Kinshasa : le vol des perruques sur les principales artères expose la vie des jeunes filles kinoises

Retrouvée au sol, alors qu’elle roulait sur une moto à quelques encablures de la maison communale de Masina, dans le district de la Tshangu, à la partie Est de la ville province de Kinshasa, mademoiselle Blondelle Langi, gémissante et tête découverte, de se faire piquer son chapeau perruque par un petit bandit, voleur de grand chemin qui s’est vite éclipsé dans la foule.

Sauvée de justesse de cet incident mortel, la victime n’a pas de mots pour peindre ce mélange d’amertume en dépit de ses larmes qui coulent tel dans une série de Novelas, prête à couper le souffle.

” J’étais sur une moto qui se dirigeait vers le marché central. Arrivée à la hauteur de Pascal, j’ai remarqué un faux mouvement, pendant que nous roulions à vive allure. Soudain, je me suis retrouvée par terre, le moto cycliste n’était plus visible et je me suis mise à m’interroger sur ce qui venait de se passer. Ma tête était dénudée et ma perruque était déjà volée”, s’est indignée Blondelle Langi, victime d’un vol sur le boulevard Lumumba.

Les habitants de ce quartier et les passagers qui fréquentent ce tronçon qui mène vers l’aéroport de Ndjili ne vivent qu’avec la peur au ventre suite à ces inciviques qui opèrent même la journée, au vu et au su de tout le monde.

” Lorsqu’on se retrouve à Pascal, il est toujours conseillé de rester prudent et concentré car à tout moment, ces petits voleurs peuvent surgir de partout pour causer la désolation. Chaque jour qui passe, à ce même endroit, il y a toujours quelqu’un qui se plaint du comportement de ces malfrats. Et il nous arrive parfois de nous poser des questions sur le rôle que joue la police de proximité qui est au courant de tout ce se passe en ce lieu. Certaines personnes affirment, sans ambages, qu’elle est complice par le fait qu’elle garde silence et ne fait rien face à cette situation qui devient de plus en plus pire”, a affirmé monsieur Bilo, un habitant de la commune de Masina rencontré à Pascal.

Plusieurs personnes ont déjà perdu leurs vies suite à ces types de vols sur des motos. Le dernier cas en date, explique un passager, c’est celui d’une dame qui a rendu l’âme après que des voleurs de ces perruques, communément appelées Kabelo, l’aient tiré de dessus une moto et qu’un taxi bus l’ait achevé vers le saut de mouton à l’entrée de la route Mokali à Pascal du côté de la commune de Kimbanseke.

Certaines jeunes filles averties préfèrent carrément enlever leurs perruques dès qu’elles arrivent à la hauteur des endroits les plus chauds réputés en vol de kabelo tels que le marché de Pascal, le marché de la Liberté, le Rond-point Victoire, l’arrêt Baramoto, le pont Matete, le rond-point Ngaba, le grand marché de Kinshasa appelé Zando et cette liste n’est pas exhaustive.

Dans plusieurs coins de ville province de Kinshasa, en République démocratique du Congo, la population reste encore exposée au danger suite au comportement de ces voleurs qui opèrent en toute liberté et semblent n’avoir pas encore dit leur dernier mot.

Serge Musene




Kinshasa : Gentiny Ngobila donne le go des travaux de réhabilitation de l’avenue Kasa-Vubu

Le Gouverneur manager de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a lancé, mardi 06 février 2024 dans la commune de Kinshasa, les travaux de réhabilitation de l’avenue Kasa-vubu, dans son tronçon compris entre le boulevard du 30 juin dans la commune de la Gombe et la place Victoire. Ces travaux qui seront exécutés par l’entreprise Aaron Sefu Sarl  dans le cadre du programme d’urgence de l’hôtel de ville de Kinshasa, concernent également la réhabilitation de l’avenue Croix rouge dans l’axe compris entre les avenues Kasaï et Kasa-vubu, dont le lancement se fera jeudi prochain.

