Une plateforme de cofinancement innovante pour accroître l’impact sur le développement

Une coalition de dix banques multilatérales de développement (BMD) a lancé aujourd’hui une nouvelle plateforme de cofinancement qui permettra de canaliser des capitaux supplémentaires au profit d’un impact plus important et à plus grande échelle.

La Plateforme mondiale de cofinancement collaboratif comprendra :

Un portail numérique, grâce auquel les cofinanceurs enregistrés pourront partager leurs projets en préparation de manière sécurisée. Cet outil, hébergé par la Banque mondiale, renforcera l’efficacité et la transparence et permettra aux BMD de partager plus facilement des informations et d’identifier des possibilités de cofinancement.

Un forum, qui offrira aux participants un espace de discussion pour échanger sur leurs possibilités de cofinancement, leurs meilleures pratiques et leurs difficultés communes. Ce dispositif viendra aussi soutenir les efforts en cours pour mieux coordonner les politiques et réduire ainsi la charge qui pèse sur les pays clients.

La nouvelle plateforme allègera les formalités administratives et les coûts de transaction pour ces pays, tout en garantissant un soutien mieux coordonné et aligné sur leurs priorités, ce qui se traduira par un impact accru sur le développement.

En tirant parti des partenariats et en promouvant la transparence, la plateforme permettra aux BMD, aux organismes partenaires et aux pays clients d’affronter les défis mondiaux de manière plus efficace et efficiente.

Le renforcement des partenariats occupe une place centrale dans le nouveau modèle stratégique du Groupe de la Banque mondiale qui vise à accroître l’impact de son action. Dans ce cadre, le cofinancement est considéré comme un moyen efficace d’améliorer l’alignement stratégique, de réunir des ressources concessionnelles, de promouvoir l’efficience et de renforcer la coordination.

Les institutions qui feront partie de la nouvelle plateforme de cofinancement sont les suivantes : Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement, Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, Banque de développement du Conseil de l’Europe, Banque européenne d’investissement, Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Banque interaméricaine de développement, Banque islamique de développement, Groupe de la Banque mondiale et Nouvelle Banque de développement.




Les nouveaux outils de financement de la Banque mondiale reçoivent un soutien financier de poids

Les contributions annoncées aujourd’hui pourraient générer jusqu’à 70 milliards de dollars sur 10 ans.

Le Groupe de la Banque mondiale vient d’obtenir un soutien important en faveur de ces nouveaux instruments financiers conçus pour accroître sa capacité de prêt et lui permettre de prendre davantage de risques face à des défis mondiaux communs. Onze pays ont annoncé aujourd’hui des engagements financiers d’un montant total de 11 milliards de dollars qui viendront appuyer la plateforme de garantie de portefeuille, le mécanisme de capital hybride et le nouveau Fonds pour une planète vivable.

La capacité de levier exceptionnelle du Groupe de la Banque mondiale permettra de multiplier par six à huit, sur 10 ans, les contributions annoncées en faveur du mécanisme de capital hybride et de la plateforme de garantie de portefeuille. Si certaines conditions sont réunies, elles pourraient même être décuplées.

Les ressources promises pourraient fournir jusqu’à 70 milliards de dollars de financements dont le monde a urgemment besoin pour relever des défis qui ignorent les frontières et faire progresser les objectifs de développement.

« Nous avons travaillé d’arrache-pied pour mettre au point ces nouveaux instruments financiers qui renforcent notre capacité de prêt et démultiplient les fonds des donateurs, nous permettant ainsi d’améliorer la vie d’un plus grand nombre de personnes, souligne Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale. La générosité de ces pays est à la fois une reconnaissance des progrès que nous avons accomplis pour réformer la Banque et le témoignage de leur engagement commun en faveur du développement. »

La Belgique, les États-Unis, la France et le Japon se sont engagés à apporter des fonds à la plateforme de garantie de portefeuille, tandis que l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, la Lettonie, la Norvège, les Pays-Bas et le Royaume-Uni contribueront au mécanisme de capital hybride.

Le Japon s’est en outre engagé à verser la première contribution au nouveau Fonds pour une planète vivable.

Le Groupe de la Banque mondiale a adopté une série de réformes et mis au point des instruments financiers novateurs dans le cadre de l’examen du cadre d’adéquation des fonds propres, conformément aux recommandations du Groupe d’experts du G20.

Ces réformes sont les suivantes : Réviser le ratio de prêts sur fonds propres afin d’augmenter la capacité financière de la BIRD de 40 milliards de dollars sur 10 ans ; Relever le plafond des garanties bilatérales de 10 milliards de dollars ; Mieux tirer parti du capital exigible en publiant un rapport détaillé à l’intention des agences de notation afin de mieux évaluer sa valeur potentielle et la capacité financière de la Banque ; Lancer des émissions de capitaux hybrides, afin de donner aux actionnaires et aux partenaires la possibilité d’investir dans des obligations avec un effet de levier potentiel significatif ; Développer la plateforme de garantie de portefeuille afin de promouvoir une approche partagée des risques qui permettra de rendre les financements de la Banque mondiale plus largement accessibles ; Lancer le Fonds pour une planète vivable, grâce auquel les contributions d’États, d’organisations philanthropiques ou d’autres partenaires encourageront la coopération internationale et permettront de relever des défis communs.

Le Groupe de la Banque mondiale a pris d’autres mesures en vue d’introduire des modalités de prêt sur 50 ans pour la BIRD, sans coût supplémentaire pour les emprunteurs. Ces prêts seront utilisés pour des projets qui ont des retombées transfrontalières. La Banque a par ailleurs instauré un système de réduction des taux d’intérêt pour les projets qui répondent à des enjeux mondiaux, qui sera financé en partie par le Fonds pour une planè

te vivable.




Le Groupe de la Banque mondiale se donne pour objectif d’étendre les services de santé à 1,5 milliard de personnes

Ces efforts porteront principalement sur l’amélioration de l’accessibilité financière des soins, l’élargissement de la couverture géographique et l’expansion de l’offre de services.

Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé aujourd’hui un plan ambitieux visant à aider les pays à fournir des services de santé de qualité et abordables à 1,5 milliard de personnes d’ici 2030. Cette annonce s’inscrit dans le cadre plus large des efforts menés à l’échelle mondiale pour garantir des soins essentiels à chaque étape de la vie : bas âge, enfance, adolescence et âge adulte.

Le Groupe de la Banque mondiale contribue depuis des décennies au renforcement des services de santé maternelle et infantile dans plus de 100 pays. Quatre-vingts ans après sa création, l’institution s’emploie résolument à travailler plus vite, collaborer plus efficacement avec des partenaires et mobiliser le secteur privé, avec à la clé un impact accru et à plus grande échelle.

Sa stratégie de développement des services de santé s’articule autour de trois axes d’action : Élargir l’attention portée à la santé maternelle et infantile pour couvrir l’ensemble des soins nécessaires tout au long de la vie, en s’attachant notamment à la lutte contre les maladies non transmissibles ; Étendre les projets aux territoires difficiles d’accès, qu’il s’agisse de villages isolés, de villes ou de pays tout entiers ; Travailler avec les pouvoirs publics afin de réduire les frais inutiles et autres obstacles financiers aux soins.

