Journée « Zéro discrimination » Ange Mavula : « Nous ne vaincrons jamais le SIDA en mettant de côté les autres (…) »
« Nous ne vaincrons jamais le SIDA en mettant de côté les autres ; le SIDA s’attrape à deux, mais se combat en groupe (…) Soyons solidaires et engagés pour un monde/une RDC sans discrimination, où chaque individu peut s’épanouir dans la dignité », a déclaré le secrétaire exécutif national de l’Ong UCOP +, Ange Mavula, à l’occasion de la célébration ce vendredi 1er mars, de la journée internationale « Zéro discrimination », liée au VIH/SIDA, sous le thème : « Protéger la santé de tous, c’est protéger les droits de chacun ».
Selon le secrétaire exécutif national de l’Ucop +, la journée « Zéro Discrimination », instituée par le Programme commun des Nations unies contre le VIH/SIDA (ONUSIDA), vise à mettre en avant les problèmes liés aux discriminations et à les combattre. Et donc, elle est importante pour sensibiliser la population et lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et à d’autres formes d’exclusion sociale.
« Cette journée appelle chaque individu, partout dans le monde, à promouvoir et à célébrer les droits de chacun à vivre dans la dignité, indépendamment de son orientation sexuelle, de son appartenance ethnique, de son origine, etc. Même si elle est plus célébrée par les acteurs de lutte contre le VIH, cette journée ne se limite pas exclusivement à la lutte contre la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH ; elle touche toutes les formes de stigmatisation et discrimination possibles. Je salue les efforts de la RDC pour questionner son cadre juridique et éliminer les lois discriminatoires. Je crois que la protection des Droits Humains est essentielle pour protéger la santé de tous. Le papillon a été choisi comme symbole de cette journée, car il représente la métamorphose que nous sommes invités à accomplir pour changer la donne », a exhorté le secrétaire exécutif national de l’Ucop + ce vendredi, 1er mars 2024.
Instituée le 1er mars 2014, la journée « Zéro discrimination » totalise aujourd’hui dix ans. Ainsi, pense l’Ucop +, structure regroupant plusieurs associations des Personnes vivant avec le VIH, le monde a déjà accompli des progrès significatifs vers l’objectif de mettre fin au SIDA comme menace pour la santé publique d’ici 2030. Et ici, souligne Ange Mavula, il faut saluer ; « le fait que la République démocratique du Congo soit classée parmi les pays ayant des lois non discriminatoires, mais beaucoup reste à faire dans la communauté et dans les formations sanitaires, malheureusement ».
Selon l’enquête Index stigma, réalisée en 2020 en République démocratique du Congo, 4,45% des PvVIH interviewées ont connu un refus de services de santé à cause de leur statut sérologique. Tandis que 12,75 % ont été exclus, dans les 12 mois précédant l’enquête, lors des activités sociales (mariages, funérailles, fêtes, etc.). 15,81% sont victimes de rejet sexuel alors que 14,66% ont subi la pression psychologique ou la manipulation de la part du conjoint à cause du statut sérologique, et 25,67% des personnes vivant avec le VIH ont déclaré avoir perdu leur emploi en raison des plages de discrimination.
« Tout ceci montre qu’il y a encore du travail dans ce domaine », a fait remarquer Ange Mavula, préconisant d’une part, la sensibilisation, l’éducation, la formation des communautés, des décideurs, des hommes de droits (hommes en uniformes, magistrats, OPJ), prestataires de soins, et d’autre part, assurer le suivi des mesures d’application des lois afin de mettre fin à la discrimination et stigmatisation, ces fléaux qui tuent à petit feu.
Prince Yassa