Dans son discours, le patron de la ville de Kinshasa a souligné que la réhabilitation de l’avenue Kasa-vubu,  reliant le marché central et les autres quartiers de la ville est d’une grande importance en ce qu’elle favorise la fluidité de la circulation de plusieurs usagers à destination du marché central et de ce fait, créant un impact sur le développement économique, l’amélioration de la circulation et aussi le renforcement de la sécurité routière. À l’en croire, ces travaux consistent en la réhabilitation de la chaussée, la construction et la réparation des ouvrages d’assainissement ainsi que la signalisation horizontale et verticale. “L’entreprise Aaron Sefu a été retenue pour mener à bien ces travaux en raison de son expertise, de son professionnalisme et de son engagement pour le développement de notre ville. Et conformément aux accords qui nous lient, cette entreprise appartenant à un digne fils de la RD-Congo, rassure pour une garantie de 13 ans, à la livraison des ouvrages. Autrement dit, l’entreprise est responsable des éventuels entretiens pendant la durée de la garantie “, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka a invité la population kinoise à soutenir et à accompagner toutes ces initiatives. Car, a-t-il renchéri, ensemble nous pouvons faire de Kinshasa une ville plus belle et plus attrayante où il fait beau vivre, chacun ayant une responsabilité sur l’amélioration de  notre environnement vital. “Maintenant que les caniveaux, les avaloires, les égouts, les collecteurs et tous les autres ouvrages de notre voirie urbaine seront en état de propreté, je vous invite à plus de civisme “, a-t-il interpellé la population kinoise. Peu avant de clore son propos,  l’autorité urbaine a rappelé sa volonté et détermination qui ont toujours caractérisé son action, dans le sens de redonner les blasons ternis depuis belle lurette de la ville de Kinshasa,  afin d’offrir à ses administrés un réseau routier assez praticable. Ce, en dépit de multiples contraintes qui ont émaillé sa mandature à l’hôtel de ville de Kinshasa. Le cas de la pandémie de Covid-19 qui, pendant deux ans, a impacté négativement tant sur la courbe des recettes de la ville que sur l’efficacité des services.

 

 




Kinshasa : Gentiny Ngobila lance les travaux de réhabilitation des avenues Kasa-Vubu et Croix Rouge

Le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka a procédé, ce mardi 6 février, au lancement officiel des travaux de réhabilitation de l’avenue Kasa-Vubu qui relie le grand marché communément appelé “Zando” à plusieurs autres artères de la capitale.

Ces travaux qui seront exécutés dans un délai raisonnable par la société Aaron Sefu SARL, consistent en la remise à l’état des avenues Kasa-Vubu et Croix-Rouge, longtemps restées dans un état de délabrement très avancé. Grâce à ces travaux, plusieurs tronçons de la commune mère de Kinshasa feront peau neuve. Tous ces projets sont financés par les fonds propres de la ville de Kinshasa qui a toujours recouru à ses régies financière surtout à la Direction générale des recettes de Kinshasa [Dgrk].

Dans son mot, l’autorité urbaine a souligné l’importance de ces travaux qui s’inscrivent dans le souci d’offrir aux Kinois et Kinoises, des infrastructures routières praticables. Il a précisé que cette réhabilitation va  contribuer  à la fluidité de la circulation des milliers d’usagers qui empruntent quotidiennement l’avenue Kasa-Vubu à destination du grand marché et le centre ville de Kinshasa.

« En ma qualité du chef de l’exécutif provincial, je m’engage sans relâche à redorer tant soit peu le blason terni depuis belle lurette de notre ville, afin d’offrir aux Kinois et Kinoises un réseau routier assez praticable malgré les multiples contraintes qui ont émaillé notre mandature à l’Hôtel de ville de Kinshasa. La réhabilitation de cette chaussée Kasa-Vubu reliant le grand marché et les autres quartiers de la ville, est d’une grande importance en ce qu’elle favorise la fluidité de la circulation des plusieurs usagers à destination du grand marché et de ce fait, impacte sur le développement économique, l’amélioration de la circulation et aussi le renforcement de la sécurité routière. Ces travaux vont consister à la réhabilitation de la chaussée, à la construction et à la réparation des ouvrages d’assainissement ainsi qu’à la signalisation horizontale et verticale », a fait savoir Gentiny Ngobila Mbaka, qui a vanté en même temps, le professionnalisme de l’entreprise locale Aaron Sefu SARL qui s’occupera pendant 13 mois des entretiens et différentes répartitions éventuelles des routes réhabilitées selon les termes du contrat.

