L’Institut pédagogique de Lemba et l’Institut Zebi bénéficiaires de la campagne ”Pas une école sans bancs”

Le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, le professeur Tony Mwaba Kazadi, a offert des bancs pupitres à l’Ecole Pédagogique de Lemba et à l’Institut Zebi dans la commune de Lemba ce lundi 06 février 2023.

Cette dotation a été remise à titre symbolique par son Conseiller chargé des Infrastructures, Me Yannick Ngandu Muya, accompagné du Sous-PROVED de Lemba 1, M. Papy Ilanga. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne “Pas une école sans bancs” en République Démocratique du Congo lancée par le Ministre Tony Mwaba Kazadi en octobre 2021 à Kabeya Kamuanga, Province du Kasaï-Oriental, sur instruction du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours prononcé pour la circonstance, le Conseiller du ministre en charge des infrastructures scolaires a souligné que cette campagne a été initiée par le numéro un de l’EPST pour soutenir la gratuité de l’enseignement primaire, vision phare du Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, afin d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves.
“Le Ministre de l’EPST, le professeur Tony Mwaba Kazadi ne ménage aucun effort pour doter toutes les écoles de notre pays des bancs, surtout celles qui sont en manque, une situation que nous avons malheureusement héritée”, a déclaré Maître Yannick Ngandu Muya.
Au Conseiller du ministre d’ajouter : “la remise symbolique de ce premier lot de 50 bancs, marque le processus de la fin de cette situation où l’on voit nos enfants étudier à même le sol”. Il a promis de revenir dans plus ou moins 3 semaines, pour remettre un deuxième lot des bancs.
Ce geste a réjoui les préfets, les enseignants et élèves de l’Institut Pédagogique de Lemba et ceux de l’Institut Zebi, qui sont les bénéficiaires de ces bancs.
En revanche, Me Yannick Ngandu a rappelé la recommandation du patron de l’EPST aux chefs d’établissements, celle de s’approprier la campagne “Pas une école sans bancs” et de ne toujours pas attendre la dotation des bancs, car dit-il : “le système éducatif tel qu’organisé en République Démocratique du Congo est décentralisé et confié aux provinces en termes de construction des infrastructures”.
Faisant d’une pierre deux coups, le Conseiller du ministre en charge des infrastructures scolaires a visité l’ITC Lemba, une école qui se situe juste à côté des deux premiers établissements scolaires. Accueilli par le préfet de l’école, Dieu Merci Ndwo, Me Yannick Ngandu a inspecté les salles de classe pour s’enquérir des conditions d’apprentissage des élèves. Partout où il est passé, il a constaté un manque criant des bancs qui pousse d’autres élèves sécher les cours, une triste réalité que le ministre Tony Mwaba a héritée dans le sous-secteur de l’EPST.
Au terme de sa visite, le Conseiller du ministre en charge des infrastructures scolaires a promis de faire rapport au patron de l’EPST dès son retour au Cabinet, question de trouver des solutions urgentes, pouvant permettre aux élèves de l’ITC Lemba d’étudier dans des bonnes conditions.




EPST : Tony Mwaba évalue ses collaborateurs

Le Professeur Tony Mwaba Kazadi, ministre de l’Enseignement Primaire Secondaire et Technique a débuté, ce lundi 06 février, les séances d’évaluations annuelles des performances des directeurs, inspecteurs et conseillers du cabinet,  au Ministère de l’EPST. Trois questions à chacun : Rappelle des attributions, réalisations au cours de l’année 2022 et le plan d’action opérationnelle de l’année 2023.

Le premier à ouvrir le bal, M. Matthieu Musanke, Directeur Chef de Service des Ressources Humaines.

Il s’est livré à un exercice de redevabilité et de responsabilité avant de recevoir les orientations  du DIRCAB du ministre, de Mme le SG et de l’IG de l’EPST sur les acquis du ministère dans chaque secteur. Voilà pourquoi d’aucuns croient qu’une évaluation de ses collaborateurs s’impose pour le Professeur Tony Mwaba Kazadi qui se veut Gardien de la gratuité de l’enseignement primaire, programme phare du quinquennat du Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

A son tour, le Directeur de l’Informatique de la Direction Nationale de Contrôle, de Préparation de la Paie et la maîtrise des effectifs du personnel administratif et enseignant, M. Bod Bobunda s’est dit réconforté par la méthode Tony Mwaba Kazadi qui consiste à évaluer seul ses collaborateurs pour s’enquérir de la situation de chaque service. Et là, il a rappelé les grandes actions réalisées l’année passée notamment l’application de contrôle du fichier paie et d’identification des élèves.

Inspecteur général adjoint chargé des équivalences, titres et pièces scolaires, M. Laurent Tshimanga Kaya a évoqué les difficultés que son service rencontre notamment sur la transmission des fiches E01 qui ne les parviennent pas au moment opportun pour établir les diplômes.




Journée mondiale de la lutte contre le Cancer: Jean-Jacques Mbungani souligne la ferme volonté du Gouvernement à relever les défis de la prise en charge du Cancer

Au cours de l’année 2020, la RDC a enregistré 48.839 cas de Cancer dont 34.812 décès. C’est au regard de ces statistiques que le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a créé, depuis 2021, le CNLC afin d’assurer une meilleure survie des congolais face au Cancer”, a-t-il dit tout en précisant que le CNLC est doté des moyens nécessaires, grâce à l’appui des partenaires financiers et techniques, pour faire face à cette pathologie.

Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani, a présidé la cérémonie officielle de célébration de la Journée Mondiale de lutte contre le Cancer, ce samedi O4 Février 2023, à Sultani River, à Kinshasa.

Dans son mot de circonstance, Dr Jean-Jacques Mbungani a indiqué que cette célébration  initiée par l’Union Internationale contre le Cancer (UICC), en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé, est un événement  qui invite les citoyens, les organisations et les institutions gouvernementales du monde entier à unir leurs efforts pour lutter contre l’épidémie mondiale du Cancer.

Ainsi, a-t-il souligné, la République Démocratique du Congo n’est épargnée par ce fléau. Raison pour laquelle le pays a mis en place le Centre National de Lutte Contre le Cancer  (CNLC) dont la mission consiste à coordonner les activités de lutte contre la maladie sur toute l’étendue du territoire national.

L’occasion était propice pour  le numéro Un de la santé en RDC de présenter les statistiques sur le taux de prévalence et de létalité du Cancer.   “(..)

En terme de prise en charge,  Dr Jean-Jacques Mbungani a indiqué que son Ministère  s’est investi depuis lors à rendre disponible les médicaments anticancéreux, à équiper le CNLC en laboratoires d’anatomopathologie et de biologie médicale modernes pour une prise en charge gratuite des patients atteints du Cancer.

«Mais les défis de la lutte contre le Cancer sont énormes. C’est pourquoi la mise en place du CNLC est l’expression de la ferme volonté du Gouvernement de la RDC à relever les défis avec le concours de toutes les parties prenantes », a renchéri le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention.

