Contre-sommet de Marrakech : la dernière ligne droite
À deux semaines de la date du début du contre-sommet face à l’assemblée annuelle de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech, nous sommes dans la dernière ligne droite pour l’organisation de ce très important événement militant. C’est l’aboutissement d’un processus international collectif et inclusif lancé depuis janvier 2023. Six assemblées plénières internationales en ligne ont ponctué la préparation démocratique de ce rassemblement mondial. Un appel a été rédigé en commun. Un site multilingue a été créé. De multiples réunions préparatoires ont eu lieu principalement en Afrique subsaharienne, dans la région arabe en général, et au Maroc en particulier. Le programme d’activités a été élaboré en commun.
Plus de 70 organisations et une dizaine de réseaux internationaux ont inscrit des ateliers et sont complètement mobilisé-es pour la réussite du contre-sommet.
Sur le plan de l’Afrique et de la région arabe, la mobilisation est encore plus importante avec plus d’une centaine de délégué·es de pays comme la Palestine, l’Irak, la Tunisie, l’Égypte, les pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale, de l’Afrique de l’Est ou encore l’Afrique du sud, qui ont confirmé leur participation en présentiel et qui informent autour d’eux et d’elles sur l’importance de ce contre-sommet.
Le contre-sommet débutera le 12 Octobre, date de l’arrivée dans la Caraïbe de Christophe Colomb et de son expédition qui ont ouvert la voie à la conquête, au pillage et à l’exploitation du continent « américain » par l’impérialisme européen à partir de 1492. Le contre-sommet se terminera le 15 Octobre, date de l’assassinat de Thomas Sankara, président du Burkina Faso qui menait la lutte pour le non-paiement des dettes illégitimes et pour l’unité des peuples d’Afrique et du monde.
Avec une marche populaire d’ouverture, 4 conférences plénières et 60 ateliers sur 84 inscrits au départ, nous voulons que notre contre-sommet soit l’occasion d’un apprentissage collectif orienté vers l’action. C’est une occasion unique d’échanger des expériences de lutte et de faire converger des actions militantes contre le dictat des multinationales, des puissances impérialistes et des institutions financières, dont la BM et le FMI.
Après une conférence d’ouverture le 12 Octobre qui se focalisera sur le rôle de la Banque Mondiale et du FMI dans l’exacerbation des phénomènes d’injustice sociale et climatique, d’inégalités liées au pouvoir du néocolonialisme et d’exploitation de la classe ouvrière, le programme des ateliers du 13 octobre se concentrera sur l’analyse pour comprendre notre monde d’aujourd’hui avec ses crises multidimensionnelles et interconnectées (sociale, alimentaire, économique, sanitaire, écologique, migratoire, guerrière, démocratique). Le programme du 14 octobre, quant à lui, se focalise sur les alternatives et les mobilisations.
Le contre-sommet sera aussi l’opportunité de dénoncer l’autoritarisme et l’escalade de répression conduite par différents gouvernements notamment dans la région arabe et au Maroc et de demander la libération immédiate de tous les prisonnier·es politiques.
Malgré les défis organisationnels qui ont été aggravés par le terrible tremblement de terre qui a frappé la région de Marrakech et dont ont d’abord été victimes les communautés longtemps marginalisées par le régime, le collectif national du contre-sommet ainsi que l’équipe d’organisation sont déterminés à aller jusqu’au bout pour la réussite de cette magnifique rencontre internationale.
Parmi les thèmes qui seront abordés :
• La dette en tant qu’outil du colonialisme financier : comment le Nord mondial continue de dominer le Sud avec la complicité des classes dominantes locales
• Afrique du Nord et Moyen-Orient : où est le processus révolutionnaire lancé en 2011 ?
• Des nouvelles de la Françafrique : lutter contre l’impérialisme et les régimes d’oppression
• Les États et les frontières en Europe, les femmes et les frontières dans le monde
• La Palestine en 2023 : un retour aux sources du conflit ?
• La crise démocratique, le nouvel autoritarisme et les contre-stratégies d’émancipation
• Quel est le rôle de la Chine aujourd’hui ?
• Du Nord au Sud, une histoire des mouvements de la dette : abolir les dettes illégitimes dénoncées par Thomas Sankara, Fidel Castro, etc.
• Militarisation mondiale : la face cachée du régime économique capitaliste
• L’état du mouvement
• Les instruments de domination économique
• Désapprendre l’Eurocentrisme
Le deuxième jour sera orienté vers les alternatives et nos mots d’ordre de mobilisation :
• “Plan de sortie de crise”, mesures d’urgence, etc. Quel programme et comment y parvenir ?
• Face à la dette, les réponses féministes
• Discussion stratégique, échange d’informations sur la mobilisation de la COP28 et au-delà
• Rôles et possibilités pour les mouvements sociaux en Afrique
• Il y a une vie sans le FMI et la Banque mondiale. Par quoi les remplacer ?
• Pour une justice fiscale et la fin de l’évasion fiscale
• Comment les mouvements sociaux du Nord et du Sud peuvent-ils agir en synergie pour répondre à la nouvelle situation géopolitique
Il est encore temps de souscrire à l’appel international : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfmD7lMpymBNiShA63PNfp1GorsSYH7VVNSPrpChRQC9wFiTQ/viewform