De son côté, le conseiller technique du gouverneur de la ville a brièvement expliqué en détail ce qui va exactement constituer ce projet qui s’étendra aussi au curage des caniveaux et collecteurs d’eaux, ainsi que l’installation des panneaux d’éclairage public sur Kasa-Vubu et Croix-Rouge.

« Ces travaux vont consister à la remise à l’état des assainissements, c’est-à-dire des ouvrages de drainage des caniveaux, collecteurs et autres et à la réhabilitation totale de la chaussée. Ces travaux une fois exécutés, vont soulager les avenues des Huileries qui supportent difficilement le flux des gens qui doivent partir du centre-ville vers les communes lointaines comme Lemba, Kimbanseke et soulagera aussi l’avenue de Libération qui prend tout le poids du mauvais État de l’avenue Kasa-Vubu. A part ces travaux, il y aura des éclairage publics sur les deux tronçons, c’est-à-dire  Kasa-Vubu et Croix-Rouge », a-t-il indiqué.

Les remerciements du bourgmestre de Kinshasa

Le bourgmestre de la commune de Kinshasa  a à son tour eu des mots justes pour remercier le premier citoyen de la ville de Kinshasa pour avoir été réceptif aux cris de détresse de ses administrés.

« En effet, depuis plusieurs mois, toutes les grandes artères de la commune de Kinshasa à savoir : Kabambare, Kasa-Vubu, Kabinda, Bokassa, Wangata, Isoke sont dans un état de délabrement très avancé que sont devenues impraticables. Les automobilistes et autres conducteurs utilisent les petites avenues dans les différents quartiers et comme nous sommes une commune marécageuse, cette situation provoque de la boue partout, rendant ainsi nos quartiers insalubres. Les fils et filles de cette commune ont lancé un cris de détresse qui heureusement est parvenu jusqu’à votre excellence. Le souhait le plus ardent des enfants de la commune de Kinshasa est de voir ces travaux se dérouler dans un délai raisonnable afin de permettre aux fils et filles de cette commune de retrouver le sourire », a-t-il dit.

Sachez que cette cérémonie qui s’est déroulée en plein air au croisement des avenues Kasavubu et Kabambare avait connue la présence des plusieurs personnalités politiques de la ville, notamment les députés provinciaux, les membres de sécurité, les cadres et responsables de l’entreprise Aaron Sefu et plusieurs habitants de cette municipalité.




Surtaxations à Butembo : Les transporteurs des produits vivriers en grève indéterminée

La Coopérative des dépositaires et d’écoulement des produits vivriers (COODEPROVI), de la ville commerciale de Butembo dans le Nord-Kivu a lancé un mouvement de grève indéterminée il y a une semaine. Elle dénonce la multiplicité des taxes sur ses axes d’approvisionnement

Dans une lettre d’indignation adressée au gouverneur militaire du Nord-Kivu, et dont une copie est parvenue à la presse ce lundi 5 février 2024, les transporteurs des produits vivriers mentionnent qu’ils doivent débourser jusqu’à 262 dollars américains de taxes « injustifiées » imposées par les services étatiques sur la route Butembo-Kirumba.

« (Péage total sur l’axe Butembo-Kipese, 232,5 $. Sur l’axe Butembo-Kirumba, 262 $, pour ne citer que cela. Nous disons non à la multiplicité des taxes, non à la perception des taxes jugées illégales
; Nous réclamons un guichet unique car le détournement des fonds est évident pour tous. Les transporteurs, par le biais de la COODEPROVI, se portent garants de la perception et du recouvrement », a déclaré Katembo Kasayi Matsatsa, président de ladite coopérative.

Des dépôts de pommes de terre fermés

Au marché central de Butembo, les conséquences de ce mouvement de grève sont déjà perceptibles. De nombreux dépôts de denrées alimentaires, notamment ceux de pommes de terre, sont pratiquement fermés, ce qui impacte les recettes des tenanciers des restaurants de la région.

Samedi dernier, les responsables des restaurants Eden River et Monde Juste (bien connus à Butembo) ont dû plaider auprès des autorités locales pour trouver une solution à ce mouvement de grève.

«Cela nous coûte cher. Ces derniers temps, nous ne savons pas comment satisfaire nos clients. Mais nous nous efforçons. En ce qui concerne les revenus, nous ne faisons presque plus rien. Nous ne faisons que satisfaire les clients mais il n’y a rien de lucratif. Par exemple, ici chez nous au restaurant Monde Juste, nous utilisons des variétés qui sont très chères sur le marché. Nous ne savons plus quoi faire car nous préparons des plats pour différentes couches de la population. Notre secteur est semblable à celui de la santé », ont plaidé Gislain Kanyunyu et Jean Louis Molo, respectivement gérants desdits restaurants.