L’indicateur utilisé pour comptabiliser les bénéficiaires de la nouvelle stratégie sera le nombre de personnes examinées et traitées par un agent de santé dans le cadre d’une consultation en personne ou virtuelle.

« Il est essentiel, pour le développement, de garantir aux populations des soins de base tout au long de la vie, souligne le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga. Cet objectif ambitieux n’est pas réalisable en agissant seul. Il faudra travailler ensemble, entre partenaires, entre secteurs public et privé, unis dans l’objectif d’élargir l’accès aux services de santé. »

Aujourd’hui, environ 2 milliards de personnes dans le monde sont confrontées à de graves difficultés financières en raison des dépenses qu’elles doivent effectuer pour se soigner. L’engrenage de la pauvreté et des inégalités est encore accentué par une conjonction de défis interdépendants, où le vieillissement démographique et les perspectives de pénurie de personnels de santé (projetée à 10 millions d’ici 2030) viennent s’ajouter au changement climatique, aux pandémies et aux conflits.

Pour relever ce défi, le Groupe de la Banque mondiale combinera financements, connaissances et partenariats.

L’ensemble de ses capacités de financement pourront être sollicitées en fonction des besoins de chaque pays et de son stade de développement.

Pour les pays les plus démunis, les financements de l’IDA permettront de déployer des agents de santé là où les populations n’ont pas accès à des soins. Dans les pays à revenu intermédiaire, la BIRD mobilisera des financements afin d’encourager les gouvernements à consentir les investissements dans la santé et le cadre réglementaire qui sont nécessaires pour progresser.

La certitude réglementaire et la bonne gouvernance sont deux conditions essentielles pour ouvrir la voie à une hausse des investissements du secteur privé, en particulier dans la production locale de médicaments et d’équipements de protection.

Pour parvenir à obtenir des résultats dans le domaine de la santé, le Groupe de la Banque mondiale devra nouer des partenariats solides. Il ne sera pas à la hauteur de ses ambitions s’il n’agit pas en collaboration — et plus vite et mieux — avec les organisations non gouvernementales, le secteur privé et la société civile. Le Groupe de la Banque mondiale se félicite de l’annonce faite par le Japon de la création d’un pôle de connaissances sur la couverture santé universelle (CSU). Conçue pour renforcer les capacités des ministères de la santé et des finances, cette initiative bénéficie du soutien de la Banque et de l’Organisation mondiale de la santé.

L’objectif visant à fournir des services de santé de qualité et abordables à 1,5 milliard de personnes d’ici 2030 est l’un des exemples les plus récents de l’engagement du Groupe de la Banque mondiale à mettre davantage l’accent sur son impact. C’est aussi le fruit d’un effort concerté pour bâtir une « Banque meilleure ».




Voici le résumé des perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne

Au terme de quatre années turbulentes, l’Afrique subsaharienne semble enfin se rétablir. À la faveur de l’assouplissement des conditions financières mondiales, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Kenya ont émis des euro-obligations en début d’année, mettant ainsi un terme à une période de près de deux ans pendant laquelle la région n’avait plus accès aux marchés internationaux de capitaux. Les ratios de dette publique se sont largement stabilisés, et l’on observe certains flux de capitaux amorcer un retour dans la région.

Dans l’ensemble, les perspectives s’améliorent progressivement et l’activité économique reprend modestement. La croissance va passer de 3,4 % en 2023 à 3,8 % en 2024, et près des deux tiers des pays s’attendent à une croissance en hausse. La reprise économique devrait se poursuivre au-delà de cette année ; d’après les projections, la croissance devrait atteindre 4,0 % en 2025. En parallèle, le taux médian d’inflation a pratiquement été divisé par deux, de presque 10 % en novembre 2022 à environ 6 % en février 2024.

Hélas, la situation de la région n’est pas au beau fixe, et la pénurie de financements se poursuit. Les États de la région sont encore en proie à des manques de financements, des coûts d’emprunt élevés et des risques de refinancement, dans un contexte où la mobilisation des recettes publiques nationales reste faible. Des remboursements d’ampleur se profilent cette année et la suivante. Ces difficultés de financement contraignent les pays à réduire certaines dépenses publiques essentielles et à réaffecter au service de la dette des fonds censés financer leur développement, ce qui met en péril les perspectives de croissance des générations futures.

La pénurie de financement tient en partie à la raréfaction des sources de financement traditionnelles de la région, en particulier l’aide publique au développement. Au cours des quatre prochaines années, les besoins de financement bruts extérieurs des pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne devraient dépasser les 70 milliards de dollars annuels (soit 6 % du PIB). Les sources de financement concessionnel s’étant raréfiées, les États se tournent vers d’autres solutions, qui se caractérisent souvent par des coûts plus élevés, une plus grande opacité et des échéances plus courtes.

Les coûts de l’emprunt, au niveau national comme au niveau international, se sont accrus et continuent d’être élevés pour beaucoup de pays. En 2023, les paiements d’intérêts par les États ont représenté 12 % des recettes publiques (hors dons) pour le pays médian d’Afrique subsaharienne, soit plus du double du niveau observé il y a dix ans. Le secteur privé n’est pas non plus épargné par la hausse des taux d’intérêt.

Les perspectives économiques demeurent sujettes à des risques baissiers. La région reste plus vulnérable face aux chocs mondiaux, en particulier un possible affaiblissement de la demande extérieure et les risques géopolitiques. En outre, les pays d’Afrique subsaharienne connaissent une instabilité politique croissante et de fréquents chocs climatiques. L’année 2024 sera critique pour l’Afrique subsaharienne, où doivent se tenir 18 élections de portée nationale. Les chocs climatiques sont de plus en plus fréquents et étendus, notamment les sécheresses, dont la gravité a atteint des niveaux inédits.

Dans le contexte actuel, marqué par des contraintes de financement et des chocs en cascade, la communauté internationale doit prêter plus activement assistance à la région. Par ailleurs, les pays peuvent s’adapter à ces difficultés en agissant de manière prioritaire dans les trois domaines suivants :

Améliorer la situation des finances publiques en augmentant les recettes publiques demeure la première ligne de défense dans un monde où l’emprunt coûte plus cher et où les possibilités de financement se réduisent. Cependant, les pouvoirs publics doivent avant tout limiter le plus possible les répercussions négatives du rééquilibrage budgétaire sur les populations et leurs moyens de subsistance. Pour ce qui concerne le financement, il y a toujours un besoin urgent de davantage de dons et prêts concessionnels.

La politique monétaire devrait rester axée sur la stabilité des prix. À mesure que l’inflation marque le pas, de plus en plus de pays disposeront des marges de manœuvre nécessaires pour baisser les taux d’intérêt. Une coordination accrue des politiques budgétaire, monétaire et de change est indispensable.

La mise en œuvre de réformes structurelles, visant par exemple à accélérer l’intégration commerciale et à améliorer le climat des affaires pour attirer davantage d’investissements directs étrangers, pourrait permettre de diversifier les sources de financement et l’économie. Les pays d’Afrique subsaharienne ont besoin de plus de soutien de la part de la communauté internationale, et les banques de développement multilatérales et régionales pourraient envisager d’avoir davantage de recours à l’effet de levier sur leurs bilans pour favoriser un avenir plus inclusif, durable et prospère.

