Collusion M23/Rdf : Enfin, Washington prend ouvertement position pour Kigali !
Le Conseil de sécurité de l’Onu a organisé le 29 mars 2023 une session consacrée à la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. Une session très attendue par les Congolais du fait de se tenir après le séjour à Kinshasa et à Goma de sa délégation de haut niveau venue s’enquérir des informations utiles à la rationalisation de ses décisions. En attendant la Déclaration du Département d’Etat généralement relayée par l’ambassade des Etats-Unis en RDC avec la traditionnelle recommandation « Pour large diffusion », quelques médias ont fait écho le 30 mars 2023 de la position des Américains…
Sous le titre : « Au Conseil de Sécurité, les États Unis chargent la RDC malgré l’agression dont elle est victime », le premier média a repris les propos de l’ambassadeur Robert Wood, représentant permanent américain auprès de cet organe, à savoir : « Comme nous l’avons déjà dit à maintes reprises, nous réitérons notre appel au gouvernement de la RDC pour qu’il professionnalise entièrement ses forces de sécurité et mette immédiatement fin à sa coopération avec les groupes armés ».
Un autre media, dans un tweet intitulé « #RDC: La position des USA sur la situation dans l’Est de la RDC », résume la déclaration américaine par ces trois faits : « les actions du M23 et du Rwanda ont aggravé une situation humanitaire et sécuritaire déjà préoccupante », « Les États-Unis sont depuis longtemps préoccupés par la collaboration des FARDC avec les groupes armés de l’Est, en particulier les FDLR» et « La RDC doit immédiatement mettre fin à la coopération avec les groupes armés et faire cesser les discours de haine…».
En contrepartie de la paix à l’Est du pays
Une lecture simplifiée de cette position épouse et justifie toutes les revendications du Rwanda de Paul Kagame par rapport à la RDC.
Ainsi, les États-Unis affirment la double existence d’une collusion Fardc/Fdlr et d’un discours de haine contre une communauté non autrement identifiée. D’où le droit à la légitime défense que s’octroient le M23 et le Rwanda de Paul Kagame avec pour effets collatéraux la détérioration de la situation sécuritaire à l’Est.
En d’autres termes, Washington propose à Kinshasa ce « marché » : répondre positivement aux revendications de la collusion M23/Rdf en contrepartie de la paix à l’Est du pays.
En toute logique, la réaction de Kinshasa doit consister à demander aux Américains – ils en ont les moyens et la capacité – d’apporter les preuves de la complicité Fardc/Fdlr et du discours de haine à l’égard de la communauté concernée.
Après tout, si Washington utilise efficacement ses moyens de télédétection pour géo-localiser les ressources naturelles de la RDC – dont le désormais lithium – rien ne peut justifier de sa part l’incapacité d’identifier les personnes physiques et morales qui entretiennent à la fois les relations entre Fardc et Fdlr et le discours de haine envers cette communauté.
Seul le Kivu en offre les atouts
A dire vrai, la mission dévolue à la collusion M23/Rdf est ailleurs, pour reprendre le titre de la dernière livraison (BALISES) !
Cette mission n’a rien à voir avec les Fdlr, ni avec le discours de haine.
La menace que redoute Paul Kagame n’est même pas le contre-génocide continuellement brandi par l’autorité établie.
Cette menace a un nom : DÉMOCRATIE ! Car, si le Rwanda devient un pays démocratique selon les normes américaines, pardon occidentales fondées sur le concept « Un homme, une voix », la réalité démographique fera que la communauté hutue rwandaise va (re) prendre le pouvoir et le conserver pour longtemps, sinon pour de bon. Exactement sur le modèle américain avec la suprématie de la communauté blanche* ou sur le modèle sud-africain avec la suprématie de la communauté noire. D’où nécessité d’un tutsiland.
Des 6 provinces de la RDC héritées de la colonisation, seul le Kivu en offre les atouts aux plans géographique, historique, anthropologique, démographique, culturel et économique ! Entendez le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema.
Cela passe absolument soit par l’intégration de la communauté rwandaise tutsi, soit par la partition pure et simple du pays.
Véritable agenda : prendre par l’usure
A bien réfléchir, l’option de la partition l’emporte sur celle de l’intégration.
En effet, au cours des 63 ans (bientôt) d’indépendance, la RDC a tout donné à la communauté rwandaise, tutsi et hutu confondus. Quasiment tout. En témoigne : le Dialogue intercongolais.
Mais quelle réponse reçoit-elle en permanence ? Mutinerie, rébellion, agression et, désormais, terrorisme.
Comme pour persister et signer : même lorsqu’un panel des Nations-Unies prouve dans son rapport la collusion M23/Rdf, Washington agit et réagit de la même façon : imputer d’abord la faute à Kinshasa !
Le 4 mars 2023, Paris, par la voix d’Emmanuel Macron, a eu le culot de venir nous dire à Kinshasa en des termes crus : « Depuis 1994, et ce n’est pas la faute de la France, pardon de le dire dans des termes aussi crus, vous n’avez pas été capables de restaurer la souveraineté, ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative, de votre pays. C’est aussi une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur de cette affaire ».
Pourtant, il est établi que depuis Berlin 1885 à ce jour, le Congo n’a d’intérêt aux yeux de l’Occident que pour les matières premières !
En vérité, Washington est en train de réussir son véritable agenda : prendre les Congolais par l’usure.
Pour ce faire, Paul Kagame, Yoweri Museveni, le Rwanda, l’Ouganda, le M23, les Adf etc. ne sont que des « armes de destruction de la RDC”.
Reste maintenant à savoir si le Congo a suffisamment de ressources pour de trouver la bonne parade devant lui permettre de conjurer le sort auquel l’astreignent Américains et Européens réunis…
Omer Nsongo die Lema