À Kipese, loin de Butembo, des agriculteurs également affectés

À Butembo, une grande quantité de pommes de terre consommée provient de la zone d’approvisionnement de Kipese, un village situé à une quarantaine de kilomètres. Là-bas, des agriculteurs ne parviennent plus à évacuer leurs produits agricoles en raison du mouvement de grève « indéterminée » de la COODEPROVI. Ensemble, ils réclament une réduction des taxes imposées par les services étatiques.

Il faut préciser que ces zones de la partie Est de la République Démocratique du Congo, sont exposées à des multiples défis notamment, l’insécurité qui continue de faire couler le sang des contribuables congolais.
Et d’ajouter que les autorités congolaises doivent conjuguer beaucoup d’efforts pour permettre à la population de ce coin de bien cicer le miel de leur très chère patrie

Jean- Luc Lukanda




RDC : Les mouvements citoyens donnent un ultimatum de 72h à l’ANR pour libérer Bienvenue Matumo et Fred Bauma

La dynamique des mouvements citoyens en République Démocratique du Congo, a dans une déclaration commune exigé la libération dans 72 heures de deux de leurs camarades détenus dans les geôles de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) .

Il s’agit notamment de Bienvenue Matumo et Fred Bauma, respectivement activistes des droits de l’homme. Ces derniers ont été interpellés le samedi 03 février dernier, après une manifestation contre les 600 jours de l’occupation de Bunagana par les M23 .

“Nous condamnons aussi la poursuite de la prise en otage et la détention illégale de nos 2 camarades Bienvenue Matumo et Fred Bauma, victimes de torture physique durant son interrogatoire dans les bureaux de l’ANR situé à proximité de la Cour de cassation avant qu’il ne soit acheminé dans les geôles de l’ANR ” peut-on lire dans leur déclaration.

La dynamique des mouvements citoyens reproche également au pouvoir en place de vouloir étouffer la démocratie, car elle estime avoir saisi au préalable la ville de Kinshasa pour marcher pour cette cause noble“, signale le collectif.

“ Nous dénonçons par ailleurs, les menaces et tentatives d’arrestation ciblant d’autres activistes membres de nos mouvements citoyens sous divers prétextes fallacieux montés de toute pièce dans les laboratoires obscurs des services rappelant des pratiques obscures d’une époque encore récente et que l’on pensait révolue ” poursuit la communication.

Notons que les éléments de l’ANR avaient au départ arrêté 7 activistes, seuls 5 ont été libérés. La dynamique des mouvements citoyens promet de se déployer dans les rues de Kinshasa pour des manifestations musclées.

Jean -Luc Lukanda




Communiqué Nécrologique S.E Hage GEINGOB




Le Premier ministre ivoirien soutient la campagne ” CARTON ROUGE” AUX VBG

La campagne carton rouge aux Violences basées sur le genre (Vbg) en Côte en d’ivoire connait une accélération depuis son lancement le 12 décembre 2023 à Abidjan par Mme Nassenéba Touré Ministre de la femme, de la famille et de l’enfant en collaboration avec l’UNFPA et le Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN).

L’audience accordée le vendredi 26 janvier 2024 au Dr Djibril Diallo, PDG de l’ARDN par le Premier Ministre ivoirien S.E.M. Beugré Mambé en est une parfaite illustration. L’objectif principal de cette campagne est d’utiliser le pouvoir fédérateur du sport et des cultures afin de poursuivre les deux objectifs, à savoir, renforcer le Mouvement mondial de lutte contre la violence basée sur le genre d’une part et d’autre part de promouvoir un changement de comportement à travers une masculinité positive, qui fait des hommes des alliés à cet égard. Le Dr Djibril Diallo, PDG de l’ARDN et Mme Nassénéba Touré, Ministre de la Femme, de la famille et de l’Enfant de la République de Côte d’Ivoire ont tour à tour présenté au chef du gouvernement ivoirien l’état d’avancement du projet « campagne Carton rouge contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et des filles ».