Notes des Perspectives économiques régionales. Une série de notes analytiques sont consacrées aux thèmes suivants :

1) stratégies pour rééquilibrer les finances publiques tout en limitant les effets négatifs sur les conditions socioéconomiques (voir « Réduire les déficits budgétaires en Afrique subsaharienne sans compromettre le développement ») ; 2) moyens de tirer parti des abondants gisements de minerais essentiels de la région (voir « L’Afrique subsaharienne en quête de ressources : tirer parti de l’abondance des minerais essentiels »), et 3) importance d’accroître l’investissement dans l’éducation (voir « Bâtir la main d’œuvre de demain : éducation, opportunités et dividende démographique de l’Afrique »).




Croissance économique : L’économie mondiale reste résiliente, mais la croissance est inégale ; des difficultés se profilent à l’horizon

Les décideurs doivent donner la priorité à des mesures qui appuieront la résilience de l’économie, notamment renforcer les finances publiques et raviver les perspectives de croissance économique.

Malgré des prédictions pessimistes, la résilience de l’économie mondiale demeure remarquable : la croissance reste stable et l’inflation retombe presque aussi vite qu’elle s’était envolée. Les obstacles ont pourtant été nombreux. En effet, au lendemain de la pandémie, les chaînes d’approvisionnement connaissent des perturbations ; une crise énergétique et alimentaire survient à la suite de la guerre que la Russie mène à l’Ukraine ; l’inflation flambe et, en réponse, la politique monétaire est resserrée de manière synchronisée partout dans le monde.

La croissance mondiale a atteint son point le plus bas, 2,3 %, à la fin de 2022, peu après que le taux médian d’inflation globale eut atteint un pic de 9,4 %. D’après les projections de notre nouvelle édition des Perspectives de l’économie mondiale, la croissance pour cette année et la suivante restera stable autour de 3,2 %, et le taux médian d’inflation globale baissera, passant de 2,8 % à la fin de 2024 à 2,4 % à la fin de 2025. La plupart des indicateurs continuent d’annoncer un atterrissage en douceur.
En outre, les séquelles économiques des crises traversées en quatre ans devraient être moins graves que nous ne le craignions, même si les estimations varient d’un pays à l’autre. L’économie des États-Unis a déjà surpassé la tendance prépandémique. En revanche, nous estimons désormais que les séquelles seront plus profondes pour les pays en développement à faible revenu, dont bon nombre peinent encore à tourner la page de la pandémie et de la crise du coût de la vie.

La résilience de la croissance et la rapidité de la désinflation s’expliquent par l’évolution favorable de l’offre, notamment la dissipation des chocs sur les prix de l’énergie et le rebond marqué de l’offre de main-d’œuvre soutenu par l’importante immigration dans de nombreux pays avancés. Les mesures prises sur le plan de la politique monétaire ont contribué à ancrer les anticipations d’inflation, bien qu’il semble que la transmission de leurs effets soit moins efficace parce que les prêts hypothécaires à taux fixe sont aujourd’hui plus répandus à l’échelle mondiale.
Malgré ces évolutions bienvenues, de nombreuses difficultés persistent et des mesures décisives s’imposent.
Les risques liés à l’inflation subsistent
La priorité reste de ramener l’inflation à la cible fixée. Bien que les tendances soient encourageantes, il reste du chemin à parcourir. Le mouvement de retour de l’inflation à son niveau cible semble s’être interrompu depuis le début de l’année, ce qui est quelque peu préoccupant. Il pourrait s’agit d’un revers temporaire, mais la vigilance reste de mise. Les progrès sont en grande partie imputables à la baisse des prix de l’énergie et celle de l’inflation des biens. Cette dernière a été favorisée tant par l’atténuation des perturbations de la chaîne d’approvisionnement que par la baisse des prix à l’exportation depuis la Chine. Mais les prix du pétrole augmentent depuis peu, en raison notamment des tensions géopolitiques, et l’inflation des services reste obstinément élevée. L’imposition de restrictions supplémentaires sur les exportations chinoises pourrait également pousser l’inflation des biens à la hausse.
Les disparités économiques se creusent
En outre, la résilience de l’économie mondiale masque de grandes disparités entre les pays.

Les excellents résultats observés récemment aux États-Unis s’expliquent par une croissance marquée de la productivité et de l’emploi, mais aussi par une forte demande dans une économie toujours en surchauffe. La Réserve fédérale devrait donc aborder l’assouplissement de sa politique avec prudence et progressivité. L’orientation budgétaire est incompatible avec la viabilité des finances publiques, ce qui est particulièrement préoccupant. Ceci fait peser des risques, à court terme, sur le processus de désinflation et, à plus long terme, sur la santé budgétaire et la stabilité financière de l’économie mondiale. Il faudra procéder à des arbitrages.
Dans la zone euro, la croissance s’accélérera, mais à partir de niveaux très bas : les effets prolongés des chocs antérieurs et de la politique monétaire restrictive freinent l’activité économique. Si la croissance des salaires reste élevée et que l’inflation des services persiste, le retour de l’inflation au niveau cible pourrait être retardé. Toutefois, contrairement aux États-Unis, on ne voit guère de signe de surchauffe et la Banque centrale européenne devra orchestrer avec soin un assouplissement monétaire progressif afin d’éviter une inflation inférieure à l’objectif fixé. La solidité apparente des marchés du travail pourrait être illusoire s’il s’avère que les entreprises européennes thésaurisent la main-d’œuvre en prévision d’une reprise de l’activité et que cette dernière finit par ne pas se concrétiser.
L’économie chinoise continue de pâtir du fléchissement de son secteur immobilier. Les phases d’essor et d’effondrement du crédit ne se résolvent jamais rapidement et celle-ci ne fait pas exception. La demande intérieure demeurera léthargique, à moins que des mesures décisives ne s’attaquent aux causes profondes. La contraction de la demande intérieure pourrait bien provoquer une hausse des excédents extérieurs, ce qui risquerait d’exacerber les tensions commerciales dans un contexte géopolitique déjà délicat.
Beaucoup d’autres grands pays émergents ont le vent en poupe, certains surfant sur la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales et la montée des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis. L’empreinte de ces pays sur l’économie mondiale s’étend.
Quelles politiques adopter ?
Les décideurs doivent dorénavant donner la priorité aux mesures qui préserveront ou renforceront la résilience de l’économie mondiale.
Premièrement, il faut reconstituer la marge de manœuvre budgétaire. Alors même que l’inflation recule, les taux d’intérêt réels restent élevés et la dynamique de la dette souveraine est devenue moins favorable. Lorsqu’il est crédible, le rééquilibrage budgétaire contribue à réduire les coûts de financement, à aménager de l’espace budgétaire et à améliorer la stabilité financière. Malheureusement, les projets de rééquilibrage sont insuffisants à ce jour et le nombre record d’élections programmées cette année pourrait les mettre à mal.

