TAMEK: La résolution du parlement européen révèle les contradictions d’une Europe en décadence

La résolution votée jeudi 19 janvier 2023 par le Parlement européen (PE), dans laquelle il reproche au Maroc des violations des droits de l’Homme et de la liberté de presse, révèle au grand jour les contradictions d’une Europe décadente, a affirmé le Délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek.

Loin d’être mue par un simple souci de défense et de promotion des droits de l’Homme et de la liberté d’expression et de presse, cette résolution, votée prétendument à l’initiative d’un groupe parlementaire de gauche, «s’inscrit clairement dans une campagne visant à ternir l’image du Maroc et à contrarier ses intérêts supérieurs et ses ambitions légitimes, son émergence en tant que puissance régionale à la rive sud de la Méditerranée portant ombrage au vieux voisin», a souligné M. Tamek dans une tribune sous le titre «Le discrédit moral d’une Europe décadente».

Comme preuve des mauvaises intentions sous-tendant cette résolution, il a mentionné le fait qu’«elle a évoqué des points qui n’ont rien à voir avec l’objet qu’elle s’est assignée».

Ainsi, le texte entériné par le parlement européen est allé jusqu’à «reprocher au Maroc «l’occupation du Sahara Occidental», la marginalisation du Rif et sa gestion du dossier de la migration transméditerranéenne alors même que l’Union européenne et ses États membres concernés ont toujours prisé haut sa coopération en la matière», a souligné M. Tamek, notant que la résolution «a poussé l’ignominie jusqu’à ne faire du cas Radi qu’un prétexte pour agresser le Royaume».

«Les contradictions flagrantes et les basses manœuvres d’une Europe décrépite ne sont que des signes et des preuves que, dans le regard de l’opinion internationale, elle n’est pas, et donc n’a jamais été, l’autorité morale qu’elle prétend être», a-t-il soutenu.

Il a cité, dans le même ordre d’idées, des exemples concrets de cette politique de deux poids deux mesures suivie par l’Europe. «Comment, en effet, vit-elle l’irréprochable partialité qu’elle observe dans sa couverture médiatique de la guerre en Ukraine?! Comment a-t-elle pu sans scrupules interdire à des sportifs et des artistes russes de participer aux manifestations qu’elle organise et au monumental Dostoïevski de rayonner dans ses librairies (des Lumières)?!», s’est interrogé M. Tamek.

«Comment peut-elle accuser indûment et sans preuves le Royaume d’utiliser le programme Pegasus pour surveiller des journalistes marocains et espionner des chefs-Etat européens alors qu’elle produit et utilise elle-même des logiciels pareils ?! Alors qu’elle se permet de condamner le Maroc pour avoir “corrompu” des eurodéputés dans le cadre du lobbying qu’il exerce au sein du parlement européen pour défendre la cause de son intégrité territoriale, pratique au demeurant réputée légitime et commune, elle passe sous silence sa propre corruptibilité pour ne pas écorner sa fausse bonne conscience d’elle-même», a-t-il enchaîné.

Cette politique à géométrie variable montre qu’ «au lieu de traiter ses propres contradictions, l’Europe cherche en vain à se donner une nouvelle santé morale, en ayant l’outrecuidance de juger de la situation des droits de l’homme et de la liberté d’opinion et de presse dans un État souverain doté de ses propres mécanismes de prévention des violations des droits de l’Homme et des libertés et de jeter le soupçon sur ses institutions judiciaires dont l’indépendance est garantie par sa Constitution», a martelé M. Tamek.

«Alors qu’elle crée des vagues médiatiques impressionnantes autour des affaires de viol portées en justice dans ses pays membres, elle passe sous silence les actes de viol, de violence et de trafic d’êtres humains perpétrés contre des confrères (ou appartenant à la communauté LGBT) par des détenus de droit commun dont elle prétend prendre la défense dans des supposées poursuites à caractère politique», a-t-il relevé.

En conclusion, M. Tamek a indiqué qu’«il semble que l’Europe, qui, de l’aveu même des siens, est en déclassement économique et géostratégique avancé, se retrouve dépourvue de tout crédit moral».

Par Le360 (avec MAP)




Chrétiens persécutés : en tête se trouvent 7 gouvernements communistes et 36 États islamiques

L’idéologie communiste et le fondamentalisme islamique représentent la principale cause de persécution contre les chrétiens dans le monde.

Il s’agit d’une persécution qui a augmenté de façon exponentielle les 30 dernières années. C’est ce que relève l’ONG chrétienne « Portes Ouvertes » en analysant ses rapports annuels depuis sa création. Le rapport pour l’année 2022, publié le 18 janvier, révèle des statistiques alarmantes :

621 chrétiens assassinés pour leur foi

542 chrétiens détenus pour leur foi

110 églises chrétiennes attaquées

360 millions de chrétiens gravement poursuivis et discriminés pour leur foi. Actuellement, 312 millions de chrétiens subissent de graves persécutions en 50 pays

En 1993, los chrétiens étaient exposés à de graves persécutions en 40 pays; en 2023, ce chiffre a quasiment doublé, atteignant 76 pays

2 chrétiens sur 5 sont poursuivis en Asie, le continent le plus hostile aux chrétiens en raison de l’idéologie communiste : Corée du Nord, Chine, Laos y Vietnam ; se rajoutent l’islam et le nationalisme hindou

1 chrétien sur 15 est poursuivi en Amérique latine, où le communisme (au Cuba et au Nicaragua) s’est converti en cause toujours plus importante de persécution

1 chrétien sur 5 est poursuivi en Afrique, où la cause principale est l’

La dictature chinoise œuvre à une alliance mondiale pour redéfinir les droits de l’homme

Portes Ouvertes a averti que la dictature communiste chinoise « est en train de forger une alliance mondiale de nations qui cherche à redéfinir les droits de l’homme en s’éloignant des droits civils et des libertés religieuses. Les voix dissidentes, comme celles des chrétiens, sont poursuivies comme des « fauteurs de troubles », voire des « terroristes ». » L’ONG chrétienne note que « la Chine a encore renforcé ses mesures de répression à l’encontre des chrétiens, en introduisant de nouvelles règles radicales sur l’utilisation d’Internet par les Églises ».