Il sied de noter que cette journée mondiale de lutte contre le Cancer est célébrée cette année, sur le plan international, sous le thème : “Combler les lacunes en matière de soins : unir nos voix et agir “. Tandis que le thème retenu année au niveau national est: « Pour des soins plus justes : Combler le fossé des soins  ».  Cette campagne est un appel lancé aux personnes partageant les mêmes idées, l’objectif étant que ces dernières s’unissent pour construire des alliances plus solides, ainsi que de nouvelles collaborations innovantes dans la lutte contre le Cancer.

Par rapport à cette thématique, le gouvernement congolais fait montre de sa détermination d’accorder l’égalité de chance en soins de qualité aux patients, en réduisant les barrières financières à travers la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle.

Toutefois, le Ministre de la Santé a salué les efforts fournis par des associations et organisations non gouvernementales de lutte contre le Cancer, y compris les partenaires techniques et financiers, ainsi que les structures privées impliquées dans cette lutte durant des décennies.

De son côté, le Directeur du CNLC, Prof Bienvenue LEBWAZE, a souligné “quelques réalisations de sa jeune structure, notamment : l’Élaboration et validation du cadre organique ;  l’Acquisition des anticancéreux pour la chimiothérapie de base, des cures de chimiothérapie ciblées avec le projet RDC-Roche ; 200 cures de chimiothérapie gratuite ; la Mise en place et promotion des RCP dédiées aux cancers spécifiques et d’organes dans différentes formations médicales de Kinshasa et bientôt des provinces ;  ainsi que la mise sous traitement des 27 patients sous chimiothérapies de base et ciblée et une dizaine sous radiothérapie”.

Rappelons que le Cancer est un problème de santé publique majeur et touche plusieurs milliers de personnes. Selon le représentant de l’OMS en RDC, Dr Prospère AMÉDÉ, les chiffres sont préoccupants.

«Chaque année, l’Afrique enregistre environ 1,1 million de nouveaux cas de Cancer, et jusqu’à 700. 000 décès des suites de cette maladie. Sans interventions urgentes et audacieuses, la mortalité due au Cancer augmentera de façon considérable pour atteindre près d’un million de décès par an à l’horizon 2030 », a-t-il indiqué.

Il faut noter que les Cancers les plus fréquents chez l’adulte sont les cancers du sein (16,5%), du col de l’utérus (13,1%), et de la prostate (9,4%), auxquels s’ajoutent le cancer colorectal (6%) et le cancer du foie (4,6%).




A l’occasion de la cérémonie d’échange des vœux : Tony Mwaba dénonce les abus dans l’utilisation de la prime d’encadrement de la paie

Comme à l’accoutumée, au début de chaque année civile, la cérémonie d’échange des vœux entre les cadres et agents de l’EPST a eu lieu ce samedi 04 février 2023 dans la salle de fêtes Via Nova de la commune de Gombe à Kinshasa.

Ayant pour objet la consolidation de l’unité et de l’amour entre le personnel et les autorités du sous-secteur, cette cérémonie a connu la participation de plus d’une centaine d’Hommes, tous œuvrant  pour la réussite du mandat du Chef de l’État qui a comme colonne vertébrale la gratuité de l’enseignement primaire.

Dans sa prise de parole, Mme le Secrétaire général à l’EPST, Christine Nepa Nepa Kabala a rendu les hommages les plus déférents au  Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi pour avoir, malgré la situation économique difficile, rendu possible la gratuité de l’enseignement primaire grâce à laquelle, plus de 5 millions d’enfants ont repris le chemin de l’école.

Poursuivant son mot de bienvenue, la patronne de l’administration de l’EPST, s’est dite fière de nombreuses réalisations sous le leadership du ministre Tony Mwaba. A ce nombre, sans être exhaustive, elle a cité le combat pour la consolidation et la pérennisation de la gratuité de l’enseignement primaire dans établissements scolaires publics ; la recherche des solutions aux effets induits de la gratuité, notamment à travers le lancement de la campagne ”Pas une école sans bancs”, les efforts pour l’obtention de la signature du Décret portant création du Fonds de Promotion de l’Education et de la Formation ; la maîtrise des effectifs des enseignants et des masses salariales; le réajustement des frais de fonctionnement des écoles primaires à hauteur de plus de 20,25%; le paiement de toutes les N.U du niveau maternel; la prise en charge de toutes les évaluations certificatives externes; la rigueur dans l’organisation, la correction et la publication des résultats des épreuves certificatives ; la signature et la vulgarisation du Code de bonne conduite des enseignants ; l’installation de la Mutuelle de santé des enseignants dans d’autres provinces; la revisitation et la signature de la Nouvelle Convention scolaire avec les Confessions religieuses; et enfin, le déblocage de la prime d’encadrement de la paie au bénéfice des administratifs du niveau central, prime attendue depuis plusieurs années.

Tour à tour, les représentants des élèves, des parents et des syndicalistes ont pris la parole à cette occasion.

Le Président de l’ANAPECO, a remercié les autorités de l’EPST, notamment le Ministre Tony Mwaba Kazadi pour sa détermination à redynamiser la gratuité de l’enseignement primaire qui a assoupli les charges des parents.

A l’occasion, ce dernier a rappelé au Ministre l’arrêté promis créant la Mutuelle de santé des élèves qui tarde à venir.

Tout en demandant à l’assistance de garder  une pieuse mémoire à l’attention de deux de leurs collègues ayant rendu l’âme, le porte-parole des syndicats des enseignants a rappelé aux autorités les engagements pris notamment la prime de la gratuité.

Tony Mwaba encourage ses collaborateurs

Prenant la parole, le Ministre Tony Mwaba Kazadi a remercié son vice, Mme Aminata Namasia qui, main dans la main, nonobstant les imperfections humaines, ont su remonter la pente. Sur la même lancée, il a remercié le Secrétaire général à l’EPST, Mme Christine Nepa Nepa pour sa confirmation comme SG alors qu’il y a peu, elle était intérimaire.

Parlant de la prime d’encadrement de la paie, le ministre a rappelé dans quel contexte et de quelle façon il a pu l’obtenir. Malheureusement, dit-il, plusieurs autorités en abusent.

Pour lui, il est des responsables qui ont gonflé des listes avec les intrus n’ayant pas droit à cette prime. A cet effet, il a rappelé à  l’assistance que la direction d’audit interne va entrer en danse pour toiletter ces listes et ne retenir que les vrais bénéficiaires.

Poursuivant son discours, le ministre a appelé les membres de son cabinet à un travail acharné pour hisser haut l’étendard de l’EPST. Parce qu’une fête, il a clos son discours par souhaiter une nouvelle année pleine de bonnes choses. Le Ministre Tony Mwaba a reconnu et félicité les efforts à titre personnel de Messieurs Milambo, Éloïs Kumbo Bopey et Joël Cadet Ndanga, respectivement Agent au Secrétariat du Cabinet, Directeur Chef de Service de la Direction des Infrastructures Scolaires et Conseiller chargé de Communication pour le travail abattu cette année, notamment en ce qui concerne la surveillance au Cabinet, la réhabilitation des écoles et la vente de l’image et actions du Ministère.

