Brazzaville, capitale de la République du Congo accueille à partir de ce lundi 26 au 30 aout 2024 le 64e comité régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique au cours duquel aura lieu l’élection du nouveau Directeur régional. Parmi les candidats, le Docteur nigérien, Boureima Hama Sambo, figure en bonne place. Et une fois, il promet de matérialiser sa vision qui est celle d’une région africaine saine, prospère et sure…
Ce médecin de formation est titulaire d’un doctorat (PhD) en épidémiologie. Il a commencé sa carrière comme médecin chef d’un district de santé dans son pays, le Niger. Après trois ans à la tête de ce district, le Docteur Sambo a réussi à faire de cet établissement sanitaire un modèle pour l’imprégnation et la formation de futurs médecins du pays.
Pendant son séjour aux États-Unis dans le cadre d’une formation en santé publique, le
Dr Sambo a conduit des travaux cliniques relatifs au diabète de type 2 chez l’enfant et
l’adolescent amérindiens. Les résultats de ses travaux ont contribué à une meilleure prise en charge de cette forme atypique de diabète.
Revenu au Niger, le Dr Sambo a occupé plusieurs postes importants au sein du Ministère de la santé, dont celui de Directeur national de la santé. Il s’est très vite distingué par la nouvelle dynamique qu’il a insufflée aux programmes nationaux de prévention et de lutte contre les maladies et à la politique nationale de la santé de la reproduction, contribuant ainsi à l’institution de la gratuité de la césarienne et à la création des centres de la mère et de l’enfant dans les huit régions du Niger. Ces initiatives ont grandement contribué à la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile. Il a par ailleurs réussi à renforcer le Programme élargi de vaccination en apportant une amélioration notable aux indicateurs relatifs la vaccination systématique. Par ailleurs, sous son impulsion et grâce à son travail avec la société civile, une loi anti-tabac a été élaborée et adoptée par l’Assemblée nationale du Niger en 2005.
C’est un fils maison
C’est en 2006 que le Docteur Sambo a rejoint le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique à Brazzaville au Congo. À l’OMS, il a été chargé de mettre en place le programme de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles (MNT). D’abord en tant que conseiller régional, puis comme chef de secteur de programme de lutte contre les MNT, il a réussi à mettre en place une équipe multidisciplinaire et à aider les pays de la Région africaine à élaborer des programmes nationaux de prévention et de contrôle des MNT. Le Dr Sambo a successivement dirigé le processus d’élaboration des stratégies régionales de prévention et de contrôle des maladies cardio-vasculaires, du diabète, de la drépanocytose, de la santé mentale et d’une stratégie consolidée de lutte contre les maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque. Il a en outre contribué au développement et à la mise à échelle des outils et algorithmes de prévention et de prise en charge du diabète, des maladies cardiovasculaires, y compris les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux, des cancers et des maladies respiratoires chroniques au niveau des soins de santé primaires.
En 2011, le Dr Sambo a contribué au Sommet des chefs d’État de l’Assemblée générale des
Nations Unies en présentant au nom de la Région africaine de l’OMS la question des maladies non transmissibles (jusque-là, seul le VIH/sida avait fait l’objet de discussion en tant que maladie à ce niveau en 1992).
Son eloquent passage à Genève
Au siège de l’OMS à Genève, le Dr Sambo a réussi en moins de deux ans à faire avancer
l’agenda de l’OMS sur les facteurs de risque environnementaux pour la santé, et l’impact
du changement climatique sur la santé en général. De manière spécifique, il s’est
distingué dans la mise en œuvre de la Déclaration de Libreville sur la santé et
l’environnement.
Revenu en Afrique, le Dr Sambo a contribué à la mise en œuvre du Programme de
transformation visant à faire « évoluer le Secrétariat de l’OMS dans la Région africaine
pour qu’il devienne le véritable chef de file du développement sanitaire en Afrique et
qu’il se pose en gardien fiable et efficace des avancées obtenues par l’Afrique en matière
de santé ». Ce programme tient compte des thématiques du Programme de réforme de
l’OMS qui sont les réformes gestionnaires, programmatiques et de la gouvernance, dont
chaque axe prioritaire est étroitement lié aux résultats spécifiques escomptés du
Programme de réforme de l’OMS.
De manière spécifique, le Dr Sambo a utilisé la diplomatie en matière de santé pour
aider le Rwanda, le Gabon, l’Éthiopie et la République démocratique du Congo en
particulier, et la Région africaine de l’OMS en général à développer et à mettre en œuvre
des politiques nationales de santé destinées à avoir des impacts réels sur l’amélioration
de la santé des populations.
Quelques exemples concrets au niveau des pays sont : l’introduction de la médecine
traditionnelle dans le système de santé du Gabon et le démarrage effectif de l’approche
« Atteindre chaque district » dans le pays ; l’initiation de l’amélioration de la parité du
genre dans les services de l’OMS ; l’amélioration de la feuille de route pour les agents
communautaires et de vulgarisation sanitaire en Éthiopie ; et l’appui à la mise à échelle
de la couverture sanitaire universelle (CSU) en République démocratique du Congo.
En s’appuyant sur son expérience de travail à tous les échelons de l’OMS et de la
pyramide sanitaire, et en tenant compte des leçons apprises de la pandémie de la
COVID-19, le Dr Sambo a développé une vision pour la Région africaine de l’OMS qui
consiste à refonder de manière stratégique la sécurité sanitaire du continent et
surtout la préparation, la surveillance et la riposte face aux situations d’urgence
(épidémies, catastrophes naturelles en augmentation, et conséquences des changements
climatiques et des conflits) en mettant l’accent sur la résilience des systèmes de santé.
« Les soins de santé primaires seront renforcés et serviront de base à la couverture
sanitaire universelle pour permettre au plus grand nombre d’Africains d’avoir accès à
des services de santé de meilleure qualité« , rassure-t-il dans son programme, promettant aussi que la collaboration avec le Centre africain pour le contrôle et la prévention des
maladies (CDC Afrique) sera renforcée en appliquant avec rigueur le Règlement
sanitaire international pour soutenir les services essentiels de santé publique en Afrique
et la santé mondiale.
En outre, la lutte contre les maladies non transmissibles, devenues le plus lourd fardeau
de santé pour l’Afrique, et la vaccination systématique seront renforcées.
L’objectif de tous ces programmes sera d’assurer la sécurité sanitaire du monde en
général et de l’Afrique en particulier.
Prince Yassa