La Corée du Nord atteint « les plus hauts niveaux de persécution de son histoire »

L’ONG dénonce aussi le fait que la dictature communiste de la Corée du Nord « revient en tête, avec les plus hauts niveaux de persécution de son histoire ». Cette hausse intervient après une nouvelle vague d’arrestations au titre de la récente « loi contre la pensée réactionnaire », un vocabulaire très similaire à celui utilisé par la gauche en Occident pour inciter à la haine contre les chrétiens.

Le génocide au Nigéria, d’origine islamique, vise les chrétiens

Portes Ouvertes alerte également sur le génocide anti-chrétien perpétré au Nigeria : « Les meurtres à motivation religieuse au Nigeria sont passés de 4 650 l’année dernière à 5 014, soit 89% du total international. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de se déplacer à l’intérieur du pays ou de devenir des réfugiés. Cette année, la violence s’est également abattue sur le sud du pays, traditionnellement chrétien ». L’ONG dénonce que « la violence n’est qu’une partie de l’équation, l’islamisation extrême exerçant une pression extrême sur les chrétiens dans leur vie quotidienne », tout cela alors que le gouvernement nigérian, dirigé par le musulman Muhammadu Buhari, « continue de nier qu’il s’agit d’une persécution religieuse, afin que la violation des droits des chrétiens se fasse en toute impunité ».

Parmi les 50 pays en tête aux persécutions, sept sont gouvernées par des dictatures communistes

La liste publiée par Portes Ouvertes comprend sept dictatures communistes : la Corée du Nord (numéro 1), l’Érythrée (4), la Chine (16), le Vietnam (25), Cuba (27), le Laos (31) et le Nicaragua (50), qui fait une entrée remarquée dans cette liste de persécution (il ne figurait pas sur la liste de l’année dernière). À eux sept, ces pays ont une population de 1,556 milliard d’habitants, soit près d’un cinquième de la population mondiale. Plus inquiétant encore, l’un de ces pays, la République populaire de Chine, est un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto.

L’islam, cause principale de persécutions pour 37 pays

Par ailleurs, de nombreux pays de majorité musulmane se retrouvent à nouveau dans la liste des pays qui sont théâtre de persécutions dans le monde. Parmi eux on compte huit pays où les chrétiens subissent d’extrêmes persécutions : Somalie (2), Yémen (3), Afghanistan (9), Lybie (5), Nigéria (6), Pakistan (7), Iran (8) et Soudan (10).

Enfin, en 28 pays de majorité musulmane, les chrétiens subissent de hauts niveaux de persécution : La Syrie (12), l’Arabie Saoudite (13), les Maldives (15), le Mali (17), l’Irak (18), l’Algérie (19), la Mauritanie (20), l’Ouzbékistan (21), la République Centre-Afrique (24), le Turkménistan (26), le Niger (28), le Maroc (29), le Bangladesh (30), la Mozambique (32), l’Indonésie (33), le Qatar (34), l’Égypte (35), la Tunisie (36), la République Démocratique du Congo (37), la Turquie (41), les Comores (42), la Malaisie (43), le Tadjikistan (44), le Cameroun (45), le Brunei (46), l’Oman (47), le Kazakhstan (48) et la Jordanie (49). Enfin, même un pays de majorité chrétienne est frappé par la persécution islamique : l’Éthiopie (39).




Le CSPJ condamne les allégations contenues dans la résolution du Parlement européen

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a exprimé samedi sa vive condamnation des allégations sans fondements contenues dans la résolution du Parlement européen (PE) du jeudi 19 janvier 2023.

Dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion du Conseil, le CSPJ indique avoir pris connaissance de cette résolution qui contient des “accusations et des allégations graves portant atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire”.

Ces allégations infondées travestissent les faits et sèment le doute sur la légalité et la légitimité des procédures judiciaires prises au sujet d’affaires, dont certaines ont été jugées et d’autres en cours, précise le communiqué lu par Mustapha Libzar, secrétaire général du CSPJ.

“Le Conseil regrette cette dénaturation des faits dans le cadre de procès qui se sont déroulés conformément à la loi, dans le respect total des garanties constitutionnelles et des conditions d’un procès équitable reconnues au niveau international”, indique-t-on. Le Conseil dénonce vigoureusement l’approche du Parlement européen qui s’est arrogé le droit de juger la justice marocaine de manière flagrante et partiale, portant préjudice aux institutions judiciaires du Royaume et n’accordant aucune considération à leur indépendance, poursuit la même source.

Grave atteinte à l’indépendance de la justice

Le Conseil exprime ainsi son rejet catégorique de toute ingérence dans la justice ou tentative d’influencer ses décisions, d’autant que certaines affaires évoquées sont toujours devant les tribunaux.