Les discussions ont ensuite porté sur le suivi du lancement de la campagne en partenariat avec le ministère de la Femme, de la Famille et l’Enfant, l’UNFPA et l’ARDN. Au terme de cette audience, le Premier Ministre S.E.M. Beugré Mambé a réaffirmé tout le soutien M. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’ivoire ainsi que l’appui de l’ensemble du Gouvernement ivoirien. Cet appui institutionnel, combiné au soutien remarquable de l’UNFPA et du système des Nations Unies sous la houlette du Coordonnateur Résident, Philippe Poinsot, permettra de renforcer la mobilisation sociale sur la campagne Carton Rouge afin d’obtenir un million de signatures d’ici à décembre 2024.

En Côte d’Ivoire, le système national de collecte de données sur les VBG révèle qu’en 2022, plus de 7 919 cas de violations des droits ont été signalés et traités par la justice, dont près de 79% perpétrés contre des enfants de moins de 18 ans.

Pour rappel, la Campagne Carton Rouge a été lancée par l’ARDN en avril 2019, en partenariat avec la FIFA et le Système des Nations Unies à l’occasion de la coupe de football féminin à Paris.

Bamba Youssouf/ Prince Yassa




Journée mondiale contre le cancer 2024: Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

En août 2023, j’ai assisté à une réunion sur le cancer du col de l’utérus avec des survivantes et j’ai été enthousiasmée par la possibilité de disposer de nouveaux outils pour accélérer l’accès à la vaccination, au dépistage et au traitement. L’une des choses que les survivantes ont dites était que les dirigeants doivent écouter leurs histoires.

Le 4 février de chaque année, le monde s’unit dans le cadre des efforts de sensibilisation aux problèmes fondamentaux posés par le cancer ; le Bureau régional s’associe aux populations de la Région africaine de l’OMS pour marquer cette journée annuelle de sensibilisation et bien au-delà.

Depuis 2022 jusqu’à cette année 2024, la campagne retenue pour la Journée mondiale contre le cancer est « Pour des soins plus justes ». L’année en cours constitue la troisième et dernière année de cette campagne. Le thème retenu pour cette année est « Ensemble, nous mettons au défi ceux qui sont au pouvoir ». Ce thème cristallise la demande faite aux dirigeants du monde entier pour qu’ils accordent la priorité à la prévention et aux soins du cancer, qu’ils investissent dans la lutte contre le cancer et qu’ils fassent plus pour parvenir à un monde juste et sans cancer.

La situation du cancer en Afrique est démoralisante. En 2022, près de 882 882 nouveaux cas de cancer sont survenus dans la Région africaine de l’OMS, où l’on a recensé environ 573 653 décès par cancer. À peu près 50 % des nouveaux cas de cancer chez l’adulte dans la Région sont liés aux cancers du sein, du col de l’utérus, de la prostate, colorectal et du foie. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, la Région pourrait enregistrer environ un million de décès par cancer chaque année d’ici à 2030. En outre, dans 20 ans, le taux de mortalité par cancer en Afrique dépassera la moyenne mondiale qui se situe à 30 %. Cette situation est d’autant plus grave que le taux de survie au cancer est de 12 % en moyenne dans la Région africaine de l’OMS, ce qui est largement inférieur au taux de survie moyen qui dépasse la barre de 80 % dans les pays à revenu élevé.

Cela dit, nous nous réjouissons des progrès accomplis en matière de prévention et de soins du cancer dans notre Région. Par exemple, 17 pays ont introduit des tests de dépistage hautement performants, conformément aux recommandations de l’OMS. De même, 28 de nos États Membres ont introduit la vaccination contre le papillomavirus humain à l’échelle nationale, ce qui permet de vacciner environ 60 % de la population prioritaire ciblée contre le papillomavirus humain.

Le thème retenu pour l’édition de cette année vient à point nommé, car il renforce le droit universel à la santé de toutes les personnes et de tous les groupes. Nous sommes convaincus qu’indépendamment de sa situation socioéconomique, du lieu où elle se trouve, de son âge et de son sexe, chaque personne doit avoir les mêmes chances de participer à la prévention, au diagnostic et au traitement du cancer.

Nous lançons un appel aux pays, aux communautés, aux partenaires et à la société civile de la Région pour qu’ils travaillent de concert et favorisent l’accès universel à la prévention et aux soins du cancer.

