Le Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS) a tenu le mardi 18 juin dernier, la toute première réunion de concertation avec tous ses partenaires techniques et financiers ainsi que les Organisations de la société civile, sur les conclusions et les recommandations de la « Revue annuelle 2023 », qui a eu lieu à Lubumbashi dans la province du Haut Katanga.
Cette réunion avait pour but de discuter non seulement sur les performances globales du Programme national de lutte contre cette pandémie bien qu’elles soient bonnes, mais aussi et surtout sur des défis réels auxquels le pays est confronté. A savoir : la Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la couverture des interventions, défi lié au 3è objectif 95, relatif à la charge virale, l’accès au diagnostic précoce du VIH chez les enfants.
« (…) Nous parlions de la triple élimination; élimination du VIH, de la syphilis et de l’hépatite virale B. Et donc, ca, ce sont les défis qui les nôtres. Mais il y a aussi des défis relatifs à la qualité des données et à la qualité de services. Et là, il y a des initiatives que ça soit avec le Pepfar, l’université de Washington à travers son bras opérationnel I-Tech, qui est donc en train donc de nous appuyer dans le processus de mettre en œuvre l’amélioration de la qualité continue des services et des prestations des soins. Avec l’université de San Francisco et de Californie, nous sommes en train de travailler au quotidien sur la qualité de données pour les améliorer, parce qu’elles servent de l’aide à la planification et à la prise de décisions », a indiqué le Directeur de ce Programme, le Docteur Aimé Mboyo.
Avec le Fonds mondial, un grand travail est fait dans la prévention de la transmission du VIH de la Mère à l’Enfant même si sur le terrain, le Programme est confronté au problème de la déperdition des femmes, aussi n’arrive pas à mettre sous traitement antirétroviral peu de femmes dépistées afin de prévenir la transmission du VIH à l’enfant.
En plus de cela, un autre problème se pose au Programme, c’est celui du nettoyage des données. C’est ce qu’a reconnu son Directeur, en ces termes : « Mais il y a aussi ce processus de nettoyage des données de notre cohorte de passage sous traitement antirétroviral dans les 24 provinces appuyées par le Fonds mondial. Le budget, on s’est mis d’accord, les termes de référence. Nous démarrons ce processus au mois de juillet prochain ».
Cette réunion de concertation a fait aussi les points sur l’évolution des différentes enquêtes nationales.
« Cette réunion a été une belle opportunité, et le point qui nous a le plus intéressé, c’est celui sur le dépistage. Nous savons qu’actuellement le dépistage est ciblé par rapport aux ressources qui sont limitées juste liées à des projets ou à des appuis des partenaires mais nous pensons qu’avec notre Plan stratégique, il faudra que nous puissions voir comment mobiliser au niveau local des financements qui pourront permettre d’acheter des tests, qui permettront à ce que les cibles aussi soient dépistées. On peut commencer par le dépistage systématique des femmes enceintes qui se présentent au service Ptme, et je pense qu’on pourra déjà beaucoup gagner et penser à d’autres cibles, nous avons les camionneurs, des pécheurs, les riverains, les motards qui sont aussi les cibles importantes… », a indiqué le secrétaire exécutif national de l’Ong UCOP +, Ange Mavula.
S’exprimant à son tour, le secrétaire général au Ministère de la Santé a félicité le Programme pour cette rencontre, qui a réuni tous les intervenants dans la lutte contre le VIH/SIDA ici en République démocratique du Congo. Et donc, il estime que c’était un moment important d’échanges après la revue annuelle.
« Il était question que l’on recentre un peu les choses pour voir comment on fait après. Et donc là, il s’est dégagé globalement en termes de performances, les choses évoluent mais il y a encore des questions qui se posent autour de certaines interventions par rapport au 3è objectif 95 relativement à la charge virale qui est encore faible, et par rapport à la Ptme et aussi le VIH pédiatrique. Ca reste encore des questions essentielles, et donc on a essayé ensemble de voir comment d’abord, assurer la qualité des prestations et des données, et comment capitaliser toutes les opportunités qui s’offrent », a fait savoir le Docteur Sylvain Yuma Ramazani.
S’agissant justement des opportunités, le Secrétaire général à la Santé estime que le VIH comme intervention sous sectoriel peut profiter des acquis apportés par la Couverture de la santé universelle (Csu).
Les participants ont aussi insisté sur les questions de l’intégration. Il s’agit de voir comment travailler ensemble, faire une planification ensemble de sorte que la mise en œuvre puisse être optimale.
Concernant les ressources, la République démocratique du Congo à travers son Programme national de lutte contre le VIH/SIDA est appelée à rationaliser ce qui existe. En allouant ces ressources derrière les vraies priorités qui posent problèmes.
« Il était aussi question de voir comment profiter des ressources de l’Etat qui augmentent, parce qu’aujourd’hui le budget de l’Etat est en train d’augmenter. Je dois vous dire qu’au regard du budget qui a été voté, nous approchons Abuja, parce que nous sommes à plus de 14%. Ca prouve qu’il y a une volonté politique au très haut niveau de l’Etat. Et donc, nous devrons voir comment profiter aussi des réformes qui vont avec. Tout ceci sont des outils que nous devons capitaliser pour optimiser notre façon de travailler », a conclu le secrétaire général à la Santé.
Prince Yassa