“Ceci contredit toutes les normes et règles internationales, notamment les principes et déclarations des Nations unies relatives à l’indépendance de la justice”, souligne-t-on.

De même, le CSPJ dénonce vivement le contenu de cette résolution qui incite à exercer des pressions sur le pouvoir judiciaire aux fins de la libération immédiate des personnes qu’il a mentionnées, relève le communiqué, notant que “ceci porte une grave atteinte à l’indépendance de la justice et constitue une tentative de l’influencer, alors que certaines affaires sont toujours devant les tribunaux.”

Par ailleurs, le Conseil rejette les allégations citées dans la résolution, inspirées par certaines sources connues pour leurs positions dogmatiques sans disposer de preuves et de données vérifiées, et qui sont de surcroît réfutées par les faits.

Le CSPJ souligne également que les personnes citées dans la résolution ont bénéficié de l’ensemble des garanties d’un procès juste et équitable prévues par la loi, dont la présomption d’innocence, le droit à la défense et l’accès à tous les documents, un procès présentiel public, la convocation de témoins et leur questionnement, le recours à l’expertise judiciaire, les voies de recours, entre autres garanties fixées par la loi marocaine telles que stipulées dans les conventions internationales des droits de l’Homme ratifiées par le Royaume.

Attachement des magistrats à leur indépendance

Le Conseil rappelle que les faits, objet du procès des individus cités dans la résolution du Parlement européen ne sont en aucun cas liés à une activité journalistique ou à l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression, qui sont garanties par la loi et la Constitution marocaines. De fait, les accusations qui leur sont portées concernent des crimes de droit commun, tels que la traite d’êtres humains, le viol, l’exploitation de la vulnérabilité des personnes, des actes sévèrement sanctionnés par les lois partout dans le monde.

Le Conseil rejette la logique de “deux poids deux mesures” qui caractérise cette résolution qui au lieu de condamner les agressions sexuelles subies par les victimes a défendu un ensemble de contrevérités et d’allégations infondées.

Le Conseil rappelle, à cet égard, les avancées substantielles réalisées ces dernières années par la justice marocaine telles que l’indépendance du parquet vis-à-vis du pouvoir exécutif dès 2017, ou encore le fait d’ériger la justice en pouvoir indépendant, consacré par la Constitution de 2011 et acté par la création du CSPJ en 2017; alignant ainsi le système judiciaire marocain sur les normes d’indépendance les plus avancées et les plus rigoureuses, normes d’indépendance que jusqu’à présent certains pays européens ont encore beaucoup de peine à atteindre.

Le Conseil souligne l’attachement des magistrats à leur indépendance ainsi que leur engagement à préserver les droits et libertés et garantir les conditions de procès équitables, en tant que devoir constitutionnel, légal et moral.

Il souligne aussi sa détermination à agir constamment pour la préservation de l’indépendance de la justice et son immunisation contre toutes les formes d’ingérence et de pressions étrangères, quelles qu’elles soient et ce, conformément à la Constitution et la loi organique du Conseil.




Le Royaume du Maroc condamne vivement les agissements d’extrémistes suédois ayant brûlé le Saint Coran (ministère des AE)

Le Royaume du Maroc condamne vivement les agissements d’extrémistes suédois qui ont brûlé le Saint Coran samedi à Stockholm, tout en exprimant “son rejet catégorique de cet acte dangereux”.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger souligne que “le Royaume du Maroc s’étonne de l’autorisation par les autorités suédoises de cet acte inacceptable qui s’est déroulé devant les forces de l’ordre suédoises, en leur demandant d’intervenir pour empêcher de porter atteinte au Saint Coran et aux symboles religieux sacrés des Musulmans”.

“Cet acte odieux, qui heurte la sensibilité de plus d’un milliard de musulmans, est à même d’attiser la colère et la haine entre religions et peuples”, relève la même source.

Les valeurs de tolérance et de coexistence nécessitent d’abandonner la logique de “deux poids deux mesures” et d’agir avec la même intransigeance et fermeté devant toute atteinte aux symboles sacrés des religions et aux sentiments de leurs adeptes, conclut le communiqué.




La Chine a apporté une grande contribution à la lutte mondiale contre le COVID-19 au cours des trois dernières années

Des travailleurs médicaux posent pour des photos après avoir vu des patients guéris à l’hôpital temporaire de Wuchang à Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), le 10 mars 2020. (Photo : Xinhua)

Selon Mi Feng, porte-parole de la Commission nationale de la santé (NHC), qui s’est exprimé lors d’un point de presse organisé le 13 janvier par le mécanisme conjoint de prévention et de contrôle du Conseil des affaires d’État, le gouvernement chinois, contre le COVID-19, la lutte de la Chine contre le COVID-19 a non seulement protégé la vie et la santé des Chinois, mais a également apporté une contribution importante à la lutte internationale contre le virus au cours des trois dernières années.

Notant que la Chine était prête à continuer de travailler avec la communauté internationale pour relever le défi de la pandémie et mieux protéger la santé des personnes dans le monde, il a rappelé qu’aux premiers stades de l’épidémie, le pays a adopté de puissantes mesures d’intervention de santé publique, qui ont permis à la communauté internationale de gagner un temps précieux pour lutter contre la pandémie.