Les parties prenantes doivent définir des priorités réalisables, mettre en œuvre des interventions reposant sur des bases factuelles et menées à l’échelle de la population, et investir dans la lutte contre le cancer.

Les pays devraient utiliser les « meilleurs choix » actualisés de l’OMS, qui constituent un outil de facilitation conçu pour permettre aux gouvernements de choisir des politiques et des actions de nature à sauver les vies des personnes souffrant de maladies non transmissibles.

Les dirigeants sont chargés de veiller à ce que la prévention et la prise en charge du cancer mettent en œuvre des technologies et des traitements disponibles à faible coût pour les personnes touchées et leurs familles, et qui présentent un bon rapport qualité-prix. En outre, les pays devraient renforcer les systèmes d’information afin de recueillir des données de qualité susceptibles d’éclairer la prise de décision.

Nous réaffirmons que la société civile, et particulièrement les organisations de survivants du cancer ou les personnes ayant vécu une expérience du cancer, sont essentielles dans la lutte anticancéreuse en Afrique. Cette approche pan sociétale de la prévention et des soins du cancer est au cœur du thème retenu cette année pour la Journée mondiale contre le cancer.

« Ensemble, nous mettons au défi ceux qui sont au pouvoir » d’aller encore plus loin pour une Afrique sans cancer !




Lutte contre le choléra dans l’espace SADC: Antipas Mbusa représente la Rdc à la réunion extraordinaire du Sommet des Chefs d’Etat et ministres de Santé 

Le bien-être complet des habitants de la région d’Afrique australe, le sujet préoccupe les décideurs. C’est en visioconférence que 16 pays membres de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) ont pris part à une réunion extraordinaire du Sommet des Chefs d’Etats et des Gouvernements à laquelle les ministres de la Santé de ladite organisation de l’Afrique australe ont été conviés. Ces travaux ont été présidés, ce vendredi 02 février 2024, par le président angolais João Lourenço et président de la SADC dans le cadre de la lutte contre le choléra.

Assisté par le vice-ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, a représenté le président Félix -Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui préside, ce vendredi 02 février, le Conseil des ministres.

Prenant la parole, le Minetat de l’Intégration régionale de la RDC a salué cette initiative tout en présentant les causes majeures de la récurrence de cette épidémie dans la région.

« En ce moment où notre pays et toute la région traversent une période très difficile, je voudrais présenter les excuses du président de la République, parce qu’il préside le dernier conseil des ministres après les élections dont nous vous disons merci pour votre soutien et encourage la déclaration d’urgence régionale en vue de nous permettre de mobiliser les moyens pour une réelle disponibilité des vaccins », a indiqué le Minetat.

Et de poursuivre, comme vous le savez, 30% des cas du choléra trouvent dans notre pays pour multiples raisons. Il y a l’instabilité à l’Est du pays qui a conduit à l’errance des milliers de la population vivant dans des camps de fortune et qui sont exposés à cette épidémie. Mais il y a aussi des inondations inédites qui ont touché 16 des 26 provinces du pays.

« Nous avons besoin de la solidarité, car cette épidémie ne connait pas de frontières. Nous soutenons la nomination du président zambien comme champion de la lutte contre le choléra dans la SADC. Nous félicitons les ministres de la Santé qui ont abattu un travail de titan. Nous sommes à même d’assumer nos responsabilités », rassure-t-il.

Peu après, la réunion extraordinaire du sommet des Chefs d’États et des gouvernements a approuvé quelques recommandations formulées par les ministres de la Santé sur les mesures à prendre par les pays membres de la SADC. Il s’agit notamment de renforcement de la collaboration régionale sur l’évaluation du risque épidémiologique transfrontalier pour améliorer la détection précoce; l’augmentation du budget alloué aux actions inscrites aux titres du programme “WASH” (l’eau, assainissement, et hygiène pour tous). Ledit sommet a également approuvé la nomination du président Zambien comme champion régional de la lutte contre le choléra.

Soulignons que cette réunion extraordinaire s’inscrit dans le cadre de nouvelles stratégies mondiales de lutte contre le choléra au niveau national offrant une voie définitive vers un monde où cette épidémie ne constituera plus une menace pour la santé publique.




