Contre vents et marées et les prophètes de malheur : Elections 2023, pari gagné pour la CENI
En dépit des prédictions des prophètes de malheur, la CENI a réussi son pari d’organiser les élections générales, dans le cadre du 4ème cycle électoral en Rdc. Que des foules venues de toutes parts pour voter les candidats de leur choix, en dépit de quelques pépins techniques. C’est au regard de toutes ces difficultés constatées ci et là, que Mme le Rapporteur de la CENI, Patricia Nseya a précisé que les bureaux de vote qui ont ouvert en retard fonctionneront durant 11 heures, telle que prévu par la loi. Ceci pour permettre à chaque électeur de voter jusqu’à ce que le dernier sur la fiche soit pris en charge. Si le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession a voté ce mercredi au Collège Saint Georges de Kintambo, les opposants Martin Fayulu et Denis Mukwege ont quant à eux, voté à l’Athénée de la Gombe. Bien avant, le Cardinal Fridolin Ambongo a exercé son droit civique à Kinshasa, pendant que Moise Katumbi le faisait à Lubumbashi.
Les élections générales en République Démocratique du Congo se sont déroulées conformément à la Constitution, ce mercredi 20 décembre 2023, sur toute l’étendue du territoire national. Près de 44 millions d’électeurs se sont déplacés aux urnes dans le cadre des élections générales dont l’élection présidentielle. Ils se choisiront non seulement le Président de la République, mais aussi les députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers communaux. Dans la plupart des bureaux de vote, les élections se sont déroulées sans trop d’incidents.
Bon nombre de bureaux de vote ont ouvert vers 8h00 à Kinshasa. Particulièrement dans la partie Est, district de la Tshangu (Kimbasenke, Maluku, Masina, N’Djili, N’Sele) et tout s’est bien déroulé, sans incident majeur. Toutefois, faute de préparation par des candidats, tous les témoins exigent d’être dans la salle de vote. Mais, vu le nombre très élevé de candidats qui va avec le nombre de témoins, il est impossible de faire entrer tous les témoins et les observateurs dans la salle.
Quant à certains des électeurs, ils acceptent mal la disposition de faire voter en premiers les cas sociaux à, savoir les femmes enceintes, les vieillards, infirmes… Accepter qu’ils puissent voter sans passer par le fil d’attente est vu par certains comme du favoritisme. Il y a, en outre, le souci de la maitrise de l’outil informatique par certains agents électoraux. Ce qui retarde un peu le roulement mais qui finissent par s’améliorer au fil de temps. Certaines machines n’ont point eu les clés d’ouvertures de caisses à cause de la rapidité de distribution. Le problème étant résolu, il a été demandé aux électeurs de remplir leur droit civique en votant.
Mais, ces petits bobos de départ n’ébranlent pas la détermination de la CENI et dont le président avait appelé les candidats à la confiance à cette institution d’appui à la démocratie. Il les a également exhortés à s’abstenir des propos incendiaires.
« Je demande aux candidats de me faire confiance et de s’abstenir des déclarations inflammatoires pendant cette période sensible. Les résultats qui sont proclamés seront ceux qui seront réellement exprimés dans les urnes par les électeurs », avait dit Denis Kadima aux députés.
Opposition aux abois ou prudence légitime
Depuis le début du processus électoral, l’opposition ne cesse d’accuser le pouvoir de préparer la fraude. Pour sa part, le Président Félix-Antoine Tshisekedi prévient du danger que représente l’ingérence extérieure via certaines candidatures ‘de l’étranger ».
Pendant la campagne électorale, l’opposition était inexistante sur le terrain. Si le FCC (Front commun pour le Congo) du Sénateur à vie Joseph Kabila s’est abstenu de participer, l’opposition a maintes fois déclaré que la CENI n’était pas prête à organiser les élections à la date prévue par la loi.
« Les machines qui ne fonctionnent pas, les listes qui manquent, les machines qui ne sont pas encore livrées aux bureaux de vote »…
S’appuyant sur les Calculs du nombre de votants par bureau de vote, un observateur affirme qu’il ne sera pas possible de faire voter tout le monde d’ici la fin de la journée.
« Le nombre d’électeurs attendus par bureau de vote étant 680 avec un temps de vote prévu de 11h soit de 6h à 17h. 11h x 60′ = 660 minutes. Un électeur rapide peut faire minimum 2 minutes, l’électeur lent fera minimum 4′, ce qui fait une moyenne de 3 minutes par votant et 660: 3 = 220 votants en 11 heures ». Selon ces calculs, même si l’on accordait un délai supplémentaire d’une heure, l’on aura 60′: 3′ = 20 votants ce qui conduira à 220+20= 240 votants sur un total de 680. Si l’on ajoutait une marge d’erreur de 60 votants, cela conduirait à 240+60= 300 votants sur 680 300/680 x 100= 44, 11% (taux de participation) ».
Conscient de tous ces problèmes, et pour éviter que le risque de taux de participation soit très faible, la CENI a pris des dispositions pour qu’il y ait 11 heure de vote pour tous les bureaux de vote. Pour ainsi conclure, contre vents et marées, la CENI est parvenue à organiser les élections à la date prévue par la Constitution. Pari gagné !
Willy Makumi Motosia