S’il n’est jamais aisé d’entreprendre un rééquilibrage budgétaire, il est préférable de ne pas attendre que les marchés en dictent les conditions. Mieux vaut commencer sans tarder, de façon progressive et réaliste. Une fois que l’inflation est sous contrôle, un rééquilibrage crédible, étalé sur plusieurs années, ouvrira la voie à un assouplissement accru de la politique monétaire. À ce sujet, l’épisode de rééquilibrage budgétaire et d’assouplissement monétaire mené en 1993 aux États-Unis constitue un exemple à suivre.
Deuxième priorité : inverser le déclin des perspectives de croissance à moyen terme. Le ralentissement de l’activité économique observé antérieurement s’explique en partie par un accroissement de la mauvaise allocation du capital et de la main-d’œuvre au sein des secteurs et des pays. Accélérer l’allocation des ressources et en rehausser l’efficience stimuleraient la croissance. Les pays à faible revenu devraient entreprendre des réformes structurelles pour promouvoir des investissements intérieurs et des investissements directs étrangers et pour renforcer la mobilisation de ressources intérieures, ce qui contribuerait à réduire le coût des emprunts et les besoins de financement. Ils doivent également s’atteler à améliorer le capital humain de leur vaste population jeune, compte tenu du rapide vieillissement démographique du reste du monde.
L’intelligence artificielle porte aussi la promesse de gains de productivité, mais il existe un risque élevé de graves perturbations dans les marchés de la main-d’œuvre et de la finance. Pour que l’intelligence artificielle profite à tous, les pays doivent améliorer leur infrastructure numérique, investir dans le capital humain et s’entendre sur des règles mondiales dans ce domaine.
Les perspectives de croissance à moyen terme sont également compromises par la fragmentation géoéconomique grandissante et l’augmentation des mesures restrictives de politiques commerciale et industrielle. Il en résulte déjà une transformation des liens commerciaux qui pourrait entraîner des pertes d’efficience. En définitive, l’économie mondiale pourrait y perdre en résilience ; mais les effets plus pernicieux s’étendent à la coopération mondiale, et il est encore temps de changer de cap.
Troisièmement, l’amélioration depuis quelques années des cadres de politique monétaire, budgétaire et financière constitue une grande réussite, en particulier dans les pays émergents. Cette amélioration a contribué à accroître la résilience du système financier mondial et à éviter une flambée permanente de l’inflation. Il sera essentiel de préserver ces gains, y compris de protéger l’indépendance durement acquise des banques centrales.
Enfin, la transition écologique requiert d’immenses investissements. La réduction des émissions est compatible avec la croissance, comme en témoigne la baisse de l’empreinte carbone de l’activité économique en quelques décennies. Néanmoins, les émissions continuent d’augmenter. Il faudrait faire beaucoup plus, et vite. Le rythme d’accroissement de l’investissement vert est bon dans les pays avancés et en Chine. Les autres pays émergents et les pays en développement doivent à présent consentir le plus grand effort en accélérant considérablement la croissance des investissements verts, tout en réduisant l’investissement dans les combustibles fossiles. Pour cela, ils auront besoin de transferts technologiques de la part des pays avancés et de la Chine, ainsi que de financements importants des secteurs privé et public.
Sur ces points, comme sur tant d’autres, les cadres multilatéraux et la coopération demeurent indispensables pour avancer.
Pierre-Olivier Gourinchas




Déclaration de la présidence à l’issue de la quarante-neuvième réunion du CMFI

Mohammed Aljadaan, ministre des Finances de l’Arabie Saoudite

Les membres du CMFI ont discuté des incidences macroéconomiques et financières des guerres et conflits actuels, dont la guerre en Ukraine et la crise humanitaire à Gaza, ainsi que des perturbations du transport maritime en mer Rouge. Tout en reconnaissant que le CMFI n’est pas une instance chargée de résoudre des questions géopolitiques et sécuritaires et que ces questions seront examinées dans d’autres cadres, les membres du CMFI conviennent de ce que ces situations ont des retombées considérables sur l’économie mondiale. L’époque que nous vivons ne doit pas être celle de la guerre et des conflits.

Le CMFI remercie vivement Mme Nadia Calviño pour son mandat à la présidence du Comité et souhaite la bienvenue à son nouveau président, Mohammed Aljadaan, ministre des Finances de son pays.

Il semble que l’économie mondiale se prépare à réussir un atterrissage en douceur. Il s’avère que l’activité économique a mieux résisté que prévu dans de nombreuses régions du monde, même si des disparités continuent de se creuser entre les pays. Toutefois, les perspectives de croissance mondiale à moyen terme restent moroses. Les guerres et les conflits en cours continuent de peser lourdement sur l’économie mondiale. Même si l’inflation a diminué dans la plupart des régions, à la faveur de l’atténuation des chocs sur l’offre et des effets du resserrement de la politique monétaire, son caractère persistant incite à la prudence. Alors que les risques qui pèsent actuellement sur les perspectives sont globalement équilibrés, des risques de détérioration subsistent et leur concrétisation dépendra de l’évolution à court terme de l’inflation et des taux d’intérêt, de la stabilité financière et de celle des prix des actifs, des mesures budgétaires prises ainsi que de la situation géopolitique. L’économie mondiale est également confrontée à des difficultés structurelles qui requièrent une attention urgente, notamment le changement climatique, les facteurs de vulnérabilité liés au niveau élevé de l’endettement, l’accroissement des inégalités et les risques de fragmentation géoéconomique.

Dans ce contexte, nos priorités sont d’assurer la stabilité des prix, de renforcer la viabilité budgétaire et de préserver la stabilité financière, tout en favorisant une croissance inclusive et durable. Nous procéderons à la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires en adaptant soigneusement les mesures à la situation de chaque pays, tout en protégeant les populations les plus vulnérables et les investissements porteurs de croissance. Conformément à leurs mandats respectifs, les banques centrales demeurent fermement déterminées à stabiliser les prix et continueront de doser leurs politiques en s’appuyant sur des données et en faisant connaître clairement leurs objectifs pour éviter tant que possible la propagation de répercussions négatives. Elles collaborent avec les autorités de surveillance et de régulation pour suivre les risques qui pèsent aussi bien sur les banques que sur les établissements non bancaires, dont les risques liés aux marchés immobiliers. Nous continuons à œuvrer pour remédier aux carences en matière de données, de supervision et de régulation dans le secteur financier, en particulier pour ce qui concerne les institutions financières non bancaires, et nous nous tenons prêts à déployer nos instruments macroprudentiels pour atténuer les risques systémiques. Nous accélérerons la mise en œuvre de réformes structurelles, ciblées et judicieusement échelonnées, visant à renforcer l’offre pour atténuer les contraintes pesant sur l’activité économique, stimuler la productivité, accroître la participation au marché du travail, promouvoir la cohésion sociale et soutenir les transitions écologique et numérique.