Pour la circonstance, Mme le Secrétaire général Christine Nepa Nepa a remis, au nom de tout son personnel un présent au Ministre et son Vice avant d’inviter l’assistance à la table.




Covid-19 : 60 cas contre les 43 de la semaine dernière, soit une hausse de 39,53%

Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a présenté au Conseil la situation globale de la santé dans le pays, avec un accent particulier sur le Covid-19.

La tendance à la 4ème semaine de l’année 2023 est marquée par une hausse de l’incidence de cas de Covid-19 : 60 cas contre les 43 de la semaine 3, soit une hausse de 39,53%. Il a été noté une hausse du taux de positivité de tests passant de 1,57% à 2,04%; une absence de nouveau cas importé. Aucun décès n’a été notifié au cours de la semaine.

Les principaux foyers de l’épidémie restent toujours : Kinshasa, Nord-Kivu, Haut-Katanga, Kongo-Central et Lualaba.




EPST: La DINACOPE remplace le SECOPE

Par un arrêté du 2 février 2023, le Professeur Tony Mwaba vient de transformer le célèbre service de contrôle et de la paie des enseignants (SECOPE) en Direction nationale de contrôle, de la préparation de la paie et de la maîtrise des effectifs du personnel administratif et enseignant (DINACOPE).

Selon notre source, cette précision clarifie clairement la mission de ce service qui n’est pas chargé de la paie, mais plutôt de la préparation de la paie.  Une confusion à la base de beaucoup de grèves des enseignants qui croient que c’est l’Epst qui paie, mission pourtant dévolue à d’autres services de l’État,  relevant des Ministères  du Budget et des Finances.




EPST : Les inspecteurs accusent le gouvernement d’injustice sociale dans leur secteur

Après avoir évaluer l’année scolaire 2022, ces enseignants assis réunis au sein du syndicat des inspecteurs de l’enseignement primaire, secondaire et technique de l’EPST (Synedrie), dresse un bilan largement négatif de leur traitement social.

Privés de tous les avantages liés à leur tâche confiée par l’Etat congolais, ces inspecteurs se disent être au bout de leur patience et interpellent en même temps les autorités congolaises  pour des solutions idoines dans un bref délai.

A travers une déclaration faite ce vendredi 3 février 2023, ces inspecteurs dénoncent plusieurs injustices qui règnent dans leur secteur. Selon eux, aucun inspecteur au niveau provincial ne bénéficie de prime de budget annuel et celle l’itinérance.  Ils continuent de toucher les salaires d’un enseignant et même celui du primaire qui bénéficie de la prime de la gratuite. L’injustice de la répartition des  frais de fonctionnement, des IPP dans les provinces éducationnelles, insignifiant par rapport à celui alloué ou au Diprosec et Proved”

Un autre dossier est celui lié aux primes des évaluations. A les en croire, les inspecteurs jusqu’à la date d’aujourd’hui, les sections du Tenafep 2020- 2021-2022 et les intervenants du centre national de correction (Cnc et Cno) ne sont pas toujours payés.

Il faut dire que le secteur de l’éducation en République démocratique du Congo connait un problème s’agissant de la paie des enseignants ainsi que des inspecteurs.




Le pape aux victimes des violences: « vos larmes sont mes larmes »

 « Je suis proche de vous. Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance » : c’est ce que le pape François a dit en s’adressant aux victimes des violences commises à l’est de la République démocratique du Congo, mercredi 1er février 2023, la première journée de son voyage apostolique en RDC et au Soudan du Sud, indique Vatican News.

Le pape a écouté les quatre récits des victimes – d’un jeune agriculteur de 16 ans, d’une jeune fille de 17 ans de Goma, d’un survivant déplacé, d’une femme de 33 ans – qui ont chacun apposé un geste de réconciliation, déposant au pied de la Croix les objets de leurs tortionnaires : « uniformes, machettes, marteaux, haches, couteaux ». « Il n’y a pas de mots; il faut seulement pleurer en silence », a relevé le pape François après avoir écouté leurs témoignages. Il a énuméré les noms des localités d’origines des victimes – « Bunia, Beni-Butembo, Goma, Masisi, Rutshuru, Bukavu, Uvira » – soulignant que ces « lieux » ne sont « presque jamais » mentionnés par « les médias internationaux ».

Le pape François a exprimé sa proximité à toutes les victimes et à leurs proches : « À chaque famille en deuil ou déplacée en raison des villages brûlés et d’autres crimes de guerre, aux survivants des violences sexuelles, à chaque enfant et adulte blessé, je dis: je suis avec vous, je veux vous apporter la caresse de Dieu. Son regard tendre et compatissant se pose sur vous. »

Le pape a déclaré: « Il n’y aura pas de paix en RDC tant qu’elle ne sera pas obtenue dans la partie orientale du pays. » Il a qualifié cette guerre de « déchaînée par une insatiable avidité de matières premières et d’argent », ajoutant qu’elle alimente « une économie armée laquelle exige instabilité et corruption ». « Quel scandale et quelle hypocrisie, s’est-il exclamé: les personnes sont violées et tuées alors que les affaires qui provoquent violences et morts continuent à prospérer! »

Dans son discours, le pape François a adressé un appel à toutes les personnes qui s’enrichissent de la guerre : « Vous vous enrichissez par l’exploitation illégale des biens de ce pays et le sacrifice cruel de victimes innocentes, a-t-il déclaré. Entendez le cri de leur sang: faites taire les armes, mettez fin à la guerre. Cela suffit ! Cela suffit de s’enrichir sur le dos des plus faibles, cela suffit de s’enrichir avec des ressources et de l’argent entachés de sang! »

Pour atteindre la paix, il a proposé quatre types d’actions basées sur deux « non » – à la violence et à la résignation – et deux « oui » : à la réconciliation et à l’espérance.

Le pape François a appelé à extirper les racines de la violence – l’avidité, l’envie, la rancœur  – et à « désarmer » le cœur : « Je le demande à tous, au nom de Jésus qui a pardonné à ceux qui lui ont transpercé les poignets et les pieds avec les clous pour le fixer à une croix : je vous prie de désarmer votre cœur ». « Ce qui nous est demandé, a-t-il poursuivi, au nom de la paix, au nom du Dieu de la paix, c’est de démilitariser le cœur: ôter le poison, rejeter la haine, désamorcer l’avidité, effacer le ressentiment. » « La paix naît des cœurs, a-t-il affirmé, des cœurs libérés de la rancœur. »

Le pape a cité un proverbe, en demandant à répondre au mal par le bien, à la division par la réconciliation: « Dans la vie, a-t-il dit, fais comme le palmier: il reçoit des pierres, il rend des dattes. » La réconciliation, a-t-il ajouté, « transforme la réalité de l’intérieur plutôt qu’elle ne la détruit de l’extérieur ».

