Insalubrité, embouteillages, insécurité… Héritage de Gentiny Ngobila et Godé Mpoyi aux Kinois
Cette route d’intérêt capital donne l’image d’une ville abandonnée
La population kinoise s’impatiente pour connaître les noms de leur futur gouverneur et vice-gouverneur qui seront élus au terme de scrutin prévu le lundi 29 avril prochain à l’Assemblée provinciale. Il s’agit d’une élection couplée avec celle des sénateurs dont la campagne électorale a été lancée depuis hier dans les Assemblées provinciales.
Au total, 31 candidats retenus par la Commission électorale nationale indépendante et la Cour d’Appel se disputent le fauteuil de gouverneur de la ville province de Kinshasa. Bien avant, c’est le bureau de l’Assemblée provinciale qui a été élu à la tête duquel se trouve le pasteur Levi Mbuta Sangupamba, élu président de l’organe délibérant de Kinshasa. Donc les Kinois croisent les doigts pour connaître le successeur de Gentiny Ngobila, celui- là qui a géré la capitale pendant plus de 5 ans.
Cependant, à la veille de l’élection du nouveau gouverneur et au lendemain de l’élection du speaker de l’Assemblée provinciale, il est important de jeter un regard rétrospectif pour savoir dans quel état les anciens animateurs de Kinshasa à savoir Gentiny Ngobila et le pasteur Godé Mpoyi, respectivement gouverneur et président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa laissent-ils la capitale congolaise ?
Kinshasa, une ville non gouvernée et abandonnée
Il suffit simplement de circuler une journée dans la ville de Kinshasa pour se rendre compte de l’image qu’elle présente. Dans les artères principales de la capitale, difficile de circuler avec les moyens de transport. Que des embouteillages à la longueur des journées et voire jusque les heures tardives sous le regard impuissant de la police de circulation routière accusée à tord et à raison d’être à l’origine de ces embouteillages. Des routes quasi-inexistantes à cause de leur état d’impraticabilité très avancé. Le centre ville où les routes étaient encore bonnes n’est pas épargné de cette situation.
Sur les routes, c’est un désordre bien organisé qui s’y vit. Des motos taxi communément appelés « Wewa » dont la conduite est plusieurs fois déplorée par les usagers de la route qui sont à l’origine des accidents de circulation se disputent la route avec les conducteurs de taxi, taxi bus et bus. Des mesures très complaisantes prises par l’autorité publique pour réguler la circulation des véhicules et autres engins roulants à Kinshasa qui n’ont duré que l’espace d’une journée. Même les autorités qui sont censées faire respecter la loi sur la route s’imposent en violant le code de la route pour circuler soit dans le sens inverse ou créer des bandes irrégulières.
Sur le plan de la salubrité, c’est un spectacle très désolant qui se vit à Kinshasa. L’operation « Kin Bopeto » lancée avec fracas par le gouverneur sortant Gentiny Ngobila en présence du chef de l’État, Félix Tshisekedi n’aura été qu’un échec cuisant. Kinshasa est devenu très sale plus qu’avant l’avènement de tandem Ngobila- Mpoyi si bien que Kin la Belle a perdu davantage son prestige et son éclat d’antan.
Il suffit seulement qu’il pleuve pour voir des tas d’immondices et autres dechets que produisent les ménages se déverser dans les quartiers entiers. Des ronds points, des carrefours et des artères présentent une image catastrophique. Des cantonniers que l’on voyait autrefois dans les artères publiques en train de s’adonner aux travaux de nettoyage ont disparu. La soi-disante brigade de la salubrité que disposent les communes n’existent que de nom. Au lieu de lutter effectivement contre l’insalubrité, elle se donne plutôt la mission de rançonner les personnes qui envahissent les espaces publics avec leurs activités commerciales de survie.
L’insécurité, n’en parlons pas. Le phénomène Kuluna ou le banditisme urbain est loin d’être endigué. Au contraire, il prend de plus en plus de l’ampleur en troublant la quiétude des Kinois. Les différentes stratégies mises en place pour neutraliser ces gangs n’ont pas apporté des résultats attendus à cause de manque de suivi permanent. Une autre cause de l’insécurité dans la ville, c’est la faible desserte en eléctricité. Difficile de rouler sur les artères principales non eclairées totalement. Les avenues Boulevard du 30 juin, Poids lourds, Boulevard Lumumba, By pass, route Matadi, etc…pour ne citer que celles là sont presque dans l’obscurité.
Aucun suivi de maintenance de l’éclairage public est assuré par l’autorité urbaine. Certes, il s’agit de la responsabilité de l’exécutif provincial mais l’institution censée contrôler ce dernier, à savoir l’Assemblée provinciale s’est illustrée par une démission caractérisée. Au lieu de jouer son rôle, l’organe délibérant que dirigeait le président Godé s’est montré trop complaisant vis-à-vis de la gestion de Ngobila. Au sein de l’Assemblée provinciale, un groupe de députés provinciaux faisant partie du groupe dénommé « Dynamique Ngobila”, avait été créé dans le but de soutenir les actions du gouverneur.
C’est au regard de ce laxisme constaté dans la gestion de la ville tant du côté du Gouvernement provincial que de l’Assemblée provinciale que Jean-Marc Kabund alors premier vice-président de l’Assemblée nationale avait déclaré : « Kinshasa n’est pas géré », déclaration qui lui a valu le fatwa des députés provinciaux. Ainsi, la population kinoise veut voir cette fois -ci les deux institutions provinciales jouer pleinement leur rôle dans l’amélioration des conditions de sa vie. Plus jamais ça, disent les Kinois.
Richard Shako Kanyengele