégiques (cobalt, cuivre, etc.), clés de la transition énergétique propre, et ce, dans le cadre d’un processus socialement et écologiquement responsable. Il a, pour ce faire, encouragé le Gouvernement à accélérer la mise en place des politiques idoines pour permettre à notre pays de jouer efficacement son rôle de « pays-solution » face aux défis de l’heure.

Au chapitre sécuritaire, le Président de la République n’a pas manqué de dénoncer, encore une fois, l’agression rwandaise au travers des terroristes du M23 en rappelant les implications néfastes de cette situation notamment dans la qualité des solutions à apporter par notre pays face aux défis mondiaux susvisés. Il a été également question de la zone de libre-échange africaine lors de ce Forum de Davos.

La discussion, face à des entreprises intéressées par ce vaste marché a tourné autour des opportunités qu’offre cette initiative panafricaine. Le Président de la République a, pour ce faire, invité le Premier Ministre à accélérer l’opérationnalisation du « Comité National de mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine » créé par l’ordonnance n°21/060 du 28 juillet 2021 afin de favoriser une implémentation efficace de la ZLECAf dans notre pays.




Présidentielle de 2023 : La Grande Orientale choisit Fatshi

Réunie à Kinshasa pour réfléchir sur les questions de développement de l’espace Orientale, la dynamique des leaders politiques et communautaires a choisi le président de la République, Félix Tshisekedi comme son candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023. C’est à ce titre qu’une collecte de fond a été lancée, en vue de constituer la caution de 100.000 Usd qui permettra à leur candidat de déposer son dossier à la Centrale électorale dans les prochains mois.

Samedi 21 janvier 2023, en une journée des travaux, les leaders politiques et communautaires du Bas-Uélé, du Haut-Uélé, de la Tshopo et de  l’Ituri se sont regardés en face et ont parlé à cœur ouvert sur les questions de développement de l’espace Orientale. Les chefs traditionnels et les autorités coutumières,  les représentants des institutions provinciales, les élus nationaux de la chambre basse et ceux de la chambre haute, les membres du gouvernement,  les personnalités politiques, les acteurs de la société civile et les jeunes ont crevé l’abcès à travers un exercice de vérité face à la situation socio-économique de la Grande Orientale et les grandes options politiques à lever.

Prenant la parole au cours de cette assise, la Sénatrice Carole Agito qui intervenait sur le travail des législateurs et la production législative (députés et sénateurs), a brossé en quelques minutes  les exploits du Parlement avec environ 100 textes qui ont été produits pour régler la vie de la société.  Aussi, la Questeure du Sénat est revenu sur la révision à la hausse du budget de l’Etat  avec une augmentation exponentielle de 2021 à ce jour qui affiche 16 milliards en équilibre des dépenses et recettes et a loué les prouesses du Président Félix-Antoine Tshisekedi à qui elle promet loyauté et fidélité.

La Grande Orientale, rappelons-le se veut être une locomotive qui apportera un développement intégral de la République démocratique du Congo ; même si la Grande Orientale mérite une relance économique. À cette occasion, les leaders politiques et communautaires de la Grande Orientale ont pris la responsabilité de négocier avec tout candidat qui voudrait se faire élire, de prêter une oreille attentive aux problèmes de ce coin de la République. Infrastructures de base, énergie,  sécurité, développement des projets, encadrement de la jeunesse sont les principaux maux qui rongent la Grande Orientale.

La participation des fils et filles de la Grande Orientale dans la gestion du pays au sein des institutions nationales a occupé une bonne place dans les débats engagés pendant ces travaux.

La Grande Orientale opte pour Fatshi

2023, pour qui voter à la magistrature suprême ? A ce sujet, des orientations claires nettes ont été données à  tous les filles et filles de la Grande Orientale dans un communiqué final qui a été lu par le Sénateur Jean Bakomito. Comme un seul peuple, l’espace Grande Orientale a décidé de porter la candidature de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à l’élection présidentielle de décembre 2023 et se donner les moyens de concrétiser cette volonté politique.

Pour soutenir la candidature du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi à la prochaine présidentielle, la dynamique des leaders politiques et communautaires de la Grande Orientale a lancé une collecte des fonds en vue de constituer la caution de 100.000 Usd qui permettra à leur candidat de déposer son dossier de candidat auprès de la centrale électorale dans les prochains mois. 8 ans après le démembrement de la Grande province Orientale, ceci est la première mobilisation qui emmène avec elle; l’ensemble de la population qui représente 25 % du peuple congolais.