La Chine, a souligné M. Mi, a rapidement signalé l’épidémie à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et partagé activement les informations sur la maladie. Elle a identifié l’agent pathogène et a partagé la séquence du génome du virus avec le monde. Elle a aussi publié rapidement un plan de diagnostic et de traitement ainsi qu’un plan de prévention et de contrôle, fournissant une base scientifique à la communauté internationale sur la prévention et le contrôle de la pandémie, le développement de la vaccination et la recherche de réactifs de test.

Selon le porte-parole, la Chine a également activement mené une coopération internationale, fournissant d’énormes quantités de fournitures anti-pandémiques à 153 pays et régions et 15 organisations internationales.

Dans le même temps, a noté M. Mi, le pays a organisé plus de 300 événements d’échange technique sur la prévention et le contrôle de la pandémie et le traitement médical avec plus de 180 pays et régions ainsi qu’avec plus de 10 organisations internationales. La Chine a aussi envoyé 37 équipes d’experts médicaux dans 34 pays et régions pour partager sans réserve son expérience dans la lutte contre l’épidémie.

Par ailleurs, a-t-il rappelé, la Chine a été le premier pays à annoncer qu’elle ferait des vaccins un bien public mondial, en renonçant aux droits de propriété intellectuelle pour les vaccins anti-COVID-19 et en menant une production conjointe de vaccins avec des pays en développement. La Chine a notamment fourni plus de 2,2 milliards de doses de vaccins à plus de 120 pays et organisations internationales, a indiqué M. Mi.

Enfin, la Chine a également pleinement exploité le rôle de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), avec plus de 100 échanges vidéo et événements diffusés en direct pour les experts de la lutte contre le COVID-19, elle a introduit des protocoles de diagnostic et de traitement de MTC dans plus de 150 pays et régions, et a fourni des produits de MTC à certains pays et régions dans le besoin.




Davos se cherche une boussole

Du 16 au 20 janvier, le Forum économique Mondial se réunit à nouveau à Davos sous le thème “De la coopération dans un monde fragmenté”. Plus de 2 500 participants, dont une cinquantaine de chefs d’État ou de gouvernement, arriveront dans la station d’hiver des Alpes. Contrairement au passé, à l’exception du chancelier allemand Olaf Scholz, aucun dirigeant de grande puissance n’a confirmé son voyage à Davos.

Comme de coutume, des représentants du monde des affaires, de la politique, de la science et de la culture arrivent. Selon les autorités suisses, entre 200 et 300 d’entre eux sont protégés par le droit international (par exemple, des chefs d’État et de gouvernement, des ministres ou des représentants de haut rang d’organisations internationales), ce qui nécessite une sécurité accrue.

Le dispositif de sécurité du Forum économique mondial (WEF) coûtera environ 9,7 millions de dollars, dont un tiers sera financé par le Forum lui-même et le reste par les autorités fédérales, cantonales et municipales suisses, c’est-à-dire les contribuables suisses. Ce facteur a été critiqué à plusieurs reprises par les médias nationaux, qui mettent en cause cette participation excessive de l’État à une initiative privée.

 Un monde en crise

Comme le soulignent les organisateurs du Forum, le monde est confronté à une crise débilitante. Ils ajoutent que les conséquences de la pandémie de Covid-19 et la guerre inattendue entre la Russie et l’Ukraine augmentent l’incertitude mondiale, ce qui entraîne une forte baisse de la croissance et une hausse significative de l’inflation. Cela exige des solutions audacieuses et collectives.

Le 53e Forum de Davos s’articulera autour de cinq axes thématiques : les crises énergétique et alimentaire ; l’économie dans une période de forte inflation, de faible croissance et d’endettement élevé ; les contraintes pesant sur l’industrie ; la vulnérabilité sociale dans le contexte d’un nouveau système de travail ; ainsi que les risques géopolitiques dans le cadre d’un nouveau système mondial multipolaire.

La plateforme en ligne suisse swissinfo.ch, dans une analyse publiée le deuxième vendredi de janvier, intitulée Le rendez-vous de Davos à l’épreuve de l’exaspération sociale, souligne que « la menace d’une potentielle agitation sociale mettra à l’épreuve les élites politiques et économiques » réunies à Davos à l’aube d’un « 2023 imprévisible et déstabilisant ».

L’analyse insiste sur le fait que « la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires a provoqué des protestations et des grèves dans le monde entier l’année dernière », et rappelle l’avis de nombreux économistes qui prévoient davantage de douleur et de pression sur les ménages, notamment les plus modestes, dans les mois à venir.

Des études récentes du Fonds monétaire international et d’autres organisations multinationales réduisent les prévisions de croissance pour 2023 à 2,7 % et prévoient que l’économie mondiale ralentira plus que prévu. Les pays riches ne dépasseront pas, à l’exception du Japon, une croissance de 1 % (les USA 1 % ; la zone euro 0,5 %) tandis que dans les nations périphériques (pays “en développement”), on prévoit une moyenne de 3,7 %.

Selon la Banque mondiale, les pays d’Amérique latine ne connaîtront qu’une croissance de 0,9% au Mexique, de 0,8% au Brésil, de 2% en Argentine, avec un taux exceptionnel de 5,2% au Paraguay.

Pour sa part, la CEPALC (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes), dans son rapport Panorama social 2022, publié en novembre dernier, estime que 201 millions de personnes (32,1 % de la population totale de la région) vivent dans la pauvreté, dont 82 millions (13,1 %) dans l’extrême pauvreté. En outre, la CEPALC estime qu’en 2023, le ralentissement de la croissance économique dans la région s’accentuera, pour atteindre un taux de 1,3 %, ce qui représente à peine un tiers de celui de 2022 (3,7 %) et une forte baisse par rapport aux 6,7 % de 2021.