Pour le pape, « se réconcilier, c’est engendrer demain »: « Si l’on peut représenter la réconciliation comme un arbre, comme un palmier qui donne du fruit, l’espérance est l’eau qui le rend florissant ». Cette espérance a le nom du Christ : « Avec Lui, chaque tombe peut se transformer en un berceau, chaque calvaire en un jardin pascal, a conclu le pape. Avec Jésus l’espérance naît et renaît. »




Cinq « ingrédients pour l’avenir »: « Prière, communauté, honnêteté, pardon, service »

 Le pape François a proposé aux jeunes cinq « ingrédients pour l’avenir » de leur pays dont « chacun » peut être associé « aux doigts d’une main »: « Prière, communauté, honnêteté, pardon », « service ».

En s’adressant aux plus de 65 000 jeunes et catéchistes rassemblés au Stade des Martyrs à Kinshasa, jeudi 2 février 2023, le pape a affirmé que la RDC « attend » de leurs « mains un avenir différent », « car l’avenir est entre » leurs « mains ». « Que votre pays redevienne, grâce à vous, un jardin fraternel, le cœur de paix et de liberté de l’Afrique ! », a souhaité le pape.

Ce jeudi matin, après avoir célébré la messe en privé, le pape François s’est rendu en voiture au Stade des Martyrs pour la rencontre avec les jeunes et les catéchistes, indique le Saint-Siège. À son arrivée, il a fait un tour en voiture parmi les fidèles et à 9h20 il a rencontré les jeunes et les catéchistes.

Après l’allocution de bienvenue du président de la Commission épiscopale pour les laïcs, suivie des témoignages d’un jeune homme et d’un catéchiste et de la présentation d’une danse traditionnelle, le pape a prononcé le discours préparé et s’est exprimé spontanément devant les participants.

À la fin, après la récitation du Notre Père, la bénédiction finale, la remise d’un cadeau au pape par les jeunes et le chant final, le pape François est retourné en voiture à la nonciature apostolique.

Dans son discours, le pape a invité les jeunes à être « les transformateurs de la société, les convertisseurs du mal en bien, de la haine en amour, de la guerre en paix ». Le pape a souligné que chaque personne « possède un trésor que personne ne peut lui voler », celui de son « choix ». « Oui, tu es les choix que tu fais et tu peux toujours choisir la bonne chose à faire », a affirmé le pape. « Nous sommes libres de choisir, a-t-il rappelé aux jeunes et les a demandé : ne laissez pas votre vie se faire emporter par le courant pollué, ne vous laissez pas emporter comme un tronc sec dans une rivière sale. Indignez-vous, sans jamais céder aux flatteries, séductrices, mais empoisonnées, de la corruption ».

Voici le texte intégral du discours du pape traduit de l’italien par le Saint-Siège.

Je vous remercie pour votre affection, votre danse et vos paroles ! Je suis heureux de vous avoir regardés dans les yeux, de vous avoir salués et bénis alors que vos mains levées vers le ciel faisaient la fête.

Je voudrais maintenant vous demander, pendant quelques instants, de ne pas me regarder, mais vos mains. Ouvrez les paumes de vos mains, fixez-les des yeux. Mes amis, Dieu a mis entre vos mains le don de la vie, l’avenir de la société et de ce grand pays. Frère, sœur, tes mains te semblent petites et faibles, vides et inaptes à de si grandes tâches ? Je voudrais te faire remarquer une chose : toutes les mains se ressemblent, mais aucune n’est identique à l’autre. Personne n’a des mains semblables aux tiennes. Tu es donc une richesse unique, inégalable et incomparable. Personne dans l’histoire ne peut te remplacer. Tu te demandes alors : à quoi servent mes mains ? À construire ou à détruire, à donner ou à amasser, à aimer ou à haïr ? Tu le vois, tu peux serrer la main et la fermer, elle devient un poing ; ou bien tu peux l’ouvrir et la rendre disponible pour Dieu et les autres. C’est là que se situe le choix fondamental, depuis les temps anciens, depuis Abel qui offrit généreusement les fruits de son travail, alors que Caïn leva la main contre son frère et le tua (cf. Gn 4, 8). Jeune qui rêve d’un avenir différent, un lendemain naîtra de tes mains, de tes mains la paix qui manque à ce pays pourra advenir. Mais comment faire concrètement ? Je voudrais vous proposer quelques « ingrédients pour l’avenir » : cinq, que vous pouvez associer, chacun, aux doigts d’une main.

Au pouce, le doigt le plus proche du cœur, correspond la prière qui fait palpiter la vie. Elle peut apparaître comme une réalité abstraite, éloignée du caractère concret des problèmes. Au contraire, la prière est le premier ingrédient, celui qui est fondamental, parce que nous n’y arrivons pas pas tout seuls. Nous ne sommes pas tout-puissants, et lorsque quelqu’un croit l’être, il échoue lamentablement. C’est comme un arbre déraciné : même s’il est grand et vigoureux, il ne tient pas debout tout seul. C’est pourquoi nous devons nous enraciner dans la prière, dans l’écoute de la Parole de Dieu, qui nous permet de grandir chaque jour en profondeur, de porter du fruit et de transformer la pollution que nous respirons en oxygène vital. Pour ce faire, tout arbre a besoin d’un élément simple et essentiel : l’eau. Alors, la prière est comme  » l’eau de l’âme  » : elle est humble, on ne la voit pas, mais elle donne la vie. Celui qui prie mûrit intérieurement et sait lever le regard vers le haut, se souvenant qu’il a été fait pour le ciel.

Frère, sœur, la prière est nécessaire, une prière vivante. Ne te tourne pas vers Jésus comme s’il était un être lointain et distant dont on a peur, mais plutôt l’ami le plus grand qui a donné sa vie pour toi. Il te connaît, il croit en toi et t’aime, toujours. En le regardant suspendu en croix pour te sauver, tu comprends à quel point tu vaux pour Lui. Et tu peux lui confier tes croix, tes peurs, tes angoisses, en les jetant sur sa croix. Il les embrassera. Il l’a déjà fait il y a 2000 ans et cette croix que tu portes aujourd’hui faisait déjà partie de la sienne. Alors, n’aie pas peur de prendre le Crucifix dans tes mains et de le serrer sur ta poitrine, de verser tes larmes sur Jésus. Et n’oublie pas de regarder son visage, le visage d’un Dieu jeune, vivant, ressuscité ! Oui, Jésus a vaincu le mal, il a fait de la croix le pont vers la résurrection. Alors, chaque jour, lève les mains vers lui pour le louer et le bénir ; crie vers lui les espérances de ton cœur, confie-lui les secrets les plus intimes de ta vie : la personne que tu aimes, les blessures que tu portes en toi, les rêves que tu as dans le cœur. Parle-lui de ton quartier, de tes voisins, de tes professeurs, de tes compagnons, de tes amis et collègues ; de ton pays. Dieu aime cette prière vivante, concrète, faite avec le cœur. Elle lui permet d’intervenir, d’entrer dans les plis de la vie d’une manière particulière ; de venir avec sa « force de paix » ; qui a un nom. Savez-vous de qui il s’agit ? De l’Esprit Saint, Celui qui console et donne la vie. Il est le moteur de la paix, Il est la véritable force de la paix. C’est pourquoi la prière est l’arme la plus puissante qui soit. Elle te transmet le réconfort et l’espérance de Dieu. Elle t’ouvre toujours de nouvelles possibilités et t’aide à vaincre les peurs. Oui, celui qui prie surmonte la peur et prend son avenir en main. Croyez-vous cela ? Voulez-vous choisir la prière comme votre secret, comme l’eau de votre âme, comme la seule arme que vous devez porter sur vous, comme votre compagne quotidienne de voyage ?