Nous insistons sur l’importance de la coopération internationale pour améliorer la résilience de l’économie mondiale et du système monétaire international. Nous agirons collectivement, en tant que de besoin, pour faciliter les transitions en cours sur les plans climatique et numérique, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle, tout en tenant compte des circonstances propres à chaque pays. Nous réaffirmons nos engagements concernant les taux de change, la gouvernance et la lutte contre les déséquilibres mondiaux excessifs, ainsi que notre déclaration sur le système commercial multilatéral fondé sur des règles, telle que nous l’avons formulée en avril 2021, et insistons sur notre volonté d’éviter le recours aux mesures protectionnistes. Nous continuerons également de travailler ensemble pour renforcer le dispositif mondial de sécurité financière et remédier aux vulnérabilités mondiales liées à la dette. Nous maintiendrons notre soutien aux pays vulnérables à mesure qu’ils adopteront des réformes pour remédier à leurs vulnérabilités et répondre à leurs besoins de financement.

Nous souscrivons aux mesures prioritaires énoncées dans le plan d’action mondial de la directrice générale et espérons que le FMI mènera ce travail conformément à son mandat et en collaboration avec d’autres parties.

Nous soutenons les efforts particuliers du FMI en matière de surveillance pour adapter les conseils qu’il fournit aux pays membres afin de les aider à évaluer les risques, à renforcer leurs cadres stratégiques et institutionnels et à calibrer les politiques macrofinancières et macrostructurelles pour reconstituer des amortisseurs, stimuler une croissance inclusive et durable et renforcer la résilience de leur économie. Nous soulignons qu’il est important que le FMI, conformément à son mandat, évalue les risques et les vulnérabilités associés aux tendances transformatrices qui remodèlent actuellement l’économie mondiale.

Nous réaffirmons notre attachement à un FMI solide, reposant sur un système de quotes-parts et disposant de ressources adéquates, au centre du dispositif mondial de sécurité financière. L’achèvement de la 16e révision générale des quotes-parts, qui accroît de 50 % les ressources du FMI issues des quotes-parts, renforce le fait que le FMI est une institution fondée sur un système de quotes-parts et accroît sa capacité à préserver la stabilité financière mondiale dans un monde exposé à de multiples chocs. Nous travaillons d’arrache-pied à l’obtention, d’ici mi-novembre, d’accords nationaux consentant à l’augmentation des quotes-parts ; ceux d’entre nous qui participent aux nouveaux accords d’emprunt (NAE) œuvrent à obtenir des accords nationaux dans les mêmes délais en vue de la réduction du volume de leurs NAE. Aux fins de préserver la capacité de prêt du FMI pour le cas où tarderaient les accords sur l’augmentation des quotes-parts, les créanciers parties à des accords d’emprunt bilatéraux s’emploient à obtenir des accords nationaux en vue de dispositions transitoires permettant de préserver l’accès à l’emprunt bilatéral. Nous reconnaissons qu’il est urgent et important de réaligner les quotes-parts de façon à mieux rendre compte de la position relative des pays membres dans l’économie mondiale, tout en protégeant les quotes-parts des pays membres les plus pauvres. Nous invitons donc le conseil d’administration à proposer, d’ici à juin 2025, des approches possibles qui guideront de nouveaux réalignements des quotes-parts, notamment à l’aide d’une nouvelle formule de calcul, dans le cadre de la 17erévision générale des quotes-parts.

Nous reconnaissons que le FMI joue un rôle essentiel et mobilisateur dans la fourniture d’assistance financière pour aider les pays membres à résoudre leurs problèmes de balance des paiements et à favoriser la stabilité économique et la croissance inclusive. Le FMI doit rester un partenaire solide pour les pays à faible revenu ; à cette fin, nous attendons avec intérêt la revue des facilités du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (fonds fiduciaire RPC) et des financements accordés par ce biais, revue qui doit avoir pour objectif d’aider ces pays à satisfaire à leurs besoins de financement de la balance des paiements et d’assurer la viabilité du fonds fiduciaire en n’excluant aucune possibilité, y compris le recours à des ressources internes et la réforme des politiques de prêt. Nous attendons avec le même intérêt la revue intermédiaire du fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (fonds fiduciaire RD), qui a pour objectif de renforcer la résilience macroéconomique des pays membres face au changement climatique et à de futures pandémies. Nous remercions ceux de nos pays membres qui jouissent d’une meilleure situation économique pour leurs contributions volontaires, et appelons de nos vœux de nouvelles contributions à grande échelle aux guichets concessionnels du FMI et au fonds fiduciaire RD. En outre, nous attendons avec intérêt le réexamen des règles relatives aux commissions additionnelles, la revue complète des limites d’accès au compte des ressources générales, et le lancement de la revue de la conception et de la conditionnalité des programmes.

Nous soutenons le travail du FMI visant à aider les pays à remédier durablement aux facteurs de vulnérabilité liés à leur dette. Nous saluons les avancées dans le domaine des restructurations de dette rendues possibles par le cadre commun du G20 et d’autres initiatives. Nous restons déterminés à remédier à l’échelle mondiale aux facteurs de vulnérabilité liés à la dette, en procédant de manière efficace, exhaustive et systématique, et notamment en renforçant sans tarder la mise en œuvre du cadre commun, de façon prévisible, rationnelle et coordonnée, ainsi qu’en améliorant la transparence en matière de dette. Nous accueillons favorablement le travail en cours au sein de la table ronde mondiale sur la dette souveraine pour susciter une compréhension commune de nature à faciliter les restructurations de dette, et attendons avec intérêt la revue du cadre de viabilité de la dette pour les pays à faible revenu, établi par la Banque mondiale et le FMI.

Nous appuyons les efforts que le FMI continue de déployer pour renforcer ses activités de développement des capacités et en assurer le financement. Nous saluons le lancement du partenariat mondial sur les finances publiques, dont l’objectif est de répondre à la demande croissante d’activités de développement des capacités dans le domaine des finances publiques ; de plus, nous apportons notre soutien au lancement d’une initiative de mobilisation des ressources intérieures, en collaboration avec la Banque mondiale.

En novembre de cette année, nous aurons le plaisir de compter un 25esiège au conseil d’administration du FMI, pour l’Afrique subsaharienne, dont la création a pour but d’améliorer la participation et la représentation de cette région et l’équilibre général de la représentation régionale au conseil d’administration. Nous accueillons favorablement les efforts que le FMI déploie sans relâche pour attirer et développer les compétences qui apporteront leur concours dans les domaines prioritaires actuels et nouveaux, et pour améliorer la diversité et l’inclusion du personnel, en remédiant aux problèmes mis en évidence dans le rapport 2022–23 sur la diversité et l’inclusion. Nous rappelons notre engagement en faveur d’un meilleur équilibre de la répartition entre hommes et femmes au conseil d’administration, saluons les nouveaux objectifs volontaires en vue de l’augmentation du nombre de femmes à des postes de direction au conseil d’administration, et convenons de prendre des mesures pour atteindre ces objectifs.

Nous exprimons à Mme Kristalina Georgieva notre appréciation pour le dévouement qu’elle manifeste dans ses fonctions de directrice générale, et nous nous félicitons qu’elle ait été désignée pour un second mandat.

Notre prochaine réunion devrait se tenir en octobre 2024.