Critique de Davos

Bien que le WEF se considère comme un forum important pour aborder les problèmes aigus auxquels la planète est confrontée dans le cadre de l’ordre économique dominant actuel, de nombreuses voix critiques s’élèvent contre cet événement qui, depuis des décennies, fait preuve d’une grande impuissance à proposer des solutions globales.

Par exemple, comme le souligne l’analyse de swissinfo.ch, Patriotic Millionaires, une association regroupant plus de 100 personnes fortunées principalement usaméricaines, avait déjà émis une évaluation très critique du WEF l’année dernière.

« La vérité est que Davos ne mérite pas la confiance du monde en ce moment. En dépit des innombrables heures passées à débattre de la manière dont ce monde peut être amélioré, ce forum n’a généré que peu de valeur tangible au milieu d’un torrent d’autosatisfaction ».

Morris Pearl, président de Patriotic Millionaires, a récemment déclaré à la même plateforme numérique suisse (l’ancienne Radio Suisse Internationale) que « le WEF est un symbole d’inégalité. Il gagne énormément d’argent en faisant payer les personnes qui assistent à la conférence. Jusqu’à présent, je n’ai vu aucune preuve solide que les personnes qui dirigent le WEF ou qui participent au forum prévoient de modifier l’évolution de cette inégalité croissante ».

De son côté, Greenpeace, dans un communiqué publié vendredi 13 janvier, souligne les profondes contradictions en matière d’environnement entre la rhétorique du WEF et ses pratiques concrètes.

« Les riches et les puissants affluent à Davos pour discuter à huis clos du climat et des inégalités en utilisant le mode de transport le plus inégalitaire et le plus polluant : les jets privés  », souligne l’ONG internationale.

Selon une étude du cabinet néerlandais de conseil en environnement CE Delft, le nombre de vols en jet privé à destination et en provenance de Davos a doublé pendant le Forum 2022. Les chercheurs attribuent environ un vol sur deux à la réunion elle-même. Sur l’ensemble de ces vols, 53% étaient inférieurs à 750 km, qui auraient pu être facilement parcourus en train ou en voiture ; 38% étaient des vols ultra-courts de moins de 500 km. Le plus court vol enregistré n’était que de 21 km.

Selon Greenpeace, près de 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion et souffre des émissions de l’aviation qui nuisent au climat. À l’heure où le Forum de Davos prétend s’engager en faveur de l’objectif climatique de 1,5°C fixé à Paris, cette “private jet party” annuelle est un cours magistral d’hypocrisie et de mauvais goût.

D’autre part, les jeunes, les secteurs autonomes et progressistes de la société civile suisse réitèrent les appels des années précédentes à dénoncer le Forum de Davos, « qui depuis plus de 50 ans prétend sauver le monde. Pourtant, ce sont précisément eux qui continuent à encourager le capitalisme et la crise climatique », souligne un groupe d’organisations qui se mobilisent le week-end précédant le début du Forum.

L’« Autre Davos  » s’est tenu les 14 et 15 janvier au Volkshaus de Zurich, avec pour slogan : « en solidarité contre l’inflation, contre la catastrophe climatique et contre la guerre » » Le même samedi 14, la “Grève contre Davos” pour la justice climatique a commencé, une marche de 26 kilomètres de la ville de Küblis via Klosters jusqu’au lieu des réunions du WEF.

 Des alternatives à Davos ?

Une voix avec des propositions et des solutions globales ou un Forum répétitif et dévalorisé. Telle est la question qui, une fois encore, se pose autour de la nouvelle édition du WEF, la troisième semaine de janvier.

Derrière chaque initiative internationale se cachent des individus, des personnalités. Le WEF ne fait pas exception à la règle. Au sein de son conseil d’administration, on retrouve de nombreux visages familiers.

Parmi eux, Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international ; Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne ; Knozi Okonjo-Iweala, directrice de l’Organisation mondiale du commerce ; Peter Brabeck-Letmathe, ancien directeur général de Nestlé ; Andre Hoffmann, dirigeant de nombreuses multinationales dont Roche Holding ; Marc Schneider, président et directeur général de Nestlé, comme le confirme le site Internet du Forum de Davos (https://www.weforum.org).

Davos, sa structure organisationnelle, la grande majorité des participants réguliers, les exigences économiques pour participer à ce conclave, expriment la vision hégémonique de ce monde plongé dans des crises politiques, militaires et économiques. Ils sont les visages et les voix du pouvoir et pour le pouvoir. Ceux qui tiennent déjà les rênes du pouvoir dans le monde viennent à Davos.

La planète Terre, en flammes, cherche et attend toujours des solutions pour le climat, la démocratie et la relance économique avec équité. Une société mondiale plongée dans l’incertitude. Et dans ce concert, un Davos dévalué. On prend les mêmes et on recommence.




Depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté près de deux fois plus de richesses que le reste de l’humanité

Les ultra-riches ont capté la moitié des nouvelles richesses au cours des dix dernières années et ont maintenant dépassé ce chiffre. La fortune des milliardaires augmente de 2,7 milliards de dollars par jour alors même que les salaires de 1,7 milliard de personnes ne suivent pas le rythme de l’inflation. Un impôt allant jusqu’à 5 % sur les multimillionnaires et les milliardaires du monde entier pourrait rapporter 1 700 milliards de dollars par an, soit une somme suffisante pour sortir 2 milliards de personnes de la pauvreté.