Maintenant, regardons le deuxième doigt, l’index. Avec lui, nous montrons quelque chose aux autres. Les autres, la communauté, c’est le deuxième ingrédient. Mes amis, ne laissez pas votre jeunesse être gâchée par la solitude et la fermeture. Pensez toujours à vous ensemble et vous serez heureux, car la communauté est la voie pour vivre en harmonie avec soi-même, pour être fidèle à sa vocation. Au contraire, les choix individualistes semblent attrayants au début, mais ils ne laissent ensuite qu’un grand vide intérieur. Pensez à la drogue : tu te caches des autres, de la vie réelle, pour te sentir tout-puissant ; et à la fin, tu te retrouves privé de tout. Mais pensez aussi à la dépendance à l’occultisme et à la sorcellerie, qui enferment dans l’emprise de la peur, de la vengeance et de la colère. Ne vous laissez pas fasciner par de faux paradis égoïstes, construits sur les apparences, l’argent facile ou sur une religiosité déformée.

Et prenez garde à la tentation de désigner quelqu’un du doigt, d’exclure l’autre parce qu’il est d’une origine différente de la vôtre ; au régionalisme, au tribalisme qui semblent vous renforcer dans votre groupe, mais qui sont au contraire la négation de la communauté. Vous savez comment cela se passe : d’abord on croit des préjugés sur les autres, puis l’on justifie la haine, puis la violence, et finalement on se retrouve en guerre. Mais – je me demande – as-tu déjà parlé à des personnes d’autres groupes, ou es-tu toujours resté enfermé dans le tien ? As-tu jamais écouté les histoires des autres, t’es-tu approché de leurs souffrances ? Bien sûr, il est plus facile de condamner quelqu’un que de le comprendre ; mais le chemin que Dieu indique pour construire un monde meilleur passe par l’autre, par l’ensemble, par la communauté. Cela c’est faire Église, élargir ses horizons, voir en chacun un prochain, prendre soin de l’autre. Si tu vois une personne seule, souffrante, abandonnée ? Approche-toi d’elle. Non pas pour lui montrer combien tu es bon, mais pour lui donner ton sourire et lui offrir ton amitié.

David, tu as dit que vous, les jeunes, vous vouliez à juste titre être reliés aux autres, mais que les réseaux sociaux vous déroutent souvent. C’est vrai, la virtualité ne suffit pas. Nous ne pouvons pas nous contenter d’interagir sur des réseaux sociaux avec des personnes distantes ou même fausses. La vie ne se touche pas avec un doigt sur l’écran. Il est triste de voir des jeunes rester pendant des heures devant un téléphone : après qu’ils se sont vus, tu regardes leurs visages et tu vois qu’ils ne sourient pas, leur regard est fatigué et ennuyé. Rien ni personne ne peut remplacer la force du fait d’être ensemble, la lumière des yeux, la joie du partage ! Parler, s’écouter est essentiel : alors que chacun cherche sur l’écran celui qui l’intéresse, découvrez chaque jour la beauté de vous laisser émerveiller par les autres, par leurs histoires et leurs expériences.

Essayons maintenant de toucher du doigt de ce que signifie être une communauté. Pendant un moment, prenez s’il vous plaît par la main celui qui est à côté de vous. Sentez que vous êtes une seule Église, un seul Peuple. Sens que ton bien dépend de celui de l’autre, qu’il est multiplié par l’ensemble. Sens-toi protégé par ton frère et ta sœur, par quelqu’un qui t’accepte tel que tu es et qui veut prendre soin de toi. Et sens-toi responsable des autres, membre vivant d’un grand réseau de fraternité où l’on se soutient mutuellement et où tu es indispensable. Oui, tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur : créateur de communion, champion de la fraternité, rêveur indomptable d’un monde plus uni.

Vous n’êtes pas seuls dans cette aventure : toute l’Église, répandue dans le monde entier, vous soutient. Est-ce un défi difficile à relever ? Oui, mais c’est un défi possible. Vous avez aussi des amis qui, des tribunes du ciel, vous poussent vers ces objectifs. Savez-vous qui sont-ils ? Les saints. Je pense, par exemple, au bienheureux Isidore Bakanja, à la bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite, à saint Kizito et à ses compagnons : des témoins de la foi, des martyrs qui n’ont jamais cédé à la logique de la violence, mais qui ont confessé par leur vie la force de l’amour et du pardon. Leurs noms, inscrits dans les cieux, resteront dans l’histoire, tandis que la fermeture et la violence tournent toujours au détriment de ceux qui les commettent. Je sais que vous avez montré à maintes reprises que vous savez vous lever pour défendre, même au prix de grands sacrifices, les droits de l’homme et l’espoir d’une vie meilleure pour tous dans le pays. Je vous en remercie et j’honore la mémoire de ceux – si nombreux – qui ont perdu la vie ou la santé pour ces nobles causes. Et je vous encourage à avancer ensemble, sans crainte, en tant que communauté !

Prière, communauté ; nous arrivons au doigt central, qui s’élève au-dessus des autres comme pour nous rappeler une chose indispensable. C’est l’ingrédient fondamental pour un avenir à la hauteur de vos attentes. C’est l’honnêteté ! Être chrétien, c’est témoigner du Christ. La première façon de le faire est de vivre honnêtement, comme Il le veut. Cela signifie ne pas se laisser prendre aux pièges de la corruption. Le chrétien ne peut qu’être honnête, sinon il trahit son identité. Sans honnêteté, nous ne sommes pas disciples ni témoins de Jésus ; nous sommes des païens, des idolâtres qui adorent leur propre moi au lieu de Dieu, qui se servent des autres au lieu de servir les autres.

Mais – je me demande – comment vaincre le cancer de la corruption qui semble s’étendre et ne jamais s’arrêter ? Saint Paul nous aide avec une phrase simple et géniale que vous pouvez répéter jusqu’à ce que vous la reteniez par cœur. La voici : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Rm 12, 21). Ne te laisse pas vaincre par le mal : ne vous laissez pas manipuler par des individus ou des groupes qui cherchent à vous utiliser pour maintenir votre pays dans la spirale de la violence et de l’instabilité, afin de continuer à le contrôler sans égard pour personne. Mais sois vainqueur du mal par le bien : soyez les transformateurs de la société, les convertisseurs du mal en bien, de la haine en amour, de la guerre en paix. Voulez-vous être cela ? Si vous le voulez, c’est possible. Pourquoi ? Parce que chacun d’entre vous possède un trésor que personne ne peut lui voler. Celui de vos choix. Oui, tu es les choix que tu fais et tu peux toujours choisir la bonne chose à faire. Nous sommes libres de choisir : ne laissez pas votre vie se faire emporter par le courant pollué, ne vous laissez pas emporter comme un tronc sec dans une rivière sale. Indignez-vous, sans jamais céder aux flatteries, séductrices, mais empoisonnées, de la corruption.