« En 2022, on estime à 20 millions le nombre de nouveaux cas de cancer et à 9,7 millions le nombre de décès » (OMS)

À l’approche de la Journée mondiale contre le cancer, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié les dernières estimations de la charge mondiale du cancer. L’OMS a également publié les résultats d’une enquête menée dans 115 pays, montrant qu’une majorité de pays ne financent pas de manière adéquate les services prioritaires de lutte contre le cancer et de soins palliatifs, dans le cadre de la couverture sanitaire universelle (CSU).

Les estimations du CIRC, basées sur les meilleures sources de données disponibles dans les pays en 2022, mettent en évidence le fardeau croissant du cancer, l’impact disproportionné sur les populations mal desservies et le besoin urgent de remédier aux inégalités en matière de cancer dans le monde.

En 2022, on estime à 20 millions le nombre de nouveaux cas de cancer et à 9,7 millions le nombre de décès. On estime à 53,5 millions le nombre de personnes en vie dans les 5 ans suivant un diagnostic de cancer. Environ 1 personne sur 5 développe un cancer au cours de sa vie, environ 1 homme sur 9 et 1 femme sur 12 en meurt.

L’enquête mondiale de l’OMS sur la CSU et le cancer montre que seuls 39 % des pays participants ont couvert les bases de la prise en charge du cancer dans le cadre des services de santé de base qu’ils financent pour tous les citoyens, les « programmes de prestations de santé » (RAP). Seuls 28 % des pays participants ont également pris en charge les soins aux personnes nécessitant des soins palliatifs, y compris le soulagement de la douleur en général, et pas seulement liés au cancer.

Trois grands types de cancer en 2022 : le cancer du poumon, le cancer du sein et le cancer colorectal

Les nouvelles estimations disponibles sur l’Observatoire mondial du cancer du CIRC montrent que 10 types de cancer représentaient collectivement environ les deux tiers des nouveaux cas et des décès dans le monde en 2022. Les données couvrent 185 pays et 36 cancers.

Le cancer du poumon était le cancer le plus fréquent dans le monde, avec 2,5 millions de nouveaux cas, soit 12,4 % du total des nouveaux cas. Le cancer du sein chez la femme arrive en deuxième position (2,3 millions de cas, soit 11,6 %), suivi du cancer colorectal (1,9 million de cas, soit 9,6 %), du cancer de la prostate (1,5 million de cas, soit 7,3 %) et du cancer de l’estomac (970 000 cas, soit 4,9 %).

Le cancer du poumon était la principale cause de décès par cancer (1,8 million de décès, soit 18,7 % du total des décès par cancer), suivi du cancer colorectal (900 000 décès, 9,3 %), du cancer du foie (760 000 décès, 7,8 %), du cancer du sein (670 000 décès, 6,9 %) et du cancer de l’estomac (660 000 décès, 6,8 %). La réémergence du cancer du poumon en tant que cancer le plus fréquent est probablement lié à la persistance du tabagisme en Asie.

Il y avait quelques différences selon le sexe en ce qui concerne l’incidence et la mortalité par rapport au total mondial pour les deux sexes. Chez les femmes, le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la principale cause de décès par cancer était le cancer du sein, tandis que le cancer du poumon était le cancer chez les hommes. Le cancer du sein était le cancer le plus fréquent chez les femmes dans la grande majorité des pays (157 sur 185).

Chez les hommes, les cancers de la prostate et colorectal étaient les deuxième et troisième cancers les plus fréquents, tandis que les cancers du foie et colorectal étaient les deuxième et troisième causes de décès par cancer. Chez les femmes, le cancer du poumon et le cancer colorectal se classaient deuxième et troisième pour le nombre de nouveaux cas et de décès.

Le cancer du col de l’utérus était le huitième cancer le plus fréquent dans le monde et la neuvième cause de décès par cancer, avec 661 044 nouveaux cas et 348 186 décès. C’est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans 25 pays, dont beaucoup en Afrique subsaharienne. Même en reconnaissant les différents niveaux d’incidence, le cancer du col de l’utérus peut être éliminé en tant que problème de santé publique, grâce à l’intensification de l’Initiative de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus.

Inégalités frappantes en matière de cancer selon l’indice de développement humain (IDH)

Les estimations mondiales révèlent des inégalités frappantes dans la charge de morbidité du cancer en fonction du développement humain. C’est particulièrement vrai pour le cancer du sein. Dans les pays où l’IDH est très élevé, 1 femme sur 12 sera diagnostiquée avec un cancer du sein au cours de sa vie et 1 femme sur 71 en mourra. En revanche, dans les pays à faible IDH ; Alors que seulement une femme sur 27 reçoit un diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie, une femme sur 48 en mourra.