D’après un nouveau rapport publié aujourd’hui par Oxfam, les 1 % les plus riches ont accaparé près des deux tiers des 42 000 milliards de dollars de nouvelles richesses créées depuis 2020, soit près de deux fois plus que les 99 % restant. Au cours des dix dernières années, les 1 % les plus riches avaient accaparé environ la moitié des nouvelles richesses.

« La loi du plus riche » sera publiée le jour de l’ouverture du Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Les élites se réuniront dans la station de ski suisse à l’heure où la richesse extrême et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément pour la première fois en 25 ans.

« Alors que les populations font tous les jours des sacrifices sur des produits de base comme les denrées alimentaires, les ultra-riches s’enrichissent à un rythme qui dépasse leurs rêves les plus fous. Cette nouvelle décennie, qui a débuté il y a seulement deux ans, promet d’être la plus avantageuse à ce jour pour les milliardaires, de nouvelles années folles placées sous le signe de la prospérité pour les plus riches du monde », affirme Gabriela Bucher, directrice générale d’Oxfam International.

La fortune des milliardaires augmente de 2,7 milliards par jour

« Taxer les ultra-riches et les grandes entreprises est une solution majeure pour sortir des crises qui se succèdent et se superposent depuis 2020. Il est temps de tordre le cou à la théorie du ruissellement », poursuit-elle.

Les milliardaires ont enregistré une hausse sans précédent de leurs richesses. Depuis 2020, avec la pandémie et la crise du coût de la vie, 26 000 milliards de dollars (63 %) des nouvelles richesses ont été accaparés par les 1 % les plus riches, alors que le reste de l’humanité n’a reçu que 16 000 milliards de dollars (37 %). Pour chaque dollar de nouvelle richesse mondiale gagné par une personne faisant partie des 90 % les plus pauvres, un·e milliardaire a gagné 1,7 million de dollars. La fortune des milliardaires augmente de 2,7 milliards par jour. Cette hausse spectaculaire vient clore une décennie de profits records durant laquelle le nombre des milliardaires ainsi que leur fortune ont doublé.

 Les profits des secteurs de l’alimentation et de l’énergie

Les gains ont été particulièrement importants en 2022 avec l’augmentation rapide des profits dans les secteurs alimentaire et énergétique. D’après le rapport, 95 entreprises alimentaires et énergétiques ont plus que doublé leurs profits en 2022. Celles-ci ont dégagé des profits exceptionnels d’un montant total de 306 milliards de dollars et versé 257 milliards de dollars (soit 84 % de cette somme) aux actionnaires fortunés. La famille Walton, qui possède la moitié de Walmart, a reçu 8,5 milliards de dollars l’année dernière. La fortune du milliardaire indien Gautam Adani, propriétaire de grandes entreprises énergétiques, a augmenté de 42 milliards (soit de 46 %) sur la seule année 2022. Les profits excédentaires des entreprises ont été à l’origine d’au moins 50 % de l’inflation en Australie, aux États-Unis, et au Royaume-Uni.

 Les inégalités et la faim en hausse sous l’inflation

Parallèlement, au moins 1,7 milliard de personnes vivent dans des pays où les salaires ne suivent pas le rythme de l’inflation, et plus de 820 millions de personnes, soit une personne sur dix dans le monde, souffrent de la faim. Ce sont souvent les femmes et les filles qui mangent le moins, et en dernier. Elles représentent près de 60 % de la population mondiale qui souffre de la faim. D’après la Banque mondiale, les inégalités mondiales et la pauvreté connaissent leur plus forte augmentation depuis la Seconde Guerre mondiale. Des nations entières sont menacées de faillite et les pays les plus pauvres consacrent un budget quatre fois plus important au remboursement de leurs dettes auprès de riches bailleurs qu’aux soins de santé. Les trois quarts des gouvernements mondiaux prévoient d’adopter des mesures d’austérité et de réduire les dépenses du secteur public, y compris dans les domaines de la santé et de l’éducation, à hauteur de 7 800 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

 La recommandation d’Oxfam : taxer plus les ultra-riches (ou pour une taxation plus juste)

Oxfam appelle à une augmentation généralisée des impôts pour les ultra-riches afin de récupérer leurs gains extraordinaires, générés en grande partie à la suite des plans de relance et de l’injection de fonds publics dans l’économie, ainsi qu’en tirant profit de la crise. Des décennies de réductions d’impôts pour les plus riches et les entreprises ont exacerbé les inégalités. Dans de nombreux pays, le taux d’imposition des personnes les plus pauvres est plus élevé que celui des milliardaires.

Elon Musk, l’un des hommes les plus riches du monde, a eu un « taux d’imposition réel » d’environ 3 % entre 2014 et 2018. Aber Christine, une vendeuse de farine en Ouganda, gagne 80 dollars par mois et paie 40 % d’impôts.