Je me souviens du témoignage d’un jeune homme comme vous, Floribert Bwana Chui. Il a été tué il y a quinze ans à Goma, alors qu’il n’avait que vingt-six ans, pour avoir bloqué le passage de denrées alimentaires avariées qui auraient porté atteinte à la santé des gens. Il aurait pu laisser faire, personne ne l’aurait découvert, et il aurait en plus gagné. Mais, en tant que chrétien, il a prié, pensé aux autres et choisi d’être honnête en disant non à la saleté de la corruption. Cela, c’est garder les mains propres alors que les mains qui trafiquent de l’argent sont ensanglantées. Si quelqu’un te tend une enveloppe, te promet des faveurs et des richesses, ne tombe pas dans le piège, ne te laisse pas tromper, ne te laisse pas engloutir dans le marais du mal. Ne te laisse pas vaincre par le mal, ne crois pas aux sombres complots de l’argent qui plongent dans la nuit. Être honnête, c’est briller de jour, c’est répandre la lumière de Dieu, c’est vivre la béatitude de la justice : sois vainqueur du mal par le bien !

Nous sommes au quatrième doigt, l’annulaire. C’est là que sont enfilées les alliances. Mais, si l’on y réfléchit, l’annulaire est aussi le doigt le plus faible, celui qui a le plus de mal à se lever. Il nous rappelle que les grands objectifs de la vie, l’amour avant tout, passent par des fragilités, des efforts et des difficultés. Il faut les habiter, les affronter avec patience et confiance, sans s’encombrer de problèmes inutiles, comme par exemple celui de transformer la valeur symbolique de la dot en une valeur quasi marchande. Mais, dans nos fragilités, dans les crises, quelle est la force qui nous fait avancer ? Le pardon. Parce que pardonner c’est savoir recommencer. Pardonner ne signifie pas oublier le passé, mais ne pas se résigner au fait qu’il se répétera. C’est changer le cours de l’histoire. C’est relever celui qui est tombé. C’est accepter l’idée que personne n’est parfait et que non seulement moi, mais tout le monde, a le droit de repartir.

Chers amis, pour créer un avenir nouveau, nous devons donner et recevoir le pardon. C’est ce que fait le chrétien : il n’aime pas seulement ceux qui l’aiment, mais il sait arrêter la spirale des vengeances personnelles et tribales par le pardon. Je pense au bienheureux Isidore Bakanja, un de vos frères qui a été longuement torturé parce qu’il n’avait pas renoncé à témoigner de sa piété et qu’il avait proposé le christianisme à d’autres jeunes. Il n’a jamais cédé aux sentiments de haine et, en donnant sa vie, il a pardonné à son bourreau. Celui qui pardonne apporte Jésus là même où il n’est pas accepté, il apporte l’amour là où l’amour est rejeté. Celui qui pardonne construit l’avenir. Mais comment devenir capable de pardon ? En nous laissant pardonner par Dieu. Chaque fois que nous nous confessons, nous recevons d’abord en nous-mêmes cette force qui change l’histoire. Par Dieu, nous sommes toujours pardonnés, toujours et gratuitement ! Et à nous aussi il est dit, comme dans l’Évangile : « Va et fais de même » (Lc 10, 37). Avance sans rancune, sans venin, sans haine. Progresse en faisant tien le style de Dieu, le seul qui renouvelle l’histoire. Avance et crois qu’avec Dieu, il est toujours possible de recommencer, il est toujours possible de repartir, il est toujours possible de pardonner !

Prière, communauté, honnêteté, pardon. Nous sommes au dernier doigt, le plus petit. Tu pourrais dire : je suis peu de chose et le bien que je peux faire n’est qu’une goutte dans la mer. Mais c’est précisément la petitesse, le fait de se faire petit, qui attire Dieu. Il y a un mot clé qui va dans ce sens : le service. Celui qui sert se fait petit ; comme une graine minuscule qui semble disparaître dans la terre, mais qui, au contraire, porte du fruit. Selon Jésus, le service est le pouvoir qui transforme le monde. Ainsi, la petite question que tu peux t’attacher au doigt chaque jour est : Moi, que puis-je faire pour les autres ? C’est-à-dire, comment puis-je servir l’Église, ma communauté, mon pays? Olivier, tu nous as dit que dans certaines régions isolées, ce sont vous, les catéchistes, qui servez au quotidien les communautés de foi, et que cela doit être, dans l’Église, « l’affaire de tous ». C’est vrai, et il est beau de servir les autres, de prendre soin d’eux, de faire quelque chose de gratuit, comme Dieu le fait avec nous. Je voudrais vous remercier, chers catéchistes : vous êtes vitaux comme l’eau pour beaucoup de communautés ; faites-les toujours grandir par la clarté de votre prière et de votre service. Servir, ce n’est pas rester les bras croisés, c’est se mobiliser. Beaucoup se mobilisent parce qu’ils sont attirés par leurs intérêts personnels. Vous, n’ayez pas peur de vous mobiliser pour le bien, d’investir dans le bien, dans l’annonce de l’Évangile, en vous préparant de manière passionnée et adéquate, en donnant vie à des projets organisés et à long terme. Et n’ayez pas peur de faire entendre votre voix, car non seulement l’avenir, mais aussi le présent sont entre vos mains : soyez au centre du présent !

Mes amis, je vous ai laissé cinq conseils pour établir des priorités parmi toutes les rumeurs attrayantes qui circulent. Dans la vie, comme dans la circulation routière, c’est souvent le désordre qui crée des embouteillages et des blocages inutiles, qui font perdre du temps et de l’énergie, et qui entretiennent la colère. Il est bon pour nous, au contraire, même dans l’agitation, de donner des points de référence au cœur et à la vie, des directions stables pour initier un avenir différent, sans suivre les vents de l’opportunisme. Chers amis, jeunes et catéchistes, je vous remercie pour ce que vous faites et pour ce que vous êtes : pour votre enthousiasme, votre lumière et votre espérance. Je voudrais vous dire une dernière chose : ne vous découragez jamais ! Jésus croit en vous et ne vous laisse jamais seuls. Gardez la joie que vous avez aujourd’hui et ne la laissez pas s’éteindre. Comme le disait Floribert à ses amis lorsqu’ils n’avaient pas bon moral: « Prends l’Évangile et lis-le. Il te consolera, il te donnera de la joie ». Sortez ensemble du pessimisme qui paralyse. La République Démocratique du Congo attend de vos mains un avenir différent, car l’avenir est entre vos mains. Que votre pays redevienne, grâce à vous, un jardin fraternel, le cœur de paix et de liberté de l’Afrique ! Merci !