 

 

COMITÉ MONÉTAIRE ET FINANCIER INTERNATIONAL

LISTE DES PERSONNES PRÉSENTES

Président

Mohammed Aljadaan, ministre des Finances de l’Arabie saoudite

Directrice générale

Kristalina Georgieva

Membres ou suppléants

Ayman Alsayari, gouverneur de la banque centrale d’Arabie saoudite

Luis Caputo, ministre de l’Économie de l’Argentine

Jim Chalmers, Trésorier de l’Australie

Carlos Cuerpo, ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Entreprise de l’Espagne

Chrystia Freeland, Vice-Première ministre et ministre des Finances du Canada

Giancarlo Giorgetti, ministre de l’Économie et des Finances de l’Italie

Fernando Haddad, ministre des Finances du Brésil

Robert Holzmann, gouverneur de la Banque nationale autrichienne

Jeremy Hunt, ministre des Finances du Royaume-Uni

Karin Keller-Sutter, conseillère fédérale et cheffe du département fédéral des Finances de la Suisse

Lesetja Kganyago, gouverneur de la Banque de réserve d’Afrique du Sud

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (suppléant de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, France)

Christian Lindner, ministre fédéral des Finances de l’Allemagne

Mays Mouissi, ministre de l’Économie et des Participations du Gabon

Gongsheng Pan, gouverneur de la Banque populaire de Chine

Riikka Purra, ministre des Finances de la Finlande

Anton Siluanov, ministre des Finances de la Fédération de Russie

Shaktikanta Das, gouverneur de la Banque de réserve de l’Inde (suppléant de Nirmala Sitharaman, ministre des Finances de l’Inde)

Alisara Mahasandana, vice-gouverneure de la Banque de Thaïlande (suppléante de Sethaput Suthiwartnarueput, gouverneur de la Banque de Thaïlande)

Shunichi Suzuki, ministre des Finances du Japon

Salah-Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie

Steven van Weyenberg, ministre des Finances des Pays-Bas

Janet Yellen, secrétaire au Trésor des États-Unis

Observateurs

Agustín Carstens, directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI)

Mohammed bin Hadi Al Hussaini, président du Comité de développement et ministre d’État chargé des Affaires financières des Émirats arabes unis

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE)

Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne (CE)

Klaas Knot, président du conseil de stabilité financière (CSF) et président de la banque centrale des Pays-Bas

Laura Thompson, sous-directrice générale de l’Organisation internationale du travail (OIT)

Clare Lombardelli, cheffe économiste de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

Joerg Spitzy, analyste principal, Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)

Achim Steiner, administrateur du PNUD, Nations Unies (ONU)

Rebeca Grynspan, secrétaire générale, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)

Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale

Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)




Stabilité du secteur financier : Les banques centrales doivent rester vigilantes dans le dernier kilomètre sur la voie de la désinflation  

Le recul de l’inflation pourrait marquer le pas dans certains pays.

Un sentiment d’optimisme s’est diffusé sur les marchés financiers au cours des derniers mois, les investisseurs étant convaincus que la lutte contre l’inflation entre dans son « dernier kilomètre » et que les banques centrales vont assouplir leur politique monétaire dans les mois à venir. Les marchés boursiers du monde entier ont enregistré des hausses considérables cette année. Les écarts de rendement observés sur les obligations d’entreprises et souveraines se sont resserrés. De plus, les devises de grands pays émergents ainsi que les flux de capitaux en leur direction ont bien résisté, et plusieurs pays pré-émergents ont retrouvé l’accès aux marchés internationaux des capitaux.

Et pourtant, ce dernier kilomètre pourrait être semé d’embûches, comme nous le montrons dans la dernière édition du Rapport sur la stabilité financièredans le monde. Nous pourrions assister à une intensification des tensions géopolitiques, qui pourrait peser sur l’état d’esprit des investisseurs. Les tensions dans le secteur de l’immobilier commercial se sont accentuées, ce qui pourrait soumettre certains prêteurs à une pression accrue. Les marchés financiers chinois restent plombés par les problèmes que traverse le secteur immobilier. Au-delà de ces inquiétudes qui se posent dans l’immédiat, les vulnérabilités liées à l’endettement continuent de prendre de l’ampleur : dans de nombreux pays, les secteurs public et privé empruntent massivement, même si les taux d’intérêt restent élevés et si la croissance ne va vraisemblablement pas accélérer, d’après les projections des Perspectives de l’économie mondiale.

Si l’on prend du recul, certains éléments récents montrent que la désinflation marque peut-être le pas dans certains pays et que l’inflation sous-jacente pourrait se révéler tenace dans certains secteurs. Dans certains cas, l’inflation hors énergie et alimentation est supérieure aux prévisions des analystes depuis plusieurs mois. Des chiffres plus élevés que prévu pourraient remettre en question le scénario du dernier kilomètre et l’optimisme qu’il suscite chez les investisseurs, avec pour conséquences possibles une correction sur les marchés financiers et une volatilité accrue.

Une inflation tenace

Après avoir rapidement décéléré dans le monde entier, l’inflation a récemment changé de trajectoire dans de nombreux pays. Les données enregistrées cette année montrent que l’inflation hors énergie et alimentation a accéléré au cours de la période de trois mois la plus récente par rapport à la période de trois mois précédente dans un certain nombre de grands pays avancés ou émergents (Afrique du Sud, Allemagne, États-Unis, France, Italie, Philippines, République tchèque, Royaume-Uni, Suède).

Certains investisseurs semblent estimer que les pressions sur les prix risquent de ne pas s’atténuer rapidement. Les anticipations d’inflation dans les principales puissances économiques pour l’année ou les deux années à venir (induites par la différence entre le rendement des obligations d’État à leur valeur nominale et leur rendement à leur valeur indexée sur l’inflation) sont de nouveau orientées à la hausse. Il est à noter qu’elles restent au-dessus des niveaux de 2 % ciblés par les banques centrales, comme en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni, ou de 3 %, comme au Brésil et au Mexique. D’autres mesures des anticipations d’inflation, comme celles issues des enquêtes auprès des ménages, semblent plus stables.

Dans le même temps, une intensification des tensions géopolitiques pourrait entraîner de nouvelles perturbations du transport maritime ainsi que de la production d’énergie et faire de nouveau grimper l’inflation. Jusqu’ici, les marchés financiers ont conservé une attitude globalement optimiste par rapport au coup d’arrêt de la désinflation ainsi qu’à d’autres risques et vents contraires, comme en témoigne le faible degré de volatilité dans les principales catégories d’actifs, en dépit des niveaux élevés de l’indice mesurant l’incertitude entourant les politiques économiques.

Des risques de réévaluation

Une divergence entre la volatilité des prix des actifs et le niveau d’incertitude précède généralement une poussée de volatilité. Cette situation peut se produire lorsque les investisseurs voient leur confiance ébranlée par des chocs défavorables, ce qui les pousse à réévaluer les actifs pour tenir compte du degré d’incertitude élevé.

Le dernier kilomètre pourrait justement être marqué par un choc défavorable qui prendrait la forme d’augmentations inattendues de l’inflation. En dépit de la hausse susmentionnée des anticipations d’inflation dans différents pays, les investisseurs s’attendent à des baisses sensibles des taux directeurs cette année (de l’ordre de 75 points de base pour la Banque centrale européenne et la banque centrale du Brésil). Malgré une série de mauvaises surprises en matière d’inflation aux États-Unis, ils s’attendent toujours à voir la Réserve fédérale baisser ses taux d’environ 50 points de base. Les investisseurs semblent estimer que les banques centrales s’appuyant sur des données assoupliront leur politique monétaire lorsque l’inflation ralentira de nouveau. En revanche, si l’inflation reste élevée, ces attentes optimistes risquent de s’effondrer, ce qui pourrait se traduire par des ventes massives d’actifs, depuis les obligations jusqu’aux actions, en passant par les cryptoactifs.

