Coup d’État en RD Congo: Plus de peur que de mal
A la surprise générale de l’opinion tant nationale qu’internationale, la ville de Kinshasa a connu une matinée trop agitée hier dimanche 19 mai 2024. Des assaillants aux allures des putschistes ont raté leur coup, d’abord dans la résidence du député national Vital Kamerhe à Gombe, avant de prendre possession d’une portion du Palais de la nation dans la même commune.
A la résidence de Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi, ces hommes lourdement armés et ménés par un certain Christian Malanga se sont affrontés avec les policiers commis à sa garde.
“Le commando s’est affronté pendant près d’une heure aux policiers commis à la sécurité du candidat unique du pouvoir à la présidence de l’Assemblée nationale”, a déclaré un témoin habitant près de la résidence de Vital Kamere. C’était avant d’annoncer qu’au moins deux (2) policiers ont été tués ; et un (1) mort parmi les auteurs de l’assaut.
Avec à la main des drapeaux de l’ancien Zaïre, l’infortuné Malanga et ses éléments sont restés quelques heures au Palais de la nation, avant de subir un assaut musclé des Forces Armées de la République démocratique du Congo.
Dans les vidéos filmées par ces assaillants, l’on peut donc voir des vitres cassées et des véhicules endommagés au Palais de la nation. Dans leurs bouches, ils déclarent lutter pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir et s’en prennent également verbalement à Vital Kamerhe.
La situation est sous contrôle
Dans une communication faite après la neutralisation de quelques assaillants dont Christian Malanga abattu par l’armée, et l’arrestation de certains de ses alliés, le porte-parole de l’armée congolaise, le général de brigade Sylvain Ekenge, a annoncé que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont déjoué un coup d’État. Il a précisé que plusieurs auteurs de cet acte ont été arrêtés.
“Une tentative de coup d’État a été étouffé dans l’oeuf par les Forces de défense et de sécurité. Cette tentative a impliqué des étrangers et des Congolais. Ces étrangers et Congolais ont été mis hors d’état de nuire, leur chef y compris. Les forces armées de la République Democratique du Congo demandent à la population de vaquer librement à ses occupations. Les forces de défense et de sécurité ont la parfaite maîtrise de la situation”, a rassuré le Général Sylvain Ekenge.
De son côté, Peter Kazadi, vice-premier Ministre en charge de l’intérieur et sécurité a rassuré en ces termes : “nous tenons à rassurer la communauté nationale et internationale que nos forces de défense et de sécurité ont rétabli, avec promptitude, l’ordre public perturbé par des hommes armés. La population est ainsi appelée à demeurer calme et à vaguer librement à ses occupations”.
Brazzaville touchée par un obus
Dans un communiqué rendu public dimanche, le Gouvernement de la République du Congo a souhaité informer l’opinion nationale et internationale qu’en raison des événements survenus tôt ce matin en République démocratique du Congo (RDC), un obus provenant de Kinshasa a malheureusement touché la zone de Bacongo, plus précisément le quartier M’Pissa à Brazzaville, dans l’arrondissement 2.
Cet incident, poursuit le communiqué, a directement affecté quatre (4) parcelles, tandis que des éclats dus à l’impact ont également touché une dizaine d’autres parcelles environnantes.
De plus, quelques personnes ont subi des blessures légères, dont l’une a été transportée à l’Hôpital des armées de Brazzaville pour recevoir des soins médicaux.
Qui est Christian Malanga ?
Identifié comme Congolais de la diaspora installée aux États-Unis, Christian Malanga, abbatu par l’armée congolaise après son coup de force raté, est leader du mouvement appelé “New Zaïre” et du regroupement “United Congolese Party” (UCP).
Ancien militaire congolais, il est père de huit enfants. Âgé de 41 ans, Christian Malanga a grandi dans la commune de Ngaba à Kinshasa, avant de s’envoler en Afrique du Sud puis au Swaziland, et enfin les États-Unis d’Amérique. Un de ses fils, Marcel Malanga qui faisait partie du groupe des assaillants, a été maitrisé par les forces de sécurité, aux côtés de quelques étrangers détenteurs des passeports américains.
Bernetel Makambo