« Vous êtes appelés à vous faire l’écho de cette promesse de Dieu »

 Rencontre de prière avec les prêtres, les diacres, les consacrés et les séminaristes à la Cathédrale de Kinshasa

Voici le texte intégral du discours du pape traduit de l’italien par le Saint-Siège :

Chers frères prêtres, diacres et séminaristes,

Chers consacrés, bonsoir et bonne fête !

Je suis heureux de me trouver avec vous en ce jour précis, Présentation du Seigneur, le jour où nous prions spécialement pour la vie consacrée. Tous, comme Siméon, nous attendons la lumière du Seigneur pour qu’elle éclaire les ténèbres de notre vie. Plus encore, nous désirons tous vivre la même expérience qu’il a faite dans le Temple de Jérusalem : tenir Jésus dans ses bras. Le tenir dans les bras de manière à l’avoir devant les yeux et sur le cœur. En mettant Jésus au centre, le regard sur la vie change et, malgré les souffrances et les peines intérieures, nous nous sentons enveloppés de sa lumière, consolés par son Esprit, encouragés par sa Parole, soutenus par son amour

Je dis cela en pensant au mot de bienvenue prononcé par le Cardinal Ambongo, que je remercie. Il a parlé « d’énormes défis » à affronter pour vivre l’engagement sacerdotal et religieux en cette terre marquée par des « conditions difficiles et parfois dangereuses », par tant de souffrances. Pourtant, comme il le rappelait, il y a aussi beaucoup de joie dans le service de l’Évangile et les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont nombreuses. C’est l’abondance de la grâce de Dieu qui agit dans la faiblesse (cf. 2 Co 12, 9) et qui vous rend capables, avec les fidèles laïcs, de générer l’espérance dans les situations souvent douloureuses de votre peuple.

La certitude qui nous accompagne aussi dans les difficultés est donnée par la fidélité de Dieu qui dit, par le prophète Isaïe : « Je ferai passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides » (43, 19). J’ai pensé vous proposer quelques réflexions à partir de ces paroles d’Isaïe : Dieu ouvre des chemins dans nos déserts et nous, ministres ordonnés et personnes consacrées, nous sommes appelés à être le signe de cette promesse et à la réaliser dans l’histoire du Peuple saint de Dieu. Mais, concrètement, à quoi sommes-nous appelés ? À servir le peuple comme témoins de l’amour de Dieu. Isaïe nous aide à comprendre comment.

Par la bouche du prophète, le Seigneur rejoint son peuple à un moment dramatique, lorsque les Israélites sont déportés à Babylone et réduits en esclavage. Poussé par la compassion, Dieu veut les consoler. Cette partie du livre d’Isaïe est connue en effet comme “Livre de la Consolation”, parce que le Seigneur adresse à son peuple des paroles d’espérance et des promesses de salut. Et tout d’abord, il rappelle le lien d’amour qui le lie à son peuple : « Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas » (43, 1-2). Le Seigneur se révèle ainsi comme Dieu de la compassion et Il assure ne jamais nous laisser seuls, être toujours à nos côtés, refuge et force dans les difficultés.

Chers prêtres et diacres, consacrés, séminaristes : à travers vous, le Seigneur veut aujourd’hui encore oindre son peuple avec l’huile de la consolation et de l’espérance. Et vous êtes appelés à vous faire l’écho de cette promesse de Dieu, à rappeler qu’Il nous a façonnés et que nous Lui appartenons, à encourager le cheminement de la communauté et à l’accompagner dans la foi à la rencontre de Celui qui marche déjà à nos côtés. Dieu ne permet pas aux eaux de nous submerger, ni au feu de nous brûler. Sentons que nous sommes porteurs de cette annonce au milieu des souffrances des gens. C’est ce que signifie être serviteurs du peuple : prêtres, sœurs, missionnaires qui ont fait l’expérience de la joie de la rencontre libératrice avec Jésus et qui l’offrent aux autres. Souvenons-nous-en : le sacerdoce et la vie consacrée deviennent arides si nous les vivons pour “nous servir” du peuple au lieu de “le servir”. Il ne s’agit pas d’un métier pour gagner ou avoir une position sociale, non plus pour s’occuper de la famille d’origine ; mais ils ont pour mission d’être des signes de la présence du Christ, de son amour inconditionnel, du pardon par lequel il veut nous réconcilier, de la compassion avec laquelle il veut prendre soin des pauvres. Nous avons été appelés à offrir notre vie pour nos frères et sœurs, en leur apportant Jésus, le seul qui guérit les blessures du cœur.

Pour vivre ainsi notre vocation, nous avons toujours des défis à affronter, des tentations à vaincre. Je voudrais m’arrêter brièvement sur les trois suivantes : la médiocrité spirituelle, le confort mondain, la superficialité.

Avant tout vaincre la médiocrité spirituelle. Comment ? La Présentation du Seigneur, qui dans l’Orient chrétien est appelée “fête de la rencontre”, nous rappelle la priorité de notre vie : rencontrer le Seigneur, en particulier dans la prière personnelle, car la relation avec Lui est le fondement de notre action. N’oublions pas que le secret de tout, c’est la prière car le ministère et l’apostolat ne sont pas d’abord notre œuvre et ne dépendent pas seulement de moyens humains. Alors vous me direz : oui, c’est vrai, mais les engagements, les urgences pastorales, les efforts apostoliques, la fatigue risquent de ne pas laisser suffisamment de temps et d’énergie pour la prière. C’est pourquoi je voudrais partager quelques conseils : avant tout, tenons à certains rythmes liturgiques de la prière qui cadencent la journée, de la messe au bréviaire. La célébration eucharistique quotidienne est le cœur battant de la vie sacerdotale et religieuse. La Liturgie des Heures nous permet de prier avec l’Église, et avec régularité : ne la négligeons jamais ! Et n’oublions pas non plus la confession : nous avons toujours besoin d’être pardonnés afin de pouvoir donner la miséricorde. Un autre conseil : comme nous le savons, nous ne pouvons pas nous limiter à la récitation rituelle des prières, mais il faut réserver chaque jour un temps intense de prière, pour être cœur à cœur avec notre Seigneur : un moment prolongé d’adoration, de méditation de la Parole, le saint Rosaire ; une rencontre intime avec Celui que nous aimons par-dessus tout. De plus, lorsque nous sommes en pleine activité, nous pouvons également recourir à la prière du cœur, à de brèves “oraisons jaculatoires”, des paroles de louange, d’action de grâce et d’invocation à répéter au Seigneur partout où nous nous trouvons. La prière nous décentre, nous ouvre à Dieu, nous remet sur pied parce qu’elle nous met entre ses mains. Elle crée en nous de l’espace pour faire l’expérience de la proximité de Dieu, afin que sa Parole nous devienne familière et, à travers nous, familière à tous ceux que nous rencontrons. Sans prière, on ne va pas loin. Enfin, pour surmonter la médiocrité spirituelle, ne nous lassons jamais d’invoquer la Vierge, notre Mère, et d’apprendre d’elle à contempler et à suivre Jésus.