Ce scénario entraînerait un resserrement généralisé des conditions financières. Dans l’immédiat, certains investisseurs enregistreraient des pertes sur les actifs qu’ils détiennent, en particulier ceux recourant à l’effet de levier, dont les rendements négatifs seraient amplifiés. Dans l’ensemble, les emprunteurs éprouveraient plus de difficultés à rembourser leur dette en raison de la hausse des rendements obligataires.

Les emprunteurs des pays émergents sont souvent touchés de manière disproportionnée dans ce genre de situations. Nombre de ces émetteurs font déjà face à des taux de refinancement supérieurs aux taux d’intérêt sur les obligations souveraines en circulation libellées en dollars américains. Les pays émergents plus vulnérables (ceux dont les notes de crédit sont de B et CCC, voire inférieures) subissent les hausses de taux les plus importantes. Un resserrement des conditions financières mondiales entraîné par l’inflation rendrait le refinancement encore plus difficile.

La désinflation pour priorité

Le coup d’arrêt de la désinflation pourrait surprendre les investisseurs qui sont de plus en plus convaincus que le combat contre l’inflation est déjà gagné et que nous allons renouer avec de faibles taux. Dans les pays toujours aux prises avec une inflation tenace et supérieure aux niveaux ciblés, les banques centrales devraient se garder d’assouplir leur politique de façon prématurée afin de ne pas avoir à rétropédaler par la suite. Elles devraient également refroidir les attentes excessivement optimistes des investisseurs s’agissant d’un assouplissement de leur politique monétaire, car ces attentes ont entraîné une certaine exubérance sur les marchés financiers. Il va de soi que dans les pays où l’inflation semble se rapprocher durablement de son niveau cible, les banques centrales devraient progressivement adopter une orientation moins stricte.

Une approche pluridimensionnelle s’impose pour préserver la stabilité financière dans le dernier kilomètre. Les autorités de réglementation financière devraient veiller à ce que les banques et d’autres établissements soient capables de supporter des défaillances et d’autres risques en utilisant pour cela des tests de résistance, des mesures correctives précoces et d’autres instruments de supervision. Les organes de réglementation devraient s’attacher en priorité à la mise en œuvre complète et cohérente des normes prudentielles convenues à l’échelle internationale, en achevant notamment la mise en application de l’accord de Bâle III. Il est par ailleurs primordial d’avancer dans la mise au point des dispositifs de redressement et de résolution des banques afin de limiter les répercussions provoquées par la chute d’établissements affaiblis. Les banques centrales devraient veiller à ce que les banques aient accès à des mécanismes de liquidité en cas de besoin et se tenir prêtes à intervenir rapidement pour remédier à des difficultés de financement dans le secteur financier.

— Ce billet est basé sur le chapitre 1 de l’édition d’avril 2024 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde.




Les Inspecteurs des Finances et l’Initiative personnelle : Un Nouveau modèle d’acquisition de héhicules

Dans une démarche autonome, les Inspecteurs des Finances ont pris les devants pour l’acquisition de véhicules, marquant un tournant dans la gestion des ressources et la lutte contre la corruption.

Dans un contexte où la gestion des fonds publics est scrutée avec une attention accrue, l’Inspection Générale des Finances (IGF) fait face à des rumeurs infondées concernant l’achat de véhicules pour ses inspecteurs. Cependant, une enquête approfondie révèle la vérité derrière ces allégations : aucun achat de véhicules n’a été effectué par l’IGF pour ses membres.

En réalité, les Inspecteurs des Finances ont bénéficié d’un crédit personnel et individuel octroyé par RAWBANK, une initiative qui souligne leur autonomie et leur engagement envers une gestion responsable. Cette démarche indépendante a été organisée en collaboration avec le Syndicat, qui a constitué une délégation d’inspecteurs pour se rendre à Dubai dans le but d’acquérir des véhicules.

Cette action, qualifiée de ridicule par certains, représente en fait une rupture avec les pratiques antérieures et pourrait être interprétée comme un signe de ralentissement de la prédation et un succès dans la lutte contre la corruption. Les inspecteurs, armés de leur crédit, ont pris en main leur destinée, démontrant que l’autonomie peut être synonyme de transparence et d’intégrité.

L’initiative des Inspecteurs des Finances est un exemple éloquent de la manière dont les individus peuvent contribuer à la transformation des institutions et à la promotion de la probité. C’est un pas de plus vers une administration publique où la prévention de la corruption n’est pas seulement un slogan, mais une réalité tangible.

 

DMK




AVIS A MANIFESTATION D’INTERET N° 001. /BCC/CGPMP/MPI/DCB/2024

RECRUTEMENT DES CONSULTANTS INDIVIDUELS CHARGES DE MENER L’EXPERTISE
DES TERRAINS ET IMMEUBLES DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Date de publication : 16 AVRIL 2024

  1. La Banque Centrale du Congo (BCC) est ITnstitut d’Emission de la République Démocratique du Congo. Elle est régie par la Loi organique n° 18/027 du 13 décembre 2018 relative à son organisation et à son fonctionnement.
  2. La Banque Centrale du Congo (BCC) a consacré, dans le cadre de son budget de l’exercice 2024, des fonds afin de financer son projet de l’évaluation des terrains ainsi que des immeubles détenus par elle, au pays comme à l’extérieur du pays.
  3. Les services, au titre de ces contrats, portent sur les prestations des Consultants individuels chargés de réaliser l’expertise de ses immeubles et terrains à Kinshasa, dans les Entités Provinciales et à Bruxelles. Les prestations sont reparties en lot comme suit :

Lot 1 : Ville de Kinshasa (bâtiments Siège et l’Hôtel des Monnaies) ;

Lot 2 : Ville de Kinshasa (bâtiments Centre Hospitalier de la Gombe, Centre médical de Limete et le Dispensaire de Matonge) ;

Lot 3 : Ville de Kinshasa (Ancienne Résidence du Vice-Gouverneur, Ancienne Résidence du Gouverneur, Résidence KIN 62) ;

Lot 4 : Ville de Kinshasa (Décharge produits toxiques à Menkao, bâtiment Administratif

DUNGU, Résidence UVIRA, Bureau HD, Monétique & Datacenter, Résidence officielle Gouv, Site Caisse de Retraite SIMKHA) ;

Lot 5 : Villes de Lubumbashi (Ancien Bâtiment administratif, Nouveau Bâtiment Administratif, Résidence du Directeur provincial, Résidence du Directeur Provincial Adjoint) ;

Lot 6 : Ville de Kolwezi (Bâtiment administratif. Résidence du Directeur provincial et

l’appartement), Ville de Kalemie (Bâtiment administratif et Résidence du Directeur provincial), Ville de Kasumbalesa (Bâtiment administratif et Appartements), Ville de Kamina (terrain non bâti) ;

