Conforté par le pré-carré français: Macky Sall salit de sang le souvenir du Sénégal
Au Sénégal, la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko par la justice, la semaine dernière, a donné lieu à des manifestations. Ses sympathisants parmi lesquels des jeunes, ayant tablé sur une justice apprivoisée. Pour rappel, l’opposant a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme, assortie d’une possibilité de non éligibilité pendant un nombre d’années. Certains médias ont stigmatisé le discours qu’ils ont qualifié d’amateur doublé de sensationnel de l’opposant qui, ont-ils dit, est sorti de la populace. Des heurts avec les forces de l’ordre ont endeuillé et plongé des familles dans le désarroi. Des particuliers ont perdu des biens dans le débordement de la situation, dont notamment véhicules brûlés.
La Police établit le bilan de la répression à seize morts
Les responsables locaux de la sécurité, au cours d’une sortie médiatique, ont salué ce qu’ils ont appelé le professionnalisme de la Police. Cette dernière a présenté un bilan de seize (16) vies fauchées et des cas de privation de liberté à foison. Comme s’il fallait nécessairement qu’on en arrive-là ! Comme qui dirait : ce n’est pas faramineux comme bilan !
Des milieux avertis ont dénoncé l’usage disproportionné de la force par les brigades de répression. Amnesty international (Antenne Sénégal) égale à elle-même, n’a pas eu sa langue en poche.
Ô temps, suspend ton vol ! (Victor Hugo)
Pour qu’il ne soit donné à mes oreilles d’entendre des cris innocents des fils et filles du pays de Léopold Sedar Senghor, lesquels ne demandent pas mieux qu’un minimum vital.
Suspend, Ô temps,
Afin qu’il ne soit donné à me yeux de fixer les corps inertes de jeunes qui jonchent les rues de Dakar, tombés sous les balles ‘’macky salliennes’’.
Le souvenir du Sénégal dans l’estime africaine
Maints observateurs émettent des avis convergents, lorsqu’il s’agit de présenter ledit souvenir en compréhension et en collectif, en dépit de sa complexité. De fil en aiguille, nul ne peut plancher sur l’humanité noire, en évoquer les péripéties sans faire allusion à l’île de Gorée. Le pays de Léopold Sedar Senghor voué à l’élévation du personnel politique, à la promotion culturelle et à la synchronisation des valeurs traditionnelles et celles modernes, à la cohabitation des religions et à l’émancipation de la femme a fait preuve, tôt, d’un avant-gardisme contagieux à plus d’un peuple décolonisé d’Afrique.
Quid de l’Afrique du statu quo
En effet, des milieux informés ont indiqué qu’à l’origine des heurts entre manifestants et les brigades de répression, la volonté du président sortant de briguer un troisième mandat. Une telle démarche perçue raisonnablement comme un désaveu à la Constitution en vigueur. ‘’A son élection lors du deuxième mandat, Macky Sall avait promis de réduire drastiquement le champ de l’opposition’’, a déploré un observateur.
Ainsi compris, la radicalité en présence place immanquablement le président sortant dans l’optique de l’Afrique du statu quo. Le socialiste Jean-Pierre Cot n’avait pas raté sa sortie sur Jeune-Afrique Magazine, quelque deux décennies en arrière, pour expliquer dans une interview, les tenants et les aboutissants de l’Afrique du statu quo.
L’heure vient, où l’Eternel va intimer l’ordre à la terre (physique)
Tout, en effet, se passant de la manière dénoncée, en son temps, par ce que l’histoire de la lutte pour l’identité noire l’attribue au Martiniquais Léon Gontran Damas (compère ‘’socioculturel’’ d’Aimé Césaire et de Léopold Sedar Senghor).
‘’Ils ont tout,
tout foutu de nous-mêmes,
tout foutu de nous-mêmes en l’air ! (…)’’. (L’extrait d’un poème).
Mais l’heure vient, où il sera donné à l’Eternel de s’adresser directement à la terre (physique), de lui intimer l’ordre : ‘’Ecoute, terre, dorénavant, tu n’absorberas plus le sang jaillissant des corps mutilés et victimes d’injustice. De fil en aiguille, tu n’enfouiras plus de corps fauchés pour une cause juste. Dès cet instant, les armes forgées pour exterminer les fils et filles revendiquant leur droit au mieux-être, ces armes, prévient le prophète Jérémie, seront rendues sans effet. (15 ; 21) : ‘’Je te délivrerai de la main des méchants. Je te sauverai de la main des violents’’.
Payne