Le deuxième défi est celui de vaincre la tentation du confort mondain, d’une vie confortable dans laquelle on règle plus ou moins toutes les choses en avançant par inertie, recherchant notre confort et en nous traînant sans enthousiasme. Mais on perd de cette façon le cœur de la mission qui est de sortir des territoires du moi pour aller vers les frères et les sœurs, en exerçant, au nom de Dieu, l’art de la proximité. Un grand risque lié à la mondanité, spécialement dans un contexte de pauvreté et de souffrances, est celui de profiter du rôle que nous avons pour satisfaire nos besoins et notre confort. Il est triste de se replier sur soi-même en devenant de froids bureaucrates de l’esprit. Alors, au lieu de servir l’Évangile, nous nous soucions de gérer les finances et de mener à bien quelque affaire avantageuse pour nous. C’est un scandale quand cela arrive dans la vie d’un prêtre ou d’un religieux, qui devraient au contraire être des modèles de sobriété et de liberté intérieure. Qu’il est beau en revanche de rester transparent dans les intentions et libéré des compromis avec l’argent, en embrassant avec joie la pauvreté évangélique et en travaillant aux côtés des pauvres ! Et qu’il est beau de rayonner en vivant le célibat comme signe de disponibilité complète au Royaume de Dieu ! Que ces vices, que nous voudrions éradiquer chez les autres et dans la société, ne se trouvent jamais enracinés en nous. S’il vous plaît, faisons attention au confort mondain.

Enfin, le troisième défi est celui de vaincre la tentation de la superficialité. Si le Peuple de Dieu attend d’être rejoint et consolé par la Parole du Seigneur, il y a besoin de prêtres et des religieux préparés, formés, passionnés de l’Évangile. Un don a été mis entre nos mains et il serait présomptueux de notre part de penser pouvoir vivre la mission à laquelle Dieu nous a appelés sans travailler chaque jour sur nous-mêmes, et sans nous former de manière comme il convient à la vie spirituelle à la théologie. Les gens n’ont pas besoin de fonctionnaires du sacré ni de diplômés à part du peuple. Nous sommes tenus d’entrer au cœur du mystère chrétien, d’en approfondir la doctrine, d’étudier et de méditer la Parole de Dieu ; et en même temps de rester ouverts aux inquiétudes de notre temps, aux questions toujours plus complexes de notre époque, pour comprendre la vie et les besoins des personnes, pour comprendre comment les prendre par la main et les accompagner. Par conséquent, la formation du clergé n’est pas une option. Je le dis aux séminaristes, mais cela vaut pour tous : la formation est un chemin à poursuivre toujours, toute la vie.

Ces défis dont je vous ai parlé doivent être affrontés si nous voulons servir le peuple comme témoins de l’amour de Dieu, car le service n’est efficace que s’il passe par le témoignage. En effet, après avoir prononcé des paroles de consolation, le Seigneur dit par l’intermédiaire d’Isaïe : « Qui, parmi eux, peut annoncer cela et nous rappeler les événements du passé ? Vous êtes mes témoins » (43, 9.10). Témoins. Pour être de bons prêtres, diacres et consacrés, les paroles et les intentions ne suffisent pas : c’est avant tout la vie qui parle. Chers frères et sœurs, en vous regardant, je rends grâce à Dieu, car vous êtes des signes de la présence de Jésus qui passe le long des routes de ce pays et touche la vie des personnes, les blessures de leur chair. Mais il faut encore de jeunes qui Lui disent “oui”, d’autres prêtres et religieux qui, par leur vie, laissent transparaître sa beauté.

Dans vos témoignages, vous m’avez rappelé combien il est difficile de vivre la mission sur une terre riche de tant de beautés naturelles et de ressources, mais blessée par l’exploitation, la corruption, la violence et l’injustice. Mais vous avez aussi parlé de la parabole du bon samaritain : c’est Jésus qui passe le long de nos routes et, spécialement à travers son Église, qui s’arrête et prend soin des blessures des opprimés. Très chers amis, le ministère auquel vous êtes appelés est celui-ci : offrir proximité et consolation, comme une lumière toujours allumée au milieu de tant d’obscurité. Et pour être frères et sœurs de tous, soyez-le d’abord entre vous : témoins de fraternité, jamais en guerre ; témoins de paix, apprenant à dépasser aussi les aspects particuliers des cultures et des origines ethniques, parce que, comme l’a affirmé Benoît XVI en s’adressant aux prêtres africains, « votre témoignage de vie pacifique, par-delà les frontières tribales et raciales, peut toucher les cœurs » (Exhort. ap. Africae munus, n. 108).

Un proverbe dit : « Le vent ne brise pas ce qui sait se plier ». L’histoire de beaucoup de peuples de ce continent a été malheureusement courbée et meurtrie par des blessures et des violences. Et donc, si un désir monte du cœur, c’est bien celui de ne plus devoir le faire, ne plus devoir se soumettre à l’autorité du plus fort, ne plus avoir à baisser la tête sous le joug de l’injustice. Mais nous pouvons accueillir les paroles du proverbe surtout dans un sens positif. Se plier n’est pas toujours synonyme de faiblesse, mais de force. C’est aussi être flexible en surmontant les rigidités ; c’est cultiver une humanité docile qui ne se ferme pas dans la haine et la rancœur ; c’est être disponible à se laisser changer sans s’accrocher à ses idées et positions. Si nous nous inclinons devant Dieu, avec humilité, Il nous fait devenir comme Lui, des artisans de miséricorde. Quand nous restons dociles entre les mains de Dieu, Il nous façonne et fait de nous des personnes réconciliées, qui savent s’ouvrir et dialoguer, accueillir et pardonner, faire couler des fleuves de paix dans les steppes arides de la violence. Et, ainsi, lorsque soufflent impétueusement les vents des conflits et des divisions, ces personnes ne peuvent pas être brisées, parce qu’elles sont remplies de l’amour de Dieu. Soyez ainsi, vous aussi : dociles au Dieu de la miséricorde, jamais brisés par les vents des divisions.

Je vous remercie de tout cœur, frères et sœurs, pour ce que vous êtes et ce que vous faites, pour votre témoignage à l’Église et au monde. Ne vous découragez pas, il y a besoin de vous ! Vous êtes précieux, importants : je vous le dis au nom de l’Église tout entière. Je vous souhaite d’être toujours des canaux de la consolation du Seigneur et des témoins joyeux de l’Évangile, prophétie de paix dans les spirales de la violence, disciples de l’Amour, prêts à soigner les blessures des pauvres et de ceux qui souffrent. Merci encore pour votre service et pour votre zèle pastoral. Je vous bénis et je vous porte dans mon cœur. Et vous, s’il vous plaît, priez toujours pour moi !