Lot 7 : Ville de Borna (Bâtiment administratif et Ancienne résidence du Directeur Provincial), Ville de Matadi (bâtiment administratif Mpolo, bâtiment administratif Lukeni, bâtiment administratif annexe et Résidence Directeurs provinciaux) :

Lot 8 : Ville de Bandundu (Bâtiment administratif + Terrain non bâti). Ville de Kananga
(Bâtiment administratif + Résidence Directeur Provincial et Terrain non bâti),

Ville d’Inongo (Bâtiment administratif) ;

Lot 9 : Ville de Mbuji-Mayi (Bâtiment administratif), Ville de Mwene-Ditu (Bâtiment administratif), Ville de Kabinda (Bâtiment administratif) ;

Lot 10 : Ville de Goma (Bâtiment administratif), ville de Bukavu (Bâtiment Administratif,

Résidence Fizi et la résidence du Directeur provincial Adjoint), Ville d’Uvira (Bâtiment administratif et résidence). Ville de Kindu (Bâtiment administratif, résidence du Directeur Provincial, résidence du Directeur Provincial Adjoint + Terrain non bâti) ;

Lot 11 : Ville de Kisangani (Bâtiment administratif + Résidence Directeur Provincial),

Ville de Bunia (Bâtiment administratif et Résidentiel) ;

Lot 12 : Ville de Mbandaka (Bâtiment administratif+ Résidence du Directeur Provincial),

Ville de Lisala (Terrain non bâti), Ville de Gbadolite (Bâtiment administratif et Résidentiel). Ville de Zongo (Bâtiment administratif), Ville de Boende (Bâtiment administratif 1 et résidentiel, Bâtiment administratif 2) ;

Lot 13 : Ville de Bruxelles (Appartement + Villa).

  1. La BCC invite les consultants individuels éligibles à manifester leurs intérêts à fournir les services décrits ci-dessus. Les exigences en matière de qualification sont les suivantes :
  2. Qualifications générales

Être titulaire d’un diplôme de renseignement supérieur en architecture, ingénierie civile ou BTP de niveau Bac + 5 ;

  • Etre membre de la Chambre des experts immobiliers de la République Démocratique du Congo (RDC) ;
  • Etre inscrit au registre de la Chambre des experts immobiliers en RDC ;
  • Avoir au minimum dix (10) ans d’expérience générale et cinq (5) ans minimum en expertise immobilière (CV en appui) ;
  1. Expérience pertinente en rapport avec la mission :

Avoir réalisé au moins (sept) 7 missions d’expertises immobilières des terrains ou bâtiments, dont trois (3) dans les cinq dernières années ;

Etre en mesure de réajuster la mission dans le bref délai si nécessaire ;

Avoir une maitrise de la langue française.

  1. Les consultants seront sélectionnés selon la méthode de « Sélection basée sur la Qualification du consultant (CQS) » conformément aux Régies de passation des marchés applicables à la Banque Centrale du Congo (BCC) en vigueur selon les critères suivants :

Expérience générale : 40 % ;

Expérience pertinente 60 %.

  1. Les consultants intéressés peuvent obtenir les termes de référence et informations supplémentaires à l’adresse suivante : Banque Centrale du Congo, Cellule de Passation des Marchés, 1er étage du bâtiment administratif et aux heures suivantes : de 9h00 à 1 IhOO, heure de Kinshasa ;
  2. Les consultants intéressés doivent soumettre leurs manifestations d’intérêt écrites en langue française

à l’adresse ci-dessous au plus tard le …………………… à 1 IhOO’, heure de Kinshasa, mention

obligatoire suivante : « recrutement des consultants individuels charges de mener l’expertise des terrains et bâtiments de la Banque Centrale du Congo ». Le candidat devra préciser le(s) lot(s) concemé(s). Il ne peut soumissionner à plus de trois lots. Mais, il ne peut lui être attribué qu’un seul lot;

  1. Les candidats retenus concluront des contrats forfaitaires de consultance après négociations avec la BCC pour les lots qui les concernent ;
  2. L’adresse ci-dessous est : Banque Centrale du Congo (BCC), Direction des Services Généraux, Service Relations Extérieures et Courrier. 563, Boulevard Colonel Tshatshi

Kinshasa / Gombe – République Démocratique du Congo ;

Email : senga@bcc.cd, Tél : +243 817072676, +243 829902506.

Fait à Kinshasa le 12 Avril 2024

 




Contrat ONIP-IDEMIA/AFRITECH : La Banque mondiale jette l’éponge, première conséquence d’un contrat opaque

Depuis le second semestre 2023, le Gouvernement congolais, à travers l’ONIP, avait signé un contrat gigantesque mais aux allures floues avec le groupe IDEMIA/AFRITECH pour la constitution et la gestion du fichier de la population ainsi que la production des cartes d’identité.

A la tête de ce groupe se positionne le célébré Malien Samba Bathily, l’homme aux contrats juteux en RDC (projet/marché des lampadaires à Kinshasa pour 13 millions USD, projet/marché forages en milieu rural pour 300 millions USD, …). Ce contrat ONIP, signé dans des circonstances très opaques , est évalué à plus d’un milliard trois cents millions USD pour un projet initialement évolué par l’ONIP lui-même à plus ou moins trois cents cinquante millions USD.

Bien avant la signature de ce contrat, l’ONIP était déjà en programme avec la Banque Mondiale dans le projet de « Connectivité et transformation du Numérique en RDC ». A côté d’autres structures étatiques (Ministères PTNTIC, NUMERIQUE, Agence de Développement du Numérique, Direction de la Population/Secrétariat Général à l’Intérieur, …) l’ONIP et la Direction de la population (qui s’occupe de l’état civil) devaient bénéficier de plus ou cent soixante millions USD de la Banque Mondiale pour l’Identification de la Population et la réforme du service de l’état civil.

Cependant, la Banque Mondiale sera au courant de la signature du contrat ONIP-IDEMIA/AFRITECH pour le projet ONIP pour une durée longue de 20 ans.

De bon droit, la Banque Mondiale avait contacté le Ministère de l’Intérieur et l’ONIP pour s’enquérir des aspects non pris en compte de ce contrat et qui pourraient faire objet d’un financement de la Banque.

Il se pourrait, selon nos sources que cette demande de la Banque Mondiale n’a pas trouvé d’échos favorables auprès des concernés, ceux-ci ne voulant pas se soumettre à cette exigence de transparence.

Ne sachant plus comment orienter ses financements dans le projet d’identification et de la réforme de l’état civil suite à cette opacité violant les règles des finances publiques, la Banque Mondiale vient de retirer de son projet non seulement l’ONIP mais aussi le service de l’état civil (la Direction de la Population) qui devient une victime collatérale du comportement de l’ONIP qui cache les termes de son contrat juteux avec le groupe de SAMBA BATHILI.

Signalons que c’est un grand préjudice que subit non seulement le projet ONIP mais aussi l’état civil encore que notre service d’état civil avait vivement besoin d’une réforme et d’une modernisation au vu l’état dans lequel nous le connaissons tous.

 

Le dossier continue…