« Les femmes des pays à faible IDH ont 50 % moins de risques d’être diagnostiquées avec un cancer du sein que les femmes des pays à IDH élevé, mais elles courent un risque beaucoup plus élevé de mourir de la maladie en raison d’un diagnostic tardif et d’un accès insuffisant à un traitement de qualité », explique le Dr Isabelle Soerjomataram, chef adjointe de la Direction de la surveillance du cancer au CIRC.

L’enquête mondiale de l’OMS sur les HBP a également révélé d’importantes inégalités mondiales dans les services de lutte contre le cancer. Les services liés au cancer du poumon seraient 4 à 7 fois plus susceptibles d’être inclus dans un RAP dans un pays à revenu élevé que dans un pays à faible revenu. En moyenne, il y avait quatre fois plus de chances que les services de radiothérapie soient couverts dans le cadre d’un RAP d’un pays à revenu élevé que d’un pays à faible revenu. La plus grande disparité pour tous les services était la greffe de cellules souches, qui était 12 fois plus susceptible d’être incluse dans un RAP d’un pays à revenu élevé que d’un pays à faible revenu.

“La nouvelle enquête mondiale de l’OMS met en lumière les inégalités majeures et le manque de protection financière contre le cancer dans le monde, les populations, en particulier dans les pays à faible revenu, n’ayant pas accès aux soins de base contre le cancer », a déclaré le Dr Bente Mikkelsen, Directeur du Département des maladies non transmissibles de l’OMS. « L’OMS, notamment dans le cadre de ses initiatives de lutte contre le cancer, travaille intensément avec plus de 75 gouvernements pour élaborer, financer et mettre en œuvre des politiques visant à promouvoir les soins contre le cancer pour tous. Pour poursuivre ce travail, des investissements majeurs sont nécessaires de toute urgence pour remédier aux inégalités mondiales en matière de résultats liés au cancer.

 

Augmentation prévue de la charge de morbidité du cancer en 2050

Plus de 35 millions de nouveaux cas de cancer sont prévus en 2050, soit une augmentation de 77 % par rapport aux 20 millions de cas estimés en 2022. L’augmentation rapide de la charge mondiale du cancer reflète à la fois le vieillissement et la croissance de la population, ainsi que les changements dans l’exposition des personnes aux facteurs de risque, dont plusieurs sont associés au développement socio-économique. Le tabac, l’alcool et l’obésité sont les principaux facteurs à l’origine de l’augmentation de l’incidence du cancer, la pollution de l’air restant un facteur clé des facteurs de risque environnementaux.

En termes de charge absolue, les pays à IDH élevé devraient connaître la plus forte augmentation absolue de l’incidence, avec 4,8 millions de nouveaux cas supplémentaires prévus en 2050 par rapport aux estimations de 2022. Pourtant, l’augmentation proportionnelle de l’incidence est plus frappante dans les pays à faible IDH (augmentation de 142 %) et dans les pays à IDH moyen (99 %). De même, la mortalité par cancer dans ces pays devrait presque doubler en 2050.

« L’impact de cette augmentation ne sera pas ressenti de manière égale entre les pays ayant des niveaux d’IDH différents. Ceux qui disposent du moins de ressources pour gérer leur fardeau du cancer supporteront le poids du fardeau mondial du cancer », a déclaré le Dr Freddie Bray, chef de la Direction de la surveillance du cancer au CIRC.

« Malgré les progrès réalisés dans la détection précoce des cancers et dans le traitement et la prise en charge des patients atteints de cancer, il existe d’importantes disparités dans les résultats du traitement du cancer, non seulement entre les régions du monde à revenu élevé et à faible revenu, mais aussi à l’intérieur des pays. L’endroit où vit une personne ne devrait pas déterminer si elle vit. Des outils existent pour permettre aux gouvernements de donner la priorité aux soins contre le cancer et de veiller à ce que chacun ait accès à des services abordables et de qualité. Il ne s’agit pas seulement d’une question de ressources, mais aussi d’une question de volonté politique », explique le Dr Cary Adams, directeur de l’UICC (Union internationale contre le cancer).