Au niveau mondial, pour chaque dollar collecté en impôts, seulement quatre cents proviennent de l’impôt sur le patrimoine. La moitié des milliardaires du monde vivent dans des pays qui n’ont aucune forme de droits de succession sur la fortune et le patrimoine transmis aux descendant·es direct·es. Ils transmettront une somme non imposable de 5 000 milliards de dollars à leurs héritiers/ères (montant supérieur au PIB de l’Afrique), ce qui donnera naissance à une nouvelle génération d’élites. La plupart des personnes riches ne tirent pas leurs revenus du travail mais du capital. Pourtant, les taux d’imposition sur les revenus du capital ne s’élèvent, en moyenne, qu’à 18 %. Cela est près de deux fois moins que le taux marginal moyen sur les revenus du travail.

Le rapport montre que les impôts sur les plus riches étaient autrefois beaucoup plus élevés. Au cours des quarante dernières années, des gouvernements d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique ont considérablement réduit les taux d’imposition sur les revenus des plus riches. En même temps, ils ont augmenté, de manière disproportionnée, les impôts sur les biens et les services, qui affectent davantage les plus pauvres et exacerbent les inégalités entre les genres. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le taux marginal de l’impôt fédéral sur le revenu aux États-Unis ne descendait pas en deçà de 90 % et il s’élevait en moyenne à 81 % entre 1944 et 1981. Des taux d’imposition similaires étaient en vigueur dans d’autres pays riches durant certaines des décennies les plus prospères en termes de développement économique. Ils ont joué un rôle décisif dans l’élargissement de l’accès aux services publics comme l’éducation et la santé.

« L’imposition des personnes riches est une condition préalable stratégique si l’on veut réduire les inégalités et éviter d’affaiblir la démocratie. Nous devons la réinstaurer pour soutenir l’innovation, renforcer les services publics et favoriser le bien-être et la santé des sociétés », estime Gabriela Bucher.

D’après une nouvelle analyse publiée par Fight Inequality Alliance, l’Institute for Policy Studies, Oxfam et Patriotic Millionaires, un impôt annuel allant jusqu’à 5 % sur la fortune des multimillionnaires et des milliardaires du monde pourrait rapporter 1 700 milliards de dollars par an. Cette somme suffirait pour sortir 2 milliards de personnes de la pauvreté, combler le déficit de financement des appels humanitaires actuels et mettre en œuvre un plan d’éradication de la faim sur dix ans. Elle permettrait en outre d’aider les pays pauvres ravagés par les conséquences des changements climatiques, et d’assurer des soins de santé et une protection sociale universels à l’ensemble des citoyen·nes des pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure.

 Oxfam appelle les États à :

Instaurer un impôt exceptionnel de solidarité sur le patrimoine et une taxe sur les bénéfices exceptionnels des entreprises afin de mettre un terme aux profits de la crise.

Augmenter de façon permanente l’impôt sur le revenu (travail et capital) des 1 % les plus riches, par exemple pour atteindre un taux minimum de 60 %, avec des taux plus élevés pour les multimillionnaires et les milliardaires. Augmenter en particulier les impôts sur les revenus du capital qui sont soumis à un taux d’imposition moindre que les autres types de revenus.

Imposer la fortune des ultra-riches à des taux suffisamment élevés pour réduire significativement le nombre de milliardaires et leur fortune, et redistribuer les richesses. Cela passe par l’instauration d’impôts sur la succession, le foncier et le patrimoine net.




19 janvier 2023 : Grand succès de la mobilisation sociale en France contre le gouvernement néolibéral

Le CADTM international exprime son chaleureux soutien au peuple qui se mobilise en France contre le gouvernement qui veut pousser plus loin les attaques contre le système des retraites. L’énorme succès de la mobilisation de la journée d’action nationale du 19 janvier ne peut que nous réjouir.

Le nombre de grévistes et la participation massive aux manifestations de rue sont historiques. La police qui a intérêt à sous-estimer l’importance du mouvement parle de 1,2 million de manifestant-es. L’intersyndicale affirme qu’il y a eu plus de deux millions de manifestant-es. Les taux de grève ont été très élevés : plus de 70 % dans l’éducation, paralysie dans les transports, participation significative des travailleur-ses du privé). Les mobilisations dans les rues ont été impressionnantes : des centaines de milliers à Paris (le ministère de l’intérieur minimise en parlant de 80 000, l’intersyndicale dénombre 400 000 personnes), 50 000 à Bordeaux, 20 000 au Mans, 50 000 à Toulouse, plus de 100 000 à Marseille, 15 à 20 000 à Nîmes, 3500 à Alençon, 4000 à Compiègne, 20 000 à Nice, 7000 à Agen et Montauban, 4000 à Gap, 15 000 à Avignon, 50 000 à Nantes, 10 000 à Saint-Nazaire, 20 000 à Rouen, 35 000 au Havre, 15 000 à Bayonne et Pau, 13 000 à Quimper, 13 500 à Brest, 11 000 à Angoulême, 10 000 à Poitiers, 13 000 à Angers, 2 à 3 000 à Albertville…

Fait très important pour expliquer le succès des manifestations : la jeunesse s’est mobilisée de même que les plus de 50 ans. Bref, les différentes générations ont été réunies dans la rue.

Depuis des semaines, le gouvernement, avec le soutien des grands médias et notamment de la radio et de la télévision de service public, affirmait que l’appel à faire grève et à manifester ne rencontrerait pas de succès et était tout à fait inutile. Il a reçu un démenti cinglant.

Pendant des semaines, le gouvernement a affirmé que le président Emmanuel Macron avait reçu le mandat de modifier le système des retraites lors des élections de 2022. C’est totalement contraire à la vérité puisqu’une grande partie des voix qui se sont portées sur Macron au deuxième tour étaient motivées par le rejet de la perspective de voir Marine Le Pen à la présidence. De plus le camp présidentiel a été minoritaire aux élections législatives. Tous les sondages des derniers mois indiquaient que 2/3 des personnes interrogées s’opposaient à cette contre-réforme des retraites.

