« Ce sont les responsables politiques qui sont à la base de la hausse des prix » (Alex Tutukala)
Réagissant à la dégringolade du Franc congolais sur le marché, l’Economiste et journaliste Alex Tutukala pense qu’il y a un problème réel avec notre monnaie. Les mesures communiquées par la Banque centrale du Congo (BCC) sont politiques. Pour étayer son affirmation, il dit que le taux d’inflation n’est pas de 16%, même le taux de croissance n’est pas exact. « Nous sommes dans une situation de crise monétaire », pense-t-il.
Et d’expliquer que le franc congolais depuis son lancement le 30 juin 1998, il y a vingt-deux ans, a beaucoup flotté par rapport au billet vert qui est la monnaie de référence. Selon les statistiques du PNUD, 60% des réserves mondiales sont en dollars américains, trente en Euros, trois en monnaie chinoise…. Le franc congolais est passé de 1.50 francs en 1998 à deux mille pour un dollar en 2023. Avec un franc congolais, chaque ménage à Kinshasa pouvait acheter quatre bols de farine de manioc. Aujourd’hui, pour acquérir cette même quantité, il faut 10.000 francs, soit 4 dollars américains.
En clair, il y a une mauvaise politique monétaire. Les dirigeants politiques en sont responsables, tranche-t-il. La tendance telles que prononcée d’avoir des stocks de billets frais à valeur faciale élevée a fait flotter le franc congolais à l’approche des élections. Le niveau de la masse monétaire en circulation a beaucoup augmenté. La loi de l’offre et de la demande monétaire a joué.
Plus il y a trop de billets en circulation, plus cette monnaie flotte devant le billet vert. Ce sont les responsables politiques qui sont à la base de la hausse des prix. La vitesse de circulation d’un billet de banque c’est le nombre de fois que ce billet change de mains dans la journée.
Un billet de 10.000 francs congolais change de mains et disparaît. Le franc congolais est devenu une monnaie de singe. Les petits billets à faible valeur faciale ont tendance à disparaître de la circulation. On ne fait aucun débat de fond. Je ne vois pas les députés en faire un problème. Deux grands problèmes, le taux de chômage, et l’inflation monétaire ou perte du pouvoir ‘d’achat du franc congolais.