Roger-Claude Liwanga : « Et si le glissement était désormais inéluctable en RDC ? » (Jeune Afrique)

Il était censé rassurer les Congolais sur la tenue des élections présidentielle et législatives à la fin de 2023. Lancé le 24 décembre dernier, l’enrôlement éclair des électeurs révèle plutôt de nombreux dysfonctionnements et alimente le doute sur le respect du calendrier électoral.

Depuis presqu’un mois, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a choisi de s’engager dans une véritable « blitzkrieg » afin de mener à bien l’opération d’enrôlement des électeurs en vue des scrutins présidentiel et législatifs prévus à la fin de 2023.

Concept allemand signifiant « guerre éclair », la « blitzkrieg » décrit une tactique visant à remporter une victoire rapide ou décisive grâce à un engagement localisé et limité dans le temps. C’est bien à cette stratégie que la Ceni semble recourir pour boucler le processus d’identification des électeurs dans les délais constitutionnels et permettre la convocation de ces derniers en octobre pour des scrutins présidentiel et législatifs avant la fin de décembre.

Des dysfonctionnements à la pelle

La Ceni avait initialement fixé à octobre 2021 le début du recensement des électeurs sur l’ensemble du territoire congolais. Selon sa feuille de route, l’opération devait durer environ vingt mois. Mais, pour de multiples raisons, elle n’a finalement pu en donner le coup d’envoi que quatorze mois plus tard, le 24 décembre 2022. De plus, l’opération concerne d’abord dix provinces de l’ouest de la RDC– dont Kinshasa, la capitale – et doit se faire en 30 jours seulement.

Quelques jours après le début de l’enrôlement, des dysfonctionnements ont été relevés à la pelle presque partout sur le terrain. Des citoyens congolais déplorent ainsi le nombre insuffisant de machines, la mauvaise qualité des photos sur les cartes d’électeurs, l’ouverture tardive des bureaux, le difficile repérage des centres d’enrôlement.

Pis, une vidéo publiée dans les réseaux sociaux témoigne d’un surprenant appel à contribution financière adressé par des agents de la Ceni aux Congolais venus se faire enrôler, pour l’achat du carburant destiné aux groupes électrogènes qui alimentent les machines d’enrôlement.

À ce jour, peu d’électeurs ont être recensés. À Kinshasa notamment, près d’un million d’électeurs seulement ont été enrôlés en dix jours, ce qui représente, en moyenne, 100 000 électeurs par jour, selon Didi Manara Linga, deuxième vice-président de la Ceni. Or, d’après les estimations des experts, il devrait y avoir environ 6 millions d’électeurs à Kinshasa pour les élections de 2023. Ils étaient près de 5 millions lors des scrutins de 2018. Ce qui implique mathématiquement qu’à la vitesse à laquelle elle travaille, la Ceni a besoin d’environ 50 jours pour parachever l’identification des électeurs qui ne sont pas enregistrés à Kinshasa.

Violation du calendrier

La Ceni est-elle en mesure d’enrôler tous les électeurs des dix provinces de l’ouest du pays et particulièrement ceux de Kinshasa avant le 25 janvier 2023 ? Nous acheminons-nous lentement vers une première violation du calendrier électoral par la Ceni elle-même, l’extension de la période d’enrôlement étant une éventualité à prendre en compte ? La Ceni s’en tiendra-t-elle au strict respect de ce fameux calendrier, prenant ainsi le risque d’ignorer les électeurs qu’elle n’aura pas identifiés dans les prochains jours ?

Pour nombre d’analystes politiques, ces couacs et ces interrogations étaient prévisibles. Ils auraient pu être réglés. L’impréparation de la Ceni et la chicheté des moyens mis à sa disposition par le gouvernement ne l’ont pas permis. Pour ces analystes, tout serait orchestré par le régime en place pour minimiser l’engouement des électeurs à s’enrôler dans les régions où le président sortant ne serait pas assez populaire. Y aurait-il, a contrario, des machines plus performantes ou des centres d’enrôlement plus accessibles dans les zones acquises au président sortant ? Bien malin qui peut y répondre.

En tout état de cause, il faut être bien organisé pour tirer profit de la stratégie de la blitzkrieg. La Ceni doit apprendre du fiasco des scrutins de 2018 et s’assurer du bon déroulement de l’identification et de l’enrôlement des électeurs. C’est le seul moyen de retrouver la confiance du public envers ce processus électoral.

Texte tiré de Jeune Afrique