La politique du gouvernement est hautement illégitime : alors qu’il sait très bien que la majorité du peuple refuse sa réforme, il table 1. sur l’épuisement du mouvement ; 2. sur le soutien de l’« opposition » de droite pour voter la nouvelle loi des retraites.

La politique du gouvernement français s’inscrit dans une évolution autoritaire de l’exercice du pouvoir qu’on constate à l’échelle de la planète.

Le discours du gouvernement est également profondément mensonger car il prétend que l’espérance de vie en bonne santé ne cesse d’augmenter alors qu’une série d’études montrent qu’il y a une dégradation des conditions de vie en cours et que dans certains pays du Nord (les États-Unis par exemple), l’espérance de vie a baissé depuis 2020.

Le gouvernement utilise le prétexte de la hausse de la dette publique et du prétendu déficit du système des retraites pour justifier sa politique anti sociale. Le CADTM international apporte avec enthousiasme son soutien au mouvement social en France. Une victoire de celui-ci serait une victoire pour l’ensemble des peuples d’Europe et au-delà.




L’Ambassade du Zimbabwe en Rdc recrute un traducteur (Anglais et Français)

L’Ambassade de la République du Zimbabwe informe le public qu’elle recherche des candidats pour le poste de traducteur (avec une bonne connaissance de la langue Anglais et Français) à partir de l’âge de 28 ans.

Selon un communiqué parvenu à notre rédaction, les candidats sont invités à soumettre leur Curriculum Vitae et leurs photos avant le 24 janvier 2023, à l’adresse e-mail : zimkinshasa@gmail.com.

Les candidats concernés seront contactés directement, pour venir passer l’interview ȧ l’Ambassade de Zimbabwe située sur avenue de la Justice au N°4, au sein de l‘Immeuble DGDP ex-OGEDEP (réf: Maison communale de la Gombe), dans la Commune de la Gombe, le 26 janvier 2023.




L’Eurodéputé Thierry Mariani : « Ce n’est pas au parlement européen de s’essuyer les pieds sur la justice marocaine »

Face au Parlement européen, qui a voté ce 19 janvier une résolution sur «la situation des journalistes au Maroc, en particulier le cas d’Omar Radi», l’homme politique français n’a pas caché son indignation.

Votée à raison de 356 voix favorables, 32 contre et 42 abstentions, la résolution adoptée ce jour, en séance plénière au Parlement européen (PE), a suscité l’indignation dans les rangs des eurodéputés qui n’y étaient pas favorables.

C’est le cas de Thierry Mariani qui, dans un discours face au PE, a fait part de son incompréhension en pointant du doigt les incohérences de cette résolution, ainsi que l’hypocrisie qui la gouverne.

«Je vais commencer ce discours en disant que nous nous réunissons pour condamner les pratiques d’un pays qui bride les droits de l’homme, oppresse les voix contestataires et participe à la déstabilisation de l’Afrique. Mais alors, cela signifierait que nous parlons ici de l’Algérie», a-t-il lancé d’emblée non sans ironie.

«Or, la gauche européenne ne condamne jamais l’Algérie et l’Union européenne lui passe tout en espérant son gaz», a-t-il dénoncé. «A la place, nous débattons du Maroc, qui est pourtant un des pivots de notre partenariat stratégique en Afrique», a poursuivi Mariani.

Et de questionner, à juste titre: «Qu’y a-t-il dans cette résolution? L’affirmation que Monsieur Radi ne serait pas un violeur. Comme chacun d’entre vous, je n’en sais rien. En revanche, à la différence de la majorité de cette assemblée, je ne considère pas que les décisions de la justice marocaine, que les accusations de la victime du viol, valent moins que les communiqués d’Amnesty International ou de Human Rights Watch», a lancé l’homme politique français, rendant ainsi justice à la victime d’Omar Radi, pourtant journaliste elle aussi, Hafsa Boutahar. Une femme à qui le Parlement européen, au même titre que les ONG citées, a refusé, en votant cette résolution ce 19 janvier, jusqu’au droit à la parole.

Mais Thierry Mariani ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Et toujours au sujet des organisations droit-de-l’hommistes qui, décidément, semblent faire la pluie et le beau temps au sein du Parlement européen, il a cité «le récent exemple des pratiques de l’ONG Fight Impunity (qui) devait d’ailleurs avoir alerté chacun d’entre nous sur le crédit que nous accordons systématiquement aux ONG». Rappelant aux eurodéputés une vérité pourtant évidente, il a poursuivi en disant que «comme les Etats, elles ont leurs intérêts et leurs limites».

L’eurodéputé français a enfin conclu sa prise de parole en évoquant le principe de souveraineté de la justice marocaine, en déclarant que «si Monsieur Radi est victime d’un complot, c’est à ses avocats et au peuple marocain de le démontrer », et qu’in fine, «ce n’est pas au Parlement européen de s’essuyer les pieds sur la justice marocaine».

En dépit des intimidations qui ciblent les eurodéputés constructifs, il reste des voix intrépides, sages, tournées vers l’avenir, qui ne craignent pas de mettre en garde contre le bashing du Royaume. Thierry Mariani en fait assurément partie.

Par Zineb Ibnouzahir